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conversion Mosquée de Ketchaoua / cathédrale de Ketchaoua :

Chapitre V : exemple thématique

2. conversion Mosquée de Ketchaoua / cathédrale de Ketchaoua :

S’il y a un lieu de culte pouvant illustrer parfaitement l’histoire des édifices religieux de la ville d’Alger de 1830 à nos jours, il ne peut être que la mosquée de Ketchaoua ou l’ex- cathédrale Saint Philippe. La mosquée est située dans la partie basse de la Casbah juste en face de Dar Aziza, sur la rue du Soudan ex rue du Divan. (Voir la carte). La mosquée avait connu une longue histoire de construction, reconstruction et reconversion, dans ce qui suit nous allons tenter de la retracer.

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La première construction de la mosquée remonte à la période médiévale, plus exactement entre 1364 et 1365. La première démolition, reconstruction et agrandissement de la mosquée date de 1794-1795 par le pacha Hassan147

Une grande coupole sur la salle de prière reposait sur des coupoles secondaires séparées par des arcs doubleaux ; toutes reposaient sur des trompes. Les arcs de forme brisé et outrepassée, étaient supporté par de grosses colonnes à vastes chapiteaux.

147Khelifa A., 2007, Op Cit, P. 229.

FIG 22 : Façade de la mosquée Ketchaoua

FIG 23 : Localisation de la mosquée Ketchaoua

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Avec l’arrivée des français, le duc de Rovigo a choisi la mosquée pour abriter le premier édifice de culte catholique. La mosquée fut officiellement reconvertie le jour de Noël en 1832. Le projet de reconversion a suscité l’intérêt de nombreux architectes à l’instar de Ravoisié et de Pierre-Auguste Guiauchain148. Ce dernier en sa qualité d’architecte en chef des bâtiments civile, était chargé à partir de 1839 du projet d’agrandissement et de reconversion. Fasciné par le raffinement de la décoration intérieure et la beauté des coupoles. Le projet fut terminé en 1860. Albert Ballu est le concepteur de la façade connue aujourd’hui, elle fut achevée en 1883149.La nouvelle cathédrale avait connu une nouvelle restauration en 1890 par Albert Ballu150

148Oulebsir N., 2004, Op Cit, P. 88

149Koumas A., Nafa C., 2003, l’Algérie et son patrimoine,Paris, éd du patrimoine, P. 69. 150Oulebsir N., 2004, Op Cit, P. 91.

FIG 26 : Coupe de la mosquée Ketchaoua, Amable Ravoisié, 1839. Source : MARÇAIS Georges, Manuel d’art musulman : L’Architecture (Tunisie, Algérie, Maroc, Espagne, Sicile), Vol VII, Ed Picard, Paris, 1926-1927.

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FIG 28 :Plan de la cathédrale Saint Philippe Source: Kentache A., 200 5, Op Cit, P. 102

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FIG 30 : Projet de restauration de la cathédrale Saint-Philippe, Plan, Amable RAVOISIE, Alger, 1839.Source : OULEBSIR Nabila, « Les usages du patrimoine », Éd. de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2004.

FIG 31 : Projet de restauration de la cathédrale Saint-Philippe, Façade principale, Amable RAVOISIE, Alger, 1839. Source : OULEBSIR Nabila, « Les usages du patrimoine », Éd. de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2004. FIG 29 : analyse de la cathédrale Saint -Philippe

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3.la reconversion Cathédrale de Ketchaoua / Mosquée de Ketchaoua

La reconversion de la cathédrale saint Philippe en mosquée avait nécessité quelques remaniements.

De l’extérieur les clochers sont devenus des minarets, seules les croix ont été remplacées par des croissants. De l’intérieur seuls les escaliers surélevant le chœur, ont été supprimés, au niveau de la salle de prière, la nef centrale demeure toujours distinguable.

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FIG 32 : Projet de restauration de la cathédrale Saint-Philippe, coupe latérale, Amable RAVOISIE, Alger, 1839. Source : OULEBSIR Nabila, « Les usages du patrimoine », Éd. de la Maison des sciences de l’homme, Paris, 2004.

