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Désindustrialisation prématurée et rôle (possible) des services en tant que nouveau

3. Analyse de la documentation

3.3 Désindustrialisation prématurée et rôle (possible) des services en tant que nouveau

moteur de la croissance économique

Certains observateurs ont récemment fait remarquer que les services avaient repris le rôle de l’industrie manufacturière et qu’ils devenaient le nouveau moteur de la croissance économique.

Cette position se fonde sur plusieurs observations.

Premièrement, comme nous l’avons vu en section 2.3, d’après l’une des constantes empiriques concernant la transformation structurelle, lorsque les économies se développent au-delà d’un certain seuil (relativement élevé) de revenu, elles ont tendance à se désindustrialiser. Analysant la relation entre l’emploi manufacturier et le revenu par habitant dans 70 pays en 1990, Rowthorn (1994) a montré l’existence d’une relation stable en forme de U inversé entre ces deux variables. Ce phénomène empirique constant est appuyé par des données économétriques montrant que dans le monde avancé, le rôle de moteur de la croissance économique joué par l’industrie manufacturière est moins prépondérant qu’il y a quelques décennies (voir sect. 3.2.1).

Cela étant, le phénomène de désindustrialisation est un peu plus complexe que cela. Rowthorn et Wells (1987) ont établi une distinction entre deux types de désindustrialisation  : la désindustrialisation positive, qui intervient dans les économies développées comme conséquence naturelle d’une croissance économique soutenue, et la désindustrialisation négative qui se produit à tous les niveaux de revenu. Dans le cas de la désindustrialisation positive, une croissance rapide de la productivité dans l’industrie manufacturière permet aux entreprises de répondre à la demande en utilisant moins de main-d’œuvre (en d’autres termes, la croissance de la productivité réduit l’emploi) alors que la production augmente. Les travailleurs redéployés trouvent du travail dans le secteur des services, car les revenus augmentant, la structure de la demande évolue au profit des services, ne seraitce que du fait de la loi d’Engel.

La part de l’emploi dans les services est donc censée augmenter au détriment de l’emploi dans l’industrie manufacturière (Baumol, 1967 ; Baumol et al., 1985 ; voir aussi sect. 3.1.2). Conséquence du dynamisme industriel (c’est-à-dire de la croissance de la productivité), la désindustrialisation positive est un signe de réussite économique. En revanche, la désindustrialisation négative est le fruit de l’échec économique. Elle touche les pays affichant des résultats économiques médiocres ou dont l’industrie manufacturière connaît des difficultés.

Dans ces situations, une baisse de la production ou une hausse de la productivité dans l’industrie manufacturière engendrent le chômage, et par voie de conséquence une détérioration des revenus

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Source : Palma (2005: 80).

Note : La courbe de 1960 est construite à partir des données de 81 pays. Les autres courbes sont construites à partir des données de 105 pays.

Évolution de la relation entre l’emploi manufacturier et le revenu

1960 1970

1980

1990

1998

5.4 6.0 6.5 7.0 7.5 8.0 8.4 8.9 9.4 9.9 10.3 10.8

0 5 10 15 20 25 30 35

Manufacturing employment (%)

Log of income per capita (1985 international dollars)

0 5 10 15 20 25 30 35 Graphique 16

30 Les pays à revenu intermédiaire inclus dans l’analyse sont : la Pologne, le Chili, la Colombie, l’Argentine, la Lettonie, la Roumanie, l’Uruguay, la Jamaïque, le Suriname, la Fédération de Russie, Sainte-Lucie et la République bolivarienne du Venezuela. Les pays à faible revenu sont le Pakistan et la Mongolie.

(Rowthorn, 1994  ; Rowthorn and Wells, 1987  ; UNCTAD, 1995).

En outre, Palma (2005) a établi que la relation entre l’emploi manufacturier et le revenu par habitant n’est pas stable. Bien au contraire, une baisse de l’emploi manufacturier est associée à

chaque niveau de revenu par habitant, donnant à penser que les actuels pays en développement ont tendance à se désindustrialiser avant d’atteindre des revenus suffisamment élevés. Sur le graphique 16, le logarithme du revenu par habitant (à prix constants de 1985) est présenté sur l’axe horizontal et la part de l’emploi manufacturier dans l’emploi

total sur l’axe vertical. Chaque courbe correspond aux données d’une année spécifique. Le graphique illustre le recul de la part de l’emploi manufacturier à chaque niveau de revenu par habitant et la réduction spectaculaire du niveau de revenu par habitant à partir de laquelle le ralentissement de l’emploi manufacturier commence. En particulier, le niveau de revenu par habitant à partir duquel l’emploi manufacturier a commencé à décliner est passé de 20 645 dollars en 1980 à 9 805 dollars en 1990 et 8 691 dollars en 1998.

