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Origine

Basés sur les mêmes fondements que Dancing Classrooms, l’association Dance With Me et son programme Dancing Communites sont nés suite à la venue de Pierre Dulaine en Suisse, pour un séminaire sur la chronocité (des pathologies). Dans son discours, le célèbre danseur parlait de “la question de la relation d’aide dans le cadre des soins et de l’action humanitaire par le moyen de la danse” (Dance With Me, 2012). Son sujet a plu aux soignants et délégués du CICR (Comité International de la Croix Rouge). Ainsi, en 2009, le programme Dancing Communities a été conçu.

Concept

Dancing Communities se base sur une approche éducative, ludique et accessible. Les effets bénéfiques de ce programme sont cités sur le site internet4de leur association et sont : – renforce l’interaction et les liens entre les participants

– favorise l’intégration – invite à l’empathie

– renforce la confiance en l’autre et l’écoute – promeut l’entraide et le soutien réciproque – renforce l’estime et la confiance en soi – accentue le sentiment de réussite

4. Source : http ://www.dance-with-me.org/Dance_with_me/Dancing_Communities.html, consulté le

30.12.2012

– stimule la joie de vivre et le plaisir

On constate que les effets de ce programme diffèrent légèrement de ceux des Dancing Classrooms. Effectivement, le public visé n’est pas le même. Pour ce second programme, le public principal devient les structures de soins et la danse de salon est utilisée comme “un moyen de cohésion communautaire”. Enfin, le but général du concept : "prévenir et de répondre aux problématiques liées à l’exclusion, à l’isolement social et du stress au travail (burn-out)" (Dance With Me, 2012).

Expérience genevoise

Le programme Dancing Communities a été testé dans des hôpitaux psychiatriques à Genève où soignants et patients dansaient ensemble. Ce qui apporte de nouvelles possibilités de dialogues. Dans le reportage réalisé par l’Association même, Pierre Dulaine intervient et explique que durant ces heures de danse, les patients malades, jeunes ou moins jeunes, ne pensent plus qu’à savoir si leur pied exécute le bon mouvement ; les soucis quotidiens s’envolent pour quelques instants. Un patient, en voix off, confirme qu’il ne pouvait arriver au cours triste, ce n’était pas possible ; "irrésistible (...) c’est une heure de bonheur où l’on oublie tous les soucis" (Dance With Me, 2012).

Aussi, à la Clinique de la Métairie à Nyon, ce programme a été expérimenté et le bilan semble très positif. Une soignante explique : “J’ai vu sourire des gens qui généralement ne sourient jamais. Des personnes que l’on côtoie tous les jours dans leur souffrance, je les ai vues se transformer !” (Dance With Me, 2012). L’annexe C contient un article de journal sur cette expérience des Dancing Communities à la clinique de la Métairie.

Liens avec la pratique professionnelle

En Valais, plus d’une animateur ou animatrice socioculturelle travaille dans une institution psychosociale, socio-thérapeutique ou dans la santé communautaire. Pour citer quelques exemples d’institutions : le service culturel de Malévoz, l’AVEP5, la Fontanelle6, les Foyers "Rives du Rhône"7.

Dans ces structures spécialisées, on cherche à combler les carences affectives ou sociales, à rétablir ou améliorer la communication, les échanges, on valorise l’autonomie et la confiance en soi. De plus, le développement des compétences sociales est favorisé. On exerce de la prévention et on vise à former des citoyens (Croce, Libois et Dubath, 2009, p.28).

Si l’on compare les effets bénéfiques du programme Dancing Communities et les buts recherchés par les structures du domaine psychosocial, socio-thérapeutique et de la santé communautaire, on constate des liens évidents. En tant qu’animatrice socioculturelle,

5. Association Valaisanne d’Entraide Psychiatrique.

6. Institution visant à réinsérer des jeunes en ruptures.

7. Foyer prodiguant une cure thérapeutique pour des personnes souffrant de problèmes de dépendances

l’infime différence qui se dégage entre les effets du programme et les buts des institutions me saute aux yeux et me convainc de la pertinence de coordonner un projet tel que le programme de Dancing Communities dans des structures de soins valaisannes.

Choix des pistes d'actions

J’ai choisi de mettre en avant ces deux pistes d’actions soit : le programme Dancing Class-rooms et le programme Dancing Communities parce qu’ils me semblent tous deux d’actua-lité.

Dans notre région, ils n’ont encore jamais été expérimentés et pour notre canton (le Va-lais), amener un tel projet paraît un peu osé. Toutefois, je pense que ces programmes sont originaux et pertinents.

Les buts respectifs de chacun suivent une démarche pédagogique et correspondent aux résultats de ma recherche. L’envie d’approfondir ma connaissance dans ces deux concepts s’est accentuée au fil de l’analyse.

