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Les symboles impliqués sont au nombre de cinq. Ils sont les suivants : - des boites ;

- des connexions ; - des flèches ; - des vannes ;

- des modèles de processus d’action.

Ces symboles ainsi que leur signification sont détaillés ci-après.

II.D.a) Boites

Une boite représente une entité dans laquelle des éléments peuvent être créés, détruits et/ou stockés. Les boites sont donc associées aux processus de création, de destruction et/ou de stockage. L’entité représentée par la boite peut être l’acteur du processus (elle en est { l’origine) ou simplement le volume dans lequel le processus a lieu (elle en est le siège). Au final, ce qui est important de noter est que l’entité représentée par la boite remplit la fonction de création, de destruction ou de stockage. À chaque instant, un ou plusieurs débits (si plusieurs processus) sont associés à la boite.

Une boite est un symbole « fonctionnalisé », ce qui permet de distinguer les processus de création, de destruction et de stockage. Les symboles retenus sont les suivants :

FIGURE 40 :LES SYMBOLES « BOITES » FONCTIONNALISÉS

Remarques :

- la lettre s signifie « source » tandis que la lettre p signifie « puits » ;

- dans sa représentation, Joël de Rosnay (De Rosnay, 1975) utilise le terme « réservoir » pour désigner une boite fonctionnalisée par un processus de stockage. Le terme n’a pas été repris dans le langage ISI-Systema car il semble inadapté pour traduire les notions de création et de destruction.

II.D.b) Connexions

Une connexion se conceptualise comme un tuyau, de section donnée, que les éléments peuvent emprunter pour se déplacer dans le système. Une connexion définit donc une possibilité de processus de transfert. Il ne s’agit que d’une possibilité car la connexion n’est pas { l’origine du processus, elle n’en est que le vecteur. Ainsi, par définition, une connexion est neutre (inspiré de (Le Moigne, 2006)) et ne réalise aucune transformation. En outre, par définition, une connexion lie forcement soit deux boites ensemble, soit une boite et l’environnement (qui, au final, est une boite aux limites floues dans laquelle il est hors de propos de quantifier les processus).

Une connexion se représente par un trait, comme sur la figure suivante.

FIGURE 41 :LE SYMBOLE CONNEXION

S’il y a plusieurs types d’éléments (p. ex. : de la masse et de l’énergie), la couleur du trait indique le type d’élément qui peut l’emprunter. Cette distinction est particulièrement utile lorsque l’on souhaite représenter plusieurs aspects sur un même graphe.

II.D.c) Flèches

Une flèche sert { représenter le flux dans la connexion. Elle permet d’orienter le sens de l’échange d’éléments entre deux boites, ou entre une boite et l’environnement. La flèche représente donc un processus de transfert. À chaque instant, un débit est associé à la flèche.

La couleur et la forme de tête de la flèche indique le type d’élément (s’il y en a plusieurs) auquel elle se réfère.

II.D.d) Vannes

Par convention, une vanne est systématiquement associée à une flèche. Elle représente une possibilité offerte { n’importe quelle entité du système ou { l’environnement de modifier le débit de transfert, par exemple en ouvrant ou en fermant la vanne. La vanne est donc associée au processus d’action. En d’autres termes, une vanne est un artifice conceptuel servant à définir des événements discrets (des processus d’action) dont l’occurrence conditionne le transfert d’éléments d’une boite { l’autre. Comme pour le cas de la connexion, la vanne n’est pas la cause du processus, mais le vecteur. De cette manière, la vanne ne réalise aucune transformation. Une vanne se représente de la manière suivante :

II.D.e) Modèles de processus d’action

Le modèle du processus d’action est associé au processus d’action. Le modèle du processus d’action est inspiré du modèle MADS (Lesbats, et al., 1993), ce qui permet de définir un processus d’action comme un événement discret. En conséquent, le modèle du processus d’action sert { définir l’ensemble des événements pouvant survenir lors d’un sinistre. Dès lors, il s’agit de l’un des points phares du langage. Par ailleurs, le processus d’action remplace et complète les boucles de rétroactions de la description de (De Rosnay, 1975).

