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2-2-Définitions de la maltraitance :

Dans le document La maltraitance des personnes âgées (Page 55-59)

Maltraiter est défini dans le dictionnaire le Robert (1976) comme suit : « traiter avec violence, brutalisé, accablé de coups et de mauvais traitements. » Les exemples fournis sont : « maltraiter un enfant, un prisonnier sans défense, un animal, une femme maltraitée par son mari ». Le deuxième sens proposé est : « Traiter avec rigueur, dureté, inhumanité. Exemple : un père maltraité par ses enfants ingrats ». On parlant toujours d‘enfant, le conseil de l‘Europe (1978)(cité par Cirillo S., Di Blasio P. (1992.)p43) emploi le texte suivant pour rendre compte du phénomène : « les actes et les manquements qui troublent gravement l‘enfant, attentent à son intégrité corporelle, à son développement psychique, affectif, intellectuel et moral, ces manifestations étant dues à la négligence physique et/ou sexuelle de la part d‘une proche ou par d‘autres personnes qui ont l‘enfant à leur charge ».

Quant à la définition donnée par Le Petit Larousse (2004), du mot maltraitance c‘est : « Fait de maltraiter un enfant, une personne âgée ou dépendante, etc. ; l‘ensemble des mauvais traitements eux-mêmes ». L‘emploie du mot

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maltraitant apparaît aussi comme nom et adjectif, pour désigner quelqu'un qui se livre à

des mauvais traitements, c‘est à dire qui est coupable de maltraitance.

L‘évolution du mot maltraitance suivant les dictionnaires, reflète l‘évolution du regard social auquel appartient ce concept comme phénomène, qui apprend à la société à le reconnaître et à le combattre.

On voit bien cette progression dans la définition proposée par l'union Française des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (UNAPEI) dans son Livre blanc de juillet 2000( cité par J.M. Et Blanc P., in

http://www.senat.fr/index.hlml visité le 24/02/2009) qui insiste sur le fait que les maltraitances, contrairement à une idée trop répandue, ne sont pas que sexuelles et ne concernent pas que les enfants. « Le terme de maltraitance est aujourd'hui largement

utilisé pour décrire une infinité de situations où se dévoile la souffrance d'une

personne vulnérable ».

Debout M.(2003) p126, dans son œuvre : Prévenir la maltraitance envers les personnes âgées, , apporte d‘autres éléments dans sa définition de la maltraitance : « une dégradation, souvent insidieuse, des relations entre la personne et son entourage (conjoint, enfant, professionnel, supérieur hiérarchique) tant à domicile qu‘en entreprise. ». Il introduit la notion d‘insidieuse pour décrire la manière dont sont exercés les actes de maltraitance. Il détermine également les auteurs de ses abus et le type de la relation entre la victime avec son maltraitant.

Les violences et les maltraitances englobent les actes qui s‘inscrivent dans une relation dans laquelle un des protagonistes exerce une « force » sur l‘autre. Ces faits s‘exercent souvent soit dans une relation de dépendance sociale, professionnelle, ou éducative, lorsque la dimension de protection se trouve niée ou pervertie.

Pour Bernard Duport, gérontologue et secrétaire de l‘AFBAH (2004) (cité par

jean-Marc Juilhard Et Paul Blanc, in http://www.senat.fr/index.hlml visité le 24/02/2009) «On pense généralement aux coups et blessures mais la maltraitance envers les vieux et beaucoup plus diffuse. Cela va d‘une autorité infantilisante à l‘administration massive de neuroleptiques. C‘est aussi faire la toilette ou donner à

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manger à un ancien sans lui parler » Cette définition met donc l‘accent sur l‘aspect psychologique des actes qui offensent la personne et ne tiennent pas compte de son consentement.

Elle désigne également les mauvais traitements infligés à des personnes que l‘on traite avec brutalité. Ces victimes sont souvent dépendantes et sans défense.

