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Chapitre 2 : Hiérarchie des facteurs déterminant les émissions

2.3. Répétabilité du dispositif expérimental et du procédé de compostage

2.3.1 Démarche expérimentale

2.3. Répétabilité du dispositif expérimental et du procédé de

compostage

2.3.1 Démarche expérimentale

En comparant les transformations chimiques et biochimiques de la matière organique, via les

bilans massiques, Lashermes et al. (2012) montrent que le procédé de compostage est

reproductible. Néanmoins, cette étude a été réalisée sur un dispositif de compostage à

l’échelle du réacteur (4 L), avec des températures et flux d’air régulés. La répétabilité du

procédé de compostage est étudiée ici à l’échelle du demi-andain d’environ 1 m

3

, dans des

conditions climatiques contrôlées mais avec un renouvellement d’air statique. Elle est étudiée

par la comparaison des bilans massiques ainsi que des cinétiques d’émissions gazeuses pour

trois tas conduits à l’identique.

Le mélange a été choisi afin de produire des conditions de transformation de la matière

organique intense générant de forts flux d’émissions gazeuses. En effet, l’appréciation de

l’incertitude est d’autant plus précise que les émissions gazeuses sont importantes.

Finalement, les proportions des différents constituants dans le mélange ont été choisies afin de

se situer au centre du plan d’expérience des précédentes expérimentations de compostage

(Figure 15). Les rapports (SH-VS)/MS et N

sol

/N

tk

étaient voisins respectivement de 0,57 et

0,70 (cf. Figure 11).

0 1 2 3 4 5 0,08 0,13 0,18 0,23 0,28 0,33 H2 O /M S ( k g H2 O /k g M S ) dMS (t MS m-3) 20% 28% 36% 44% 52% 60% 25% 40% 55% 70% 85% 100% SV S /M S ( % M S ) SN/NTK(%N)

Figure 15. Positionnement de l’expérimentation de répétabilité du compostage dans le plan global des essais menés à la Halle expérimentale de Rennes

2.3.2 Matériels et méthodes

2.3.2.1Matériaux utilisés et mise en tas

Trois tas d’un même mélange de 880 kg de paille de blé et de 3 t de lisier de porc (proportions

massiques respectives de 21 et 79% de la masse totale) ont été mis en place dans trois

enceintes isolées.

Pour préparer le mélange de lisier/paille, toute la paille de blé a été étalée sur une plateforme

bétonnée (INRA Saint Gilles) sur une épaisseur de 80 cm environ. Le lisier de porc a ensuite

été épandu en trois fois à partir d’une tonne à lisier. Entre chaque aspersion, le tout a été

homogénéisé avec un cultivateur rotatif à axe horizontal et à la fourche. Une fois le mélange

effectué, la matière a été mise en sac de 20 kg pour être ensuite acheminée à la halle

expérimentale de Rennes. Le mélange lisier/paille a ensuite été réparti dans trois des cellules

du dispositif expérimental. Les tas ont été construits simultanément afin de maîtriser la masse

de chacun. La mise en tas a duré 24 h, sur deux jours consécutifs. Le compostage a donc

démarré un peu avant la fin de la mise en tas. Les 3 tas ont été construits avec les mêmes

caractéristiques de masse (517,4 ±0,4 kg de masse brute par tas), de volume (1,37 m

3

), de

teneur en matière sèche (29,8%) et de porosité libre à l’air (66,4%). Le compostage a été suivi

pendant 20 jours dans le dispositif expérimental décrit précédemment (cf. § 2.2.2.3).

2.3.2.2Echantillonnage et analyses

Des échantillons ont été prélevés lors de la mise en tas, lors du retournement et à la fin du

compostage. A chaque fois, le tas a été pesé et échantillonné suivant le protocole de l’Agence

de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe, Angers, France) : une vingtaine

d’échantillons de 300 à 500 g ont été prélevés par tas puis homogénéisés ensemble

manuellement. Cet échantillon global a ensuite été divisé en 2 plusieurs fois jusqu’à obtenir

un échantillon moyen d’1 kg environ. Pour chaque tas et à chaque étape du compostage, deux

échantillons moyens ont été prélevés ainsi. Ces échantillons ont été immédiatement congelés

à -18°C. Chaque échantillon a ensuite été broyé sous son état congelé par un mixeur

(Robotcoupe Blixer 5+ d’Ecotel, Vezin le Coquet, France), puis divisé en 4 sous-échantillons

destinés aux analyses biochimiques. Ces sous échantillons ont été immédiatement de nouveau

congelés afin d’éviter les pertes d’éléments par émissions gazeuses. Un des sous échantillons

a été séché à l’étuve à 60°C jusqu’à obtenir un poids constant, afin de mesurer la teneur en

matière sèche. Un des sous échantillons a été utilisé pour effectuer les analyses sur la matière

fraîche, un autre a permis d’acquérir un spectre en spectrométrie proche infrarouge, tandis que

le dernier a été conservé au congélateur.

L’échantillon séché et broyé a été utilisé pour effectuer l’analyse Van Soest (Van Soest, 1963)

(XPU 44-162 ; AFNOR, 2009). Cet échantillon ainsi que les fractions ADF et NDF de

l’analyse Van Soest ont été utilisés pour déterminer leurs teneurs en carbone total par la

méthode d’oxydation Dumas (ISO10694-1995). La teneur en matière organique a été calculée

après calcination à 480°C (NF U144-160 ; AFNOR, 1985). La teneur en phosphore a été

déterminée après minéralisation par voie sèche à 550°C avec un dosage par colorimétrie en

flux continu, le potassium par spectrométrie d’émission et le calcium, le magnésium et les

oligo-éléments ont été dosés en spectrométrie d’absorption atomique.

La teneur en azote a été déterminée sur un échantillon frais par une distillation de type Büchi

après minéralisation par la méthode Kjeldahl (ISO 5663-1994). Cet échantillon frais est

également utilisé pour déterminer les teneurs en azote ammoniacal par distillation de type

Büchi et nitrique par colorimétrie sur un analyseur à flux continu (ISO 14256-2). Afin de

mesurer la teneur en azote soluble (N

sol

), l’échantillon frais et broyé a été macéré pendant 24 h

à 5°C. Ce mélange a ensuite été centrifugé puis filtré (0,45 µm). N

sol

a ensuite été déterminé

par la méthode Kjeldahl sur le jus d’extraction (Dulphy et Demarquilly, 1981).

2.3.2.3Mesure des émissions gazeuses

Les émissions gazeuses ont été mesurées de la même manière que pour les expérimentations

du jeu de données initial, à partir des concentrations en gaz observées à l'intérieur et à

l'extérieur des enceintes, des températures et humidité de l'air et des vitesses d'air observées

en sortie des enceintes (cf. § 2.2.2.3 et 2.2.2.4).

2.3.2.4Evaluation de la répétabilité du dispositif expérimental

Afin d’analyser la répétabilité du dispositif expérimental et la répétabilité des processus

intervenant au cours du compostage, la déviation standard (moyenne ±écart-type) et les

coefficients de variation (CV) ont été calculés pour les émissions gazeuses cumulées (CO

2

,

H

2

O, NH

3

et CH

4

), les températures, les caractéristiques massiques (masse brute, masse

caractéristiques physiques (volume et porosité) des trois tas répétés, à l’état initial et après 20

jours de compostage.