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5. Critique de la croissance de l'Église

5.3 La critique de certaines définitions clés de la TCE

Nous voulons ici faire une critique de certaines définitions clés de la TCE. Si, à première vue, le sens de l'évangélisation et de la croissance semblent naturellement émané des textes du Nouveau Testament, un examen plus approfondi révèle que l'on attribue à ces deux termes un sens trop étroit.

5.3.1 L'évangélisation

Comme nous l'avons mentionné plus haut, l'évangélisation est, de tous les concepts de la TCE, l'un des principes par excellence de la mission. Son lieu privilégié tient du fait qu'il s'enracine dans le désir de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés : « mission is a divine finding123 ». En

dépit de sa position, la conception de l'évangélisation est l'un des termes clés de la TCE qui lui a voulu le plus de critiques. D'une part, on lui reproche de définir trop étroitement l'évangélisation et d'autre part, on met en doute le bien-fondé du concept d'évangélisation efficace.

McGavran réduit l'évangélisation à la prédication de la bonne nouvelle en vue du salut du plus grand nombre. Ce salut visant essentiellement le rétablissement de la relation entre l'homme et Dieu124 :

The gospel assumed in Church Growth theory is the gospel of late Christendom. It is basically vertical, addressing the God-human relationship and the meaning of life, death, and resurrection of Jesus for that relationship. It tends to focus upon salvation as individual, private, and completed. It talks about "savedness" with little emphasis upon the New Testament's dynamic presentation of salvation as past, present, and future, and both individual and corporate125.

122 C. V. Engen, « A Centrist Response... », p. 105.

123 D. A. McGavran et C. P. Wagner, Understanding Church Growth..., p. 22.

124 Cette compréhension de l'évangélisation est largement répandue dans les milieux évangéliques comme nous l'indique Packer « Pietistic and revivalist norms of "gospel preaching" and Christian conversion have tended either to be accepted uncritically or to be criticized undiscerningly. » James I. Packer, « What is Evangelism » dans Conn, Harvie M., Theological Perspectives on Church Growth..., p. 92.

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Cette vision de l'évangélisation qui ne se manifeste que dans ses préoccupations verticales porte atteinte sur plusieurs plans à ce que devrait être une théologie biblique de l'évangélisation.

D'abord, l'évangélisation qui ne valorise que la dimension verticale du salut et qui fait peu de cas de la dimension horizontale désincarne l'Évangile. Le salut n'a pas seulement en vue le bien de l'Église, mais aussi celui du monde. Le salut réintroduit l'homme dans l'intention initiale de la création. Il n'est pas seulement en attente du ciel; il réalise dans une nouvelle version l'idéal humain de Dieu. Non seulement le salut consacre de nouveau l'homme dans sa vocation divine – être en communion avec Dieu, avec les autres et avec la création – mais il l'investit de nouveau dans ses pouvoirs d'administrateur de la terre. À l'image de Christ, l'Église peut ainsi marcher dans le monde pleine de grâce et de vérité en travaillant à réconcilier toutes choses en Christ. En second lieu, l'évangélisation qui ne se concentre que sur le salut des individus privatise celui-ci, comme si l'univers n'était concerné que par la relation Dieu-moi. L'intérêt principal de ce salut est le bien- être de l'individu. Sans porter atteinte à la dignité individuelle, bien au contraire, l'Évangile concerne toute l'humanité. C'est le monde qu'il cherche à transformer. La force de l'Église en tant qu'agente envoyée de Dieu ne réside pas seulement dans la force de ses individus, mais bien plus dans le pouvoir de l'ensemble de ses membres. Le bien-être de l'Église passe alors avant celui des individualités. Et puis, selon la compréhension de McGavran, l'évangélisation existe pour l'expansion de l'Église et l'Église existe pour l'évangélisation : « evangelism leads into the church, and the church is primarily focused upon evangelism126. » Cette vision de l'évangélisation en fait la raison d'être de l'Église. À notre avis, cette perspective ecclésiocentrique altère, comme nous l'avons précédemment mentionné, la vision théocentrique de l'Église. Enfin, toujours selon la TCE, l'évangélisation n'est nullement considérée en termes de pratique de l'amour, de la justice, du bien, de la vérité comme nous l'expose si bien la première épître de Jean. Cette théologie de l'évangélisation fait totalement abstraction du fait que l'Église est la lumière du monde et le sel de la terre et que cela peut se traduire par toutes sortes de gestes et d'implications qui en eux-mêmes portent l'Évangile à l'attention du monde. La TCE réduit ces impératifs à la communication verbale de l'Évangile et en cela, sa conception de l'évangélisation est minimaliste : « to think evangelism

