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DAME DE VALANGIN Introduction

Dans le document 2 005N 142 année 1-2 (Page 131-140)

Tailles XIX e siècle, période Marthe

DAME DE VALANGIN Introduction

Les historiens neuchâtelois ont utilisé depuis le XVIIIe siècle la copie mutilée d’une relation des derniers jours et des obsèques de Guillemette de Vergy ainsi que du départ de Valangin des personnes qui l’avaient entourée à la fin de sa vie. Nous présentons ici le texte original de cette relation.

Le manuscrit des Annales historiques du comté de Neuchâtel et Valangin... de Jonas Boyve contient déjà quelques indications sur la date de la mort de Guillemette de Vergy, sur son inhumation et sur son entou-rage à la fin de sa vie, qui prouvent que l’auteur avait connaissance d’une relation de ces faits1.

Le document utilisé par Boyve connut un début de divulgation en 1830 lorsque le pasteur Bernard de Gélieu le transcrivit dans le Recueil de faits, calculs, observations, propositions, extraits, copies, etc... à l’usage du Cercle de lecture de Neuchâtel2. De Gélieu a compris qu’il avait affaire à une copie :

« Quoiqu’il soit écrit d’une main plus récente au revers du manuscrit que ces remarques sont écrites de la main de l’aumônier de la dite Dame, j’ai lieu de croire que ce manuscrit n’est qu’une copie de l’original. C’est ce que semblent indiquer plusieurs mots qui manquent dans la seconde page et qui sont marqués ici par des points. »

Gélieu indique encore que la suite du texte est déchirée et que la fin manque.

Georges-Auguste Matile (1807-1881) ne semble pas avoir été membre du Cercle de lecture et il n’avait certainement pas connaissance de la transcription de Gélieu lorsqu’il publia cette même relation en 1843 dans son étude sur la Collégiale de Saint-Pierre de Valangin3. Matile manifesta

1 Neuchâtel, Bibliothèque publique et universitaire (BPU), Ms A 603. L’édition des Annales... de BOYVEpar Gonzalve PETITPIERRE, t. II, 1854-1855, p. 438 reprend exactement le texte du manuscrit.

2 Neuchâtel, Archives de l’Etat (AEN), Fonds de la Société de lecture de Neuchâtel, registre 11, notice 92. Ce cercle a fait l’objet du mémoire de licence de Martine SALOMON, Culture et sociabilité au crépuscule de l’Ancien Régime, le Cercle de lecture de Neuchâtel, 2003, 122 p. (Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel).

3 Georges-Auguste MATILE, Musée historique de Valangin, t. II, 1843, pp. 274-293. Les remarques sur la fin de Guillemette de Vergy occupent les pages 277 à 281. Matile publia une nouvelle fois en 1852 une partie de ces remarques. Georges-Auguste MATILE, Histoire de la seigneurie de Valangin..., pp. 290-291.

moins d’esprit critique que son prédécesseur en n’émettant aucun doute sur la transmission du texte :

« Pour la satisfaction des curieux, je ferai parler en cet endroit un vieux papier de remarques, sur le décès de la dite Dame de Vergy, écrit de la main de son aumônier, le jour de son trépas, en ces mots »...

De même, à propos de l’état matériel du texte, il se contente d’accom-pagner les premières altérations d’une note : « Ici et plus bas, mots enlevés ou en blanc », sans voir que toute la fin de la relation manque. Surtout, Matile complète le texte sans avertir qu’il procède par supposition. Ainsi, selon lui, Guillemette aurait choisi de se retirer dans une chambre au haut du château « pour estre plus proche de la chapelle où elle avait fait retirer les saints à cause de la réformation », alors que le manuscrit s’interrompt après « pour estre plus prochainne »...

La copie utilisée par Gélieu puis par Matile semble être celle que connaissait déjà Boyve, mais je ne l’ai pas retrouvée.

Par contre l’original est conservé dans un registre de minutes du notaire Christophe Girardot4. Les remarques relatives à la fin de Guillemette de Vergy occupent les pages 5 et 6 d’un cahier de quatre feuillets cousu en tête du registre au moment de sa reliure au XIXe siècle. La première page contient quelques essais de plume, les autres sont restées blanches. Le for-mat et le papier sont les mêmes que ceux du registre de minutes dont la foliotation ancienne commence à la suite de ce cahier avec le premier acte de Christophe Girardot, daté du 30 avril 1542.