Selon Palma (2005), plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Il s’agit entre autres des progrès technologiques entraînant des transferts de main-d’œuvre, qui ont renforcé l’intensité capitalistique de la production au détriment du travail, et de l’essor de la mondialisation et des chaînes de valeur mondiales, qui a facilité la délocalisation des stades de production à forte intensité de travail dans les pays à bas salaire et main-d’œuvre abondante, en particulier en Asie. Comme nous le verrons plus loin dans la présente section, la délocalisation des activités de production à forte intensité de main-d’œuvre a principalement bénéficié aux économies asiatiques, conduisant à l’expansion de l’emploi et de la production de l’industrie manufacturière (c’est-à-dire à l’industrialisation). Les entreprises

des pays d’Amérique latine et d’Afrique ont été moins aptes à s’insérer dans ces chaînes de valeur mondiales, ce qui a contribué à la tendance à la

« désindustrialisation prématurée ». Le syndrome hollandais – le phénomène par lequel la découverte de ressources naturelles amène les pays à se spécialiser dans les produits primaires au détriment des activités manufacturières (voir également la section 3.1.3.5) – est un autre déterminant de la désindustrialisation prématurée. Palma (2005) a fait valoir que certains pays en développement, en particulier en Amérique latine, ont connu des syndromes hollandais déclenchés par des politiques depuis les années 1980. Les politiques visant à générer un excédent commercial dans l’industrie manufacturière ont été remplacées par des politiques favorisant la spécialisation fondée sur les avantages comparatifs et, de ce fait, conformes à la dotation en ressources des pays. Au final, elles ont conduit à une désindustrialisation prématurée rapide.

En examinant les déterminants possibles de la désindustrialisation précoce, Tregenna (2009) a analysé les tendances dans 48 pays touchés par la désindustrialisation, y compris des pays à revenu élevé, faible et intermédiaire30. Elle a ainsi montré que dans presque tous ces pays,

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Relation entre le pic de la part de l’emploi manufacturier dans le passé et le PIB par habitant durant la période 2005–2010

10 20 30 40 50

4 8

6 10 12

Log of average per capita GDP, 20052010

Peak manufacturing employment share Source : Felipe et al. (2014: 6).

Graphique 17

l’intensité de main-d’œuvre de l’industrie manu-facturière a diminué, principalement du fait de la croissance rapide de la productivité du travail.

Cela ne pose aucun problème si la part de l’in-dustrie manufacturière dans le PIB ne diminue pas. Mais il semble qu’il en soit allé autrement : dans la majorité des pays analysés, la baisse de l’emploi manufacturier s’est accompagnée d’une diminution de la part de l’industrie manufactu-rière dans le PIB. Pour Tregenna (2009: 459), cette situation a limité les perspectives de croissance à long terme de ces économies car elles ont perdu l’effet «  moteur de croissance de l’industrie manufacturière ».

Felipe et al. (2014) ont approfondi les effets préju-diciables d’une désindustrialisation prématurée.

Ils ont analysé 52 pays, principalement à revenu élevé et intermédiaire (tranche supérieure), mais aussi quelques pays à revenu intermédiaire (tranche inférieure). Ils ont ainsi identifié une relation statistiquement significative entre le pic historique de l’emploi manufacturier et les niveaux subséquents de revenu par habitant,

les pays étant parvenus dans le passé à une part importante d’emploi manufacturier jouissant de revenus plus élevés aujourd’hui. Le graphique 17 illustre ce phénomène en présentant le pic histo-rique de la part de l’emploi manufacturier entre 1970 et 2010 sur l’axe horizontal et le logarithme du revenu moyen par habitant entre 2005 et 2010 sur l’axe vertical. Selon les estimations de Felipe et al. (2014), une différence d’un point de pourcen-tage du pic de la part de l’emploi manufacturier est associée à un PIB par habitant en 20052010 supérieur de 13 points de pourcentage. Cette relation se vérifie pour les parts de l’emploi, mais pas pour celles de la production. Par conséquent, selon les auteurs, le processus d’industrialisation ne permet de prévoir une prospérité future que dans la mesure où il génère des emplois dans l’industrie manufacturière (Felipe et al. 2014: 5).

