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construction des ensembles usuels

Dans le document Les Mathématiques pour l’Agrégation (Page 27-33)

4.1 Les axiomes de la théorie des ensembles de Zermelo-Fraenkel

Une classe est associée à une propriété d’une seul élément ; c’est à dire que l’on se donne une assertion comportant une et une seule variable libre ; un élément est dans la classe correspondante s’il vérifie l’assertion. Les formules comportant plusieurs va-riables libres sont appelées relations. Eventuellement on peut avoir une distinction entre des variables et des paramètres ; dans ce cas on a une classe pour chaque valeur possible des paramètres.

La théorie des ensembles est basée sur un ensemble d’axiomes. Les objets de cette théorie sont appelés ensembles, et la classe des ensembles est appelée univers. Les axiomes de la théorie des ensembles de Zermelo-Fraenkel sont les suivants :

Axiome 15 Axiome d’extensionalité :

∀x∀y(∀z(z∈x ⇐⇒ z∈y)→x=y

( deux ensembles sont égaux si et seulement si ils contiennent exactement les mêmes éléments )

Axiome 16 Axiome de l’union :

∀x∃y∀z(z∈y ⇐⇒ ∃t(t∈x∧z∈t) ( une union d’ensembles est un ensemble )

Axiome 17 Axiome de l’ensemble des parties :

∀x∃y∀z(z∈y ⇐⇒ z⊂x)

( les parties d’un ensembles forment une partie. On notex ⊂ y l’assertion

∀z(z∈x→z∈y))

Axiome 18 Axiome du schéma de remplacement :

Etant donné une formuleR(x, y, z0, ..., zn)de paramètresz0, ..., zn, définis-sant pour toute valeur desziune fonction, alors :

∀z0...∀zn(∀x∀y∀y0E(x, y, z0, ..., zn)∧E(x, y0, z0, ..., zn)→y=y0)

→ ∀t∃w∀v(v∈w ⇐⇒ ∃u(u∈t∧E(u, v, x0, ..., xk1)))

On ajoute usuellement un axiome supplémentaire à ces axiomes :

Axiome 19 axiome de l’infini, qui affirme qu’il existe un ordinal infini. Nous verrons plus loin ce qu’est un ordinal, et ce qu’est un ordinal fini.

Théorème 20 La consistance de ces axiomes n’est pas changée si on remplace l’axiome de l’infini par sa négation.

Démonstration : Voir [12]...ut

On appelle paire l’ensemble{x, y}. Ne pas confondre avec le couple(x, y), qui dé-signe en fait l’ensemble{{x},{x, y}}. On note de même(x, y, z)l’ensemble(x,(y, z)), et ainsi de suite pour lesn-uplets ordonnés. La différence entre{x0, ..., xn}et(x0, ..., xn)

est que dans le premier cas l’ordre des termes n’influe pas, alors que dans le second elle influe. On démontre l’associativité et la commutativité de l’union. On noteraP(E) l’ensemble des parties de l’ensembleE.

On notera que toutes les opérations intuitives sur les ensembles sont pos-sibles, enfin presque. On peut en tout cas utiliser les intersections, définir l’ensemble des éléments d’un ensemble donné qui vérifient une propriété donnée, on peut travailler sur l’ensemble des parties d’un ensemble, on peut travailler sur un produit cartésien d’ensembles, bref toutes ces choses sans lesquelles les maths prendraient vraiment la tête. On peut aussi montrer l’existence et l’unicité de l’ensemble vide.

4.2 La "taille" des ensembles : ordinaux, cardinaux

4.2.1 Les ordinaux

Définition 21 (Définitions de base pour les ordinaux) On dit qu’un en-semble muni d’une relation d’ordre est bien ordonné si et seulement si toute partie non vide de cet ensemble admet un élément minimum. L’ordre est alors appelé un bon ordre. On appelle segment initial d’une partie bien ordonnée un ensemble de cette partie tel que étant donné un élément de cette partie, tous les éléments qui sont inférieurs à cet élément sont aussi dans la partie.

On appelle segment initial engendré parxl’ensemble desyplus petits que x; cette partie est clairement un segment initial.

Un ensemble est dit transitif si tout élément de cet ensemble est inclus dans cet ensemble. C’est à dire que siS ∈ E, alorsS ⊂ E(non, il n’y a pas de faute de frappe !). Un ensemble est un ordinal s’il est transitif s’il est bien ordonné par, cette relation étant une relation d’ordre strict. On note On l’ensemble des ordinaux.

Par exemple les ensembles suivants sont des ordinaux :

∅,{∅},{∅,{∅}},{∅,{∅},{∅,{∅}}}.

Proposition 22Les segments initiaux d’un ordinal sont soit lui-même, soit ses éléments.

Tout élément d’un ordinal est un ordinal.

Un ordinal n’appartient pas à lui-même.

Démonstration :

•SoitSun segment initial d’un ordinalO. AlorsSest un segment initial engendré par un certaina(aest l’élément minimum deO\S) ; l’ensemble des éléments qui sont plus petits queaétant les éléments qui appartiennent àa(puisque c’est ainsi que l’on

a a.

