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II. Description des données

II.2. Description des pratiques funéraires

II.2.2. Les dépôts de mobilier

II.2.2.1. Le service de table iakoute

Par définition, le service de table, ou vaisselle, est l’ensemble des récipients, plats, assiettes et ustensiles servant à la présentation et à la consommation des aliments sur la table106. Ainsi, nous présentons dans un premier temps les récipients, plats et assiettes,

puis ensuite un ustensile, la cuillère.

Les récipients « communs »

60/168 sujets sont accompagnés de récipients

« communs » (en dehors du tchoron), soit 35,7%

des cas, pour 106 pièces placées au sein des sé-pultures107. Deux récipients en écorces de bouleau, provenant de la tombe de Boulgounniakh 2 dans la région de la Viliouï, n’ont pas été comptabilisés dans cette étude car ils ne font probablement pas partie du service de table, en raison de leur typolo-gie. Ils pourraient davantage appartenir à des réci-pients de stockage (Fig. II.57).

La typologie des récipients et la nature du matériau

La typologie des récipients, définie à partir de la structure, du contour et du volume géométrique (Cauliez, Delaunay, Duplan 2002), se limite à quatre formes principales, à savoir trois ouvertes et une fermée. La première forme ouverte est ovoïde, éva-sée, large et peu haute, avec ou sans préhension et elle caractérise la kytyia. La seconde est rectan-gulaire, large et peu haute et elle définit un plat.

La troisième est cylindrique, plus ou moins large et peu haute, elle désigne un pot. Enfin, la dernière est

106 - Source : Vaisselle. (s. d.). Centre national de ressources textuelles et lexicales. Repéré à http://www.cnrtl.fr/definition/vaisselle.

107 - Nous avons comptabilisé les tombes multiples pour l’étude générale et nous avons exclu, pour l’étude par âge et par sexe, celles où il n’a pas été possible de définir à qui le dépôt était destiné précisément, autrement dit les tombes de Arbre chamanique 1 et Oktiom en Iakoutie centrale et de Tysarastaakh 2 dans la région de Verkhoïansk.

Figure II.57 : Récipients en écorces de bouleau de la tombe de Boulgounniakh 2 (© P. Gérard/MAFSO).

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ovoïde, rétrécie, plus haute que large, avec un col et elle définit essentiellement les pots en céramique (Fig. II.58).

Les récipients sont réalisés en grande majorité en bois, comprenant deux essences, le mélèze ou le bouleau. Si le premier est utilisé uniquement en bois brut, le second se décline de plusieurs manières, le bois brut mais aussi l’écorce et la loupe. La présence de la céramique ou de métal est peu fréquente

(Fig. II.59).

Selon les régions, les récipients en bois (mélèze ou loupe) sont majoritaires, à l’exception de la région de l’Indighirka où le bois est absent. Les variations entre les trois autres régions ne sont pas significatives.

Par contre, en opposant le mélèze et le bouleau, quelle que soit sa forme (écorces ou loupe), on constate que la région de la Viliouï offre davantage de

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3

4

Figure II.58 : Typologie des récipients. Formes ouvertes, types 1 à 3, avec type 1, écuelle, appelée kytyia, type 2, plat, type 3, pot. Forme fermée, type 4, pot céramique (© P. Gérard/MAFSO).

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

IAKC (n=78)

VIL (n=11) Verkho (n=12)

IND (n=4) Iakoutie (n=105)

pourcentage

régions

Nature des récipients déposés dans les tombes

métal céramique écorces de bouleau loupe

bois brut

Figure II.59 : Nature des récipients déposés dans les tombes.

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récipients en bouleau que la Iakoutie centrale et de manière significative108. En Iakoutie, de manière générale, la période antérieure à 1700 offre davantage de récipients en bouleau que la période 1700-1750109.

Si le bois l’emporte à la période antérieure à 1700, et plus particulièrement le bouleau et les écorces de bouleau, la diversification apparaît dans la première moitié du XVIIIe siècle (Fig. II.60). En effet, à cette période, les pièces en mélèze prédominent, alors que celles en écorces ou en loupe de bouleau diminuent largement, et de manière significative par rapport à la période précédente et à l’échelle de la Iakoutie110 et également de la Iakoutie centrale111. D’autres matériaux apparaissent dans les tombes : en Iakoutie centrale, dans la sépulture masculine d’Urun myran, un pot en céramique a été placé dans la superstructure (tchardat) et une assiette en étain a été déposée dans la sépulture masculine de Célyyssé, dans la région de la Viliouï. Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le matériau cé-ramique va progresser, particulièrement dans la région de la Viliouï où le bouleau diminue de moitié (rappelons toutefois le faible effectif étudié au sein de cette région). Deux pots en céramique ont été

108 - Test de Fisher égal à 0,03.

