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et la construction du champ des courses camarguaises

Chapitre 1 Le contexte spatio-temporel du champ

 

Ce chapitre permet conjointement de contextualiser l’objet d’étude et d’expliciter le cadre spatio-temporel au sein duquel le champ de la course camarguaise évolue. De quand les manifestations taurines datent-elles ? Comment ont-elles évolué ? Quelles sont les caractéristiques du territoire taurin ? Pourquoi la culture taurine camarguaise ne pourrait-elle pas exister ailleurs ?

Connaître les spécificités historiques des manifestations taurines connaître les caractéristiques territoriales de la Camarguaise permet de mieux comprendre l’objet d’étude en le situant dans l’espace et dans le temps. Nous procéderons ici à une analyse en entonnoir. Tour d’abord, nous esquisserons les caractéristiques du territoire de la Camargue. Nous comprendrons comment et pourquoi le taureau est devenu un symbole local grâce à l’entretien d’un mythe taurin. Nous verrons ensuite comment le taureau intervient historiquement dans la culture camarguaise. Il s’agit ici de montrer l’évolution de la culture taurine, du loisir au spectacle et du spectacle à l’événement sportif. Plus qu’une évolution dans la forme, ces différents aspects s’avèrent être des éléments constitutifs de l’identité de la course camarguaise. Nous nous apercevrons que cette évolution a opéré grâce à l’intervention de certains acteurs emblématiques du territoire taurin. Enfin, nous nous attacherons à identifier les signes du taureau sur le territoire taurin actuel. Nous analyserons ces signes pour démontrer qu’ils participent de l’affirmation identitaire camarguaise.

1.1 L’arrivée du taureau sur le territoire: la construction d’un mythe

1.1.1 Le taureau de race camarguaise comme axe de développement d’un territoire.

Les courses camarguaises se déroulent durant la temporada.Cettepériode s’étend du mois de mars au mois de novembre. La temporada est plus active durant la saison estivale, du mois de mai au mois de septembre de chaque année. Les courses camarguaises peuvent avoir lieu à l’occasion de fêtes de villages ou fêtes votives, ou en dehors de ce cadre, lors de journées taurines par exemple.

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Elles existent sur un territoire déterminé, qui s’étend sur quatre départements : les Bouches -du-Rhône, l’Hérault, quelques communes de Vaucluse et en grande majorité dans la partie sud du département du Gard. Les courses camarguaises relèvent donc des cultures régionales, elles sont territorialisées.

Si le territoire taurin s’étend au-delà du Delta du Rhône, pourquoi les courses « camarguaises » sont-elles nommées ainsi ? Il faut s’intéresser davantage à la Camargue et à son territoire pour répondre à cette question. Grâce à une sélection d’ouvrages spécialisés et à des recherches effectuées au siège du Parc Naturel Régional de Camargue et son musée : le Musée de la Camargue (Arles, Gard), nous avons pris connaissance des origines de ce territoire. Nous avons pu comprendre comment les manifestations taurines camarguaises, dont la course camarguaise est l’élément principal, se sont développées. Prenons la direction du Sud-est de la France, au cœur du delta du Rhône, pour explorer ce territoire singulier qu’est la Camargue. Ce delta est situé entre eau salée (celle de la mer Méditerranée) et eau douce (apportée par le fleuve nommé le Rhône), permettant ainsi le développement d’un paysage atypique, réputé pour être exceptionnel en France. C’est ici que les chevaux blancs, les chevaux de race Camargue rendus célèbres par l’œuvre cinématographique Crin Blanc12, côtoient les protagonistes de la thèse, les taureaux noirs, et les célèbres flamants roses, attirant de nombreux touristes amateurs d’ornithologie.