FIG 33 : Plan de la mosquée de Ketchaoua actuellement Source: Kentache A., 2005, Op Cit, P. 102

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Problème de qibla :

Le véritable défi de cette reconversion fut l’aménagement du mihrab vers lequel se dirigent les fidèles lors des prières et qui doit obligatoirement ètre vers la Mecque, ce qui veut dire vers l’Est dans le cas de la ville d’Alger.

Dans un plan type de mosquée ,l’entrée est aménagé du côté opposé de celui de mihrab pour permettre aux fidèles de se retrouver directement orienté vers la Mecque et pour faciliter la circulation à l’intérieur de la salle de prière pendant le temps de la prière ,or l’entrée de l’ancienne cathédrale Saint Philippe se retrouve l’ Est dans la même direction que la Mecque ,ce qui emmena les autorités religieuse de poser un mur isolé à l’entrée ,dans lequel on pratiqua une niche qui servira de mihrab ,ce qui donne à la mosquée de Ketchaoua un aménagement intérieur unique ,ou l’on est obligé de contourner le mur à l’entrée de la mosquée

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Ornementation intérieure :

A l’intérieur, les panneaux de plâtre sculpté par l’artisan Louis Guillaume Fulconis reproduisent des motifs arabisants. Ils ornent la vouté de berceau de la nef centrale, les

soubassements des murs ainsi que les arcs des galeries latérales et les coupoles surmontant les chapelles.

L’utilisation des carreaux de faïence au niveau du mur de qibla ; des calligraphies et de mosaïque.

4.La restauration de la mosquée de Ketchaoua :

L’édifice a fait l’objet d’une restauration dont la maitrise d’œuvre est attribuée à un bureau d’étude turque.

Calligraphie La plus grande nouveauté de la mosquée a été la réécriture des calligraphies qui s’y trouvaient. Les inscriptions qui ont été écrites par Hüseyin Kutlu

, présentent des bandeaux des noms d’Allah (Asmaa Allah Al Hosna) et certains versets du Coran avec la technique calligraphique de djeli thuluth.

Dans la partie pour les femmes (dans l’abside de l’ancienne église) a été placée des tables (tabla) sur lesquelles se trouvent les noms des épouses et des filles de Mahomet

FIG 36 : ornement des arcs et des coupoles FIG 35: Fresque près de la porte

principale

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Conclusion :

Reconversion et transformations, de par leurs définitions littéraires, représente un

changement, un retournement progressif, et ne mettent pas en avant l’idée d’une destruction mais plutôt d’une réutilisation, que ce soit de l’objet architectural ou de son potentiel symbolique et sa sacralité, qui sont réutilisés dans des contextes politiques, religieux et sociaux particuliers.

Les conversions des lieux de culte à alger pendant le XIXème et XXème siècle ont accompagnées tous les bouleversements historiques qu’a subit la ville et le pays de façon générale, de la période du protectorat ottoman en algerie, suivi par la période de colonisation française à partir de 1830 et l’indépendance de pays en 1962 , les lieux de culte ont subi la fluctuation des rapports de force entre les différentes communauté et leurs appartenances religieuses.

FIG 38 : Les noms des épouses de sayidina mohamed et des femmes sahabat

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Le Fort de Nîmes ou le défi de transformer une forteresse en université

Introduction

Le fort de Nime fut avec des impératifs stratégiques et militaires, transformes en une garnison capable d’accueillir bon nombre de combattants et de stocker des vivres et de munitions. Il exerça ensuite la fonction la fonction de maison centrale de détention où les graffiti des prisonniers témoignent de la vie carcérale au sein de ce fort. Ces témoignages ont traversé les années et se lisent

Encore aujourd’hui sur les murailles du site.

Puis ce patrimoine militaire et pénitentiel fut reconverti : du militaire en civil.et l’université prend sa place.

1-Au commencement était la citadelle...

C’est ainsi qu’à Nîmes, important centre huguenot au XVIIème siècle,

La construction d’une enceinte dite fortifications De Rohan, est entreprise entre 1621 et 1629, à l’extérieur de l’enceinte médiévale du XIè-me

Cette enceinte sera détruite à partir de juillet 1629 et alors qu’elle est encore en chantier.