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D ELEPIERIANA OU MÉLANGES DE LITTÉRATURE FOLLE

Dans le domaine des lettres, le nom dřOctave Delepierre a manifestement échappé à la postérité. Ce nřest pas faute dřavoir travaillé pour, ainsi que le laisse croire sa contribution, qui est pourtant manifeste, comme en témoignent deux opuscules biographiques et bibliographiques, parmi les rares apparemment qui lui ont été consacrés : Joseph Octave Delepierre. Born, 12 March 1802 ; Died, 13 August 1879. In Memoriam de Nicolas Trübner1 et Joseph Octave Delepierre 1802-1879. Brugs Historicus Publicist en Bibliofiel. Biografische schets, met een overzicht van zijn briefwisseling en bibliografie de Lori van Biervliet2. Dans la sphère de la folie littéraire, eu égard à la marginalité du propos, elle reste évidemment à préciser3. Un mot sur lřhomme. Octave Delepierre est né à Bruges en 1802. Il fait ses études de droit à Gand. De retour dans sa ville natale, il est nommé à la conservation des archives de la Flandre occidentale. Plusieurs travaux sur lřart, lřhistoire, lřarchéologie et la littérature flamandes en seront tirés. Nommé secrétaire de légation à Londres, il quitte Bruges en 1843. Il occupera le poste pendant plus de trente-cinq ans, avant de succéder au Consul-Général de Belgique de cette même ville, peu avant sa mort en 1879. Delepierre, honnête homme à lřaffût des cercles mondains, est membre de plusieurs sociétés savantes. Il sřen enorgueillit dřailleurs, notant machinalement dřune publication à lřautre celles auxquelles il participe. Le recensement de celles-ci nous permet dřapprendre, par exemple, quřil est membre correspondant de la Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand, membre fondateur de la Société dřémulation pour lřétude de lřhistoire et des antiquités de la Flandre occidentale, membre du Comité historique de Paris, membre de lřAcadémie des Lyncéens de Rome, membre de la

1. Nicolas Trübner, Joseph Octave Delepierre. Born, 12 March 1802 ; Died, 13 August 1879. In

Memoriam, Edinburgh and London, Printed by Ballantyne, Hanson and co., 1880.

2. Lori Van Biervliet, Joseph Octave Delepierre 1802-1879. Brugs Historicus Publicist en

Bibliofiel. Biografische schets, met een overzicht van zijn briefwisseling en bibliografie, Brugge,

Gidsenbond Brugge & West-Vlaanderen, 1982, p. 173-291 et I-VI [publié originellement dans

Handelingen van het Genootschap ŖSociété d’Emulationŗ te Brugge, CXVIII 3-4, 1981, p. 173-

291].

3. Sur cette question, cf. également notre article, « Notes sur Joseph Octave Delepierre (1802- 1879), explorateur des ténèbres », Les Cahiers de l’Institut, no 4, 2009, p. 75-91, dans lequel fut

élaborée une première ébauche de cette section. Tel que mentionné dans ce dernier texte, des lettres et des manuscrits de Delepierre sont conservés à la Bibliothèque des livres rares et des

manuscrits de lřUniversité de Pennsylvanie à Philadelphie [URL :

Société des antiquaires de la Morinie, membre de la Société des arts et des sciences du Hainaut, membre de la Société dřarchéologie dřAnvers, membre de la Société des antiquaires de Londres, membre de lřAcadémie dřarchéologie de Belgique, membre de la Société dřarchéologie de Londres, membre de la Société Philobiblon. Il tient par ailleurs salon, où il accueille nombre dřécrivains et de lettrés de ce monde parmi lesquels : Douglas Jerrold, Tom Hood, Thomas Colley Grattan, Charles Knight, Louis Blanc, Louise Colet, quřil considère en qualité dřintimes4. Sa production littéraire, malgré ses obligations, va croissant. Il publie près dřune soixantaine dřouvrages de son vivant, dont quelques-uns en plusieurs volumes. Cřest sans parler de ses articles, qui se comptent par centaines. Il en résulte une œuvre considérable et diversifiée. En effet, Delepierre aborde de multiples disciplines, alliant la linguistique, la bibliographie, le roman, la poésie, outre celles déjà mentionnées. Bibliophile averti et friand de littérature burlesque et facétieuse, à lřexemple de Nodier, il consacre plusieurs études à la poésie macaronique, au centon et à la supercherie : Macaronéana ou mélanges de littérature macaronique des différents peuples de l’Europe5 ; Bibliothèque bibliophilo-facétieuse6 ; Macaronéana andra, overum, nouveaux mélanges de littérature macaronique7 ; Revue analytique des ouvrages écrits en centon, depuis les temps anciens jusqu’au XIXe siècle8 ; Supercheries littéraires, pastiches, suppositions d’auteur dans les lettres et dans les arts9 ; Tableau de la littérature du centon, chez les anciens et chez les modernes10. Nicolas Trübner, gendre et