En Camargue, les taureaux évoluent en semi-liberté dans des espaces dits naturels, mais en fait aménagés par l’homme de longue date. Nous sommes loin de l’image de carte postale que renvoient ces territoires préservés, au sein desquels des enjeux économiques, touristiques et sociaux se jouent entre les divers acteurs camarguais. Par acteurs, nous entendons les groupes sociaux qui forment un réseau pour le maintien de la biodiversité camarguaise sur laquelle est basé leur équilibre économique. Les taureaux de Camargue sont bien des animaux d’élevage même si l’on peut dire qu’ils vivent en semi-liberté. En effet, les espaces d’élevage de ce bovin sont si étendus (plusieurs hectares par bête), qu’il arrive que l’éleveur n’aperçoive pas ses animaux plusieurs jours durant.

Les taureaux de Camargue vivent en troupeau et se nourrissent de la flore du delta, sauf quand celle-ci vient à manquer (durant la saison hivernale). Les éleveurs prennent alors le relais avec l’aide de leurs camions, en déposant du fourrage sur les espaces qu’ils savent fréquentés par leurs animaux. Nous avons pu observer cet épisode de la vie quotidienne des manadiers lors

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d’une journée passée à la Manade 1, sur la commune d’Arles, le 10 novembre 2015. Chaque après-midi de la saison automnale et hivernale, un ou plusieurs membres de la manade (le manadier lui-même ou son frère, le fils du manadier ou l’employé de l’exploitation : le gardian professionnel) chargent de foin la plateforme du tracteur ou du véhicule à quatre roues motrices.

Des bénévoles, raseteurs confirmés ou encore en apprentissage à l’école de raseteurs, et passionnés de taureaux viennent prêter main-forte en restant debout sur les ballots de paille à l’arrière du tracteur. Le véhicule entre sur les terres d’élevage en franchissant les barrières de bois, gardées par des cadenas. Puis, le tracteur se déplace lentement sur les terres dont on voit tantôt les clôtures, tantôt les champs à perte de vue. Les bénévoles font tomber les ballots de paille. Selon l’éleveur, il arrive que les taureaux se rapprochent lorsqu’ils entendent le bruit du tracteur, seulement s’ils ont faim. Si au contraire, ils ont trouvé suffisamment de fourrage naturel, alors ils ne font pas leur apparition. Ce jour-là, nous n’avons pas eu la chance de rencontrer le troupeau. Dans tous les cas, les animaux restent à une distance significative du véhicule. Bien qu’habitués à la présence de l’homme, il reste difficile de les approcher de près, même si les passionnés de traditions taurines et les manadiers s’accordent à dire que le taureau reconnait son éleveur. Les élevages de taureaux de Camargue se partagent les espaces naturels avec les élevages de taureaux de race espagnole.

Les élevages de chevaux camarguais sont quant à eux destinés au dressage, à la vente et à la monte de loisirs. Il n’est pas rare que les manades soient à la fois taurines et équestres, les chevaux de Camargue étant largement utilisés dans les activités d’élevage : pour accéder aux troupeaux de taureaux, pour diriger ceux-ci ou isoler des taureaux ayant besoin de soins ou allant participer à une course camarguaise. La race de chevaux Camargue est choisie pour sa résistance : les chevaux peuvent passer plusieurs jours avec les sabots dans l’eau sans craindre le froid ou la chaleur. Ces équidés résistants sont également des acteurs animaliers des manifestations taurines. Ils tiennent le premier rôle lors des manifestations taurines de rue :

l’abrivado et la bandido (voir glossaire), durant lesquelles ils accompagnent symboliquement les taureaux vers et depuis l’arène.

Le rôle du cheval Camargue dans les manifestations taurines mérite d’être souligné étant donné qu’il fait partie intégrante du monde la bouvine (voir glossaire). Ainsi, les cavaliers ont souvent un fort attrait pour la culture taurine camarguaise et leur passion du cheval est aussi une passion du taureau.

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Les bons cavaliers aident les éleveurs dans leurs tâches d’élevage bénévolement, notamment dans le cadre des ferrades (action de marquer au fer rouge les bouvillons : voir glossaire) qui sont organisées pour un public demandeur et ce, dans un cadre festif payant (repas ou apéritif).