Il reste du notaire Christophe Girardot un seul registre de minutes d’actes datés entre avril 1542 et août 1546. Le personnage n’est pas connu par ailleurs, et j’ignore ses probables liens de parenté avec Hugo Girardot, lui aussi notaire et actif à ce titre dans la seigneurie de Valangin entre 1514 environ et avril 15465. Comme leur nom l’indique, les Girardot étaient originaires de Franche-Comté, de Morteau, semble-t-il6, et Hugo est donné comme bourgeois de Valangin en 1537. Il était en 1528 maire de Valangin7. Quoi qu’il en soit de leur relation de parenté, Hugo et Christophe collaboraient, et il est permis de supposer qu’ils étaient demeurés fidèles à la foi catholique. Preuve en soit que Hugo se dit encore « notaire et clerc juré de la court de l’officialité de Lausanne » dans l’acte du 13 janvier 1543, daté (autre indice) du style de la Nativité,

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4 AEN, Notaires, G 158.

5 Les archives de l’Etat de Neuchâtel conservent cinq registres de minutes de Hugo Girardot. AEN, G 159 à G 163.

6 C’est ce qu’indique une note sans référence. AEN, Fichier de l’état-civil, boîte 245.

7 Ibid. et notaire Amé Gallon, vol. 1, fol. 109.

par lequel l’ancien prévôt de Valangin, Claude Collier, institue Guy Trippier, prêtre, abbé de Fontaine-André, en vertu de la procuration qu’il avait reçue de Jeanne de Hochberg le 23 novembre 1542. Le texte de l’acte de 1543 dans le registre de Hugo Girardot est de la main de Christophe8.

Quant à l’auteur des remarques sur la fin de Guillemette de Vergy, rien n’indique la présence d’un aumônier auprès de la dame de Valangin, de sorte qu’il faut renoncer à l’identification acceptée par Matile. De même, la date de rédaction n’est pas le jour du décès de Guillemette puisque sont relatés des événements jusqu’en mai 1545. Cependant, il est vrai que des mentions comme « cecy est escript cedit jour... », « cecy fait ce sambedy... »,

« jusqu’a ce mecredy », etc. supposent une rédaction contemporaine des événements à la manière d'un journal.

Autre difficulté, les remarques sur la fin de Guillemette de Vergy sont constituées d’un texte rédigé en pleine page auquel des notes ont été ajou-tées en marge pour la période qui va jusqu’aux obsèques de la dame de Valangin.

Malgré l’intégration du cahier contenant les remarques sur la fin de Guillemette de Vergy au registre de Christophe Girardot et malgré des similitudes d’écriture entre les remarques rédigées en pleine page et les minutes d’actes, il n’est pas absolument certain que Christophe Girardot soit l’auteur du texte9. Il n’est pas exclu non plus que les remarques écrites en pleine page soient d’un auteur et les notes marginales d’un autre car il y a des différences dans l’écriture. Le texte écrit en pleine page montre un auteur attentif à ce qui se passe au château mais les notes marginales ont un caractère plus personnel : « Je la fus veoir le jeudy suyvant. » Et il semble aussi qu’une autre main intervienne sur le texte en pleine page pour apporter des précisions dans l’identification des personnes.

Au-delà de ces questions, il est certain que le texte est contemporain des événements et qu’il contient des informations de première main.

8 AEN, G 163, fol. 218vo.

9 L’acte contenant dans le registre d’Hugo Girardot la transcription de la procuration de Jehanne de Hochberg à Claude Collier et la désignation de Guy Trippier comme abbé de Fontaine-André est de la main de Christophe Girardot, comme cela est précisé en regard de l’acte. Mais il s’agit d’une écriture à main posée qui contraste trop avec la cursivité des minutes pour qu’une identification des mains soit possible.

Relation de la mort de Guillemette de Vergy

Ma très redoubtee et honnoree dame Madame Guilliemette de Vergey10, a son vivant dame de Valengin et de Boffreymont11, etc... est morte, trespassee, decedee et allee de vie a trespas de ce monde ce vendredy XIIIe jours du moys de juilliet l’an mil cinq cens et quarante trois, elle estant en son chasteaul dudit Valengin au petit poylle tout hault, et a estez appourtez son corps en sa chambre bas pour ensepvely ledit jour. L’heure dudit trespas a estee environ six ou sept heures12, et estoit encour jour, après mydy du jour dessusdit. Cecy est escript cedit jour que dessus pour memoyre et souvenance de son deceps et trespas.