4. Nicolas Trübner, Joseph Octave Delepierre. Born, 12 March 1802 ; Died, 13 August 1879. In

Memoriam, op. cit., p. 13. On notera que la lettre « l » de « Colet » est doublée dans le passage où

lřon fait référence à ces divers gens de lettres ; on suppose quřil sřagit bien de Louise Colet tout de même.

5. Octave Delepierre, Macaronéana ou mélanges de littérature macaronique des différents peuples

de l’Europe, Paris, Publié aux frais de G. Gancia, libraire, à Brighton, 1852.

6. [Octave Delepierre et Gustave Brunet], Bibliothèque bibliophilo-facétieuse, éditée par les frères

Gébéodé, [s. l.], [s. é.], 1852, 1854 et 1856, 3 vol. Les quatre initiales des prénoms et noms des

véritables auteurs forment le paraphe « Gébéodé ».

7. Octave Delepierre, Macaronéana andra, overum, nouveaux mélanges de littérature

macaronique, London, Printed by Whittingham, 1862.

8. Octave Delepierre, Revue analytique des ouvrages écrits en centon, depuis les temps anciens

jusqu’au XIXe siècle. Par un bibliophile belge, Londres, Trübner and co., 1868.

9. Octave Delepierre, Supercheries littéraires, pastiches, suppositions d’auteur dans les lettres et

dans les arts, Londres, N. Trübner et cie, 1872.

10. Octave Delepierre, Tableau de la littérature du centon, chez les anciens et chez les modernes, Londres, N. Trübner et cie, 1874 et 1875, 2 vol.

éditeur de Delepierre, note bien dans le mémorial de son beau-père, peu de temps après sa mort, le singulier esprit de lřhomme :

The follies of man, his mental and moral aberrations, singularities of literature, enigmas of life and manners, and the like, had a strange fascination for his mind, and were treated by him in preference to subjects of more general interest, for which his natural taste, his vast reading, his versatility, and powers of analysis equally fitted him11.

Le siècle de Delepierre, il faut le noter, est fertile en productions atypiques et irrégulières. Petites revues et autres bulletins de cet ordre foisonnent et envahissent la société littéraire et artistique : Revue anecdotique des lettres et des arts (1855-1856) ; Revue anecdotique des excentricités contemporaines (1856- 1862) ; La petite revue (1863-1866) ; La petite revue anecdotique (1867-1870) ; Bulletin du bibliophile (1834-1857) ; Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire (1857-1962) ; Le bibliophile belge (1845-1850) ; Bulletin du bibliophile belge (1850-1865) ; Le bibliophile belge (1866-1879). Cřest là sans doute la source première de Delepierre, celle qui lui fournira le matériau premier pour lřécriture dřun article fondateur sur la question qui nous intéresse : « Études bio- bibliographiques sur les fous littéraires12 ». Son but premier ? Contextualiser et historiciser la question.

11. Nicolas Trübner, Joseph Octave Delepierre. Born, 12 March 1802 ; Died, 13 August 1879. In

Memoriam, op. cit., p. 15 : « Les folies de lřhomme, ses aberrations mentales et morales, les

singularités de la littérature, la vie et les mœurs énigmatiques, et autres cas similaires, exerçaient une étrange fascination sur son esprit et avaient droit à un traitement préférentiel en regard des sujets dřintérêts plus généraux, pour lesquels son goût naturel, son érudition, sa polyvalence, et ses capacités dřanalyse le disposaient tout autant. ».

12. Octave Delepierre, « Études bio-bibliographiques sur les fous littéraires », in Miscellanies of

Historiciser la folie littéraire Delepierre :

MALEBRANCHE a dit quelque part13 « Il y a des auteurs qui ont compoſé

pluſieurs volumes, dans leſquels il eſt plus difficile quřon ne penſe, de remarquer quelquřendroit, où ils aient entendu ce quřils ont écrit. »