Nature des récipients déposés dans les tombes à la période antérieure à 1700

0

Nature de la vaisselle déposée dans les tombes à la période postérieure à 1800

0

Nature de la vaisselle déposée dans les tombes à la période 1750-1800

Nature des récipients déposés dans les tombes à la période 1700-1750

Figure II.60 : Nature des récipients déposés dans les tombes, selon les périodes.

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retrouvés en surface, probablement déposés au sein de la superstructure, au-dessus de la sépulture féminine de Istiing tumula. En Iakoutie centrale, un petit pot a été déposé en position retournée sur le coffre d’un jeune enfant, âgé d’un an environ (Jarama 4). Enfin, au XIXe siècle, le nombre de pièces déposées est peu élevé et ce sont à présent les matériaux précédemment minoritaires qui sont les plus fréquents et uniquement dans les régions de Verkhoïansk et de l’Indighirka, régions difficiles d’accès, où le christianisme n’a peut-être pas encore totalement imprégné les pratiques funéraires. Dans la ré-gion de Verkhoïansk, le bois a toujours la faveur, avec une écuelle placée dans la sépulture masculine de Byljazyk 2, alors que dans la région de l’Indighirka, une tombe féminine concentre des pièces de vaisselle en céramique inédites, un service à thé d’importation russe, composé d’une tasse, de sa sou-coupe et d’une théière, ainsi que d’une pièce de moins bonne facture, mais rarement retrouvée dans les tombes, une assiette, ici en fer (Fig. II.61).

Deux remarques sont à noter  : la première concerne la région de Verkhoïansk et la seconde celle de la Viliouï. Dans la région de Verkhoïansk, il est étonnant de constater que le bouleau, quasiment absent pour des raisons environnementales, est toujours présent dans les matériaux utilisés pour les récipients. Si à l’époque antérieure à 1700, il a pu être apporté par les premiers arrivants, il est encore présent sous la forme de loupe et d’écorces de bou-leau au XVIIIe siècle. On retrouve ainsi au cours de la première moitié du XVIIIe siècle une écuelle en loupe dans la tombe masculine de Bakhtakh 3 et une autre dans la tombe double de Ieralaakh, placée pour la jeune fille, et un pot en écorces de bouleau dans la tombe de Sordonokh, entre les deux coffres. Ensuite, dans la seconde moitié de ce siècle, l’adolescent de la

Figure II.61 : Tombe féminine de Omouk 1, datée de la première moitié du XIXe siècle (région de

l’Indighirka). Ce sont des pièces de prestige, les derniers éléments déposés dans le coffre et les seuls visibles, les plus traditionnels étant placés sous les pieds, invisibles au premier abord (© P. Gérard/MAFSO).

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sépulture de Bugueykh 3 a également une écuelle. Les dimensions, entre 14 et 17 cm de diamètre et 6 à 9 cm de hauteur, font penser que ces petites pièces ont pu être réalisées sur place. Toutefois, elles ont pu également être transportées depuis une région endémique soit sous la forme de produits finis ou de matière brute, pour les pièces de bois qui ont pu être expédiées sans se dégrader, contrairement à l’écorce de bouleau plus fragile.

Par ailleurs, il est à noter que la région de la Viliouï se distingue, en dehors du cas particulier de l’Indi-ghirka, avec la plus grande variabilité des matériaux, sans que cela ne soit significatif en comparant les périodes chronologiques.

Le dépôt des récipients, leur fréquence

Présents à la période antérieure à 1700 dans plus d’un tiers des tombes, la présence de récipients augmente au cours de la première moitié du XVIIIe siècle (présent dans plus de 2 tombes sur 3), pour diminuer légèrement ensuite au cours de la seconde moitié, à près d’une tombe sur deux, avant de disparaître au XIXe siècle (Fig. II.62). Seules deux tombes en présentent au XIXe siècle : la première est masculine, Byljazyk 2, avec une écuelle en bois, dans la région de Verkhoïansk et la seconde est fémi-nine, Omouk 1, avec des pièces d’un service à thé et une assiette en métal, dans la région de l’Indi-ghirka (cf. Fig. II.61).

