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provoqué par la chaleur)

5.2.7 Coup de chaleur

Le coup de chaleur est une urgence médicale. Les signes de coup de chaleur sont les suivants : température corporelle centrale supérieure à 40 °C et perte complète ou partielle de la conscience. Le manque de sudation n’est pas un signe précis du stress thermique, car il y a deux types de coup de chaleur ayant des symptômes distincts :

Le coup

de chaleur classique est accompagné

par peu ou pas de sudation et une peau sèche et chaude. Elle survient habituellement chez les enfants, les personnes qui sont atteintes de maladies chroniques et les adultes plus âgés qui ont été exposés à une chaleur environnementale excessive.

Le coup de chaleur à l’effort

augmente

la température corporelle en raison d’une combinaison de chaleur environnementale et d’activité physique intense, et est généralement accompagné de sueurs abondantes.

Le coup de chaleur classique et le coup de chaleur à l’effort sont différents et peuvent nécessiter des interventions de traitement différentes qui doivent être évaluées pour chaque patient. Ces conditions affectent divers groupes de patients ayant des besoins très différents en prévention de la maladie. Dans les deux cas, la probabilité de lésions organiques et neurologiques causées par un coup de chaleur est très élevée252.

Signes et symptômes : Les symptômes comprennent

une température corporelle centrale de plus de 40 °C et un état mental altéré. La dysfonction du système nerveux central est indiquée par des changements de l’état mental allant de la confusion au délire, des convulsions et au coma48,101. Un malaise général, une faiblesse, un pouls rapide, une respiration rapide sont communs, même lorsque le patient est en position couchée. Dans le cas d’un coup de chaleur classique, la peau est chaude et sèche indiquant que l’hypothalamus est en difficulté. Lors d’un coup de chaleur à l’effort, la sudation est relativement

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commune. Dans les deux cas, la température centrale est supérieure à 40 °C et n’est pas spontanément réversible, car la dégradation de la thermorégulation empêche le contrôle de la température centrale sans refroidissement extérieur. Même chez les patients qui conservent la capacité de suer, un coup de chaleur progresse vers l’effondrement des systèmes cardiovasculaire et nerveux central en l’absence de refroidissement rapide253.

Critères de diagnostic : Les principaux critères

sont la température rectale supérieure à 40 °C (104 °F) et une dysfonction du système nerveux central101. Idéalement, la température corporelle du patient est prise avec un thermomètre rectal. Une température prise par voie orale, par la membrane du tympan et le canal auditif ne correspond pas très bien avec la température centrale chez les patients qui ont subi une maladie provoquée par la chaleur. D’un point de vue pratique, dans de nombreux cas, le refroidissement commence lorsqu’un coup de chaleur a été suspecté et même avant le diagnostic clinique. De ce fait, la température centrale peut ne pas avoir atteint son apogée lorsque la mesure est prise, ce délai devrait être considéré lors du diagnostic. Une approche conservatrice est recommandée si le patient se présente avec une température centrale inférieure au pic lorsque des mesures de refroidissement ont déjà été déclenchées. L’apparition clinique du coup de chaleur peut être confirmée en fonction de l’altération de la fonction neurologique, souvent une perte de conscience soudaine, mais aussi notamment de l’irritabilité, un comportement bizarre, de la combativité ou des hallucinations. De façon générale, toute anomalie neurologique peut être présente et devrait être évaluée (voir la section 5.3)101.

Facteurs de prédisposition : Ces facteurs

comprennent notamment un effort physique soutenu dans la chaleur ou une humidité élevée, ou les deux, (p. ex. les sports, les militaires, le milieu de travail) accompagnée d’un repos minimum et un manque de pauses de réhydratation. Les facteurs de prédisposition sont la déshydratation et les maladies cardiovasculaires chroniques et d’autres maladies

telles que décrites dans le chapitre 3 sur les facteurs de risque. L’apparition de la maladie peut être rapide, mais souvent au deuxième ou troisième jour de l’exposition à la chaleur, en particulier quand la personne dort dans des conditions chaudes, car le corps n’a pas la possibilité de se rafraîchir. De l’équipement athlétique ou de travail (telles que des coussins protecteurs de football) et les uniformes peut en outre ajouter à la tension thermique en raison de leur isolation thermique254.

Bases physiologiques : L’échec partiel ou complet

du mécanisme de sudation entraîne une perte de refroidissement par évaporation et la montée incontrôlée de la température corporelle centrale. Il y a dégradation des protéines due à la température centrale élevée et cette dégradation mène à un dysfonctionnement et une défaillance des organes. Les contraintes cellulaires élevées, y compris les interférences avec les membranes cellulaires et la production importante de protéines de choc thermique (HSP)255, entraîne l’apoptose (la mort cellulaire)48.

Prévention : La prévention du coup de chaleur

inclut la réduction de l’exposition à la chaleur accablante, la consommation adéquate de liquides pendant les activités physiques intenses et

l’évitement des activités intenses pendant les heures de pointe de température chaudes et humides. Des précautions envers les activités intenses en présence de certains médicaments sont nécessaires pendant une PCA (voir le chapitre 4 pour la liste

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des médicaments). Les tâches quotidiennes doivent être planifi ées selon l’état de santé, la condition physique et l’acclimatation de la personne9.