Les chevaux sont aussi un élément important du cadre divertissant qui engobe les courses camarguaises. Avant les courses camarguaises les plus importantes (finales, trophées), des cavaliers font une courte présentation avec les arlésiennes (la capelado), pour introduire l’entrée des raseteurs, puis des taureaux en piste. Ces représentations permettent de montrer l’importance de la course, et surtout de valoriser conjointement les traditions provençales du port du costume et de la danse folklorique, et les traditions camarguaises. Pour les plus grands événements que sont les finales du Trophée des As, les organisateurs du trophée taurin (la presse quotidienne régionale) font appel à des chorégraphes et des metteurs en scène pour rendre cette capelado qui précède le début de la course mémorable.

Figure 3 - La capelado de la finale du trophée des As le 11 octobre 2015 à Arles Le cheval et le taureau de Camargue participent donc de la culture régionale. Les animaux d'élevage ou semi-sauvages de la Camargue cohabitent avec de nombreuses ressources largement exploitées : agriculture, culture du sel (saliculture), chasse, pêche et tourisme. Cependant, la Camargue reste dépendante des décisions politiques et des caprices de la nature (crues du Rhône ou assauts de la mer, mouvements climatiques). C’est dans ce contexte

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fragile que les manifestations taurines camarguaises évoluent aujourd’hui. Il parait d’abord nécessaire d’évoquer les ressources de la Camargue et son paysage, pour mieux comprendre comment les traditions taurines y trouvent leur place.

1.1.2 Du désert naturel au paysage urbain : bref historique de l’exploitation de la Camargue

Afin de saisir les grandes lignes contextuelles de l’objet d’étude, nous avons étudié les ressources bibliographiques du Musée de la Camargue, et travaillé à partir des textes de l’exposition permanente. Les données sont donc issues des ressources du Musée de la Camargue13. La culture en Camargue a évolué au fil du contexte politique de la France, mais également au fil des mouvements de populations. Esquissons rapidement un état des lieux de l’agriculture à l’heure actuelle, en faisant quelques retours dans le passé pour mieux comprendre ce qui fait l’agriculture camarguaise aujourd’hui, puisque, rappelons-le, l’élevage du taureau de Camargue, la célébrité locale de la course camarguaise fait partie intégrante de l’agriculture locale.

Territoire humide et riche en gibiers et en poissons, la Camargue a attiré l’homme dès la préhistoire, puis les Grecs et les Romains pour le transport fluvial. Elle était au départ considérée comme une terre à conquérir pour ses richesses, mais était également connue pour ses conditions de vie difficiles en raison du climat (inondations, salinité, faune hostile). Néanmoins, les hommes se sont petit à petit installés en Camargue pour y vivre. C’est donc par l’élevage et la culture que les hommes ont domestiqué la Camargue.

De grands mas de Camargue se sont construits du XVIIe au XIXe siècle. Il s’agissait de logements bénéficiant d'un confort relatif, aux antipodes des vétustes cabanes qui abritaient les travailleurs. Les mas sont construits à l’initiative des nobles familles arlésiennes, des ordres religieux d’Arles. Puis, au XXe siècle, des familles aisées arrivant des grandes villes aux alentours (Beaucaire, Tarascon) qui achetaient de vastes terres et ce, bien que les crues et les remontées de sel soient un obstacle pour la culture.

À cette époque, la Camargue est vue comme un Eldorado, une terre riche en ressources à conquérir. Auparavant, la Camargue a longtemps repoussé la sédentarité en raison du

13Textes de l’exposition permanente du Musée de la Camargue (Mas du Pont de Rousty, Arles) et catalogue d’exposition, E. Rouquette (dir.), A. Dervieux, J.-C. Duclos, D. Jacobi, B. Picon, Le fil de l’eau, le fil du

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caractère imprévisible des eaux. Les crues du Rhône, en temps voulu, peuvent être bénéfiques en déposant une boue fertile et en repoussant la nappe salée, mais s’avèrent aussi dévastatrices si elles surviennent en pleine récolte. Des savoir-faire et des équipements ont donc accompagné l’installation définitive des hommes ayant appris à canaliser les eaux grâce à d’ingénieux dispositifs : pompes, digues, canaux (ou roubines), vannes.