Ce schéma général ne vaut pas pour toutes les régions. Si la Iakoutie centrale et la région de Verkhoïansk le suivent grossièrement, il n’en va pas de même pour les deux autres régions. En effet, dans la région de la Viliouï, déjà très important avant 1700, le dépôt se maintient avant d’augmenter au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, tandis que dans la région de l’Indighirka, les récipients sont quasi-ment absents des tombes. Si ces différences ne sont pas significatives pour la région de la Viliouï, elles le sont pour la région de l’Indighirka. Il y a moins de récipients déposés dans les sépultures par rapport aux autres régions d’une manière générale112.

La diminution des récipients « communs » au XIXe siècle est significative, tant pour la Iakoutie centrale que pour les régions de la Viliouï. En effet, en Iakoutie centrale, nous avons 11/20 sujets accompagnés de récipients à la période 1750-1800 contre 0/24 au XIXe siècle113 et pour la région de la Viliouï, 3/4 contre 0/10114.

Le dépôt de récipients est plus fréquent dans les tombes de sujets adultes, et de manière significative pour l’ensemble de la Iakoutie et pour la région de la Viliouï115. La région de Verkhoïansk fait exception puisque le dépôt est autant dans les tombes d’enfants que dans les tombes de sujets adultes.

Le dépôt accompagne, à l’échelle de la Iakoutie, autant les femmes que les hommes. Cependant, selon les régions, il apparaît quelques différences. En Iakoutie centrale, il est plus présent auprès des femmes, sans que cela ne soit significatif. Il en va de même pour la région de l’Indighirka d’une manière géné-rale, le nombre de sujets est insuffisant pour une étude chronologique. Dans la région de la Viliouï, il

112 - Pour la Iakoutie centrale, la région de la Viliouï et celle de Verkhoïansk, respectivement tests de Fisher égaux à 0,01, 0,02 et atteignant le seuil de 0,05.

113 - Test de χ2 égal à 17,60, pour p inférieur à 0,01.

114 - Test de Fisher égal à 0,01.

115 - Respectivement test de χ2 égal à 7,30 et p égal à 0,01 et test de Fisher égal à 0,01.

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est plus souvent aux côtés des hommes, sans que la différence ne soit significative.

Dans la région de Verkhoïansk, le dépôt est également majoritairement masculin d’une manière générale et de manière si-gnificative116 mais cette disparité s’efface avec la périodisation.

Selon la nature des récipients

Les récipients en bois sont définis par un matériau dur, soit du mélèze soit de la loupe. Ils suivent le schéma général pré-cédent  : 45/168 inhumations en présen-tent, soit un peu plus d’un quart des cas

(27%) (Fig. II.63). Présents dans moins d’un quart des tombes avant 1700, ils sont pré-pondérants au cours du XVIIIe siècle (49%

dans la première moitié et 38% dans la se-conde), avant de disparaître. La réalité est légèrement différente selon les régions.

En Iakoutie centrale, le dépôt de récipients en bois est minoritaire à la période anté-rieure à 1700, puis il se développe ensuite pour atteindre près d’une tombe sur deux au XVIIIe siècle, avant de disparaître. La ré-gion de la Viliouï se conforme à ce sché-ma, bien que dès la période antérieure à 1700, le dépôt soit placé dans un tiers des sépultures. Dans la région de Verkhoïansk, le dépôt de récipients en bois est impor-tant dès la période antérieure à 1700, se maintient avant de décliner à la seconde moitié du XVIIIe siècle. Enfin, la région de l’Indighirka ne présente pas de récipients en bois. Les variations entre les régions ne sont pas significatives, à l’exception de la région de l’Indighirka117.

En Iakoutie centrale, la période 1700-1750 présente un dépôt plus conséquent que la période précédente, et de manière si-gnificative118, comme la diminution au

116 - Test de Fisher égal à 0,03.

117 - Comparée à la Iakoutie centrale, à la Viliouï et de Verkhoïansk, tests de Fisher égaux à 0,01, 0,03 et 0,01.

118 - Test de χ2 égal à 6,21 et p égal à 0,01.

ant 1700 1700-1750 1750-1800 post 1800

pourcentage

chronologie

Fréquence de la vaisselle selon les sujets

Iakoutie centale

Figure II.62 : Fréquence des récipients « communs » selon les sujets, les régions et la chronologie.