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Bilan de la recherche

“Si la discipline est vécue négativement comme une contrainte, il faut changer de chemin. Si elle devient un art de vivre, si elle procède du besoin de recherche sur soi-même, de recherche sur le sens de la beauté, il est tout autrement. Librement consentie, elle se rapproche d’une mystique”

Bessy Claude

7.1 Rétrospective axée sur l'émotionnel

Mener une recherche à long terme entraîne forcément de vives émotions et la toute première ressentie fut la peur. Je l’ai ressentie lorsque j’ai eu connaissance de la date pour laquelle je devais choisir ma question de départ. Le processus était lancé, la marche arrière était impossible. Puis est venu le moment des doutes : "Ai-je choisi le bon sujet ?", "Va-t-il y avoir assez de références scientifiques ?" Ma question initiale traitait du burn-out chez les travailleurs sociaux pour finalement prendre un contour radical et devenir :

“Quel est l’impact pour les jeunes de 12 à 25 ans d’utiliser la danse comme moyen d’expression et de développement personnel dans les centres culturels et de loisirs valaisans ?”

Soulagée que l’avant-projet fut accepté, je me suis ensuite posé diverses questions : "L’art de la danse est un sujet peu banal, saura-t-il convaincre les jurys ?", "La documentation sera-t-elle assez dense et où vais-je la trouver ?" La première rencontre avec ma directrice de mémoire a donné l’impulsion originelle pour me mettre au travail ainsi qu’une bonne énergie.

Durant l’écriture du projet de Travail de Bachelor, j’ai suivi les cours spécifiques s’y référant, cours qui m’ont parfois mécontentée. A mon goût, les cours étaient présentés trop tôt. Ils m’auraient été plus utiles, plus tard dans la formation, en semestre cinq ou six par exemple. A ce stade, la question de départ a été modifiée et fut :

“Quel est l’impact de la danse sur les adolescentes de 14 à 20 ans, d’un point de vue de leur identité corporelle et de leur socialisation ?”

J’ai ressenti de la déception lors du résultat du TB1 puisque celui-ci a été accepté de justesse. Ayant choisi ma passion, la danse, comme un des thèmes de ma recherche, je n’avais pas pris le recul nécessaire, lors de la rédaction de mon TB1, face à cette activité. Ainsi, pour la suite de l’écriture, j’ai tenté d’être attentive à ne pas émettre de jugements quant à cet art, malgré ma propre expérience.

J’ai ressenti du plaisir et de la satisfaction lors de la phase empirique du Travail de Ba-chelor 2. J’avançais rapidement et j’appréciais de lire les articles et les livres dénichés. Mais ma plus grande joie, durant mes recherches, fut sans conteste la découverte de la Collection Suisse de Danse à Lausanne. Pour mon 5ème semestre d’étude, j’ai eu l’occasion de résider quelques jours par semaine dans cette ville et j’ai pu ainsi profiter de ce centre de compétence. Ce lieu fut un refuge pour moi. J’étais dans mon élément, entourée d’environ 7’000 livres et 10’000 coupures de presse traitant uniquement du monde de la danse. Enfin, j’étais rassurée, les sources nécessaires à l’écriture d’une partie mon travail étaient réunies sous un même toit.

Mes "trouvailles" théoriques m’enthousiasmaient et mes hypothèses se sont formées peu à peu, naturellement, tout comme la grille d’entretien.

J’ai ressenti une légère appréhension avant les premiers entretiens puis, durant les inter-views, une grande satisfaction et une immense curiosité. J’étais passionnée et les discours de ces jeunes adultes légitimaient de plus en plus ma démarche scientifique.

Suite à ces rencontres agréables est apparue une phase émotionnellement négative, lorsque j’ai dû retranscrire les sept heures d’entretien : "démotivation", "découragement", j’irai même jusqu’à dire "désespoir". Ces quelques semaines de retranscription se sont déroulées en plein été, entre la fin de ma formation pratique et le début de mon engagement, en tant qu’animatrice socioculturelle, au Foyer le Christ Roi, à Lens. Par précaution, j’ai accepté ce travail seulement à 50% sachant que l’analyse et les conclusions m’occuperaient beaucoup. La partie "analyse" fut un travail éprouvant, mêlé de satisfaction, de plaisir mais également de fatigue et de découragement. Auparavant, j’avais le sentiment qu’une fois l’analyse terminée, je serais plus sereine mais ce n’était qu’une illusion. Bien que ce fût une part importante de mon TB2, il me restait encore de nombreux chapitres à écrire et tout le travail de relecture suivi de la mise en page.

même impression que devant un film quitire en longueur dont nous ne voyons pas arriver le dénouement de l’histoire. J’imaginais déjà l’après-travail de Bachelor et me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire de mon futur temps libre. J’avais hâte de terminer et le stress m’envahissait. Je voulais faire de mon mieux et le rendre dans les meilleures conditions possibles. Je décidai alors de consacrer, durant le dernier mois, l’essentiel de mon temps libre à sa rédaction, week-ends compris.