Cette étude montre en outre que l’industria-lisation est un facteur prédictif de prospérité future : parvenir à une industrie manufacturière représentant 18 à 20 % de l’emploi total au cours de la période 1970-2010 a été une condition abso-lument indispensable pour devenir un pays à

revenu élevé. Enfin, les résultats confirment le pic de l’emploi manufacturier à un niveau de revenu par habitant de plus en plus faible, conformé-ment aux tendances susconformé-mentionnées de désin-dustrialisation prématurée.

Rodrik (2016) a approfondi ces processus et mis en évidence une dynamique régionale intéres-sante  : conformément aux statistiques descrip-tives examinées en section 2.3.3, l’Asie est la seule région en développement à avoir maintenu une industrie manufacturière forte au cours des

dernières décennies. En revanche, l’Amérique latine et l’Afrique subsaharienne connaissent le processus de désindustrialisation le plus drama-tique (voir aussi UNCTAD, 2003a). Selon Rodrik (2016), ces évolutions régionales s’expliquent par les tendances de la mondialisation : les emplois dans l’industrie manufacturière ont été détruits principalement dans les pays ne disposant pas d’un fort avantage comparatif dans l’industrie manufacturière. L’évolution technologique favo-risant le déplacement de main-d’œuvre, censée renforcer l’intensité en capital et économiser la

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31 Dans le document ONUDI (2013), les services rattachés à l’activité manufacturière sont définis comme des services nécessaires pour produire et fournir des produits manufacturés. Dans ce rapport, les services aux entreprises sont considérés comme les plus étroitement liés à la production manufac-turière, suivis en cela par le commerce, l’intermédiation financière, et les services de transport intérieur.

L’hôtellerie et la restauration, et les transports aériens et maritimes constituent le maillon le plus faible pour l’industrie manufacturière, qui n’entretient également que des liens relativement lâches avec des activités telles que l’immobilier, les postes et télécommuni-cations et les transports auxiliaires.

main-d’œuvre non qualifiée, est également l’une des causes de la désindustrialisation (préma-turée). À cet égard, Rodrik (2016) a montré que la réduction de l’emploi manufacturier touche avant tout les travailleurs peu qualifiés.

Tentant d’expliquer la relation changeante entre l’industrialisation et le revenu par habitant, certains ont noté que des statistiques peuvent sousestimer l’importance de l’industrie manu-facturière comme source d’emplois et suresti-mer celle des services. Le document ONUDI (2013) souligne par exemple que : a) le travail informel est une caractéristique typique des services, mais que les emplois informels ont aussi augmenté récemment dans l’industrie manufacturière  ; et b) la distinction entre l’industrie manufactu-rière et les services s’estompe dans la mesure où les entreprises manufacturières externalisent bon nombre de leurs activités de services et les confient à des entreprises du secteur tertiaire, créant ainsi des services rattachés à l’activité manufacturière (voir également Manyika et al., 2012)31. Les services rattachés à l’activité manu-facturière, et en particulier les services aux entreprises tels que la conception, la recherche, l’ingénierie, la valorisation de la marque, la publicité et le marketing, sont d’importantes sources d’emplois dans les pays industrialisés, où ils compensent souvent le déclin de l’emploi manufacturier. L’essor de ces services rattachés à l’activité manufacturière ne s’est cependant pas limité aux pays industrialisés. Le renforcement de l’intégration régionale et de la participation à la production internationale a donné lieu à d’importants gains en matière d’emploi dans les services rattachés à l’activité manufacturière (par exemple, les services aux entreprises et les transports) dans les pays et les régions en déve-loppement rapide, notamment en Asie de l’Est et dans le Pacifique (UNIDO, 2013).

