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Épuisement dû à la chaleur L’épuisement dû à la chaleur est la forme la plus

provoqué par la chaleur)

5.2.6 Épuisement dû à la chaleur L’épuisement dû à la chaleur est la forme la plus

commune des maladies liées à la chaleur et n’est pas associé à des signes de lésions organiques. Elle survient lorsque le corps ne peut pas maintenir le niveau nécessaire du débit cardiaque pour répondre aux exigences combinées du flux sanguin cutané pour la thermorégulation et le flux sanguin pour les besoins métaboliques de l’exercice des muscles squelettiques et des organes vitaux. Le flux sanguin insuffisant subséquent à la périphérie altère la thermorégulation.

Signes et symptômes : Les symptômes sont

souvent vagues, et les patients ne réalisent pas que la chaleur est la cause. Les symptômes peuvent inclure une sudation abondante, de la fatigue, de la faiblesse, des étourdissements, des vertiges, des maux de tête, de la diarrhée, des malaises, des nausées et, parfois, des vomissements. La peau peut être moite et humide (la sudation peut être abondante), le teint peut être pâle, boueux ou rouge; il peut y avoir un pouls rapide et une tension artérielle faible242,243.L’état mental est généralement normal, contrairement à un coup de chaleur et n’est pas pire qu’une légère confusion, de l’agitation et un manque de coordination. Si le patient est incohérent ou inconscient, évaluer pour un coup de chaleur possible. La température corporelle centrale est habituellement normale et, si elle est élevée, n’atteint ou ne dépasse généralement pas

40 °C48. L’épuisement dû à la chaleur peut ou ne peut pas être accompagné de crampes de chaleur ou d’une syncope de chaleur. L’incapacité à poursuivre les travaux ou l’activité physique dans la chaleur est typique. Si la raison est la restriction de l’eau, le volume d’urine est petit et très concentré, si la raison est la restriction en sodium, l’urine est donc moins concentrée. Deux modèles d’épuisement dû à la chaleur sont décrits et habituellement se chevauchent :

1. Appauvrissement en sodium

Se développe sur plusieurs jours, mais a.

l’apparition des symptômes est aiguë. Les symptômes incluent la fatigue, une b.

faiblesse profonde, des vertiges, des sueurs, des crampes musculaires, parfois des maux de tête, des nausées, des vomissements ou de la diarrhée.

Les signes comprennent une température c.

normale ou modérément élevée, le pouls est élevé, la tension artérielle est parfois diminuée. L’état mental est normal, la syncope de chaleur est rare.

2. Appauvrissement en eau

Les symptômes incluent la soif, les maux a.

de tête, une légère anxiété, une faiblesse musculaire, une fatigue généralisée, un manque de coordination neuromusculaire. Les signes sont une fièvre élevée (mais b.

inférieure à 40 °C), une perte d’élasticité cutanée, un pouls élevé, une baisse de la tension artérielle. L’état mental comprend une certaine confusion et de l’agitation. Le mécanisme sudatoire est intact, mais peut être réduit en raison d’une hypernatrémie.

Critères de diagnostic : Le diagnostic de

l’épuisement dû à la chaleur, comparativement à un coup de chaleur classique ou à l’effort plus sévère, est important en raison de la différence de traitement et de pronostic. Le diagnostic de l’épuisement dû à la chaleur dans ceux présentant des symptômes graves est d’abord un diagnostic

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d’exclusion (c.-à-d. pas en mesure de maintenir l’activité, la température rectale est inférieure à 40 °C (104 °F), peu ou pas de dysfonctionnement du système nerveux central). Le coup de chaleur doit être le diagnostic de travail à l’égard de toute personne qui a été exposée à une chaleur accablante et a un état mental altéré. Toute perte de conscience et tous changements de l’état mental doivent être documentés. Ces patients doivent être évalués pour un coup de chaleur à l’effort ou un coup de chaleur classique. L’état mental peut être déterminé par des questions concernant le nom, l’emplacement, la date, les identificateurs personnels (p. ex. numéro d’assurance sociale, adresse, numéro de téléphone) (voir la case 5.3). Soyez conscient des personnes qui présentent des symptômes bénins, mais dont l’état ne s’améliore pas, voire s’aggrave, avec une prise en charge initiale ou ceux qui ont des symptômes graves. En cas de doute, envoyer le patient à l’hôpital le plus proche pour une évaluation de laboratoire. Mesurer le niveau d’aspartate transaminase et d’alanine transaminase peut aider à cibler une blessure plus sévère causée par la chaleur.

Facteurs de prédisposition : L’exposition à la

chaleur et à l’humidité élevées, un effort soutenu dans la chaleur, le manque d’acclimatation, ou une faible consommation de liquide ou un faible apport alimentaire en sel, ou les deux.

Bases physiologiques : L’épuisement dû à la

chaleur est une maladie caractérisée par une déplétion du volume de fluide corporel résultant d’un remplacement inadéquat des eaux ou des électrolytes perdus pendant l’exposition à un milieu chaud, notamment par la sudation244. Il y a échec de la réponse cardiovasculaire à répondre aux demandes de la charge de travail en raison des contraintes circulatoires dues aux demandes concurrentes pour un flux sanguin vers la peau et les muscles actifs. Cela peut être causé par la déshydratation associée au manque d’eau entraînant une diminution du volume de sang en circulation. L’épuisement dû à la chaleur par l’appauvrissement en sodium découle du manque d’acclimatation et de la perte excessive d’électrolytes causée par la sudation. L’épuisement dû à la chaleur par l’appauvrissement en eau est causé par le manque d’hydratation en cas d’exposition à la chaleur.