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in terms of mere proclamation fosters the practice of disconnecting evangelism from the life of the local church127. »

En plus d'une définition trop étroite, le principe même de l'évangélisation efficace constitue un deuxième problème. Tout d'abord, la thèse selon laquelle l'évangélisation efficace mène nécessairement à l'implantation de l'Église ou à son expansion est très discutable pour ne pas dire inadmissible. La présentation de l'Évangile – en mots et en action – se veut beaucoup plus que la simple annonce du salut en vue de l'acquisition d'un bien à venir et de la plantation de nouvelles Églises. Quel que soit son effet, c'est une chose souhaitable. Toutefois, la présence de l'Église dans le monde ne donne pas toujours naissance à des Églises. Ce qui, dans une perspective plus adéquate de l'évangélisation, peut se produire sans que l'on ait besoin de qualifier cette présence de non efficace. C'est le cas par exemple des croyants qui vivent présentement en Iran et qui sont persécutés et parfois même mis à mort. Dans ce contexte, il est peu probable que la présence de ces croyants au sein de communautés musulmanes puisse permettre la multiplication d'Églises. Selon la description que nous donne le livre des Actes sur le travail des apôtres, il y a des endroits où ils sont passés sans que leur prédication ait donné lieu à la plantation d'Églises. Nous n'avons qu'à penser à Athènes. Si nous devions appliquer la règle de l'évangélisation efficace de la TCE, nous devrions considérer la présentation de l'Évangile de Paul aux Athéniens comme un échec. Imposer comme condition la naissance d'une Église pour reconnaître l'évangélisation efficace, c'est ouvrir la porte à l'évangélisation sélective. N'évangéliser que les endroits où la moisson est prête soulève des questions fondamentales : quoi faire des pays, des peuples réfractaires à l'Évangile? Devrait-on, puisque cela semble être le cas pour l'Occident, abandonner l'évangélisation? Définir l'évangélisation efficace en fonction seulement des résultats, c'est verser dans le pragmatisme. L'équation selon laquelle le travail du Saint-Esprit équivaut à la croissance est présomptueuse. Chaque endroit où l'Évangile a connu une éclosion n'a-t-il pas été au préalable le lieu d'un travail du Saint-Esprit? La TCE a accordé beaucoup trop d'importance à une définition de l'évangélisation efficace en termes de succès numérique. Le travail de Dieu ne peut pas être réduit aux mesures de

127 William Abraham, « A Theology of Evangelism: The Heart of the Matter », Interpretation, 48/2 (1994), p. 125 cité de Guder, Darrell L. et Darrell L. Guder, The Continuing Conversion of the Church, Grand Rapids, Mich., W.B. Eerdmans Pub. (coll. The Gospel and our Culture Series), 2000, p. 56.

