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Théorie de la personnalité

6. La constitution de l’Ego

L’Ego est l’unité des unités (états et actions). L’Ego ne repose pas sur lui même, mais sur autre chose, qui lui échappe et qui lui est antérieur. Son support est constitué par les consciences, qui sont des situations vécues en chair et en os, corps et conscience comme unité synthétique et indissoluble en relation avec les choses et les autres. Les situations qui sont vécues en chair et en os sont antérieures à l’Ego. Les situations vécues (consciences) vont s’unifier en un savoir (une unité). « L’Ego est unité des états et des actions, facultativement des qualités »451.

Pour comprendre la constitution de l’Ego on a besoin de comprendre qu’il y a tout d’abord la « conscience préréflexive » (perception ou imagination). Cela se passe à travers la relation entre une personne et un objet. Dans cette relation il y a une expérience d’attraction ou de répulsion.

449 Cf. Daniela SCHNEIDER, Transcriptions de cours. Groupe d’Études sur Sartre : La transcendance de l’égo. 2006. Departamento de Psicologia. Universidade Federal de Santa Catarina (UFSC) [Département de Psychologie. Université Fédérale de Santa Catarina], Florianópolis, Brésil.

450 Jean-Paul SARTRE, La Transcendance...op.cit., pp. 43- 44. 451 Ibid., p. 44.

6.1. Expérience d’attraction et de répulsion

L’expérience d’attraction ou de répulsion est la résonance d’un objet chez un sujet lors d’une relation. Cela se passe au niveau psychologique. L’expérience de répulsion se ressent quand le sujet est affecté par un objet de façon répulsive. C’est quand, dans la relation avec l’objet, il atteint le sujet en le poussant loin. L’expérience d’attraction se donne quand le sujet est affecté par un objet de façon attractive.

Mais quelle sont les conditions de possibilité pour qu’un objet nous attire ou nous repousse ? Il est d’abord nécessaire d’avoir un « analogon physique » entre l’objet (avec lequel nous sommes en relation au présent) et un autre objet : il doit y avoir une corrélation matérielle qui peut être formelle (de la forme), morphologique ou bien fonctionnelle avec un autre objet. Ensuite, il est nécessaire que cet objet analogue à celui avec lequel nous sommes en relation au présent soit passé par un épisode concernant le sujet.

Reprenons : d’abord il est nécessaire d’avoir un épisode de relation avec un objet. Supposons que dans cette première relation le sujet ait ressenti une douleur ; il était, par exemple, en train d’essuyer un verre et il s’est blessé. La perception de la douleur est fonction des propriétés matérielles de l’objet. Lors d’une relation ultérieure avec un objet analogue à celui qui a provoqué cette douleur le sujet éprouvera de la répugnance vis-à-vis de cet objet.

Voici un autre exemple : un enfant qui met sa main dans un feu et qui se brûle. Quand par la suite il se trouvera près d’un feu, il éprouvera de la répulsion pour cet objet. L’objet, avec ses propriétés matérielles, le répugnera. Il peut avoir une forte répugnance pour le feu en fonction de l’intensité de la douleur qu’il a éprouvé dans la première relation avec cet objet. Un autre enfant qui a été informé des propriétés du feu, peut avoir une autre relation avec le même objet, qui a les mêmes propriétés. Disons qu’il s’en soit approché peu à peu pour percevoir l’intensité de la chaleur qui augmente au fur et à mesure qu’il s’en approche, et qu’il a enlevé la main avant de se brûler. Il

pourra ressentir de la répugnance en s’approchant du feu mais l’intensité de sa répulsion sera différente de celle du premier enfant452.

L’enfant ne pense pas : « cet objet est semblable à l’autre qui m’a brûlé, celui-là pourrait me brûler aussi, donc je ne m’en approche pas ». Dans la réalité personne ne prend le temps de penser sur le champ. La relation est vécue, expérimentée dans la spontanéité. Le raisonnement viendra dans un second temps. L’objet, avec sa propriété noématique (analogue à un autre objet et qui a déjà fait partie d’un épisode antérieur) repousse simplement la personne.

