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Les banques de développement

Exemple de décomposition de la croissance de la productivité du travail

MODULE 2 Politique industrielle : un cadre

4. Quelques exemples de politiques industrielles

4.2 L’État en tant que financier

4.2.1 Les banques de développement

Les contraintes financières sont souvent citées comme l’un des obstacles majeurs à l’investis-sement dans les pays en développement. Un secteur financier sous-développé se traduit par une pénurie de capitaux disponibles, ce qui limite les chances des entreprises locales de croître, de renforcer leur compétitivité et de pénétrer de nouveaux marchés (UNCTAD,

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2

Le rôle clef de la Banque nationale de développement économique et social du Brésil dans la réalisation des objectifs de politique industrielle du pays

Encadré 10

,A "ANQUE NATIONALE DE DmVELOPPEMENT mCONOMIQUE ET SOCIAL DU "RmSIL "ANCO .ACIONAL DE $ESENVOLVIMENTO

%CONxMICOE3OCIAL¯".$%3 ESTUNBONEXEMPLEDEBANQUEDEDmVELOPPEMENTIMPORTANTEETIN¾UENTE#RmmEEN ELLEAGRANDEMENTCONTRIBUmgLASTRATmGIED´INDUSTRIALISATIONPARSUBSTITUTIONDESIMPORTATIONSSUIVIEDURANT L´APRnSGUERRE ET g LA STRATmGIE D´INDUSTRIALISATION ORIENTmE VERS L´EXPORTATION MISE EN ®UVRE DEPUIS LES ANNmES 0RO½TANTDESARELATIONmTROITEAVECLESPOUVOIRSPUBLICSETDESSTRATmGIESVISANTgGARANTIRUN¾UXTOUJOURS CROISSANTDERESSOURCESLA".$%3APUSESPmCIALISERDANSLE½NANCEMENTgMOYENETLONGTERMEDEPROJETSDANSLES secteurs ciblés par le gouvernement (en l’occurrence les métaux non ferreux, l’industrie chimique et pétrochimique, le papier, les machines et équipements).

,ESACTIVITmSDEPRoTONTTOUJOURSmTmCONCENTRmESDANSLESANNmES¯DESPRoTSDELA".$%3gL´INDUSTRIE MANUFACTURInRE ALLAIENT AUX SECTEURS CHIMIQUE ET PmTROCHIMIQUE ET ¯ g LA MmTALLURGIE 'UADAGNO A

%N ¯ DES PRoTS DE LA ".$%3 ONT mTm ALLOUmS g SES CINQ PRINCIPAUX EMPRUNTEURS DONT 0ETROBRAS LA COMPAGNIEPmTROLInRECONTRxLmEPARL´bTAT#HANDRASEKHAR ,APRIORITmAmTmACCORDmEgDESPROJETSORIENTmS vers l’acquisition de biens d’équipement (brésiliens), une pierre angulaire de la stratégie d’industrialisation par SUBSTITUTIONDESIMPORTATIONSDU"RmSILªCETTE½NENLA".$%3ALANCmLEPROGRAMMEDE½NANCEMENTPOURLES DE SES CLIENTS LA ".$%3 A RmUSSI g FAIRE EN SORTE QUE SES FACILITmS DE PRoT PROCURENT D´IMPORTANTS AVANTAGES technologiques aux entreprises et, plus important, aux communautés locales ou secteurs dans lesquels ces ENTREPRISESOPnRENT,´UNEDESRmUSSITESLESPLUSCmLnBRES¯LECONSTRUCTEURAmRONAUTIQUE%MBRAER¯ABmNm½CImDE L´ASSISTANCEDELA".$%3DANSLARECHERCHED´UNENICHESURLEMARCHmAmRONAUTIQUEMONDIAL0ARL´INTERMmDIAIRE DESESBUREAUXDISSmMINmSDANSTOUTLE"RmSILLA".$%3SOUTIENTmGALEMENTLESECTEURDESPETITESETMOYENNES entreprises, accordant des prêts aux PME prometteuses et surtout accompagnant les contrats de prêt aux grandes entreprises « d’accords relatifs à la teneur en éléments locaux ».

67 Des études empiriques utilisant, par exemple, les données de l’enquête sur les entreprises de la Banque mondiale, confirment ce point. Pour plus de détails sur ces études, voir http ://

www.enterprisesurveys.org/

research. Pour accéder aux données, voir http ://www.

enterprisesurveys.org/data.