C‘est ce que Lefebvre, M., vice-président de l'association pour adultes et jeunes handicapés en France (APAJH) ( cité par jean-Marc Juilhard Et Paul Blanc, in http://www.senat.fr/index.hlml visité le 24/02/2009), a lui aussi souligné,

« la maltraitance prend des formes variées. En outre, les formes les plus

insidieuses ne sont pas les moins douloureuses pour les personnes se trouvant dans les établissements ou dans les différents services. La presse et la justice évoquent les cas les plus graves et les plus lourds. Mais il existe des cas beaucoup plus insidieux dans le cadre de ce que tous avez appelé la « maltraitance passive » ou « maltraitance en creux ». Il s'agit des phénomènes d'abandon, de moindre regard, de non-réponse à des attentes ou à des demandes, de mauvaise écoute. (...) La maltraitance active, quant à elle, recouvre les brimades, les violences physiques ou encore l'abus d'autorité ».

D‘après Lefebvre, S, (cité par jean-Marc Juilhard Et Paul Blanc, in

http://www.senat.fr/index.hlml visité le 24/02/2009) le terme de maltraitance inclut à la fois des actions envers une personne et des omissions. Il considère mauvais traitement, le fait de négliger ou d‘infliger de la souffrance à une personne vulnérable qu‘on a sous son autorité ou sous sa garde et cite par là, des formes de maltraitance active et passive, en se référant aux situations dénoncées , qui sont parfois spectaculaires , et aux autres qui s‘exercent en cachette.

Mme Boisseau M.T., secrétaire d'état française aux personnes handicapées a

donné une définition extrêmement large de la maltraitance: ( cité par Juilhard J.M.

Et Blanc P., in http://www.senat.fr/index.hlml visité le 24/02/2009) « Pour ma part, je considère comme maltraitance toute négligence, petite ou grande, toute absence de considération, qui peut aller jusqu'à des violences graves. Cette maltraitance est

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partout ». Dans une optique plus pratique, on retrouve très largement les définitions de la maltraitance établies par le conseil de l'Europe(1987), commission « Violence au sein de la famille », ou l‘on évoque cette notion.

« Tout acte ou omission, commis par une personne, s‘il porte atteinte à la vie, à l‘intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d‘une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière» ,( cité par Cirillo S., Di Blasio P. (1992.)p55).l‘emploi de cette notion a englobé tous les partenaires de la vie familiale, sans accorder une certaine particularité à toutes les situations qu‘évoque ce champs de violence.

Pus tard, le rapport du conseil de l‘Europe, dirigé par le professeur Brown H.(2003), décortique cette notion et oriente sa définition vers les adultes et les enfants handicapés en se consacrant à la protection des adultes et enfants handicapés contre les abus « tout acte ou omission qui a pour effet de porter gravement atteinte, que ce soit de manière volontaire ou involontaire aux droits fondamentaux , aux libertés civiles, à la dignité ou au bien-être général d‘une personne vulnérable, y compris les relations sexuelles ou les opérations financières auxquelles elle ne consent ou ne peut consentir valablement, ou qui visent délibérément à l‘exploiter » Brown H.(2003) p33.

L‘abus peut être commis par n‘importe quel individu (y compris une autre personne handicapée) mais il est particulièrement grave quand il s‘inscrit dans le cadre de rapports de confiance caractérisés par une position de force fondée sur :

- La situation juridique, professionnelle ou hiérarchique de l‘auteur de l‘abus, - Le pouvoir physique, économique ou social,

- Le fait qu‘il soit chargé de s‘occuper de cette personne,

- Les inégalités fondées sur le sexe, la race, la religion ou l‘orientation sexuelle. L‘abus peut résulter de la cruauté individuelle, d‘une mauvaise prise en charge ou de l‘indifférence de la société.

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L‘intérêt de la définition que propose Brown H.(2003) est qu‘elle mentionne le caractère intentionnel ou non des violences et caractérise la maltraitance, aussi bien par des actes intentionnels que par des omissions ; par un geste violent que par un manque.

En effet, L‘auteur de comportements maltraitants peut ne pas avoir conscience des conséquences et de la portée de ses actes. Il peut agir dans le cadre de sa profession ou de la relation d‘aide établie sans intention de causer du tort et sans réaliser que certains de ses comportements peuvent être mal tolérés par l‘autre. Le caractère intentionnel peut être donc perçu de manière différente par l‘auteur et par la victime.

La détection de la maltraitance est donc relatif aux actes perçus comme maltraitants, à la situation et surtout au positionnement de celui qui agit ou celui qui subit l'action.

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