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la TCE : « Church Growth practitioners developed a missionary model vulnerable to the spirit of their age. Assuming they could chart their way of success by their ingenuity and creativity, they focused on what humans do in missions rather than on what God is doing128. » L'avancement de l'Évangile dans le monde ne dépend pas seulement du savoir-faire de l'Église. L'évangélisation du monde relève d'abord et avant tout de Dieu. C'est un travail spirituel et en cela la TCE a fait fausse route : « The Church Growth Movement addresses evangelism more methodologically than theologically129 »

5.3.2 La croissance

La pierre angulaire de toute la TCE est certes l'idée de la croissance. Quelle que soit la nature des principes de la TCE, ils convergent tous vers la croissance. L'objectif avoué de McGavran a toujours été la croissance de l'Église. Si ce principe théologique lui a valu de rallier plusieurs théologiens et praticiens, il a suscité une forte critique : « For many theologians, the most perturbing and controversial issues of the Church Growth paradigm is its emphasis on numerical growth130. » La notion qu'a développée la TCE par rapport à l'idée de la croissance pose problème. C'est ce que nous analyserons dans les parties suivantes de cette section. Ces problèmes peuvent se résumer à ceci : une trop grande association du terme « croissance » à celui de l'Église, la croissance numérique comme mesure évaluative de la mission, la croissance numérique qui n'est que l'une des quatre croissances que l'on retrouve dans le Nouveau Testament et l'ensemble des épîtres qui met l'accent sur la croissance qualitative plutôt que quantitative.

5.3.2.1 Trop grande association de « croissance » avec Église

128 Gailyn Van Rheenen, « Reformist View », E. L. Towns et G. McIntosh, Evaluating the Church Growth

Movement..., p. 175.

129 Darrell L. Guder, « Evangelism and the Debate over Church Growth », Interpretation 48/2 (1994), p. 147. 130 G. V. Rheenen, « Reformist View... », p. 182.

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Définir ce qu'est l'Église est une chose, définir ce qu'est la « croissance » en est une autre. Le premier terme est théologique tandis que le sens du deuxième ne va pas de soi dans cette association.

L'Église est le corps de Christ. Qui dit corps, dit organisme vivant. La vitalité de cet organisme est tributaire de la vie que lui insuffle le Saint-Esprit. Cette vie est partagée par chacun de ses membres. La dynamique entre chacun de ses membres constitue en soi la dynamique du corps. Comme tout autre organisme vivant, la croissance est un élément essentiel à la vie du corps. Sans croissance, le corps meurt. Comme tout autre organisme l'Église croît et, de son processus de vie qui est grandement redevable à sa santé, elle donne naissance à la vie : « Growth has one fundamental presupposition, namely, the process of life131. »

Sans faire ici un traité d'ecclésiologie, l'analogie du corps et celle de la famille132 sont les deux

images les plus utilisées dans le Nouveau Testament pour décrire l'Église. Dans ces deux images il y a l'idée que la vie donne naissance à la vie. Jusque-là, on peut établir une association entre « Église » et « croissance ». Le problème est que dans la TCE, le deuxième terme est très peu nuancé. Il n'est question que de croissance numérique et cette croissance est déterminée par des facteurs extérieurs à la vie de l'Église. Selon les propositions de la TCE, c'est grâce à l'intervention de méthodologies, d'analyses anthropologiques et sociologiques managériales que la croissance peut se produire. D'une certaine manière, il aurait fallu que la TCE ne s'inspire pas seulement des paraboles du Royaume133, mais que parallèlement elle développe les images du corps et de la famille puisque que conçue de manière organique, la croissance numérique ne se produit qu'en

131 Orlando E. Costas, « A Wholistic Concept of Church Growth » dans Wilbert R. Shenk, Exploring Church Growth, Grand Rapids, Mich., W.B. Eerdmans, 1983, p. 97.

132 Bien qu'elle ne soit pas explicite, l'image de la famille semble être la plus importante pour décrire la nature de l'Église si l'on tient compte des faits suivants : Dieu nous est présenté comme un Père (Mt 6, 9), les chrétiens sont appelés les fils de Dieu et enfants de Dieu (1 Jn 5, 1-2), de par nos liens filiaux avec le Père, les chrétiens sont frères et sœurs (Jc 2, 15), l'Église conçue comme la maison de Dieu (1 Tm 3, 15), la formule littéraire des épîtres de Paul s'apparente à la forme des codes domestiques. À ces sujets voir David Verner, « The Haustafel Tradition in The pastorals », « The Household and the Household of God in the Church of the Pastorals » The Household of God: The

Social World of the Pastoral Epistles, Dissertation series 71, Society of Biblical literature, Chico, 1983; Vern Sheridan

Poythress, « The Biblical Basis of the Church as Family », The Church as Family, Crossway Books, Westchester, 1990.