Certains spécialistes ont également fait état d’opportunités offertes par les liens potentiels entre les services et les activités industrielles à forte productivité. À titre d’exemple, les entre-prises manufacturières externalisent de plus en plus à des entreprises du secteur tertiaire les activités telles que des services aux entreprises (location de machines et de matériel, logistique, entreposage, etc.) et les transports. À mesure que les entreprises coopèrent, elles sont amenées à partager des connaissances et des technologies.

Ces échanges seront particulièrement béné-fiques pour les prestataires de services à forte intensité de travail, qui sont censés adopter les technologies de pointe du secteur industriel et dont les salariés apprendront ainsi de nouvelles méthodes. Toutefois, les sociétés de services qui souhaitent nouer des liens avec l’industrie se

heurtent à des obstacles d’envergure. Ces dif-ficultés tiennent pour l’essentiel à la nature informelle de nombreuses activités de services, au défaut de capital humain et de capacités pro-ductives de ces prestataires (en particulier un manque de connaissances théorique et procédu-rales relatives à la manière de créer de nouveaux produits ou de nouvelles façons de travailler), au niveau insuffisant de capital et à une utilisa-tion insuffisante des TIC (Salazar-Xirinachs et al., 2014).

Ce débat montre que l’industrie manufacturière a perdu de son importance dans la croissance économique moderne. Certains auteurs ont ainsi affirmé que le secteur des services, du moins cer-taines de ses branches, avait remplacé l’industrie manufacturière en tant que moteur de la crois-sance économique (Ghani and O’Connell, 2014), ou qu’il était devenu un moteur supplémen-taire (Acevedo et al., 2009  ; Felipe et al., 2009).

Plusieurs de ces études reposent sur l’expérience de l’Inde, où les services, en particulier en rap-port avec les TIC, ont connu un développement considérable au cours des deux dernières décen-nies (Chakravarty and Mitra, 2009  ; Dasgupta and Singh, 2005, 2006 ; Ghani and Kharas, 2010 ; Joshi, 2011).

Rodrik (2014) propose une vision davantage empreinte de scepticisme. Selon lui, les ser-vices marchands tels que la banque, la finance, les assurances et autres services aux entre-prises jouissent de niveaux de productivité plus élevés que nombre d’activités manufacturières, en partie grâce à l’utilisation de technologies modernes comme les TIC. Ils offrent également aux travailleurs des salaires plus élevés et davan-tage de possibilités d’apprentissage. Cependant, les services marchands exigent une main-d’œuvre qualifiée, ressource rare dans les pays en développement et difficile à obtenir, car il n’est pas simple de former et redéployer dans les services marchands les travailleurs qui quittent le secteur agricole. Apprendre à un agriculteur à utiliser une machine textile ou à produire de l’acier est plus facile que de le former aux métiers de la banque, c’est pourquoi l’industrie manufac-turière offre une solution d’emploi plus aisément accessible aux travailleurs du secteur agricole déplacés de leurs exploitations pour cause d’amé-lioration de la productivité agricole. Néanmoins, dans les actuels pays en développement, l’excé-dent de main-d’œuvre, qui risque encore de gonfler avec la croissance de la productivité agricole (ce qui favorise la transformation structurelle), est employé dans les services non marchands, et notamment dans des activités comme le commerce de détail, la restauration ou l’hôtellerie. Les services non marchands sont

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Transformation structurelle et modifications en matière de démographie et d’emploi Encadré 6

0LUSIEURS AUTRES CHANGEMENTS SONT INTERVENUS EN PARALLnLE DU PROCESSUS DE TRANSFORMATION STRUCTURELLE a) une augmentation de la participation des femmes à la population active ; b) l’exode rural ; c) les migrations internationales ; et d) la baisse du taux de fécondité. Chacun de ces processus a, à son tour, eu une incidence sur les REVENUSDESMmNAGESAINSIQUESURLARmPARTITIONDESREVENUS$URANTUNEDmCENNIEDEgLAPARTICIPATION des femmes au travail rémunéré dans l’économie mondiale a augmenté de 18 %. Conjugué à un ralentissement DEL´ACCUMULATIONDECAPITALCEPHmNOMnNES´ESTTRADUITPARUNEAUGMENTATIONDEL´ABONDANCERELATIVEDEMAIN d’œuvre, d’où des pressions à la baisse sur les salaires réels. L’exode rural peut avoir des effets positifs et négatifs.

