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DANS LES MONTAGNES NEUCHÂTELOISES ET LE VAL-DE-TRAVERS

DES XVI et XVII SIÈCLES

DANS LES MONTAGNES NEUCHÂTELOISES ET LE VAL-DE-TRAVERS

Le recensement, récemment achevé, du patrimoine rural du canton a permis de replacer dans leur contexte plusieurs maisons paysannes des XVIe et XVIIe siècles ayant fait l’objet d’investigations archéologiques par l’Office de la protection des monuments et des sites au cours de travaux de restauration ces quinze dernières années*. Les bâtiments des Montagnes neuchâteloises et du Val-de-Travers présentés ici sont du type à pignon frontal, c’est-à-dire que le faîte de leur toiture à deux pans est perpendi-culaire aux courbes de niveau. Cette implantation dans un versant facilite l’accès à la grange arrière, tandis que la charpente est portée par des poteaux allant du sol au comble dans la partie rurale et s’appuyant parfois sur des murs au rez-de-chaussée dans la partie réservée au logement. Ces poteaux déterminent des divisions internes parallèles au faîte sous la forme de plusieurs travées accueillant le logement, la remise-fourragère et l’étable.

La Chaux-de-Fonds, la ferme des Brandt, Petites-Crosettes 6 Ce bâtiment remarquable (fig. 1)

se distingue de la plupart des fermes de la région par son important volume et la qualité de la sculpture de la pierre et des boiseries de la pièce principale (fig. 2). Les ancêtres du constructeur, Abraham Brandt-dit-Grieurin, vivaient au Locle et recon-naissaient au début du XVIe siècle un ensemble de terres atteignant 128 hec-tares. A la même époque, trois frères

Brandt firent partie des Loclois qui acquirent la condition supérieure de bourgeois de Valangin. Cette promotion impliquait d’avoir du bien, et permettait de se soustraire à la plupart des redevances et corvées féodales1.

* Nous ne reprendrons pas ici l’étude de la ferme du Grand-Cachot-de-Vent à La Chaux-du-Milieu, récemment publiée dans cette revue : Christian de REYNIER, « Le Grand-Cachot-de-Vent, analyse archéo-logique », Revue historique neuchâteloise,2007, pp. 251-272.

1 André TISSOT, Chronique de la ferme des Brandt, Petites-Crosettes 6, La Chaux-de-Fonds,Le Locle (impr.), 1998, p. 10.

Fig. 1. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, façade sud-est avant travaux de recrépissage de 1964, sans date (OPMS, 60/2, sans date).

Les dates de construction nous sont données par le bâtiment lui-même. L’une, 1612, est sculptée sur la clé de la porte de grange au nord-ouest (fig. 3) et les deux autres, millésimées 1614, se trou-vent sur le fronton de la grande fenêtre (fig. 4 et 5) et sur le linteau de la porte du logement oriental en façade sud-est. L’analyse dendro-chronologique de la charpente les confirme puisqu’elle indique que l’abattage des arbres a eu lieu durant l’hiver 1611-16122.

Une aquarelle anonyme montre la façade sud-est avant les impor-tants travaux qui affecteront la

par-2 Patrick GASSMANN, Rapport concernant les analyses dendrochronologiques de la ferme des Brandt à La Chaux-de-Fonds,Neuchâtel, 2 juillet 1990.

Fig. 2. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, partie orientale, chambre de séjour (OPMS, 60-1442-90, 31 décembre 2000).

Fig. 3. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, façade nord-ouest, arc de la porte de grange datée 1612 (OPMS, 60-1442-16, 25 août 2006).

tie occidentale du bâtiment chemi-née en bois atteste l’existence d’une cuisine. Trois rangs de petites fenêtres ventilent la grange. La fenêtre de la chambre de séjour de la partie orientale est particulièrement remarquable, non seulement par sa taille, mais aussi par sa composition et la finesse de la sculpture de ses pié-droits et de son fronton, orné d’une tête dans une rosace. de 1964 révèle que les enca-drements des fenêtres du sorte de hall par lequel on

accède soit à la partie habitable soit à la remise puis à l’étable (fig. 7), on entre dans le logement à l’orient par un couloir voûté sur toute la profondeur du bâtiment (fig. 8), puis on pénètre dans la cuisine. Cette cuisine est également voûtée en partie orientale et dispose de sa propre porte d’entrée en façade nord-est ; elle est structurée par des arcs surbaissés

Fig. 4. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, façade sud-est, partie orientale, fenêtre de la chambre de séjour datée 1614 (OPMS, 60-1442-13, 25 août 2006).