Surveiller l’endurance pendant le travail soutenu et prendre plusieurs pauses253. Dans certains cas, un examen médical est suggéré avant de commencer un travail exigeant dans une chaleur accablante256.

Premiers soins et traitement : L’objectif principal du

traitement est la réduction rapide de la température corporelle centrale (0,15 à 0,30 °C/min)257. Une température centrale élevée peut entraîner la

dénaturation des protéines et la défaillance d’organes, et la durée de la température centrale élevée

devrait être limitée dans la mesure du possible258. L’hospitalisation sera exigée pour contrôler les

complications. Les complications possibles incluent les éléments suivants : l’insuffi sance cardiaque, le collapsus cardio‑vasculaire, l’insuffi sance

hépatique, la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), le rhabdomyolyse, l’œdème cérébral, l’œdème pulmonaire et la myoglobinémie avec une insuffi sance rénale202. Particulièrement chez les patients souffrant d’un coup de chaleur, un établissement de soins d’urgence ou soins intensifs spécialisé est nécessaire à la gestion des voies aériennes, de l’oxygénation (avec ou sans respirateur), de l’administration minutieuse de liquide et d’électrolytes, du soutien circulatoire et cardiaque, de la surveillance hémodynamique en laboratoire48,101,251,259.

Figure 5.1 : Courbes de refroidissement pour une intervention précoce et tardive. Si le refroidissement est lié à une intervention tardive (courbe en cercles remplis), le temps nécessaire à la réduction de la température centrale est beaucoup plus long et la probabilité de rétablissement de la maladie provoquée par la chaleur diminue. Autrement, si le refroidissement est lié à une intervention précoce (courbe en carrés vides), la température centrale diminue à des niveaux normaux plus tôt. Les deux fl èches marquent le début du refroidissement à 10 minutes pour une intervention précoce et à 50 minutes pour une intervention tardive9.

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Température corporelle centrale

(°C)

Temps (min)

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Le traitement consiste en un refroidissement externe rapide

Les bains d’eau glacée sont efficaces pour le traitement du coup de chaleur à l’effort chez les athlètes et les travailleurs9,258. La clé de ce traitement est de veiller à ce que la partie centrale du corps soit immergée, accompagnée d’un suivi régulier des signes vitaux et de la température corporelle centrale101. Toutefois, les bains d’eau glacée sont efficaces que dans 50 % des cas de coup de chaleur classique101. Les méthodes alternatives liées au refroidissement les mieux adaptées à un coup de chaleur classique ne sont pas connues. Au minimum, le refroidissement par évaporation peut être réalisé en retirant le malade des sources extérieures de chaleur (en plein air, cela signifie de le déplacer dans un endroit climatisé et le retirer des surfaces en asphalte ou en ciment), en enlevant le surplus de vêtements, en appliquant de l’eau sur toute la superficie de la peau, et en l’éventant vigoureusement260.

L’efficacité des antipyrétiques n’a pas été démontrée dans le traitement en matière de refroidissement chez les patients souffrant d’un coup de chaleur101,261. Le traitement pharmaceutique (dantrolène) pour gérer le coup de chaleur n’est pas aussi efficace que de refroidir directement le corps262,263. La gestion des problèmes liés à l’entretien des voies respiratoires, la respiration et la circulation, ainsi que l’équilibre de l’osmolarité et de la fonction rénale (arythmies cardiaques, rhabdomyolyse, anomalies chimiques du sérum, coagulation intravasculaire disséminée) est nécessaire. Mais l’objectif principal doit être le refroidissement rapide (Figure 5.1).

En dehors d’un établissement de soins (p. ex. sur le terrain), un refroidissement externe devrait commencer immédiatement grâce à du personnel qualifié et des outils appropriés. Les options dépendront de la situation à portée de main. Premièrement, arrêter l’exercice, passer à l’ombre ou dans un abri climatisé et surélever les jambes. Refroidir immédiatement par immersion

dans l’eau glacée ou selon un autre protocole, si l’immersion ne peut avoir lieu (en reconnaissant que les autres options de refroidissement sont moins éfficaces lorsqu’il n’y a pas d’immersion). Tremper le patient complètement et utiliser un ventilateur pour accélérer l’évaporation, ou enlever le surplus de vêtements du patient et envelopper le avec de la glace (méthode moins efficace de refroidissement, mais peut‑être la seule option disponible sur le terrain). Transporter le patient à l’hôpital dès que possible246.

Le risque d’atteinte permanente aux organes et de décès augmente en fonction du temps écoulé entre l’élévation de la température coporelle centrale et le début du traitement de refroidissement264. Lors de l’application du traitement de refroidissement externe, la surveillance de la température centrale est importante pour ne pas trop refroidir le corps (voir la case 5.2).

Facteurs liés à l’hydratation à prendre en compte pendant le traitement

Il est important de noter que la déshydratation peut être limitée dans le cas d’un coup de chaleur, par opposition à l’épuisement dû à la chaleur, et que le zèle dans l’administration de liquides peut produire un œdème pulmonaire (surtout chez les adultes plus âgés). Cela peut être aggravé par la prédisposition du patient souffrant d’un coup de

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