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ligneuses dans les Monts Mandara (Cameroun)

7.3.1. Le contexte du développement des zones vers les périphéries de la ville de mokolo

Le dynamisme démographique et la croissance spatiale de la ville

La dynamique démographique de Mokolo est caractéristique de l’évolution démogra- phique du département du Mayo-Tsanaga et de la Région de l’Extrême-Nord Cameroun. Les 33 335 habitants de la ville de Mokolo recensés depuis 2005 ont des origines variées : ceux originaires de l’arrondissement de Mokolo même, les habitants venant des régions du Nord,

de l’Extrême-Nord et des pays voisins (Nigeria, Tchad). Par attraction, la ville va accueillir de plus en plus d’habitants issus du milieu rural environnant (Koza, Ziling, Woudahaï, Udkia, Mohour). La croissance démographique observée aujourd’hui impulse l’évolution des activi- tés socioéconomiques, le développement des infrastructures qui avancent déjà vers les zones situées autour de la ville, ce qui a des conséquences notoires sur les ressources naturelles (Téwéché, 2008). Le périmètre urbain de Mokolo a une superficie de 4 350 ha avec une distance de 10,2 km d’Est en Ouest et de 5,8 km du Nord au Sud (données du Ministère de l'Habitat et du Développement Urbain de Mokolo en 2013). Le tableau 7.1 présente l’évolution de population de la ville de Mokolo de 1976 à 2012.

tableau 7.1. Évolution de population de la ville de Mokolo. Source : Batisu (2012).

année population urbaine

1976 16 700

1987 19 602

2005 33 335

2012 40 970

Ainsi, la population de la ville de Mokolo augmente, la ville elle-même croit. Dans cette perspective, la mobilité des populations est de plus en plus grande vers cette ville qui concentre à son tour fonctions, valeurs et normes. L’ampleur du processus pousse la ville vers un rythme d’étalement vers les périphéries. En ce qui concerne la croissance spatiale de la ville, elle se fait d’Est en Ouest, du Nord vers le Sud de la ville avec comme conséquences la forte pression sur les zones rurales et les ressources ligneuses à Ziling et Udkia, sous l’influence de la croissance démographique et spatiale de la ville. Il en résulte que l’espace rural périurbain se transforme rapidement en milieu urbain. En outre, l’expansion de l’interface entre les zones urbaines et rurales soulève des inquiétudes, surtout vis-à-vis de la sécurité des ressources naturelles.

Dessertes et dynamique socioéconomique de Mokolo et de ses périphéries

Parlant des infrastructures routières, on évoque ici les routes principales (RP) qui relient le département du Mayo-Tsanaga, dont le chef-lieu est Mokolo, au chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord. C’est un axe bitumé et entretenu qui relie également le canton de Mokong à celui de Zamay. Cette route bitumée qui traverse Ziling, Udkia, Ziver-plaine, Mohour, Zamay jusqu’à Maroua est appelée route provinciale 2 (RP2). La présence de cette route est un atout pour les populations des zones situées à proximité de ladite route. C’est d’ailleurs cette infrastructure qui a accéléré le processus du développement urbain et la périurbanisation de Mokolo.

Le dynamisme socioéconomique de la ville de Mokolo s’appuie sur le développement des infrastructures scolaires, sanitaires, l’électrification et le prolongement du réseau de la Société Nationale des Eaux du Cameroun de Ziling jusqu’à Udkia. S’agissant des infrastructures scolaires, depuis le Décret Présidentiel n° 2005/140 du 25 avril 2005 portant organigramme du Ministère de l’Éducation de Base, le Mayo-Tsanaga compte au total 11 écoles d’application dont 2 maternelles et 7 inspections de l’éducation de base (IAEB), réparties dans 7 unités administratives parmi lesquelles Mokolo. Grâce à ces infrastructures scolaires, le taux de sco- larisation avoisine aujourd’hui 84 %. Parlant des enseignements secondaires, plusieurs acteurs contribuent à la mise en place des infrastructures devant servir à la formation des élèves. Le tableau 7.2 présente les différents établissements secondaires de la ville de Mokolo et de ses environs.

tableau 7.2. Les établissements secondaires de l’arrondissement de Mokolo. Source : Carte scolaire DD/MINESEC/MT (2011-2012).