Feue madite dame a estee mise dedans ung vaz13 de boys audit chasteau en sadite chambre et appourtee enterrez auprès de feu monsr Claude, conte, a son vivant, d’Arberg, son mary, qu’est dedans ung vaz de boys, qu’est desja poury, et ung aultre de plomb qu’est encour entier14. Et est ce en leurs esglise par eulx fondee devant la ville de Vallengin, en ung charnier, dessoubz leurs sepultures que sont de pierres, et est mondit seigneur a dextre et madite dame a senestre, l’ung auprès de l’aultre, ce

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10Guillemette de Vergy, fille de Jean de Vergy, srde Champvent, etc... épousa en 1474 Claude d’Aarberg, srde Valangin. Du mariage de leur fille unique Louise († 1519) avec Philibert de Challant († 1517) naquit René de Challant († 1565) qui devint seigneur de Valangin. André DUCHESNE, Histoire généalogique de la maison de Vergy..., Paris, 1625, pp. 284-285 et Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), t. I, s. v. Aarberg.

11Beaufremont (Vosges, arrdt et canton de Neufchâteau). La seigneurie de Beaufremont avait été acquise par Guillaume d’Aarberg (1377-1427) à la suite de son mariage avec Jeanne de Beaufremont en 1411 (DHS, t. I, s. v. Aarberg et Jonas BOYVE, Annales historiques..., t. I, p. 449). Guillemette de Vergy fit de fréquents séjours à Beaufremont et elle envisagea d’y être inhumée soit provisoirement en attendant que ses restes soient transférés à Valangin auprès de ceux de son mari, pour autant que la messe y ait été rétablie, soit définitivement si elle mourait à Valangin mais qu’après une dizaine d’années la messe n’y ait pas été rétablie. Dans ce cas, elle demandait le transfert « secretement, sans bruyt et aultre grosse cerymonye » du corps de son mari et du sien de Valangin à Beaufremont avec tout le mobilier de l’église. Quant au bâtiment de l’église collégiale de Valangin, Guillemette de Vergy demandait d’en faire alors une grange ou un grenier « et non jamais il laisser prescher ceste nouvelle loy [qu’on appelle evangelicque] ne en faire comme parroisse mais plustost l’abatre de tout en tout ».

Christelle ROBELLAZ, Les dernières volontés de Guillemette de Vergy, dame de Valangin (1541), 2003, pp. 16-17 (Mémoire de licence de l’Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel), et AEN, N 1, no12, lignes 10-11 et 60 à 71.

12Texte corrigé. La première version était « environ quattre ou cinq heures ».

13C’est-à-dire dans un cercueil. Fr. GODEFROY, Dictionnaire de l’ancienne langue française..., t. VIII, s. v. « vas ».

14Claude d’Aarberg était décédé le 31 mars 1517 et sa veuve lui avait fait d’impressionnantes funérailles. L’état du tombeau au milieu du XIXesiècle est connu par un rapport de Charles-Frédéric Marthe : « Descendu dans le caveau, creusé à 5 ou 6 pieds environ dans le sol et revêtu de maçonnerie, j’y trouvai le fond d’un cercueil de plomb ayant la forme d’une petite nacelle ; les côtés n’offraient plus que des lambeaux. » G.-A. MATILE(éd.), Musée historique de Neuchâtel et Valangin, t. I, 1841, p. 368.

Sur les travaux entrepris alors dans l’église de Valangin, voir. J. COURVOISIER, « La restauration du tombeau des seigneurs de Valangin », Musée neuchâtelois (MN), 1959, pp. 33-36 et « La première restauration du temple de Valangin », ibid., pp. 129-140.

sambedy suyvant, XIIIIedudit moys, environ trois ou quattre heures après mydy15. Predication a estee faite cedit jour en ladite esglise par maistre Jacques Sorel, scelond [blanc]16.

Madame de Viry17 estoit icy depuis l’encommencement de son mal et desja avant ce qu’elle fusse mallade, et il est tousjours estee jusques a present avec ses trois fillies, madamoysselle de Roncourt18, madamoysselle d’Ardenay19, madamoysselle de Bellegarde, Magdelaine20, Jehanne Tissot, feme de chambre de madite dame21.

Plusieurs des bourgeois de Neufchastel la sont venuz suyvir alors que l’on l’empourtoit en terre.

15 Le temps très court entre le moment de la mort de Guillemette de Vergy et celui de ses obsèques suffit à prouver que la dame de Valangin n’eut pas les funérailles qu’elle prévoyait dans son testament à la fin de 1541. Christelle ROBELLAZ, op. cit., pp. 9-13.