Fig. 5. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, façade sud-est, partie orientale, fenêtre de la chambre de séjour datée 1614, détail du fronton (OPMS, 60-1442-109, 25 août 2006).

sur piliers soutenant un tué3 en planches reconstruit récemment. L’un de ces piliers porte la date 1637 et les initiales ABDG, celles du petit-fils du constructeur (fig. 9), alors que, dans la pièce de séjour, les travaux d’assai-nissement du plancher ont mis au jour des poutres datées par dendro-chronologie de l’hiver 1636-1637, ce qui permet de placer à la même époque les boiseries, les portes et le panneau central du plafond de la pièce et indique un remaniement important du logement un quart de siècle après la construction de l’édifice.

Des transformations importantes sont ensuite entreprises en 1765-1766 dans la partie orientale. La cuisine est déplacée à l’est et dotée d’une cheminée adossée reprenant l’emplacement de l’escalier, alors reconstruit dans la pièce au sud. Une nouvelle poutraison est établie sur les pièces méridionales au rez et à l’étage, tandis que le plafond de la belle pièce est refait en replaçant le panneau central marqueté du siècle précédent.

Pour la partie occidentale, nous disposons d’un lavis de Jules Jacot-Guillarmod représentant la cuisine avec une cheminée adossée datée de 1652 (fig. 10) dont nous n’avons pas retrouvé trace dans le bâtiment

3 Le tué est une grande hotte de cheminée en bois ou en maçonnerie permettant, notamment, le fumage de la viande.

Fig. 6. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, vue depuis le sud-ouest, aquarelle anonyme sans date, avec la partie arrière de Petites-Crosettes 7 (OPMS, 60-1442-101, avant 1852).

actuel4. Les baies éclairant le logement au rez-de-chaussée sont d’un type qui n’est pas postérieur au XVIIIe siècle ; des ouvertures primitives, à l’extrémité ouest de la façade sud-est, seule subsiste une base de piédroit moulurée de ce qui devait être la porte de l’étable. Dès le XVIIIe siècle, au plus tard, l’étable et la remise sont confinées dans la partie nord-est

4 Jean COURVOISIER, Les Monuments d’art et d’histoire du canton de Neuchâtel, tome III, Les districts du Val-de-Travers, du Val-de-Ruz, du Locle et de La Chaux-de-Fonds, Editions Birkhäuser, Bâle, 1968, pp. 357-360.

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Fonction des locaux : 1.cuisine ; 4.chambre ; 5.écurie (étable des vaches) ; 6.boitonou étable des porcs ; 7.citerne ; 8.remise ; 9.couloir ; 10.devant-huis ; 11.poêle ou chambre de séjour ; 13.cave.

Fig. 7. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, plan du rez-de-chaussée (Jean-Daniel Jeanneret, bureau Studer, architecte, 27 août 1993 et 5 avril 2002).

du bâtiment. En 1852 et son plan est si proche de celui des Petites-Crosettes 6 (fig. 11) que les deux bâti-ments ont été parfois

5 L’encadrement en pierre de taille de calcaire blanc est régularisé par un petit chanfrein contre lequel le crépi vient buter.

6 André TISSOT, Chronique de la ferme des Brandt...,pp. 83-84.

Fig. 8. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, partie orientale, couloir voûté traversant et tué à arcs surbaissés bouché (MAH, Fernand Perret, La Chaux-de-Fonds, novembre 1957).

Fig. 9. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, partie orientale, cuisine, pilier portant la date 1637 et les initiales ABDG (OPMS, 60-1442-123, 25 août 2006).

Fig. 10. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 6, partie occidentale, restitution de la cuisine de la partie occidentale (dessin de Jacot-Guillarmod).

Fig. 11. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 7, plan du rez-de-chaussée attribué à tort au No 6 (paru dans Max GSCHWEND, Maisons rurales dans le Haut-Jura, Schweizer Baudokumentation, août 1968, p. 9) (voir légende fig. 7).

confondus7. De ce bâtiment (fig. 12), démoli vers 1950, il ne subsiste que la travée de l’étable servant de remise (fig. 13). Une clé d’arc et un cartouche portant les dates 1606 et 1637 qui proviendraient de cette ferme ont été déposés au Musée paysan et artisanal de La Chaux-de-Fonds8.

