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Chapitre IV : Communication exolingue, acquisition de langues, aide à l’apprentissage des

4.1. Définition des concepts de : communication endolingue, communication exolingue et

Dans cette section nous focalisons notre attention sur la définition des termes endolingue, exolingue et interlangue. Tous les trois sont fréquemment employés dans le domaine de la didactique des langues. Le premier type de communication correspond aux échanges effectués entre les apprenants et entre ces derniers et les enseignants conseiller, dans le cadre de l’acquisition de la compétence d’apprentissage. Ces derniers sont censés se dérouler en langue maternelle de l’apprenant (Bailly, 1995). La communication exolingue est en rapport avec les échanges réalisés entre les apprenants et les LN, lorsque ces derniers acquièrent et développent leurs compétences. Pour ce faire, ils ont recours à la langue cible. Le troisième terme, celui d’interlangue concerne exclusivement l’apprenant, comme nous le verrons plus tard.

4.1.1. Communication endolingue

Selon Cuq, le terme communication endolingue désigne la communication «qui s’effectue dans une langue commune aux interlocuteurs», (Cuq, 2003, p.97). Les termes

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«langue commune» et «interlocuteurs» utilisés pour définir ce concept précisent d’une certaine manière la caractéristique fondamentale de ce type de communication, comme l’expliquent (Porquier et Py, 2004, p.28-29): «... des interactions dites endolingues, fonctionnant grâce à un code unique également partagé par tous les participants».

La définition du concept de communication endolingue étant précisée, avant de nous occuper des stratégies de communication utilisées lors du déroulement des échanges entre apprenants et LN, nous consacrerons la partie qui suit, à la définition des concepts de communication exolingue et interlangue.

4.1.2. Communication exolingue

Py définit le terme exolingue comme «étant une interaction en face à face entre un locuteur alloglotte et un locuteur natif, (1990, p.82)». Tandis que pour Vasseur ce même concept de communication exolingue désigne :

la communication qui s’établit entre un natif qui connaît la langue d’échange, qui dispose de certains savoirs, qui fonctionne aussi selon un certain nombre de présupposés culturels et pragmatiques, et un non-natif qui maîtrise mal cette langue et ne partage pas nécessairement ces savoirs et ces présupposés, (1990, p.89).

Ces deux définitions sont à la fois similaires et différentes. La deuxième définition celle donnée par Vasseur (1990) rejoint la première lorsqu’elle fait allusion aux termes : «communication», «locuteur natif», «locuteur non-natif». Elles s’éloignent quand la deuxième définition, celle proposée par Vasseur (1990), évoque le terme «maîtrise mal».

À vrai dire, les termes, qui permettent de distinguer ces deux définitions, peuvent paraître moins importants car les changements qu’ils effectuent ne sont pas, d’une certaine manière, significatifs. L’existence de deux types d’apprenants: ceux qui maîtrisent mal (cas de certains apprenants débutants) et d’autres qui ont une maîtrise acceptable de la langue (en niveau intermédiaire ou avancé), soulève une ambigüité, dans la mesure où elle laisse entendre que la communication exolingue est exclusivement celle qui concerne un locuteur (non natif) qui maîtrise mal la langue. Au cas où l’interaction se réalise entre un locuteur (non natif) ayant une maîtrise acceptable de la langue et un LN, la communication n’est peut-être plus exolingue. Pour les raisons déjà évoquées notre analyse se focalisera sur la définition donnée par Py (1990).

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À l’exception des aspects évoqués un peu plus haut, dans notre contexte d’étude, les interactions exolingues concernent les conversations réalisées en langue française entre les apprenants (LNN) et LN. Cette rencontre entre apprenant et LN est une manière d’exposer l’apprenant à la langue, (Porquier et Py, 2004) et constitue dès lors, un des moments de l’apprentissage (Abé et Gremmo, 1983) et de l’évaluation des acquis d’apprentissage (Holec, 1990a). Quel que soit le niveau en langue des apprenants tous les apprenants sont supposés interagir avec des LN pour acquérir ou développer leurs compétences. C’est cette différence en termes de maîtrise de langue (inégale) entre les deux participants aux conversations qui nous permet de désigner la nature de leur interaction comme étant exolingue. Nonobstant, Porquier et Py (2004) déconseillent la prise en compte du niveau de maîtrise de langue pour distinguer la communication endolingue de la communication exolingue. Ils considèrent le recours aux moyens para-verbaux (regards, gestes, et attitudes, et d’autres) comme étant le plus approprié : « les deux pôles représentent des situations fictives: d’une part il y a toujours des asymétries, d’autre part il y a toujours des éléments codiques commun, ne serait-ce qu’au moyens para-verbaux», (ibid., p.29).

La maîtrise de langue des participants est inégale tant dans la communication dite endolingue (la communication qui se déroule grâce à un code unique partagé par tous les intervenants) que dans la communication exolingue. C’est pour cela qu’il est possible d’observer, dans la communication endolingue, des moments de négociation du sens pour résoudre des problèmes d’incompréhension.

4.1.3. Interlangue

D’un côté, Py définit le concept d’interlangue comme étant « une phase dans le développement de la compétence linguistique d’un apprenant». (1990, p.82).

D’autre part, Cuq se sert des termes qui suivent pour définir le concept d’interlangue: «la nature et la structure spécifiques du système d’une langue cible intériorisé par un apprenant à un stade donné», (2003, p.139-140).

Ces deux définitions sont similaires. La deuxième définition proposée par Cuq (2003) rejoint la première lorsqu’elle évoque les termes « un stade donné », «spécifiques» et «apprenant». Tant la définition donnée par Cuq que celle proposée par Py considère l’interlangue comme une phase, une période de transition. L’interlangue n’est ni une nouvelle

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langue, ni une variante de la langue maternelle, ni une variante de la langue cible (Porquier et Py, 2004). C’est la raison pour laquelle, il est possible d’identifier des éléments de ces deux langues et «un système de règles n’appartenant ni à l’un ni à l’autre de ces deux systèmes (..)» (Gaona’ch, 1991, p.125), à l’intérieur de l’interlangue. L’interlangue étant une phase dans le développement de la compétence linguistique, son évolution vers le modèle de la langue cible dépend des efforts que l’apprenant réalise en vue d’améliorer ces performances et d’acquérir des nouveaux savoirs et savoir-faire.