Il en va de même avec les expériences d’attraction. Un sujet entre en contact avec un objet et en ressent du confort ou du plaisir. Par exemple, il a mangé de la tarte aux pommes et l’a aimée. Dans un deuxième temps, s’il est en relation avec un objet analogue, une autre tarte semblable, le sujet ressentira une expérience d’attraction.

Les expériences d’attraction et de répulsion résultent de la fonction noématique. Les choses sont matériellement semblables, analogues. De là le terme « analogon » utilisé par Sartre dans L’imaginaire. L’analogon est nécessairement de nature physique,

c’est à dire, matérielle. L’analogon est quelque chose qui possède une corrélation matérielle avec un autre élément. Cette propriété noématique d’affectation est la propriété que possède l’objet d’attirer ou de repousser la personne, affectivement ou émotionnellement. C’est l’expérience d’attraction et de répulsion qui va contribuer à former la personnalité. En fin de compte, le fait, par exemple, d’éviter de mettre la main sur le feu parce que cela brûle fait partie de la personnalité.

Ces expériences d’attraction et de répulsion iront former le savoir-être dans la relation avec les choses453. L’enfant sait qu’il peut, par exemple, se brûler au contact du feu. En fonction de ce savoir il n’y met plus la main. C’est ainsi que l’objet affecte le sujet et provoque en lui de l’attirance ou de la répulsion. Les « états » et les « actions » découlent de ces expériences d’attraction et de répulsion.

452 Cf. Pedro BERTOLINO, Interview accordé le 14 novembre 2006. Florianópolis, Brésil.

De cette façon les choses sont noématiques avec la propriété objective de nous repousser ou de nous attirer, parce qu’elles nous donnent du plaisir ou des désagréments. Comme conséquence, l’analogon affectif s’établit. Compte-tenu de leur analogie avec certains objets, nous éprouvons de l’attirance ou de la répulsion pour d’autres objets. Nous aimons les objets qui nous plaisent à travers la sensation de bien être et nous détestons les objets qui nous déplaisent454.

Dans un deuxième temps, alors que cette expérience appartient au passé, on sera en présence d’une conscience réflexive critique : la personne prendra une expérience passée comme objet de conscience, elle se l’appropriera à travers le souvenir de cette relation passée. La personne ne pourra oublier que cette expérience a été vécue et qu’elle lui appartient.

6.2. États

Les objets gagnent la propriété virtuelle de nous attirer ou de nous repousser, et cette propriété d’ « attirer ou repousser » constitue, progressivement, un « état » entre nous et l’objet. Plusieurs expériences d’attraction ou de répulsion (sympathie/antipathie), unifiées par la conscience réflexive, forment l’état. « L’état apparaît à la conscience réflexive »455. L’unification de cette infinité de rencontres (expériences d’attraction ou de répulsion) constitue un état. Cet état peut être l’amour, la haine, la peur, etc.

Pour arriver à constituer l’état de haine vis-à-vis de quelqu’un, il est nécessaire que plusieurs expériences de répulsion par cette personne aient eu lieu. « La haine est une créance pour une infinité de consciences coléreuses ou répugnées, dans le passé et dans l’avenir. Elle est l’unité transcendante de cette infinité de consciences »456 :

« Or ma haine m’apparaît en même temps que mon expérience de répulsion. Mais elle apparaît à travers cette expérience. Elle se donne précisément comme ne se limitant pas

à cette expérience. Elle se donne, dans et par chaque mouvement de dégoût, de

454 Cf. Pedro BERTOLINO, Interview accordé le 14 novembre 2006. Florianópolis, Brésil.

455 Jean-Paul SARTRE, La transcendance..., op. cit., 45. 456 Ibid., p. 47.

répulsion et de colère, mais en même temps elle n’est aucun d’eux, elle échappe à

chacun en affirmant sa permanence »457.