Chézard-Saint-Martin, Labran 4 Le bâtiment a été construit en 1636, selon la date inscrite sur la porte de la remise-fourragère et la datation dendrochronologique à l’hiver 1635-16369de l’abattage des arbres ayant servi à la fabrication de la charpente, pour Josué Evard, père de Joseph Evard, tenancier en 1699. Trente ans plus tard, il passe à la famille Favre10, qui en est toujours propriétaire. Le bâtiment

7 Max GSCHWENDet H. MISCHLER, Maisons rurales du Haut-Jura,Schweizer Baudokumentation, août 1968. Ces auteurs attribuent à tort un plan du rez-de-chaussée et une vue axonométrique de Petites-Crosettes 7 à la ferme des Brandt appelée « Les Petites-Crosettes 1614 ».

8 Association pour la Sauvegarde du Patrimoine des Montagnes neuchâteloises, Questionnaire, Petites-Crosettes 7,sans nom d’auteur, ni date. Voir également : André TISSOT, Chronique de la ferme des Brandt...,pp. 83-84.

9 Heinz et Kristina EGGER, Dendrolabor, 3067 Boll, rapport 25 mars 2005.

10 Jean COURVOISIER, Les Monuments d’art...,pp. 239-240.

Fig. 12. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 7, façades sud-est et sud-ouest (paru dans Henri BUHLER, Les Crosettes, étude de géographie régionale, bull. Soc. neuchâteloise de géographie, t. XXVII, 1918).

Fig. 13. La Chaux-de-Fonds, Petites-Crosettes 7, vestiges de la maison paysanne démolie, étable trans-formée en remise (OPMS, 60-1443-8, 31 novembre 2007).

Fig. 14. Chézard-Saint-Martin, Petit-Chézard, rue Labran 4, façade sud-est (Maison Favre-Junod, paru dans Philippe GODETet T. COMBE, Neuchâtel pittoresque, Vallées et Montagnes,Société anonyme des arts graphiques, Sécheron-Genève, 1902).

est couvert d’une toiture à deux pans, revêtue de bardeaux jusqu’en 1911 (fig. 14). Il a été agrandi de 2,70 m au nord, au XVIIIe siècle sans doute.

Les divisions internes sont parallèles au faîte de la toiture avec l’étable à l’ouest, le logement au sud-est et l’accès de grange au nord (fig. 15). Les façades sont entièrement maçonnées et la porte de la remise-fourragère à arc en anse de panier assurait l’accès à l’étable et au loge-ment (fig. 16), la porte d’étable actuelle étant tardive. Deux fenêtres géminées à arcs en anse de panier éclairent l’allée de grange à l’étage. La cuisine voûtée, accessible

Fig. 15. Chézard-Saint-Martin, Petit-Chézard, rue Labran 4, plan du rez-de-chaussée (Christian de Reynier d’après Roger-Claude CHOFFAT, architecte à Fleurier) (voir légende fig. 7).

Fig. 16. Chézard-Saint-Martin, Petit-Chézard, rue Labran 4, porte de remise-fourragère portant la date 1636 (OPMS, 38-464-7, 12 septembre 2002).

Fig. 17. Chézard-Saint-Martin, Petit-Chézard, rue Labran 4, pilier de la cheminée de la cuisine (OPMS, 38-464-2, 13 novembre 2007).

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depuis la façade est, dispose d’une remarquable cheminée dont le linteau s’appuie sur une colonne (fig. 17). La chambre de séjour est chauffée par une niche de platine et par un poêle à catelles. L’alcôve abrite un poêle rare dans notre région, d’un type qualifié à cruche ou à couronne11.

Couvet, Quarre 22 de l’édifice. Il en ira de même jusque vers 1780,

11 Raoul COP, La ferme des Montagnes neuchâteloises,La Chaux-de-Fonds (impr.), 1995, pp. 210-212 et Alfred GODET, « Le poêle à cruche », Musée neuchâtelois,1900, pp. 308-309.

12 Patrick GASSMANN, Rapport concernant les analyses dendrochronologiques effectuées dans le canton de Neuchâtel de 1980 à 1993, Laboratoire de dendrochronologie du Musée cantonal d’archéologie de Neuchâtel, 17 janvier 1994, 10 février et 25 mars 1993.