16 Jacques Sorel, né à Sézanne-en-Brie, était arrivé de Strasbourg à Neuchâtel en mai 1540. Il fut ministre d’Engollon-Boudevilliers jusque vers 1550 et mourut assassiné à Troyes en 1569. Gabrielle BERTHOUD, « Les Français dans le clergé neuchâtelois », Cinq siècles de relations franco-suisses. Hommage à Louis-Edouard Roulet, 1984, p. 67. Aimé-Louis Herminjard affirme sans référence, et peut-être à tort, qu’il était très apprécié de René de Challant. A.-L. HERMINJARD, Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française, t. IX, 1897, pp. 161-162 note.

17 Pauline de Vergy, nièce de Guillemette avait épousé Michel de Viry, que les Bernois avaient autorisé à continuer à entendre la messe dans la chapelle de son château savoyard après la conquête du Chablais en 1536. A. DUCHESNE, op. cit., p. 320 et Guillaume Farel (1489-1565), p. 351. Deux de ses filles : Péronne et Guillama, de même que son fils François, prieur de Morteau à la suite de son oncle Antoine, archevêque de Besançon, sont cités plus bas, mais le nom de la troisième fille n’est pas indiqué.

Les Viry, en proie à des difficultés matérielles, avaient trouvé refuge à Morteau.

Tableau simplifié des liens de parenté entre les familles de Vergy et de Viry.

D'après A. DUCHESNE, op. cit., pp. 284-285 et 328-332, et A. TRUCHIS DEVARENNES, Le prieuré de Saint-Pierre et Saint-Paul de Morteau, 1926, t. I, pp. 172, 177, 498.

Jean de Vergy, srde Champvent

Paule de Miolans

Guillaume IV de Vergy Guillemette de Vergy

2o) Anne de Rochechouart Claude d’Aarberg

Antoine † 1541 Pauline

Archevêque de Besançon Michel de Viry

François Péronne († 1586) Guillama († 1587) Prieur de Morteau

de 1542 à 1569

18 Isabeau de Bourmont, dame de Roncourt (Vosges, arrdt de Neufchâteau, cant. de Bulgnéville), s’était déjà trouvée à Valangin en août 1530 et elle avait été alors impliquée dans l’échauffourée au cours de laquelle Guillaume Farel fut maltraité. Elle reconnut volontiers avoir elle-même frappé le réformateur.

Arthur PIAGET, « Documents inédits sur Guillaume Farel », MN, 1897, p. 89 ; Documents inédits sur la Réformation dans le pays de Neuchâtel, t. I, 1909, p. 9 et Guillaume Farel (1489-1565), pp. 244-245.

19 « Mademoiselle d’Ardennais » (Dardenais, Haute-Marne, arrdt de Langres) est Anne, fille de Jacques, gentilhomme verrier, et de Catherine de Cœuve. Elle épousa Claudy, bâtard de Claude d’Aarberg, qui fut à l’origine de la lignée d’Aarberg-Valangin établie en Belgique. Olivier CLOTTU, « La maison d’Aarberg-Valangin en Belgique », Archives héraldiques suisses 99, 1985, pp. 51-64.

20 Madeleine, fille de Claude de Bellegarde, maître d’hôtel de René de Challant et gouverneur de Valangin de 1529 à 1545.

21 Jeanne Tissot « nostre fillie de chambre » bénéficia d’un legs de 100 livres dans le testament de Guillemette de Vergy. Christelle ROBELLAZ, op. cit., p. 19 et AEN, N 1, no12, ligne 87.

Madite dame de Viry est tousjours estee icy jusques a ce mecredi XVIIIede juilliet l’an que dessus, qu’elle s’en est allee a Mortaul avec l’une de ses fillies. Et l’est venuz querre son maistre d’hostel Matat et aultres.

Le filz de madite dame de Viry, qu’est monsrle prieur et seignieur de Mortaul, nommez Fransçois, avec ses gens emmena depuis cedit lieu de Valengin audit Mortaul mes damoyselles de Viry, assavoir madamoyselle Peronne et madamoyselle Guillama, ses seurs, qu’estoit le sambedi XIe de aoust 1543, elles avec plusieurs aultres ayant congez de monseigneur.

Damoyselle de Dardenay, femme de Claudin le bastard, qu’estoit icy depuis ung peu devant Noël dernier passez avec sa servante qu’est Jehanne Chasage s’en sont allee a Mortaul ce sambedi XVIIIe d’aoust 1543 ; et les est venuz querre monsr. de Mathard, et est aussi venuz querre avec une charrette les bagues et habillemens de madamoiselle de Viry l’ainee.