De la même manière, pour que se constitue l’état d’amour vis-à-vis d’une personne quelconque, il est nécessaire que plusieurs expériences d’attraction aient eu lieu dans la relation avec cette personne. C’est à travers les multiples expériences d’attraction par telle personne que je me constitue en être qui l’aime. Aimer telle personne est un état constitutif d’une personnalité. Je peux avoir une expérience de répulsion par la personne que j’aime. Mais cette expérience, isolée, n’est pas suffisante pour démonter l’état qui est constitutif de ma personnalité. Il faudra d’innombrables et intenses expériences de répulsion pour que l’état se modifie. État veut dire : propre, psycho-physique du sujet. C’est l’état qui nous fait, par exemple, avoir peur d’un cafard, avoir peur du feu, apprécier les tartes aux pommes, aimer le théâtre. L’état fait la médiation entre nous et l’objet.

6.3. Actions

La compréhension des « actions » comme constitutives de l’Ego nous permet de réaliser que nous devenons acteurs (comédien/ comédienne) à travers d’innombrables expériences d’attraction, par exemple, dans la relation avec le texte, avec la voix, avec l’élaboration des gestes, dans la relation avec l’espace scénique, les spectateurs.

De même que nous sommes attirés vers les choses par corrélation noématique (ce qui forme les états), les actions aussi provoquent certaines situations psycho-physiques d’être vis-à-vis d’elles. Supposons, par exemple, qu’une personne doive faire à l’improviste une lecture en public. Si elle éprouve des difficultés et si on se moque d’elle, il s’agira probablement d’une expérience désagréable dans la relation avec l’action de lire en public. Si cette expérience se renouvelle, toujours d’une manière inopinée, l’action « lire en public » deviendra proprement détestable pour cette personne, car elle s’est sue incapable de lire en public.

Par contre, si la personne se prépare, s’entraîne à lire en public, et si sa lecture se déroule sans problèmes ou bien si les problèmes sont surmontables, si le public la comprend bien, si elle atteint ses objectifs, il s’agira certainement d’une expérience agréable pour la personne. « Lire en public » devient attractif. Plus elle ressentira des expériences agréables en relation à cette action, plus elle va être attirée par l’action de lire en public. Elle améliorera sa lecture en fonction de cette attraction. Ces multiples expériences d’action, agréables dans ce cas, vont s’unifier et se transformer en un savoir-être capable de lire en public.

Un autre exemple : j’expérimente plusieurs situations (plusieurs consciences irréfléchies) dans les cours de danse : l’observation du professeur, l’apprentissage d’un mouvement, la répétition de ce mouvement, des difficultés, la résolution de ces difficultés. Toutes ces expériences n’ont pas été obligatoirement agréables, mais, malgré tout, j’y ai trouvé du plaisir. Ces multiples expériences psycho-physiques vont s’unifier et constituer une unité : savoir danser. J’expérimente être une personne qui sait danser. Savoir danser est une action. Ce savoir, ou cette action, qui est une unité de mes consciences, va m’aider à vivre d’autres situations. Savoir danser peut, par exemple, m’aider à enseigner la danse.

Les actions sont le résultat de l’unification d’expériences d’actuation. Les actions sont des possibilités d’agir en relation au monde et peuvent constituer les « qualités » de la personne : être professeur ; être musicien ; être conducteur ; être comédien. Être écrivain, par exemple, est une qualité constitutive de la personnalité de telle personne. Être francophone fait partie de ma personnalité.

La condition psycho-physique d’avoir de l’inclination à réaliser une action est constitutive d’une personnalité. Alors les actions ainsi que les états constituent notre personnalité qui, de cette façon, devient unique. La personnalité est la possibilité émotionnelle de la personne de s’engager vis-à-vis de certains objets, soit en termes d’attraction ou de répulsion, soit en termes d’action : cette personne aura certaines peurs, elle appréciera certaines choses, elle mettra en œuvre avec plaisir certaines actions et d’autres avec peine. Donc, la possibilité d’être attiré ou repoussé par des objets et d’être incliné, ou non, à mettre en œuvre certaines actions avec ou sans plaisir,

c’est ce qui nous permet de distinguer une personnalité dans sa singularité, c’est à dire, telle qu’elle est.