68 EL’initiative européenne Financing Innovation and Growth (FINNOV) a produit des études intéressantes sur ce thème. Pour plus de détails, voir http ://www.finnov-fp7.

eu. Le projet de financement de l’innovation de l’Institut INET-Levy a également contri-bué à ce débat. Les résultats de ce projet sont consultables à l’adresse http ://www.levyins-titute.org/inet-levy.

69 Au cours des dernières années, les prêts anticycli-ques ont été la priorité de nombreuses banques de développement, notamment de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES) au Brésil, de la Banque chinoise de déve-loppement et de la Banque européenne d’investissement.

Compte tenu de leur enver-gure, ces banques ont pu, au moins en partie, compenser la baisse des investissements privés (UNCTAD, 2015b).

70 L’expression « pays tardivement industrialisés » renvoie aux économies qui, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, avaient déjà acquis une certaine expérience de l’industrie manufacturière.

Il s’agit notamment de la République populaire de Chine, de l’Indonésie, de l’Inde, de la République de Corée, de la Malaisie, de la province chinoise de Taiwan et de la Thaïlande en Asie ; de l’Argentine, du Chili, du Brésil et du Mexique en Amérique latine ; et de la Turquie au Moyen-Orient.

71 Les banques publiques de développement à caractère régional et local se sont également engagées dans le financement direct de projets de développement industriel.

La République fédérale allemande de l’époque en est un bon exemple, avec ses banques régionales – Ländesbanken – qui ont pu acheminer des fonds aux PME, et notamment aux entreprises moyennes (Mittelstand).

2007b, 2014b)67. Les pays développés pâtissent également des imperfections des marchés de capitaux, même si elles sont d’une autre nature. Certains ont fait valoir que leurs secteurs financiers ne favorisaient pas les investissements dans l’économie réelle et ne récompensaient pas les entreprises les plus méritantes, les plus novatrices et téméraires, celles qui créent de la valeur et de nouvelles opportunités commerciales68.

Les banques de développement ont pour objec-tif de remédier à ces imperfections. Au cours de la période d’après-guerre, elles ont joué un rôle majeur en mettant en œuvre une politique industrielle dans la quasi-totalité des pays ayant réussi leur transformation structurelle (Amsden, 2001). L’exemple européen le plus frappant est celui de la République fédérale d’Allemagne de l’époque, dont la Banque de crédit pour la reconstruction (Kreditanstalt für Wiederaufbau – KfW) s’est avérée décisive en soutenant finan-cièrement un redressement fondé sur la poli-tique industrielle (Weiss, 1998). Aujourd’hui, la KfW poursuit ses interventions anticycliques à caractère entrepreneurial, garantissant les investissements en période d’investissement privé faible et facilitant l’accès au crédit pour les projets les plus novateurs (Mazzucato and

Penna, 2014)69. Le Japon a également fait appel aux banques de développement publiques pour étayer une politique industrielle axée sur les industries à forte intensité de capital, comme l’automobile, l’électronique et la construction navale, et pour renforcer l’infrastructure d’ap-pui (Johnson, 1982).

Amsden (2001) en arrive à la conclusion que les banques de développement publiques ont contribué au succès du développement indus-triel dans la quasi-totalité des «  pays tardive-ment industrialisés  », ainsi qu’en République de Corée et au Brésil (voir encadré  10)70. En République de Corée, l’État a contrôlé le secteur financier et mis en place des institutions de financement – notamment la Banque coréenne de développement – pour appuyer ses objectifs de politique industrielle. Cet établissement a opéré en parallèle de diverses autres banques publiques, chargées elles aussi de soutenir les objectifs de la politique industrielle du gou-vernement. Contrairement à la République de Corée et au Brésil, d’autres pays comme l’Inde ont opté pour une stratégie différente  : la création de plusieurs institutions financières spécialisées, aux mandats limités à certains secteurs, comme l’électricité ou les transports maritimes (Chandrasekhar, 2015)71.