)LPEUToTRESOURCED´ENVOISDEFONDSVERSLESZONESRURALESILENVADEMoMEDESMIGRATIONSINTERNATIONALES ET contribuer ainsi au développement rural et à une augmentation des revenus des ménages ruraux. En revanche, IL PEUT AUSSI EXACERBER LES PROBLnMES mCONOMIQUES ET SOCIAUX DANS LES VILLES EN PARTICULIER LORSQUE LE TAUX DE migration est supérieur au taux de création d’emplois urbains, conduisant à une augmentation de l’excédent de MAIND´®UVREURBAINEETDONCgDESPRESSIONSSURLESREVENUSURBAINS,ALLETAL4ODAROPOURENSAVOIR PLUSSURLESTENDANCESDESMIGRATIONSRURALESURBAINESDANSLESPAYSLESMOINSAVANCmS0-! VOIR5.#4!$C Par comparaison, les migrations internationales devraient avoir l’effet inverse, car elles réduisent l’offre de main-D´®UVRE.mANMOINSCETEFFETESTANNULmSILESMIGRATIONSINTERNATIONALESCONCERNENTLAMAIND´®UVREQUALI½mE ce qui peut avoir un impact négatif sur la capacité de production des pays en développement dont les travailleurs QUALI½mSmMIGRENT

,ESMIGRATIONSONTmGALEMENTmTmACCOMPAGNmESD´UNEAUGMENTATIONRmGULInREDESENVOISDEFONDSENPARTICULIER VERS DES PAYS g REVENU INTERMmDIAIRE 0AR EXEMPLE EN AU 6IET .AM LES ENVOIS DE FONDS REPRmSENTAIENT 5,5 milliards de dollars, alors que l’aide publique au développement et les investissements étrangers directs ont représenté 3 milliards de dollars chacun. Les envois de fonds peuvent être une source de devises au niveau des pays ETUNESOURCEDEREVENUSSUPPLmMENTAIRESPOURLESMmNAGES)LSPEUVENTmGALEMENTACCROsTRELESRECETTES½SCALESET CONTRIBUERAINSIAU½NANCEMENTDESPOLITIQUESPUBLIQUES3ILEPAYSD´O|PROVIENNENTLESENVOISDEFONDSSEHEURTEg un cycle commercial différent de celui que connaît le pays de réception de ces fonds, ces envois peuvent devenir une SOURCEDE½NANCEMENTDUDmVELOPPEMENTANTICYCLIQUE-ALGRmL´OPTIMISMEGmNmRALDmCLENCHmPARL´AUGMENTATION DESENVOISDEFONDSVERSLESPAYSENDmVELOPPEMENTL´IMPACTDECES¾UXSURLESPAYSBmNm½CIAIRESDmPENDENTRE autres de la capacité de ces derniers à éviter toute dépendance à l’égard de ces fonds.

Source : Auteurs, d’après UNRISD (2010)

un bon moyen d’absorber la main-d’œuvre, mais les possibilités d’amélioration de la productivité y sont limitées. En outre, bien qu’ils puissent également profiter de progrès technologiques, ces services sont naturellement limités par la taille du marché intérieur. En revanche, dans l’industrie manufacturière, même les petits pays en développement sont à même d’élaborer des stratégies industrielles axées sur les exportations et susceptibles de stimuler durablement la production manufacturière et la croissance économique. Pour les raisons susmentionnées, les services exigent, pour soutenir la croissance économique, une croissance de la productivité dans le reste de l’économie.

En conclusion, comme l’a indiqué Rodrik (2013a: 171) dans une autre de ses études : les acti-vités économiques qui assimilent efficacement les technologies de pointe ne font pas nécessaire-ment preuve de la même efficacité lorsqu’il s’agit d’absorber la main-d’œuvre. C’est exactement le compromis observé dans le secteur des ser-vices : les services capables d’assimiler les tech-nologies (services marchands) absorbent mal la main-d’œuvre, et ceux qui l’absorbent bien (services non marchands) ne sont pas à même d’assimiler de la même manière la technologie.

C’est pourquoi, selon Rodrik (2014), il est difficile

d’imaginer un modèle axé sur les services qui soit susceptible d’assurer une croissance rapide et des emplois de qualité, comme l’a fait l’industrie manufacturière dans le passé.

4. Transformation structurelle et