Sans parler des métaphyſiciens auxquels cela arrive parfois, comme Kant et Hegel (ſi lřon peut en croire les colleƈteurs dřanecdotes), lřhiſtoire de la littérature prouve que lřaſſertion de Malebranche eſt parfaitement exaƈte, mais elle a beſoin dřune explication, et préſente un côté quřil eſt fort probable que ce profond penſeur ne mit point en ligne de compte ; parceque la raiſon, comme le dit Montaigne14, eſt un pot à

deux anſes, dont on peut prendre à volonté la droite ou la gauche. Il faut reconnaître en effet, que de tout temps et chez tous les peuples lettrés, il y a eu des énigmes volontaires, et que de certaines choſes nřont pas été écrites pour être compriſes. Dès les 13me ſiècle ſe rencontrent les coq-à-lřâne, et les amphigouris du 18me. Les

prédéceſſeurs de Panard et de Collé15 appelaient ces caquetages, ſans raiſon et ſans

ſuite, des Fatraſies (dřoù Fatras), des reſveries16. Mais outre les compoſitions de ce

genre, il y encore, et malheureuſement ceci nřappartient quřaux temps modernes, les écrits de ceux qui étaient inintelligibles, non parcequřils voulaient sřexprimer en langage couvert, ou parceque leur imagination sřamuſait, en vraie folle du logis, à des paroles vides de ſens, mais parceque leur intelligence, pareille à un navire ſans mâtures et ſans voiles, allait à la dérive, dřaprès les impreſſions incohérentes du moment17.

Les conditions de lisibilité et de réceptivité dřun texte fluctuant dřune époque à lřautre, variant au gré des courants, un fou littéraire nřest de fait considéré ainsi quřen fonction des mœurs, des valeurs, des préoccupations dřune époque donnée. Il en va que le corpus des fous littéraires a tendance à varier selon celui qui le constitue, selon lřépoque où il est constitué. On est dřabord fou, le cas échéant, pour ses contemporains. Est-ce à croire quřon ne peut lřêtre, post-mortem, pour la

13. Dans le douzième éclaircissement sur le chapitre huitième de la deuxième partie du troisième livre des Éclaircissements sur la recherche de la vérité : p. 165 du troisième volume de lřédition de Jean-Christophe Bardout, Paris, Vrin, 2006.

14. Dans le livre II, chapitre XII, des Essais : p. 565-566 de lřédition de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1989.

15. Charles-François Panard (Pannard) et Charles Collé, poètes, dramaturges et chansonniers français du XVIIIe siècle, étaient adeptes de ces galimatias et autres « choſes [qui] nřont pas été

écrites pour être compriſes. »

16. Un appel de note apparaît à cet endroit dans le texte de Delepierre, renvoyant à cette note : « Hiſtoire Littéraire de la France, in 4to. tom. 23. » En fait, cřest là que Delepierre tire lřessentiel des propos quřil vient dřénoncer, reprenant presque textuellement ceux que Victor Le Clerc tient dans son article « Fatrasies » in Histoire littéraire de la France, tome XXIII, 1856, p. 492-511 (cf. particulièrement le début de la seconde partie de lřarticle aux pages 503 et 504).

postérité ? À moins dřhistoriciser la chose, on conclura provisoirement que le cas peut y échoir si les us et coutumes dřune culture à une époque donnée permettant de juger de la folie dřun individu et / ou des œuvres quřil a produites correspondent à ceux qui lui étaient contemporains. Revenons au texte de Delepierre. La suite de la citation nous donne quelques précisions sur les facteurs qui ont déclenché les recherches de notre homme. Il note : « Ces sortes dřauteurs ont attiré plus dřune fois lřattention des bibliophiles, et Charles Nodier avait commencé une Bibliographie des fous, dont il nřa malheureusement donné que deux articles, dans le Bulletin du bibliophile de Techener18. » Le rapprochement nřest évidemment pas fortuit. Or, si les études de Delepierre sont a priori inscrites dans la continuité de celles de Nodier, celui-ci va plus loin dans sa quête. Le corpus, dřabord, éclate : les frontières temporelles et géographiques abolies, Delepierre multiplie par dix le corpus initial établi par Nodier. On se rappelle en effet que ce dernier, par crainte de les affliger, nřintègre pas dans son corpus dřhommes de lettres qui lui sont contemporains et que, outre Colonna, dont les ouvrages circulent assez en France au demeurant, Nodier sřen tient à un corpus strictement français. Autre innovation de Delepierre : la diversification de ses sources. En effet, si celui-ci puise tout autant que Nodier dans les petites revues et autres ouvrages littéraires français de son époque ŕ et même davantage au fond, celui-ci allant même jusquřà en plagier certaines parties19 ŕ, à sa différence, il franchit les frontières linguistiques et génériques. Comme on le constatera dans ses autres textes portant sur la question des fous littéraires, Delepierre est fortement influencé par la littérature psychiatrique anglaise notamment ŕ littérature à laquelle il emprunte également beaucoup20. On le verra de même, par

18. Ibid., p. 5. Le texte de Nodier, Bibliographie des fous. De quelques excentriques, rappelons-le, fut publié en deux livraisons dans les vingt et unième et vingt-troisième numéros du Bulletin du

bibliophile en 1835 (p. [19]-28 et [31]-40).