133 La TCE semble confondre Royaume de Dieu et Église. Comme nous le verrons dans le prochain chapitre, l'avancement du Royaume n'est pas l'équivalent de la croissance de l'Église.

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rapport avec d'autres croissances tout aussi essentielles. Nous y reviendrons au troisième point de cette section.

Cette association entre Église et croissance numérique impose une condition de constance dans le temps. Mais cette constance dans les différentes périodes de l'histoire n'est pas toujours au rendez- vous. Il y a des périodes où l'Église peut croître numériquement, comme il y a d'autres où elle ne connaît pas de croissance. Si, comme nous l'avons proposé, la croissance est une condition intrinsèque à tout organisme vivant, le rythme peut différer selon les contextes. Une croissance lente ou l'absence de croissance n'est pas toujours synonyme d'un organisme sans vie. La TCE fait peu de cas de ces nuances.

Nous ne pouvons certes pas nier qu'il y a eu une expansion géographique et une croissance numérique dans les trois premiers siècles, sans quoi il aurait été difficile de voir le christianisme devenir la religion de l'Empire Romain trois siècles plus tard. Toutefois, il est impossible de démontrer que l'Église a connu une croissance constante en tous lieux et encore moins que cette croissance se soit opérée à travers un modèle uniforme. Tirer ce genre de conclusion relève de « an imaginative construction134 ».

Si on appliquait à la lettre le principe de croissance numérique aux Églises du MPEFQ, il faudrait croire que plusieurs d'entre elles sont mortes ou encore qu'elles soient sur le point s'éteindre. Par contre, si l'on utilisait d'autres barèmes pour déterminer la vie de ces Églises, on trouverait qu'elles sont très vivantes. Les défis qu'elles ont à relever les obligent à s'acclimater à un nouvel environnement culturel. Cette adaptation n'en est pas une de surface. Elles doivent investir plus de temps dans la réflexion, la recherche et le dialogue, beaucoup plus qu'elles ne l'on fait auparavant. En tenant compte des valeurs de la TCE à propos de la croissance numérique, nous considérons d'un point de vue théologique que cette association entre Église et croissance numérique est grandement problématique : « "Church Growth" is a metaphor, both provocative and evocative in the ways it shapes assessment of ourselves and our mission. Far too often it is ill-conceived and

134 Carl R Holladay, « Church Growth in the New Testament: Some Historical Considerations and Theological Perspectives », Restoration Quarterly, 26/2 (1983), p. 89.

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ill-formulated135 ». Ce rapprochement trop souvent mal conçu et mal formulé a eu un effet néfaste sur la mission.

5.3.2.2 La croissance numérique comme mesure évaluative de la mission

La TCE a poussé l'idée de l'impératif de la croissance numérique jusqu'à en faire le critère par excellence pour valider la pertinence du travail missionnaire : « The multiplication of congregations and the numerical increase of each one thus becomes the central goal of mission and the single criterion of success and even failure136. » L'énergie, les diverses ressources, les fonds devaient être investis selon McGavran là où la multiplication pouvait atteindre une croissance élevée. Les entreprises missionnaires et les missionnaires eux-mêmes qui n'étaient pas en mesure d'offrir ce genre de rendement devenaient en quelque sorte des œuvres missionnaires et des missionnaires de seconde importance137. La mission est alors devenue une question de rendement. Nous serions d'accord avec McGavran à savoir que le déploiement du travail d'évangélisation qui n'a pas en vue la plantation d'Église locale est très incomplet. Toutefois, définir le succès du travail missionnaire par la capacité de multiplier le nombre de conversions et d'Églises locales ne constitue pas en soi une vision complète du travail de plantation. Selon la description que l'on retrouve dans les Actes des Apôtres, l'évangélisation, la formation des disciples et le rassemblement des nouveaux croyants en Église locale ne représentaient que le premier cycle du travail missionnaire138. Lorsque l'on prête une attention particulière au travail des apôtres dans le

135 C. R. Holladay, « Church Growth in... », p. 102.

136 Charles R. Taber « Contextualization », dans Wilbert R. Shenk, Exploring Church Growth, Grand Rapids, Mich., W.B. Eerdmans, 1983, p. 118.