Fig. 18. Couvet, Quarre 22, façade sud-est (OPMS, 17/17 février 1993).

Fig. 19. Couvet, Quarre 22, plan du rez-de-chaussée (Bernard Boschung, OPMS, d’après Realini et Bader, 1991, avril 1993) (voir légende fig. 7).

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maison à usage d’habita-tion, grange et écurie » et c’est seulement en 1902 qu’elle est entre les mains d’un unique proprié-taire, Charles-Guillaume Berger13. Dans la vaste grange, on sèche les herbes l’ori-gine, a en effet été édifiée en bois en 1531, avec un

13Patrice ALLANFRANCHINI, Quarre 22 à Couvet,Etude historique, novembre 1991.

14Bernard BOSCHUNGet Jacques BUJARD, « L’hôtel des Six-Communes à Môtiers, Etude architec-turale des anciennes halles de marché », Revue historique neuchâteloise,No4, 2004, pp. 233-252.

Fig. 20. Couvet, Quarre 22, façade sud-est, partie orientale, détail fenêtre anciennement à trois meneaux, accolades sur le lin-teau (OPMS, 17/17 février 1993).

Fig. 21. Couvet, Quarre 22, coupe longitudinale avec charpente à poteaux (Christian de Reynier d’après Bernard Boschung, OPMS, 1991, avril 1993).

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Fig. 22. Couvet, Quarre 22, coupe transversale avec charpente à poteaux (Christian de Reynier d’après Bernard Boschung, OPMS, 1991, avril 1993).

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volume semblable à l’actuel, puis maçonnée dans la première moitié du XVIIe siècle, à l’occasion du regroupement de ses deux moitiés dans les mains d’un seul propriétaire15.

15 Christian de REYNIER, « Le Grand-Cachot-de-Vent... ».

Fig. 23. Couvet, Quarre 22, façade sud-est, resti-tution après la reconstruction de 1506-1507 (Bernard Boschung, OPMS, d’après Realini et Bader, 1991, avril 1993).

Fig. 24. Couvet, Quarre 22, façade sud-est, resti-tution dans la seconde moitié du XVIe siècle (Bernard Boschung, OPMS, d’après Realini et Bader, 1991, avril 1993).

Fig. 26. Couvet, Quarre 22, façade sud-est, resti-tution au début du XIXesiècle (Bernard Boschung, OPMS, d’après Realini et Bader, 1991, avril 1993).

Fig. 28. Couvet, Quarre 22, façade sud-est, resti-tution entre la fin du XIXesiècle et le début du XXe siècle (Bernard Boschung, OPMS, d’après Realini et Bader, 1991, avril 1993).

Fig. 27. Couvet, Quarre 22, façade sud-est, resti-tution dans la seconde moitié du XIXe siècle (Bernard Boschung, OPMS, d’après Realini et Bader, 1991, avril 1993).

Fig. 25. Couvet, Quarre 22, façade sud-est, resti-tution vers 1780 (Bernard Boschung, OPMS, d’après Realini et Bader, 1991, avril 1993).

La Chaux-de-Fonds, Eplatures 75

Cette ferme, dont la charpente à poteaux de sa toiture à deux pans provient d’arbres abattus durant l’hiver 1537-1538, a été construite vers 1538 (fig. 29 et 30). Le bâti-ment a été agrandi de 1,20 m vers le sud en 1695-1696 (fig. 31), puis la façade sud-est a été à nouveau reconstruite et un peu avancée en

Fig. 29. La Chaux-de-Fonds, boulevard des Epla-tures 75, façade sud-est (OPMS, ferme du Gros-Plâne, cliché No3417, 22 juin 1927).

Fig. 30. La Chaux-de-Fonds, boulevard des Epla-tures 75, façade nord-ouest (archives OPMS, ferme du Gros-Plâne, cliché No3416, 22 juin 1927).

Fig. 32. La Chaux-de-Fonds, bou-levard des Eplatures 75, plan du rez-de-chaussée (Bernard Boschung, OPMS, janvier 1994) (voir légende fig. 7).

Fig. 31. La Chaux-de-Fonds, bou-levard des Eplatures 75, rez-de-chaussée, chambre à l’ouest, mur de façade primitif au sud-est (OPMS, janvier 1994).

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1892-1893. Au nord-ouest, un deuxième appartement a été aménagé en 1735-173616. Le tué de la cuisine a été supprimé en 1927, date à laquelle des tuiles à emboîtement ont remplacé les bardeaux17.