19. Pour sřen convaincre, on ira collationner, à titre dřexemple, les textes suivants : Octave Delepierre, « Études bio-bibliographiques sur les fous littéraires », op. cit., p. [3]-4 et « Fatrasies II », in Histoire littéraire de la France, Paris, Firmin Didot et Treuttel et Wurtz, tome XXIII, 1856, p. 504. On notera également sur le même registre que Delepierre omet aussi souvent de citer correctement ses sources. Le chevalier de Chatelain par exemple, offusqué par les manières de Delepierre à son propre égard, ne manque pas de lui reprocher dans ses Beautés de la poésie

anglaise, Londres, Rolandi, libraire, 1860, vol. 1, 1860, p. 264-265.

20. On ira collationner, à titre dřexemple, les textes suivants : Octave Delepierre, « Essai biographique sur lřhistoire littéraire des fous », in Miscellanies of the Philobiblon Society, London,

exemple, citer un texte de la revue allemande Neuer Anzeiger für Bibliographie und Bibliothekwissenschaft : « Beiträge zu einer Bibliothek des Unsinns21 » [« Contribution à une Bibliothèque des insensés »], dans lequel il déniche un prétendu fou littéraire en Johannes Busch22. Lřarticle de Delepierre est ainsi novateur. Dřabord consacré à lřœuvre de Bluet dřArbères, dont il reprend en bonne partie les propos en les intercalant avec ceux de Nodier et des autres bibliographes et curieux qui se sont intéressés au prétendu homme de lettres, son intérêt vient surtout du fait que dřautres fous littéraires, de France et dřailleurs, se dissimulent au sein du texte. Busch / Lorber en est le premier exemple. Il en résulte une sorte de catalogue de notices, lřessentiel des données présentées étant puisé dans les diverses publications bibliophiliques qui lui parviennent ; ce qui laisse croire aussi que Delepierre nřa pas eu accès à la plupart des textes originaux des fous littéraires dont il fait état. Sřil appert pertinent dřexaminer le corpus de Delepierre, il appert judicieux aussi de se méfier de son propos, celui-ci servant surtout de courroie de transmission des idées reçues du temps. On aura pris soin de lire les textes de ces prétendus fous avant dřen dire mot afin de se faire une idée propre et de traiter du corpus de façon indépendante.

Le corpus foisonnant des fous littéraires de Delepierre

Que contient-il, ce fameux corpus ? Une série de fous littéraires oscillant curieusement à peu près tous, de près ou de loin, entre théologie et linguistique. On notera par exemple la présence de Constant Fusnot, un philosophe quelconque du XIXe siècle qui tente dans un de ses ouvrages de percer les mystères de la

Printed by Charles Whittingham, vol. IV, 1857-8, p. [3], 6, 52-53 et « The insanity of men of genius », in The Journal of Psychological Medecine and Mental Pathology, London, John Churchill, Princes Street, Soho, 1849, p. 276, 263-264, 266-267 ; Octave Delepierre, « Essai biographique sur lřhistoire littéraire des fous », op. cit., p. 5 et John Conolly, Familiar Views of

Lunacy and Lunatic Life, London, John W. Parker, West Strand, 1850, p. 4.

21. « Beiträge zu einer Bibliothek des Unsinns », Neuer Anzeiger für Bibliographie und

Bibliothekwissenschaft, Januar 1857, p. 12-14.

22. Il y a toutefois erreur sur la personne, lřauteur des dites œuvres citées dans lřarticle en question étant le fruit, en réalité, de Jakob Lorber, un mystique autrichien. Johannes Busch fut lřun de ses éditeurs. Cf. notamment à lřégard de Lorber : Karl Gottfried von Leitner, « Wahrheitsgetreue Lebensskizze Jakob Lorberřs, Psychische Studien, novembre 1879, p. 481-489, dans lequel lřauteur dresse une bibliographie des œuvres de Lorber.