•Facile...

•Il suffit de voir que l’on a imposé que∈soit un ordre strict.ut

Proposition 23 Etant donné deux ordinauxOetP, une et une seule des trois assertions suivantes est vérifiée :•O∈P

•P ∈O

•P =O.

Démonstration : Il suffit de considérer l’intersection deOetPet d’examiner ses propriétés.ut

La relation∈est donc une relation d’ordre total sur la classe des ordinaux.

Proposition 24La relationest un bon ordre sur la classe des ordinaux.

Le plus petit élément de la classe des ordinaux plus grands queEestE∪{E}.

L’union d’une classe d’ordinaux est un ordinal ; il est plus grand que tous les ordinaux de cette classe, et il est plus petit que tous les autres ordinaux plus grands que tous ces ordinaux.

Démonstration :

•Il suffit de constater comme on l’a vu plus haut que le segment initial engendré par OestO.

•Il est clair queEdoit appartenir à un tel élément, ainsi qu’être inclus dedans ; réci-proquement l’ensembleE∪ {E}.

•Facile.ut

Définition 25 Etant donnéEun ordinal,E∪ {E}est appelé le successeur de E. On le noteE+ 1.Eest dit le prédécesseur deE+ 1.

Propriété amusante :

La classe des ordinaux n’est pas un ensemble. En effet si un tel ensembleEexiste, alors tout élément deEest un ordinal, et donc un ensemble d’ordinaux, et doncE ∈E; ce qui n’est pas possible pour un ordinal puisque∈est une relation d’ordre strict.

Définition 26 On appelle morphisme d’ordre entre deux ensembles ou classes ordonnés A et B une application de A vers B telle que f(a) ≥ f(b) ⇐⇒ a ≥b. Un morphisme d’ordre bijectif est appelé isomorphisme d’ordre. S’il existe un isomorphisme d’ordre entre deux ensembles ou classes alors on dit que ces ensembles ou classes sont isomorphes pour l’ordre.

Théorème 27 S’il existe un isomorphisme d’ordre entre deux ordinauxE et F, alorsEetF sont égaux (alors l’isomorphisme d’ordre est l’identité).

Théorème 28 Pour tout ensemble ordonnéE il existe un et un seul isomor-phisme d’ordre deEvers un ordinal.

Théorème 29 Toute relation de bon ordre dont le domaine n’est pas un en-semble est nécessairement isomorphe pour l’ordre à la classe des ordinaux.

Il est ensuite possible de montrer que s’il est vrai pour une certaine propriétéP à une seule variable librexqueP(x)est vrai pour tout ordinalEplus petit queF, alors P est vraie pourF, alors on peut conclure que la propriété est vraie pour tout ordinal.

Il reste de nombreuses choses à justifier pour expliquer toutes les petites choses que l’on s’autorise en maths sans se prendre la tête trop ; mais ces considérations dépassent mon propos...

4.2.2 Les cardinaux

Le théorème de Cantor-Bernstein

f(X) c f(X) c

f

g

X f(X)

g( )

Théorème 30 (Théorème de Cantor-Bernstein) Soit E et F deux en-sembles,f une injection deEdansF, etgune injection deF dansE; alors il existe une bijection deEdansF.

Démonstration : •On considère l’ensemble des partiesXdeEtelles queg(f(X)c)∩ X =∅.

•On montre que cet ensemble admet un élément maximal (car il est stable par réunion)

•On montre que le maximumXvérifieg(f(X)c)∪X =E

• On montre que la fonction qui à xassocie f(x)si x ∈ X et l’unique y tel que g(y) =xsix6∈Xest une bijectionut

L’axiome du choix et ses dérivés Généralités - rappels

Définition 31 (Définitions sur les ordres) Un ordre est une relation ré-flexive, antisymétrique, transitive.

Une relation d’ordre strict est une relation<telle quedéfinie parx ≤ y ⇐⇒ (x=y∨x < y)soit une relation d’ordre, et telle que pour toutx

¬x < x.

Un élémentxd’une partieEest un minimum de cette partieEsi et seulement six∈Eet si∀e∈E e≥x.

Un élémentxd’une partieEest un élément minimal deEsi et seulement si x∈Eet sie∈Eete≤x→e=x.

Un élémentxest dit minorant d’une partieEsi∀e ∈E e≥x; il n’est pas nécessaire quexsoit dansE.

On définit de même maximum, élément minimal, majorant.

La figure4.2illustre ces notions.

Un bon ordre est un ordre tel que toute partie non vide a un minimum.

L’axiome du choix

Axiome 32 (Axiome du choix, première version) Etant donné un ensemble E, il existe une fonctionf qui à une partie non vide deEassocie un élément de cette partie.

Axiome 33 (Axiome du choix, deuxième version) Un produit d’ensembles non vides est non vide.

On montre facilement que ces deux axiomes sont équivalents. Pour des applications

Min X (éléments minimaux de X)

X

Max X

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