137 À cet effet, il serait très intéressant de voir le comportement des sociétés missionnaires et des dénominations protestantes évangéliques à l'égard du Québec alors que le MPEFQ connaissait une croissance fulgurante entre les années 1970 et 1985 par rapport à la période qui a suivi l'année 1985 et qui fut caractérisée par un ralentissement important. Sont-elles aujourd'hui aussi solidaires de la cause qu'elles l'ont été au début du « réveil »? Les investissements sont-ils les mêmes?

138 Dans son livre Planting Churches Cross-Culturally, le missiologue David Hesselgrave a développé un schéma - le cycle paulinien - expliquant le modèle apostolique de la première Église. Selon lui, il y a dix étapes au travail apostolique : 1. L'envoi des missionnaires, 2. La prise de contact, 3. La proclamation de l'Évangile, 4. La conversion des auditeurs, 5. Le rassemblement des croyants, 6. L'affermissement de la foi, 7. La consécration des responsables, 8. La remise des croyants à la grâce de Dieu, 9. La continuation des relations, 10. Les convocations des Églises missionnaires.

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Nouveau Testament, on s'aperçoit qu'ils ont consacré la plus grande partie de leurs efforts à affermir les jeunes Églises :

C'est pourquoi, impatients que nous étions, et nous décidant à rester seuls à Athènes, nous envoyâmes Timothée, notre frère, ministre de Dieu dans l'Évangile de Christ, pour vous affermir et vous exhorter au sujet de votre foi, afin que personne ne fût ébranlé au milieu des tribulations présentes; car vous savez vous- mêmes que nous sommes destinés à cela139.

Ce va-et-vient entre les apôtres et les nouvelles Églises ainsi que les lettres qu'ils ont écrites démontrent bien que le travail d'affermissement comptait pour beaucoup. Ce travail passait principalement par celui de la formation. Ce à quoi l'apôtre Paul consacra près de trois ans à Éphèse et une année et demie à Corinthe. Comme l'indique le passage biblique ci-haut, les apôtres voyaient leur travail terminé lorsque des responsables étaient établis dans chacune des Églises. Après quoi, ils les bénissaient et ils poursuivaient leur mission.

Or, dans la TCE, il est très peu question de cette phase que nous appelons celle de l'affermissement. Elle n'apparaît pas comme objectif final. Bien que l'on ait reconnu chez McGavran une certaine intention à vouloir développer des Églises nationales, rien dans sa littérature ne démontre que cette finalité était bel et bien présente dans son esprit. La nécessité de l'Église indigène était rattachée à sa capacité de croître. Voir naître un grand nombre de croyants et d'Églises sans plan d'affermissement peut s'avérer, à court terme, un problème plus important que celui de la non- croissance. Une Église peu ou pas affermie peut, à moyen et à long terme, avoir une incidence sur le progrès de l'Évangile140.

Non seulement la TCE a fait de la croissance numérique la mesure évaluative de la mission et du missionnaire, mais elle en a aussi fait une mesure de la foi. Lorsque Wagner pose la question « Is your faith big enough?141 », il impute à la conduite de la foi des dirigeants la réalisation de la

139 1 Th 3, 2.

140 Wesley Peach dans son livre Itinéraires de conversion met en évidence ce problème d'affermissement qu'il y a eu au sein du MPEFQ. Sans en attribuer toutes les causes aux responsables du mouvement, ils ne sont toutefois pas