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CHAPITRE 1   MISE EN CONTEXTE 4

1.1   Vision globale des centres de santé 4

1.1.3   Déchets dans le secteur de la santé 14

Une gestion adéquate des déchets représente aujourd’hui une préoccupation répandue dans la plupart des sociétés industrialisées comme le démontrent les nouvelles législations européennes (Bogaert, et al., 2008). Cette question se pose à tous les niveaux, tant du côté de la production des déchets que du côté de leur traitement. En ce qui concerne les hôpitaux, cette question requiert une attention particulière du fait de la très grande variété de déchets produits et dont certains constituent de réels dangers pour les humains (ex. : déchets radioactifs, infectieux, toxiques, etc.). Cette section dresse un portrait d’ensemble de ces déchets et tente d’évaluer la quantité générée par les centres hospitaliers.

1.1.3.1 Types de déchets

Il existe une très grande variété de déchets rejetés par les hôpitaux. La littérature propose de classifier ces déchets en 11 catégories comme indiquées au Tableau 1.5. On y retrouve les déchets infectieux, les déchets piquants-tranchants, les vaccins de souche vivante, le sang liquide, la culture de tissus, les déchets anatomiques de source humaine et animale, les produits pharmaceutiques, les composés chimiques, les déchets radioactifs et finalement, les appareils médicaux électriques et électroniques. Cette dernière touche plus particulièrement notre recherche.

Il est à noter qu’il n’existe pas, dans la littérature, une façon unique de classifier ces déchets. Les auteurs s’entendent tout de même sur certaines lignes directrices. Le Tableau 1.2 propose une classification à partir des plus importants auteurs dans le domaine. Il catégorise les déchets provenant des soins médicaux tout en les décrivant et en les illustrant.

Tableau 1.2 : Catégories des déchets de soins médicaux

Catégorie des déchets Description et exemples

In fe ct és Non an at omi qu e

Infectieux Déchets suspectés de contenir des agents pathogènes. Par exemple, des cultures de laboratoire, des déchets de quartiers d'isolement, des tissus (prélèvements), des matériaux ou des équipements qui ont été en contact avec des patients infectés, des excréments, etc. Piquants - tranchants Aiguilles, dispositifs de perfusion, scalpels, couteaux, lames, verre brisé, etc.

Vaccin de souche

vivante Déchets composés de micro-organismes qui ont perdu leur caractère pathogène. Par exemple, les vaccins contre la rougeole, la rubéole et la fièvre jaune. Sang liquide Le sang de sources humaines ou animales.

Cultures de tissus Micro-organismes ou tissus biologiques vivant et se développant dans un milieu contrôlé

A

na

tom

ique

Humain Constitué d’une partie d’un corps humain ou animal à l’exception du sang et des cultures de tissus.

Animal Constitué d’une partie d’un corps animal à l’exception du sang et des cultures de tissus. Ne concerne que les hôpitaux possédant des centres de recherche se servant d’animaux.

Ri

sq

ué Pharmaceutiques

Produits périmés ou rendus inutiles, objets contaminés par ou contenant des produits pharmaceutiques (bouteilles, boîtes).

Chimique Réactifs de laboratoire ; réactifs de films, désinfectants périmés ou inutiles, solvants, etc.

Radioactifs

Liquides de radiothérapie non utilisés ou de recherche en laboratoire; verrerie, emballages ou papiers absorbants contaminés; urine et excréments provenant de patients traités ou testés avec des radionucléides non scellés, sources scellées, etc.

Électriques et électroniques médicaux

Tous les déchets des appareils qui sont spécifiques au monde de la santé : thermomètres, échographes, appareils de chirurgie, les TEP scan, etc. (voir l’annexe E pour plus de détail)

Sources : (Adapté de HDM 1992 ; Prüss et al., 1999 ; Da Silva et al., 2004 ; Alvim-Ferraz et al., 2005; Tudor et al., 2005; Qdais et al, 2006.; Raman et al, 2006; Diaz et al., 2007; Bentley, 2008; Harbec, 2009)

En plus des déchets typiquement médicaux, il en existe également d’autres qui, tout en étant moins spécifiques à ce milieu, demeurent importants : les déchets dits domestiques. Ces déchets comprennent principalement les matériels électriques et électroniques (dont les ordinateurs et autres matériels informatiques), le papier et le carton (documents divers, emballages de produits, etc.), certains produits d’entretien ménagers et la nourriture non consommés par les patients, le personnel ou les visiteurs.

1.1.3.2 Volume de déchets hospitaliers

Il existe très peu de données publiques relatives au volume de déchets médicaux. Les données disponibles sont peu détaillées et parfois même contradictoires. La Figure 1-7 en présente quelques-unes, tirées de diverses publications.

Les sources de ces données sont relativement anciennes et les plus récentes datent d’une dizaine d’années (EPA, 2002). Pour le Canada et les États-Unis, on trouve deux sources de données. En 1972, les déchets hospitaliers solides au Canada étaient de 4,1 kg de déchets hospitaliers par lit par jour (kg/lit/jour) alors qu’il était de 4,4 kg/lit/jr aux États-Unis. (US EPA, 1972; US EPA, 1990). Quelques années plus tard, en 1980, les sources établissaient ces niveaux, pour le Canada et les États-Unis confondus, à des valeurs de 1,5 à 3,9 kg/lit/jour (McCrate, 1980 ; Mato, 1997 ; Mohee, 2007 ; Alhumoud, 2007).

Pour la France et la Grande-Bretagne, il y a également deux sources. En 1990, les données indiquent une quantité de 3,3 kg/lit/jour pour la France et de 3,3 kg/lit/jour pour la Grande- Bretagne (US EPA, 1990; US EPA, 2002 ; Hamoda, 2005; Alhumoud, 2007; Sawalem, 2009). En 2000, les sources indiquent 1,9 kg/lit/jour pour la France et 5,5 kg/lit/jour pour la Grande- Bretagne (Krisiunas et al., 2000; Chung et Lo, 2003; Tudor, 2008).

Figure 1-7 : Déchets hospitaliers par pays, par auteurs et par kg/lit/jour

Sources : (USA, EPA 1972; Airan et al. 1980; McCrate 1980; USA, EPA 1990; Krisiunas et al. 2000; USA, EPA 2002)

Malgré l’intérêt de ces données, elles sont déjà relativement dépassées puisqu’elles datent de presque 10 ans. Elles sont par ailleurs mal documentées, semblent se contredire et sont plutôt ambiguës sur la composition de déchets. Par contre, elles représentent les seules données disponibles dans la littérature publique jusqu’à ce jour. Malgré tout, les chiffres suggèrent une

augmentation importante et continue des déchets générés par établissements hospitaliers au fil du temps.