Au XIXe siècle, les élevages d'animaux ont différentes fonctions : les troupeaux de moutons transhumants servent à l’obtention de laine tandis que chevaux et taureaux sont des animaux de travail. Les grands espaces nécessitent bien évidemment une main-d’œuvre importante apportée par l’immigration, ce qui, aux XIXe et XXe siècles, fait considérablement augmenter la population de la Camargue. Les travailleurs migrants d’origines diverses arrivent en nombre, réfugiés économiques et politiques pour la plupart.

C’est au XXe siècle, après la Seconde Guerre mondiale, que les conditions de vie s’améliorent nettement grâce aux progrès médicaux, au confort moderne et au développement des moyens de transport qui favorisent l’installation permanente en Camargue. En été, dès les années 1950, le tourisme attire les populations sur les grandes plages de sable fin au bord de la mer.

Aujourd’hui, l’activité humaine se répercute sur la géographie de la Camargue : les cultures, l’élevage, l’extraction du sel, la chasse, la protection de la nature et les contrôles de l’eau constituent les paysages. Les zones d’eau douce, saumâtres et salées se côtoient désormais avec l’activité des hommes. La culture est raisonnée et produite sur des espaces stratégiques, car les terres camarguaises ne sont pas toutes exploitables. Globalement, la culture en Camargue se découpe en trois zones : la Basse-Camargue, située sur le littoral en bordure de la mer Méditerranée, propice aux sansouïres, est dévolue à la récolte du sel. Tandis qu’en Haute-Camargue, plus au nord, sur les parties hautes des bourrelets alluviaux et où le Rhône a laissé une terre fertile, l’agriculture (céréales, fruits, fourrages et vignes) prédomine. Le centre de la Camargue est quant à lui une Réserve Nationale où les étangs (le Vaccarès) et les marais sont rois.

Le paysage naturel côtoie aujourd’hui le paysage urbain, sur le littoral et autour des grandes villes. En effet, dès les années 1960, avec la mise en place des congés payés en France, le tourisme se développe pour contrer les départs en vacances vers l’Espagne et sa populaire Costa Brava.

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Les stations balnéaires se créent et transforment donc à leur tour le paysage naturel. C’est à cette époque que se développent les grandes stations balnéaires situées aux portes de la Camargue (Le-Grau-du-Roi, La Grande-Motte, Palavas-les-Flots).

Dans ces nouvelles villes, les manifestations taurines s’exportent, des arènes se construisent et des communautés taurines émergent. Les recherches nous ont ainsi amenée aux arènes de La Grande-Motte. Nous y avons rencontré le président du club taurin local qui nous a raconté comment les traditions taurines, au départ inexistantes dans cette ville, y ont été transportées grâce à la passion de quelques familles de travailleurs, des maçons venus construire les bâtiments nécessaires au développement de la station balnéaire. Les clubs taurins organisent aujourd’hui de nombreuses courses camarguaises à la Grande-Motte, suivies par les

afeciounaslocaux, et d’autres se déplaçant de plus loin. Bien sûr, le public néophyte composé

de touristes y est aussi très présent, comme dans toutes arènes du littoral, des Saintes-Maries-de-la-Mer à Palavas-les-Flots.

1.1.3 Riz, sel, vin et tourisme : la « marque » Camargue

Si l’agriculture en Camargue reste difficile pour des raisons climatiques et concurrentielles, les producteurs locaux comme les institutions touristiques ont néanmoins su développer les labels de qualité, et une image originale prônant la simplicité et le naturel, jusqu’à créer une marque Camargue. Quels sont les types d’agriculture encore présents sur le territoire camarguais et comment fonctionnent-ils ?