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Le rôle clef de la Banque nationale de développement économique et social du Brésil

dans la réalisation des objectifs de politique industrielle du pays Encadré 10

$ANSLESANNmESLA".$%3AmLARGISESOPmRATIONSEXTmRIEURESAPPUYANTL´INTmGRATIONmCONOMIQUERmGIONALE ETLAPROMOTIONDESINVESTISSEMENTSDANSLESPAYSVOISINSRENFORlANTLESLIENSENTRELE"RmSILETD´AUTRESRmGIONS en développement (en particulier l’Afrique) et favorisant l’internationalisation des entreprises brésiliennes. En

¯DESCRmDITSDELA".$%3mTAIENTDESPRoTSENDEVISES5.#4!$C %N½NDEPUISLACRISE½NANCInREDE LA".$%3AJOUmUNRxLEANTICYCLIQUEDANSL´mCONOMIESTIMULANTLESINVESTISSEMENTSENVUED´INVERSER le ralentissement économique.

Fuente: Source  : Élaboré par les auteurs d’après Amsden (2007), Chandrasekhar (2015), Ferraz et al. (2014), Guadagno (2015a, 2016), et CNUCED (2015c).

72 Leurs sources de finance-ment devraient être assorties d’une période de maturité à moyen et à long terme ; c’est le seul moyen de répondre à la maturité des crédits qu’elles octroient, garantis-sant ainsi la mise en corres-pondance de la maturité de l’actif et du passif.

73 Voir Guadagno (2016) pour une description de ces instruments.

74 L’évaluation est réalisée à partir de données publiques publiées dans les rap-ports annuels et les états financiers des banques. En fonction des informations fournies par l’organisme, il est également possible de vérifier l’importance de cer-taines industries manufactu-rières dans son portefeuille de prêts.

75 Chiffres tirés des indicateurs du développe-ment mondial de la Banque mondiale.

En quoi consiste l’activité des banques de déve-loppement ? Leur rôle dans les programmes de politique industrielle est relativement simple  : chargées de fournir des crédits à des conditions rendant les investissements industriels et d’in-frastructure viables (Chandrasekhar, 2015: 23), elles sont le bras financier de l’État. Les banques de développement sont en contact direct avec des ministères ou d’autres organismes publics, ou sont supervisées par eux, afin d’encourager la coopération et d’assurer la cohérence des poli-tiques. Elles mobilisent des ressources au niveau national ou international grâce à des fonds publics, l’aide publique au développement, des obligations et des rentrées fiscales72. Une fois ces ressources mobilisées, les banques de développe-ment les investissent dans des projets industriels et d’infrastructure. Elles conçoivent et gèrent des lignes de crédit à taux bonifiés, évaluent l’impact des projets à financer sur le développe-ment et sélectionnent les plus stratégiques et/

ou conformes aux plans industriels publics (par exemple, ceux qui visent à accroître la compé-titivité des entreprises ou à forte valeur sociale, ceux qui aident les segments marginalisés de la société ou sont menés dans les zones rurales, etc.). Outre les crédits, l’instrument de loin le plus important, les banques de développement

interviennent également par le biais d’investis-sements en capital, de subventions, de finan-cements commerciaux, d’appui technique, de capital-risque, et autres instruments financiers adaptés aux besoins des microentreprises et petites entreprises, comme les financements mezzanine, les financements convertibles et des prêts participatifs subordonnés73. Elles sur-veillent également les activités des entreprises qu’elles financent, nommant parfois des admi-nistrateurs à leurs conseils d’administration.

Comment évaluer la taille des banques de déve-loppement  ? Un indicateur permet d’en mesu-rer les activités  : la part que représentent leurs prêts dans le PIB74. Le graphique 26 illustre les res-sources considérables allouées par la BNDES et la Banque coréenne de développement entre les années 1960 et les années 1980. Il montre aussi la différence d’envergure de ces deux établisse-ments : la Banque coréenne de développement a investi entre 4,5 % et 8 % du PIB de la République de Corée  ; la BNDES a investi entre 0,9  % et 3,4  % du PIB du Brésil. Pour mettre ces chiffres en perspective, au milieu des années 1970, le Gouvernement de la République de Corée consa-crait 2,2 % de son PNB à l’éducation, alors que le Gouvernement brésilien y consacrait 3,6 %75.

module Prêts des banques de développement en part du PIB, 1960-1990 (en pourcentage)

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KDB

BNDES

1965-1970 1970-1975 1975-1980 1980-1985 1985-1990

0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 7,0 9,0 8,0

6,0

Source : Élaboré par les auteurs d’après le tableau 4.14 dans Guadagno (2015a: 106).

Note : BNDES : Banque nationale de développement économique et social, Brésil ; KDB : Banque coréenne de développement.