Madamoyselle (Magdelaine) de Bellegarde s’en est partie a cheval sus une aquenee de ce lieu de Valengin pour s’en aller chieux elle a Thounom ce mardy XIejours de septembre de bon mattin22, combien qu’estoit jour, l’an mil cinq cens et quarante trois. Avec elle estoit, que l’en a emmenee, monsr de Bellegarde, son pere, et son serviteur Françoys Exchewy et ung compaignon dudit Thounom, nommé Pierre, qu’estoit lacquet de ladite damoyselle, allant de piedz. Et ont emmener avec eulx ung chert chargez de leurs bagues, de trois coffres et d’autres bagues et males, avec ce aussi ung baptetiere23, qu’estoit le chert du chasteau a quatre rues et trois chevaulx, et le charreton Anthoyne Patteur, accompaignez aussi de Siblet.

Ont aussi emmener Pierre, filz dudit monsr. de Bellegarde, sus le chert.

Ledit charreton et Siblet avec le chert et chevaulx furent de retourt audit Valengin le jeudy suyvant, le soir bien tard. Et mondit sr de Bellegarde et son serviteur furent de retourt audit Valengin le lundi suyvant au soir, de nuyct, XVIIe dudit septembre 1543. Et le mardi suyvant partit de rechiefz dudit Valengin pour aller jusques a Fribourg, puis estre la ung jour ou deux, puis revint audit Valengin, qu’estoit le vendredi jour de feste saint Mathieu, XXIe dudit septembre, et y demena encour24 jusques au dimenche mattin ou que luy et monsr de Martine25, auquel avoit trouver audit lieu, partirent ensemble pour aller trouver monsr à Berne, puis mondit sr et ledit monsr de Bellegarde furent de retourt audit Valengin sambedi penultime dudit septembre, et m. de Bellegarde il demeura

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22Suit : « a l’aube », biffé.

23Lecture douteuse.

24La première version continuant ainsi : « environ I jour ou II puis retourna a Berne trouver monsr» a été biffée.

25François de Martines († 1564) maître d’hôtel de René de Challant, seconda souvent Claude de Bellegarde dans les affaires de Valangin.

environ sept jours jusques a ce vendredi suyvant cinquieme d’octobre qu’il l’en est partir de bon mattin et s’en retourne a Thounom achever ses vendenges 1543.

Ladite damoyselle Magdelaine est trespassee au present moys de may, qu’est, comme je l’ay ouy dire, le dimenche XVIIe de cedit present moys 1545 audit Vallangin.

Madamoyselle Peronne de Viry pour madite dame de Viry me donna ii testons du roy le jour de son partement. Fut mecredi dernier passez.

[verso] Madame la marquise de Neufchastel, nommee Jehanne de Hochberg, duchesse de Longueville etc..., est trespassee en l’an XV cens et XLIII.

Les nouvelles j’ay sceu a la Saint Gal en octobre 154326.

Jehanne Dumont27, de Banne, que demouroit au chasteau de Vallangin, s’en est partie dudit Vallangin, s’en allant vers chieux elle a Thounom avec une charrette que Siblet menoit avec deux28 chevalx, chargee de deux coffres plains de bagues. L’ung estoit a mons.r de Bellegarde et l’aultre a ladite Jehanne, et plusieurs aultres bagues estoyent dans ladite charrette.

Michiel, le boulengier29, estoit aussi avec eulx, lequel veult revenir avec ledit Siblet, que fut ledit partement ce mardi mattin VIe jours de may 1544. Il plouvoit assez. A bien pleu ce mercredi suyvant entre X et XI heures et entre XI et XII30.

Ladite Jehanne a laissez icy une sienne seur, nommee Glaudine, laquelle de rechief s’en est allee.

Mondit srde Bellegarde s’en est aussi partis d’icy ledit jour, allant aussi audit Thounom.

Michiel Paule31, boulengier, que demouroit au chasteau de Vallangin, et sa feme Marie, fillie de feu Girard Lorimier, de Velard, s’en sont partis de ce lieu de Vallangin le mardi XXe jours de may 1544 de bien bon mattin, fit beau et chault ledit jour, eux allant a Thounom. Ont emmener trois

26 Cette note, suivie d’un espace blanc, est d’une autre encre. Jehanne de Hochberg mourut le

26 Cette note, suivie d’un espace blanc, est d’une autre encre. Jehanne de Hochberg mourut le

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