création et de la religion par leurs analogies avec les différentes parties du corps humain23. Citons encore de la même époque Thomas Wirgman, joaillier anglais, fervent amateur de Kant, qui investit une petite fortune pour faire imprimer ses ouvrages exégétiques, philosophico-théologiques et linguistiques, dont plusieurs pages sont en couleur ŕ ce qui est déjà une marque dřexcentricité pour lřépoque ŕ24, ou encore Sébastien François Herpain (ou Herpin), chirurgien- accoucheur à Genappe au XIXe siècle, qui publie sous le nom dřUsamer une série dřÉpître à ses contemporains dans lesquelles il explore diverses « vérités » ; la première par exemple, intitulée Langage physiologique, est destinée à expliquer les rudiments dřun nouveau langage, projet quřil concrétisera quelques années plus tard en réalisant une « grammaire des grammaires25 ». La question de la langue originelle semble également préoccuper quelques-uns des fous littéraires cités par Delepierre, à commencer par lřabbé Térence Joseph OřDonnelly, par exemple, auteur de divers traités sur la quadrature du cercle ŕ autre phénomène qui (pré)occupe nombre de fous littéraires ; nous aurons lřoccasion dřy revenir ŕ et la langue originelle26. Citons aussi les noms de Johannes Gropius Becanus,

23. Constant Fusnot, Vérités positives. Rapports entre les vérités physiques et les vérités morales, Bruxelles, 1854.

24. Delepierre cite trois de ses ouvrages : Principes de la philosophie kantésienne ou

transcendentale [édition bilingue Ŕ français anglais], Londres et Paris, Treuttel et Würtz, 1824 ; Grammar of the five senses. Being the first step to infant education, Darton and Clark, 1838 ; Divarication of the New Testament into Doctrine, the Word of God [and] History, the Word of Man, London [et autres], Adolphus Richter and Co. [et autres], 1834. Sur la vie et quelques-uns

des ouvrages de Wirgman, cf. René Wellek, Immanuel Kant in England. 1793-1838, London, Routledge, 1999 [1931], p. 211-242.

25. Cf. Première Épître d’Usamer à ses Contemporains. Langage physiologique, Nivelles, typographie de J. Despret, libraire ; Deuxième Épître d’Usamer à ses Contemporains. Aior A5l

1na. Le grand Esprit du progrès était le commencement. Langage physiologique ; Troisième Épître d’Usamer à ses Contemporains. Veritis Aulus veritoz. Les vérités sont toutes-puissantes ; Quatrième Épître d’Usamer à ses Contemporains. De l’enseignement. Première partie. De l’Homme et de sa Destinée, Nivelles, typographie de J. Despret, libraire ; Nouvelle grammaire des grammaires. Doctrine de la création de toutes les langues secondée du fruit de sa fécondité : le projet-plan d’une langue rationnelle, progressive et régulière, par H., Bruxelles, tous les libraires,

1860.

26. Cf. Découverte prodigieuse nouvellement faite en belles-lettres par un ecclésiastique,

appliquée au premier chapitre de la Genèse, traduit selon le mouvement naissant des signes de la parole, Paris, D. S. Schlesinger, 1850 ; Extrait de la traduction authentique des hiéroglyphes de l’obélisque de Louqsor à Paris, faite en septembre 1850, par suite de la nouvelle et prodigieuse découverte de la langue originelle et universelle, ainsi que la traduction littérale de la 1ère face de

l’obélisque… suivis d’un abrégé de la vie du fondateur et d’aperçus établissant les bases immuables de l’histoire de l’astronomie et de la chronologie, Paris, Schlesinger frères, 1851 ; Les

aussi connu sous le nom de Jan van Gorp, médecin à Anvers au XVIe siècle, et son contemporain Adriaan van Schrieck, autrement Adrianus Schrieckius, seigneur de Rodorne, linguiste et antiquaire brugeois, qui tentent de démontrer dans leurs travaux respectifs que le teutono-cimbrique [le néerlandais] est la langue originelle pour lřun27, et que le scythique [appelé à devenir le flamand], est la seconde langue-mère, après lřhébreu, pour lřautre28. Certains détonnent par certaines de leurs œuvres, comme Anthoine Fusi29 par exemple, prêtre catholique lorrain du XVIIe siècle converti plus tard au protestantisme. Delepierre cite une de ses œuvres, signée sous le pseudonyme de Victor Grevé, Le Mastigophore, ou precurseur du Zodiaque. Auquel, par manière Apologetique, sont brisées les brides à veaux de Maistre Ivvain Solanicque Penitent repenti, Seigneur de Morddrect, et d'Amplademus en partie, du costé de la Moüe, 1609, espèce de pamphlet scatologique à lřencontre de lřun des marguilliers de sa paroisse, Nicolas Vivian [Ivvain Solanicque en est lřanagramme], qui nřadhère pas à sa