Graphique 26

Le rôle de la Banque chinoise de développement dans la stratégie d’ouverture du pays Encadré 11

#RmmEENLA"ANQUECHINOISEDEDmVELOPPEMENT#$" AINITIALEMENTCONTRIBUmAUPROJETD´URBANISATIONDE LA#HINEENMOBILISANTDESFONDSETENLESCANALISANTVERSDESPROJETSD´INFRASTRUCTUREETDELOGEMENT3ONACTIVITm CONSISTAIT PRINCIPALEMENT EN L´OCTROI DE PRoTS AUX INSTRUMENTS DE ½NANCEMENT DES COLLECTIVITmS LOCALES GRhCE AUXQUELS LES AUTORITmS PROVINCIALES POUVAIENT EMPRUNTER POUR ½NANCER LEURS PROJETS D´INFRASTRUCTURE #ES PRoTS REPRmSENTAIENTPRnSDELAMOITImDESPRoTSDELABANQUE3ANDERSONET&ORSYTHE 0ARLASUITELABANQUEA FAVORISmL´EXPANSIONDESGRANDESINDUSTRIESMANUFACTURInRESCOMMELESTmLmCOMMUNICATIONSETL´mNERGIEmOLIENNE et solaire, appuyant la stratégie d’ouverture du gouvernement destinée à aider les entreprises chinoises à S´ATTAQUERAUXMARCHmSmTRANGERS$ANSCEDOMAINELA#$"CONSACRAITLAPARTLAPLUSIMPORTANTEDESESACTIVITmS AUXCRmDITSDE½NANCEMENTDESFOURNISSEURSETAUX¦PRoTSCONTREPmTROLE§,ESPREMIERSSONTDESPRoTSCONSENTIS AUXCLIENTSINTERNATIONAUXDESENTREPRISESCHINOISESTOUCHmSPARDESRESTRICTIONSDECRmDIT,A#$"INTERVIENTEN accordant des crédits à ces acheteurs internationaux, permettant à ces derniers de payer l’entreprise chinoise et à celle-ci de remporter un nouveau marché. Certaines de ces transactions peuvent également s’apparenter à des prêts CONTREPmTROLELESACHETEURSPOUVANTREMBOURSERLEURSPRoTSgLA#$"ENFOURNISSANTDUPmTROLEOUD´AUTRESPRODUITS de base aux autorités ou entreprises chinoises.

,ABANQUEPOSSnDEPARAILLEURSUNFONDSD´INVESTISSEMENTENCAPITALLEFONDSDEDmVELOPPEMENT#HINE!FRIQUE (CADF). Dédié aux investissements chinois en Afrique, il permet à la banque d’investir en fonds propres ou en QUASIFONDSPROPRESETAPPORTEUNAPPUITECHNIQUEAUXENTREPRISESDmMARRANTDESOPmRATIONS,E&ONDS½NANCE PRINCIPALEMENTDESINVESTISSEMENTSENINFRASTRUCTUREMAISAUSSIL´AGRICULTURELESINDUSTRIESMANUFACTURInRESET EXTRACTIVES$ANSTOUSCESSECTEURSLE#!$&BmNm½CIEDELALONGUEEXPmRIENCEDELA#$"DANSL´mVALUATIONDESPROJETS l’aide apportée aux clients tout au long des différentes phases de leurs projets et des nombreux contacts noués par LABANQUEAU½LDUTEMPS%NLESPRoTSENDEVISESmTRANGnRESACCORDmSPARLA#$"SESONTmLEVmSgMILLIARDS DEDOLLARSSOITENVIRON¯DUTOTALDESPRoTSACCORDmSPARLABANQUE5.#4!$C

!UJOURD´HUILA#$"AACQUISUNETAILLECOLOSSALEENSESAVOIRSmTAIENTESTIMmSgMILLIARDSDEDOLLARSSOIT PLUSDETROISFOISCEUXDELA".$%3AU"RmSILNEUFFOISCEUXDELA"ANQUECORmENNEDEDmVELOPPEMENTETPRESQUE LEDOUBLEDECEUXDELA"ANQUEMONDIALE3ANDERSONAND&ORSYTHE %NLA#$.AmTmLECINQUInMEPLUS GRANDBAILLEURDEFONDSDELA2mPUBLIQUEPOPULAIREDE#HINEELLEAFOURNIPRnSDE¯DESCRmDITSTOTAUXOCTROYmSg L´mCONOMIEETPRoTmL´mQUIVALENTDE¯DU0)"CHINOIS'UADAGNO 3ARmCENTESTRATmGIEDITEDELA¦2OUTEDE la soie », qui fait intervenir de grands investissements d’infrastructure en Asie, est un parfait exemple de sa façon de procéder.