Les cantons établissements

Mokolo-ville

Lycée Classique de Mokolo (Établissement du Secondaire Général) Lycée Bilingue de Mokolo (Établissement du Secondaire Général) Lycée Technique de Mokolo (Établissement du Secondaire Technique) Collège privé Protestant de Mokolo (Établissement du Secondaire Privé) CES de Kossehone (Établissement du Secondaire Général)

Mofou Sud Lycée de Zidim (Établissement du Secondaire Général)CES de Diméo (Établissement du Secondaire Général) Gawar CES de Gawar (Établissement du Secondaire Général) Mokola Lycée de Mokola (Établissement du Secondaire Général) Mokong Lycée de Mokong (Établissement du Secondaire Général) Zamay Lycée de Zamay (Établissement du Secondaire Général) Matakam Sud

CES de Mofolé (Établissement du Secondaire Général) CES de Mandaka (Établissement du Secondaire Général) CES de Magoumaz (Établissement du Secondaire Général) Lycée de Tourou (Établissement du Secondaire Général) Boula CES de Boula (Établissement du Secondaire Général)

Il ressort de ce tableau que la ville de Mokolo est pourvue en établissements secondaires. Dans cette liste ce sont les établissements d’enseignement général qui dominent avec un pourcentage de 87,5 % contre 6,25 % pour l’enseignement technique. En ce qui concerne l’en- seignement supérieur, l’arrondissement de Mokolo a bénéficié depuis 2012 d’un établissement d’enseignement supérieur dont le site est réquisitionné à Ziling, zone périurbaine de Mokolo. Cette structure privée d’enseignement supérieur est à l’origine de la ruée des populations vers cette zone jusqu’à Udkia. Les indicateurs de la périurbanisation de la ville de Mokolo se caractérisent alors dans les sites d’enquêtes par une forte emprise d’habitats sur les ressources naturelles telles le sol et la végétation (Figure 7.3). Les aires d’influence de la ville de Mokolo s’étendent jusqu’à 20 km à partir du centre urbain. La pression sur les ressources naturelles s’exerce beaucoup plus sur les zones situées entre 5 et 10 km de la ville.

Concernant les infrastructures sanitaires, Mokolo et ses environs disposent des structures telles que l’hôpital, les centres de santé intégrés publics et privés. Ces formations sanitaires sont en nette évolution depuis 1950, date de la création de l’hôpital de district de Mokolo. En outre, l’évolution du réseau d’adduction d’eau et d’électricité du centre ville de Mokolo vers les périphéries est un facteur important d’accélération du processus d’étalement urbain de cette ville en direction des localités comme Ziling ou Udkia devenues aujourd’hui des centres périurbains de Mokolo. C’est donc cet accès à l’eau et à l’électricité par les popula- tions de ces deux zones périurbaines qui est à l’origine du développement des infrastructures commerciales et touristiques qui sont visibles le long de la voie principale de communication Mokolo-Maroua. Dans le cas de ces infrastructures commerciales et touristiques, évoquons la forte croissance des commerces en bordure de route : les boutiquiers, les calls boxers, les vendeurs de carburant qui impriment leur présence sur l’espace à travers les boutiques, les kiosques, etc. Aussi dans cette logique, des auberges, hôtels et bars vont se développer créant ainsi une véritable compétition foncière dans les zones périurbaines (Tableau 7.3).

La saturation de la ville se caractérise par la créa- tion des infrastructures et des nouvelles habitations. Cette emprise de construction amène la population à progresser vers les zones les plus proches à l’instar de Ziling ou Udkia situées respectivement à 5 km et à plus de 10 km du centre ville.

Fronts d’installation des habitations à Ziling et à Udkia, deux zones périurbaines de Mokolo. Cet étalement urbain se caractérise par un développe- ment rapide des constructions en zones périphé- riques. Il en résulte une destruction accélérée des ligneux et une artificialisation des sols.

tableau 7.3. Infrastructures commerciales et touristiques de Mokolo et ses environs. Source : Enquêtes

de terrain (2013).

infrastructures commerciales

et touristiques date de création nombre de chambres

Hôtel LE FLAMBOYANT 1964 22

Auberge DZA MOKOLO 2002 10

SUNSET Hotel 2004 15

Complexe LE BOUKAROU 2010 12

Auberge SAM GABA 2011 08

Bar SAM GABA 2011 /

DIWA Hotel 2012 08

Bar WOURAN WOURAN 2012 /

7.3.2. effets de la périurbanisation sur les ressources ligneuses des quartiers