Prévention : Avoir de l’eau potable disponible

en tout temps et prendre des pauses fréquentes pendant les périodes de forte activité. Acclimater les travailleurs ou les athlètes lentement à la chaleur par la demande croissante d’activité physique pendant 5 à 10 jours246. Pendant les rendez-vous, discuter des Fiches de renseignements (pour les adultes plus âgés, les personnes actives physiquement ou les jeunes enfants) avec les patients ou les clients et leurs familles.

Premiers soins et traitement : La gestion

de cette situation consiste à corriger les deux composants pathogènes de la maladie : la demande excessive cardio-vasculaire et l’appauvrissement en eau et en électrolytes. La charge sur le cœur est réduite par le repos et le rafraîchissement. L’appauvrissement en eau et en électrolytes est corrigé par l’administration par voie orale (ou intraveineuse) de fluides. Les victimes de l’épuisement dû à la chaleur devraient se rétablir rapidement avec du repos, du rafraîchissement, et de la réhydratation; ceux dont l’état ne se rétablit pas ou s’aggrave devront recevoir le prochain niveau de soins médicaux et être évalués pour un coup de chaleur. Le traitement doit commencer

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immédiatement pour prévenir une maladie liée à la chaleur plus sévère. Si l’épuisement dû à la chaleur n’est pas traité, il peut entraîner un coup de chaleur et même le décès245. L’épuisement dû à la chaleur n’a pas d’effets nocifs chroniques. L’activité peut reprendre le lendemain si le patient se porte bien et l’évaluation médicale est normale247, mais le patient ne doit pas forcer et la réexposition à la chaleur doit être progressive.

Les personnes atteintes d’un épuisement dû à la chaleur conservent la capacité de se rafraîchir

spontanément si elles évitent de s’exposer à la chaleur. Les techniques de refroidissement rapide ne sont généralement pas nécessaires, mais les vêtements lourds doivent être enlevés et un léger refroidissement (temps passé dans un endroit frais, compresses froides et ventilation) est nécessaire. Cependant, un refroidissement actif réduit la demande du flux

Tableau 5.1 : Signes et symptômes généraux de l’épuisement dû à la chaleur et du coup de chaleur9

Les termes en caractères gras sont des facteurs de diagnostic importants

Épuisement dû à la chaleur Coup de chaleur

Température

Pyrexie

Température centrale élevée,

mais < 40 °C (104 °F) Hyperpyrexie

Température centrale ≥ 40 °C (104 °F)

Neurologique

Anxiété Confusion

Étourdissements

Vertiges

Maux de tête

Modifications de l’état mental :

Délire/hallucinations

Ataxie (manque de coordination indiquant une

dysfonction neurologique) Confusion/irritabilité/instabilité émotionnelle/

agressivité/convulsions Pertes de conscience

Cardiaque

Tachycardie

Arythmies cardiaques et tachycardie

Peau

Bouffées vasomotrices

(rougeur de la peau) Présence de sudation

Coup de chaleur classique : peau chaude,

rouge et sèche qui affecte généralement les

personnes vulnérables sédentaires

Coup de chaleur à l’effort : diaphorèse

généralement associée à une activité physique intense Autres

Nausée/vomissement Hypotension artérielle

Choc

Tachypnée

Résultats S’il n’est pas traité, en présence

d’exposition à une chaleur continue, l’épuisement dû à la chaleur peut s’aggraver et devenir un coup de chaleur.

Dans les stades ultérieurs, œdème pulmonaire, insuffisance hépatique, insuffisance rénale, rhabdomyolyse (dégradation des fibres musculaires) et décès.

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sanguin vers le cœur et empêche la température corporelle centrale de continuer à augmenter. Le refroidissement actif est d’une importance particulière lorsque la température centrale est inférieure à 40 °C, mais supérieure à 38,5 °C.

Réhydrater par voie orale, mais utiliser une réhydratation par voie intraveineuse en cas de présence de nausées ou de vomissements. L’administration rapide d’une quantité modérée de solution saline normale peut être nécessaire si une hypoperfusion tissulaire importante est évidente. Les patients plus âgés et les patients ayant des symptômes modérés à graves devraient recevoir un bilan et doivent faire l’objet d’une admission à l’hôpital. Mesurer le sodium sérique; s’il est nettement élevé, hydrater avec prudence pour éviter de provoquer un œdème cérébral. Les patients atteints d’un épuisement dû à la chaleur par l’appauvrissement en eau sont hypernatrémiques et il est donc nécessaire d’hydrater lentement (2 mEq/L par heure), car une hydratation lente empêche un œdème cérébral iatrogène246,248. La température rectale doit être fréquemment surveillée (toutes les 15 minutes) pour s’assurer que la température centrale est de retour à des niveaux normaux. Bien qu’il soit commode de mesurer la température par la bouche ou le canal auditif, le personnel médical ne devrait pas utiliser ces températures dans l’évaluation ou la gestion des maladies provoquées par la chaleur en raison de leur inexactitude quant à la surveillance de la température centrale. L’hyperventilation peut provoquer une

température buccale de ~ 3 °C (~ 5 °F) inférieure à la température rectale dans le cas d’un coup de chaleur, et la température du conduit auditif externe ou de la membrane tympanique a été observée être autant que ~ 5 °C (~ 9 °F) inférieure à la température rectale chez des coureurs évanouis. La mesure de la température centrale est plus précisément évaluée par un thermomètre rectal249-251.