La division interne (fig. 32) est formée de cinq travées déterminées par l’alignement des poteaux de la charpente ; d’ouest en est, on distingue ainsi deux travées occupées par

les logements (fig. 33) desservis par la cuisine commune au centre, le couloir traversant tout le bâtiment, puis la remise et l’étable.

La Chaux-de-Fonds, Eplatures-Grise 16 des dates très diverses ; la plus ancienne, 1600, donne un terminus ante quempour la construction.

Les divisions internes sont

parallèles au faîte du toit avec un logis primitif en partie sud-ouest ; un autre logement, resté inachevé, était prévu au nord-ouest comme en témoignent une porte, datée 1736, et trois fenêtres, actuellement bouchées (fig. 35). Un couloir traversant tout le bâtiment du nord au sud sépare le logis de la partie rurale. L’étable et la remise-fourragère sont situées en partie nord-est. Le logis au sud-ouest possède deux chambres boisées et une cuisine centrale où l’on distingue deux poutres formant la base du tué

16 Patrick GASSMANN, Rapport concernant les analyses dendrochronologiques effectuées dans le canton de Neuchâtel de 1980 à 1993, Labora-toire de dendrochronologie du Musée cantonal d’archéologie de Neuchâtel, 17 janvier 1994, 21 juillet et 26 août 1993.

17 Claire PIGUET, La Chaux-de-Fonds, Ferme des Eplatures 75,Etude historique, mars 1993.

Fig. 33. La Chaux-de-Fonds, boulevard des Eplatures 75, rez-de-chaussée, chambre de séjour au nord avec four à pain, poêle à catelles et niche de platine (OPMS, ferme du Gros-Plâne, cliché No3418, 22 juin 1927).

Fig. 34. La Chaux-de-Fonds, Eplatures-Grise 16, façade sud-est (Urs Bertschinger, Bauforschung, Biel, mai 2005).

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s’appuyant sur un mur et d’un tore à profil seg-mentaire. Le linteau, daté 1668, est surmonté d’un entablement percé d’une imposte et sommé d’une corniche ; entre la baie et la corniche, deux balustres à chapiteaux ioniques stylisés délimitent une composition sculptée comportant une sorte de blason renversé, des fleurs de lys et des éléments végétaux stylisés (fig. 36 et 37).

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Fig. 35. La Chaux-de-Fonds, Eplatures-Grise 16, plan du rez-de-chaussée, phases de construction (Christian de Reynier, OPMS, 14 juin 2007, d’après Urs Bertschinger, Bauforschung, Biel, mai 2005) (voir légende fig. 7).

Fig. 36. La Chaux-de-Fonds, Eplatures-Grise 16, façade sud-est, porte datée 1668, commune au logement et à la remise-fourragère (OPMS, 26 mai 2005).

Fig. 37. La Chaux-de-Fonds, Eplatures-Grise 16, façade sud-est, porte datée 1668, commune au loge-ment et à la remise-fourragère, détail de l’entableloge-ment avec imposte (OPMS, 60-755-9, 26 mai 2005).

D’autres fenêtres remontant au XVIIe siècle agrémentent cette façade, principalement percée de baies des XVIIIe et XIXe siècles, voire du XXesiècle à l’étage. La façade opposée, au nord-ouest, possède une grande porte de grange à encadrement chanfreiné et à congés en doucine, les bases des piédroits ayant été bûchées pour élargir le passage.

Conclusion

Les analyses archéologiques menées dans des bâtiments ruraux montrent la diversité des évolutions de ceux-ci et permettent parfois de remonter jusqu’aux premières décennies du XVIe siècle, alors même que leurs façades ne semblent pas antérieures au siècle suivant ; elles font également ressortir le faible usage de la pierre dans la construction des façades des plus anciennes fermes identifiées. Le recensement architectural des bâtiments ruraux et les investigations entreprises dans certains d’entre eux sont donc deux démarches complémentaires permettant d’enrichir notre connaissance d’un patrimoine de plus en plus menacé par l’extension des zones bâties et les mutations de l’agriculture, qui font souvent perdre à ces édifices leur vocation séculaire.

Bernard BOSCHUNG Adresse de l’auteur : Bernard Boschung, Office de la protection des monuments et des sites, Tivoli 1, 2000 Neuchâtel

DU CANTON DE NEUCHÂTEL,