0

ant 1700 1700-1750 1750-1800 post 1800

pourcentage

chronologie

Fréquence de la vaisselle en bois selon les sujets

Iakoutie centale

Figure II.63 : Fréquence des récipients « communs » en bois, selon les sujets, les régions et la chronologie.

0

ant 1700 1700-1750 1750-1800 post 1800

pourcentage

chronologie

Fréquence de la vaisselle en écorces de bouleau selon les sujets

Figure II.64 : Fréquence des récipients « communs » en écorces de bouleau, selon les sujets, les régions et la chronologie.

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XIXe siècle119. Dans la région de la Viliouï, bien que cette diminution soit brutale, elle n’atteint pas le seuil de significativité. À l’échelle de la Iakoutie, la période 1700-1750 voit un dépôt plus important comparé à la période antérieure, et de manière significative120. La quasi disparition du dépôt au XIXe siècle, comparée au dépôt entre 1750 et 1800, est également significative121.

Ces récipients en bois sont également préférentiellement déposés dans les tombes de sujets adultes à l’échelle de la Iakoutie122, et plus particulièrement dans la région de la Viliouï sans que la différence n’at-teigne le seuil de significativité. La seule différence observée selon le sexe se trouve dans la région de Verkhoïansk où, d’une manière générale, les hommes ont des récipients en bois alors que les femmes n’en ont aucun123 ; cette différence disparaît avec la chronologie.

Les récipients en écorces de bouleau sont présents dans 22/168 inhumations, soit plus de 10% des cas. Majoritairement placés dans les tombes antérieures à 1700, ils tendent à diminuer au cours du temps, progressivement, sans que les différences ne soient significatives (Fig. II.64). Cette tendance s’observe quelle que soit la région, à l’exception de la Iakoutie centrale où le dépôt est peu représenté avant 1700. À l’échelle de la Iakoutie, cette diminution est significative entre la première moitié et la seconde moitié du XVIIIe siècle124 tandis qu’elle s’approche du seuil de significativité entre les périodes 1750-1800 et postérieure à 1800125. Selon les régions, ces récipients en écorces de bouleau sont moins fréquents dans la région de Verkhoïansk et absents de la région de l’Indighirka, en les opposant à la Iakoutie centrale. Seule la différence avec la région de l’Indighirka est significative126. Si l’explication environnementale peut être évoquée, le faible nombre de tombes antérieures au XIXe siècle dans la région de l’Indighirka doit également être pris en compte.

Plus fréquents dans les tombes de sujets adultes, la différence n’est cependant pas significative. De manière générale, aucune différence n’est liée au sexe et si le dépôt est légèrement plus fréquent dans les tombes masculines, c’est en raison de la chronologie où la période antérieure à 1700 dans laquelle ce dépôt est le plus fréquent voit l’inhumation uniquement des hommes.

Les récipients en céramique sont peu nombreux à être placés dans les tombes. Leur dépôt est anecdo-tique : en effet, seulement 6/168 tombes en présentent, soit 3,6%. Il est retrouvé en Iakoutie centrale (4/97, soit 4,1%), dans la tombe masculine de Urun Myran, dans la tombe féminine de Sergueleekh et dans la tombe multiple de Oktiom (un homme et six enfants), datées de 1700 à 1750, ainsi que dans celle de Jarama 4, un enfant âgé de 1 an environ, datée de 1750 à 1800. Dans la région de la Viliouï, on en retrouve dans la tombe féminine de Istiing tumula (1750-1800) et enfin, dans la région de l’Indighir-ka, dans la sépulture féminine de Omouk 1, datée du XIXe siècle. Si les tombes précédentes relèvent de pots en céramique, cette dernière offre un ensemble plus complet, relevant du commerce, avec un service à thé composé d’une tasse et soucoupe en faïence et d’une théière en grès. Si les tombes de sujets adultes en ont plus fréquemment que les tombes d’enfants et les sépultures féminines plus que

119 - Test de Fisher inférieur à 0,01.

120 - Test de χ2 égal à 6,24 et p égal à 0,01.

121 - Test de χ2 égal à 21,8 et p inférieur à 0,01.

122 - Test de χ2 égal à 5,09 et p égal à 0,02.

123 - Test de Fisher égal à 0,04.