Concrètement, le modèle du processus d’action est un graphique (cf. Figure 43) servant à définir :

- quelles entités du système ou de l’environnement (qui ? quoi ?)…

- peuvent perturber le transfert d’éléments par l’intermédiaire d’une action sur l’une ou l’autre vanne (fait quoi ? comment ? sur quoi ? sur qui ?)…

- et sous quelles conditions initiatrices (pourquoi ?).

FIGURE 43 :LE MODÈLE DU PROCESSUS D’ACTION

Comme l’illustre la figure ci-avant, le processus d’action se caractérise formellement par deux blocs, symbolisés par les pointillés turquoise. D’une part, il y a le système acteur (à gauche sur la figure), regroupant :

- l’entité du système et de l’environnement qui est { l’origine de l’événement (c’est le « qui ? ») ;

- les conditions d’initiation de l’événement (c’est le « pourquoi ? »). D’autre part, il y a le système cible (à droite sur la figure), regroupant :

- les effets de l’événement sur ces vannes (c’est le « comment ? »).

Les deux blocs (acteur et cible), sont mis en relation par une action discrète (c’est le « quoi ?», l’événement). L’application de cette action sur la cible se solde par la réalisation d’un ou de plusieurs événements, dit événements terminaux (c’est le « quel résultat ? »).

Exemples :

- l’événement terminal « détecteur activé » nécessite une action de détection ; - l’événement terminal « porte ouverte » nécessite une action d’ouverture.

En définitive, ce qui est véritablement important dans le processus d’action est d’identifier l’événement terminal (le résultat), le système acteur (qui le fait et sous quelles conditions) ainsi que le système cible (quelles vannes et quelles conséquences sur les autres processus du système). L’action, in fine, importe peu et n’a qu’un rôle illustratif (elle donne un nom).

Quelques informations supplémentaires sur les conditions d’initiation

Les conditions d’initiations sont le résultat d’une combinaison de trois facteurs : un événement initiateur, un délai suite { cet événement et une fréquence d’occurrence conditionnelle (sachant que l’événement est vrai et que le délai est écoulé).

Exemple (les valeurs sont arbitraires) : Une personne évacue :

- une fois sur deux (fréquence d’occurrence) ; - entre une à deux minutes (délai) ;

- après avoir pris conscience du danger (événement initiateur).

L’introduction des fréquences d’occurrence et des délais permet de modéliser des enchaînements d’événements variables et aléatoires et ainsi de prendre en compte une certaine méconnaissance des comportements.

Quelques informations supplémentaires sur les effets de l’action sur les vannes

L’effet de l’action sur la ou les vannes résulte de combinaisons entre deux facteurs, détaillés ci-après. À partir de ces deux facteurs, 22 = 4 effets différents sont possibles sur les vannes, ce qui permet de représenter, avec le même modèle du processus d’action, des événements de nature très différente (p. ex. : bris de vitrage, verrouillage de porte, décès d’un individu, activation d’un détecteur, décision de confinement…).

Mouvement : ouvrir ou fermer la (les) vanne(s)

Le mouvement sert { modéliser des événements impactant les flux d’éléments dans les connexions (p. ex. : l’ouverture d’une porte augmente les échanges de gaz et d’énergie entre deux locaux). Le mouvement peut se faire avec un certain degré (total ou partiel) et a pour conséquence une modification du débit de transfert (cf. processus de transfert). Le nombre de positions possibles que peut prendre une vanne dans une trame définit son degré de liberté (ddl).

Blocage : bloquer ou ne pas bloquer la (les) vanne(s)

La notion de blocage permet de modéliser l’irréversibilité (totale) d’une position de vanne et la dégradation des fonctions prédéfinies d’une entité. Ainsi, elle permet de modéliser des événements tels que la défaillance, le décès d’une personne, la destruction thermique d’une fenêtre etc.

Remarque :

La notion de déblocage pourrait également être ajoutée pour modéliser des dégradations réversibles des fonctions (p. ex. : le sommeil, l’évanouissement). Les réflexions menées en ce sens n’ont pas suffisamment abouti pour être présentées ici. L’ajout dans le langage a été réussi mais la traduction vers les réseaux de Petri n’a pas été suffisamment réfléchie. Ce point reste donc une perspective d’amélioration