Source  : Élaboré par les auteurs d’après Chandrasekhar (2015), Guadagno (2016), Sanderson et Forsythe (2013), et CNUCED (2015c).

Plus récemment, le succès industriel de la République populaire de Chine a lui aussi été

soutenu par une grande banque de développe-ment : la Banque chinoise de développement.

module

2

Prêts des banques de développement, en part du PIB, 2012 (en pourcentage)

Source : Graphique élaboré par les auteurs d’après Guadagno (2016).

Notes : SIDBI : Small Industries Development Bank, Inde ; IDC : Industrial Development Corporation, Afrique du Sud ; TSKB : Banque de développement industriel, Turquie ; MFB : Banque hongroise de développement ; DBE : Banque de développement d’Éthiopie ; VDB : Banque de développement du Viet Nam ; BNDES : Banque nationale de développement économique et social, Brésil ; CDB : Banque chinoise de développement.

0 2 4 6 8 10 14 12

0,1 0,5 0,5 1,1 1,7

7,5

10,4

11,7

SIDBI CID TSKB MFB DBE VDB BNDES CDB

Graphique 27

76 Chiffres tirés des indicateurs du développe-ment mondial de la Banque mondiale.

À combien se montent les portefeuilles de prêts des banques de développement les plus actives aujourd’hui  ? Guadagno (2016) a ana-lysé à cet effet huit banques de développement influentes  : la Banque hongroise de développe-ment (MFB), la BNDES du Brésil, la CDB de Chine, l’Industrial Development Corporation (IDC) d’Afrique du Sud, la Banque de développement industriel de Turquie (TSKB), la Small Industries Development Bank d’Inde (SIDBI), la Banque de développement du Viet Nam (VDB), et la Banque de développement d’Éthiopie (DBE). Le graphique 27 illustre la part de leurs prêts dans le PIB en 2012.

Les montants des prêts accordés par ces banques représentent entre 0,1 % et 11,7 % du PIB des pays.

En dépit des revenus inférieurs de l’Éthiopie et du Viet Nam, leurs banques de développement sont très actives, octroyant des crédits (principalement industriels) représentant respectivement 7,5 % et 1,7 % du PIB national. Le graphique montre aussi l’ampleur des portefeuilles de prêts de la BNDES et de la CDB, qui représentent 10,4 % du PIB bré-silien et 11,7 % du PIB chinois, respectivement. En guise de référence, en 2012, les gouvernements chinois et brésilien ont consacré 3 % et 4,5 % de leurs PIB respectifs à la santé publique76.

Guadagno (2016) montre également que ces banques de développement corrigent les imper-fections du marché dans l’économie car elles fournissent un « capital patient » (c’est-à-dire des crédits à moyen et à long terme) que les banques privées n’octroient qu’en quantité limitée. Le capi-tal patient permet aux entreprises d’entreprendre des projets industriels à long terme, par exemple élargir, moderniser ou diversifier la production. Le graphique  28 montre les échéances moyennes

des prêts consentis par la BNDES et les 10  prin-cipales banques opérant au Brésil en 2012. La maturité de la grande majorité des prêts consen-tis par ces banques brésiliennes est de moins de trois ans, alors que celle de 75  % des prêts de la BNDES dépasse les trois ans. En analysant les prêts à la plus longue échéance (plus de quinze ans), la BNDES surpasse largement les autres grandes banques, détenant 9,2  % de prêts de ce type en portefeuille contre 1,9 % pour les autres.

module Échéances moyennes des prêts de la BNDES, par rapport à celles des grandes banques brésiliennes, 2012

2

(en pourcentage)

Source : Portugal (2013).

Note : BNDES : Banque nationale de développement économique et social, Brésil.

35

11 2 12 36

9

20 75

BNDES 10 principales bancos del Brasil Moins de 3 ans

Entre 3 et 5 ans Entre 5 et 15 ans Plus de 15 ans Graphique 28

10 principales banques brésiliennes BNDS

4.2.2 Soutien des petites et moyennes entreprises