124 - Test de χ2 égal à 4,03 et p égal à 0,04.

125 - Test de χ2 égal à 3,4 et p égal à 0,06.

126 - Test de Fisher égal à 0,05.

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les sépultures masculines, aucune différence n’est cependant significative. Il en va de même pour les différentes régions et la chronologie.

Les récipients en métal ne sont représentés que par deux assiettes, mal conservées (2/168, soit 1,2%).

Elles sont retrouvées dans la région de la Viliouï, dans la tombe masculine de Célyyssé, datée de 1700 à 1750 (Fig. II.65) et dans la région de l’Indighirka, dans la tombe féminine de Omouk 1, datée du XIXe siècle (cf. Fig. II.61).

Le nombre de récipients déposés

Si l’on s’attache maintenant au nombre de récipients déposés dans la tombe127, on constate que près des deux tiers d’entre elles ne présentent aucun dépôt de récipients de manière générale (Fig. II.66). Toutefois, la région de l’Indighirka se distingue avec une quasi-absence de dépôt de vaisselle (15/16), et de manière significative (Tabl.

II.5). Selon la chronologie, les variations sur la présence d’un dépôt de vaisselle ne sont pas significatives. C’est seulement à l’échelle de la Iakoutie que l’on atteint le seuil de si-gnificativité  : la période 1700-1750 montre une augmentation du dépôt comparée aux périodes adjacentes 128.

127 - Nous avons exclu les tombes multiples de Arbre chamanique 1, Oktiom en Iakoutie centrale et de Tysarastaakh 2 dans la région de Verkhoïansk, ne sachant pas à qui précisément étaient destinées les pièces de vaisselle.

128 - Pour les périodes antérieure à 1700 et 1750-1800, respectivement tests de χ2 égal à 3,88 et p égal à 0,05 et de χ2 égal à 4,34 et p égal à 0,04.

absente présente p test

IAKC 47 38 0,63 Chi2=0,23, dl=1

VIL 14 9

IAKC 47 38 0,23 Chi2=1,45, dl=1

Verkho 21 10

VIL 14 9 0,60 Chi2=0,27, dl=1

Verkho 21 10

IAKC 47 38 0,00 Chi2=8,40, dl=1

IND 15 1

VIL 14 9 0,02 F

IND 15 1

Verkho 21 10 0,05 F

IND 15 1

gions

vaisselle (sujets)

Tableau II.5 : Tableau de contingence de la présence/

absence des récipients déposés dans les tombes, selon le nombre de sujets et les régions.

Figure II.65 : Assiette en étain (?), dans la tombe masculine de Célyyssé, datée de 1700-1750 (région de la Viliouï) (© P. Gérard/MAFSO).

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Lorsqu’il y a dépôt, une à deux pièces sont le plus couramment disposées (Fig. II.67). Seule la Iakoutie centrale, et uniquement entre 1700 et 1750, montre un dépôt plus conséquent, principalement de 3 ou 4 pièces, à l’exception de la tombe féminine de Sergueleekh dans laquelle pas moins de 7 récipients ont été placés. Notons également que dans la tombe multiple d’Oktiom, non comptabilisée dans cette étude, 9 récipients ont été déposés… mais pour 7 sujets inhumés (Fig. II.68).

Malgré cela, les variations observées selon la chronologie ne sont pas significatives, à l’exception de la Iakoutie centrale. En effet, l’absence de plus de 2 pièces de vaisselle à la période 1750-1800, comparée à la période précédente, atteint le seuil de significativité129.

Aucune distinction liée à l’âge ou au sexe n’a été relevée. En effet, en plus de la tombe de Sergueleekh, deux autres tombes féminines (Eletcheï 1 et 2) et trois masculines (Urun myran, Kous tcharbyt et Sola 2) ont livré des dépôts importants.

Leur position

La position des récipients « communs » est majoritairement à l’intérieur des coffres (63/106). Toutefois, la région de l’Indighirka se distingue, sans toutefois être significative, puisque presque tous les réci-pients, issus de la même tombe (Omouk 1), ont été déposés dans le coffre (Fig. II.69).

La position des récipients « communs » est majoritairement à l’intérieur des coffres (63/106). Toutefois, la région de l’Indighirka se distingue, sans toutefois être significative, puisque presque tous les réci-pients, issus de la même tombe (Omouk 1), ont été déposés dans le coffre (Fig. II.69).