On distingue aujourd’hui en terre camarguaise, quatre types d’exploitations agricoles : la viticulture, la riziculture, la saliculture et les élevages d’animaux. La canalisation de l’eau, aujourd’hui précise et fiable, permet chaque année le pompage de quatre-cents millions de m3 d’eau douce, issue du Rhône. Du côté de la mer, c’est vingt millions de m3 d’eau salée qui sont acheminés vers les marais salants saumâtres. Cependant, la saliculture vit aujourd’hui une crise importante sur son site Salin-de-Giraud. Le sel de Camargue étant plus cher que le cours moyen mondial, il se retrouve victime de la concurrence et du recul de l’industrie chimique. L’industrie ne produit plus que 360 000 tonnes par an et ce sel n’est pas destiné à finir dans les assiettes des amateurs de la gastronomique, comme l’est la très à la mode, fleur de sel…

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Le sel de Camargue est aujourd’hui uniquement consacré au déneigement des routes de haute montagne. Selon le Parc Naturel Régional de Camargue, la réduction de l’exploitation des salins oblige même à repenser la gestion de ces espaces.

De son côté, la culture du riz est bien installée (en dépit des menaces que font peser sur elle les récents remaniements de la Politique Agricole Commune européenne (PAC) en 2008 puis en 2013. La riziculture, introduite en France au XIIIe, s’est développée dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le plan Marshall favorisant dès 1947 la création de nouveaux équipements hydrauliques et l’aménagement de terres pour la riziculture, grâce à des prêts effectués auprès des États-Unis d’Amérique. La main-d’œuvre était fournie par des travailleurs immigrés, d’abord Indochinois requis par l'armée, puis espagnols et Italiens. L’exploitation du riz en Camargue, installée sur de vastes domaines (jusqu’à 2 000 Ha), était axée sur la qualité du produit pour se démarquer des géants de la production asiatique. En effet, cette culture est limitée par les conditions climatiques : la Camargue ne permet qu’une seule récolte par an, contre deux à trois dans les pays asiatiques. Le riz de Camargue ne peut donc pas rivaliser en matière de production ; le rendement est assez faible malgré un grand effort de mécanisation de ce type d'exploitation. De plus, comme dix centimètres d’eau sont confinés en permanence dans les rizières d’avril à octobre, cette culture tend à repousser les remontées de sel. La production du riz et d’autres céréales est majoritaire en Camargue et les 20 000 Ha de riziculture que comporte la Camargue produisent 120 000 tonnes de riz par an. La Camargue est aussi une zone viticole. La culture de la vigne sur les cordons littoraux lui a permis d’échapper au phylloxera qui a périodiquement détruit une grande partie du vignoble français. Aujourd’hui, malgré la vive concurrence aux alentours (Côtes-du-Rhône, vins de Châteauneuf-du-Pape), les agriculteurs continuent de produire du vin avec des ceps non greffés en inondant les parcelles en hiver pour conserver des cépages anciens et ainsi prémunir la vigne de la terrible maladie. Ces vins possèdent un label « IGP Terre de Camargue ». Ce label européen, qui signifie « Indication Géographique Protégée » garantit la production ou la transformation des produits sur un territoire déterminé depuis 1992. Il existe aussi des vins produits sur les anciens cordons littoraux, plus à l’ouest de la Camargue. Nommés « Vins de Sable », ils possèdent également un label IGP. Tous ces labels permettent de garantir une traçabilité des produits et promeuvent ainsi leur qualité, tout en faisant la promotion des territoires dont ils sont issus.

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Par ailleurs, la chasse et la pêche artisanale tiennent également un rôle dans la production camarguaise. Le choix des espèces pêchées et les techniques de pêche varient selon les milieux naturels : littoral, étang ou fleuve. Les coquillages sont également prisés et massivement récoltés en Camargue. La telline, que l’on récolte en creusant le sable, est ramassée manuellement par des telliniers. Cette pratique est aujourd’hui rigoureusement contrôlée étant donné la raréfaction de ces petits mollusques bivalves.

L’histoire des cultures en Camargue montre que celles-ci comportent un lien indéniable avec les produits alimentaires camarguais, qui, dans le temps, se sont métamorphosés pour devenir des produits recherchés. La récolte annuelle du riz de Camargue, les vignes soumises à une irrigation contrôlée, sont à l'origine de faibles quantités produites en comparaison avec