6.4. Qualités

Certains états (ou bien certaines actions) peuvent se généraliser dans les relations des personnes et dans ce cas ils transcendent les états et les actions :

« L’Ego est directement, nous allons le voir, l’unité transcendante des états et des actions. Cependant il peut exister un intermédiaire entre ceux-ci et celui-là : c’est la qualité. Lorsque nous avons éprouvé plusieurs fois des haines vis-à-vis de différentes personnes ou des rancunes tenaces ou de longues colères, nous unifions ces diverses manifestations en intentionnant une disposition psychique à les produire. Cette disposition psychique (je suis très rancunier, je suis capable de haïr violemment, je suis coléreux) est naturellement plus et autre chose qu’une simple moyenne. C’est un objet transcendant. Elle représente le substrat des états comme les états représentent le substrat des ‘Erlebnisse’ »458.

Les qualités sont facultatives : elles peuvent, ou non, se présenter dans une certaine relation dans laquelle une personne est engagée. Alors qu’on ne peut envisager une personne engagée dans une relation sans états et sans actions, il est possible que les qualités n’interviennent pas dans certaines de ces situations. Il ne peut exister de personnalité sans qualités. La qualité d’être comédienne est constitutive de ma personnalité. Je ne peux pas renier cette qualité pour la seule raison que j’écris ce texte, mais la qualité d’être comédienne n’interfère pas avec l’action dans laquelle je suis engagée. De la même manière, lorsque je fais la vaisselle, il importe peu que j’aie, ou non, la qualité de conducteur d’automobile (qui fait partie de ma personnalité). Au cours d’une action concrète déterminée, on peut rencontrer une personne sans qualité déterminée. « Facultative » ne se rapporte pas à l’existence de la qualité, mais à la fonction d’une qualité déterminée au cours d’une action déterminée dans laquelle une personne s’engage. On peut imaginer une personne impliquée dans une action dans laquelle un grand nombre de ses qualités n’apparaissent pas (elles n’ont aucune fonction dans l’action).

6.5. L’Ego comme pôle transcendant

Après avoir expliqué les états, les actions et les qualités comme constituants de l’Ego, Sartre pose une nouvelle question : comment ces éléments sont-ils articulés ? Une erreur possible consisterait à comprendre que c’est l’Ego qui supporte les actions, les états et les qualités. Dans ce cas, affirme-t-il, on maintiendrait l’idée d’un Je antérieur à la conscience. Mais alors nous n’aurions pas résolu le problème. Pour clarifier la relation entre actions, états, qualités et Ego, Sartre fait une comparaison avec la mélodie : « La mélodie ne pourrait exister sans les notes ne se réduisant, cependant, à aucune d’elles »459. Elle n’est pas, non plus, un tas de notes :

« Il est inutile, par exemple, si l’on considère une mélodie, de supposer un X qui servirait de support aux différentes notes. L’unité vient ici de l’indissolubilité absolue des éléments qui ne peuvent être conçus comme séparés, sauf par abstraction (...) En effet, l’Ego est l’unification transcendante spontanée de nos états et de nos actions »460.

Dire que l’Ego est un pôle transcendant revient à dire qu’après avoir développé ces conditions psycho-physiques de répulsion et d’attraction, la situation d’attraction ou de répulsion gagne de la transcendance. Il n’est pas nécessaire de se répéter à plusieurs reprises toutes les situations antérieures d’apprentissage d’une action ou de constitution d’un état. C’est de façon automatique qu’une personne déteste ou adore écrire, tout comme elle déteste ou adore les tartes, et ainsi de suite. Cela devient spontané chez la personne. Alors, à la simple vision d’une tarte elle peut expérimenter de la répulsion ou de l’attraction. C’est cela la transcendance de l’Ego. De cette façon nous transcendons certains goûts, certaines attractions, certaines définitions. Cette transcendance résulte de l’histoire des relations, elle résulte de la façon dont s’est formée la personnalité, résultant, donc, des expériences d’attraction et de répulsion pendant l’enfance (jusqu’à environ12 ans).

La symphonie est une métaphore intéressante pour comprendre la transcendance de l’Ego : « ...si nous comparions le psychisme à un orchestre symphonique, la tâche du chef d’orchestre serait la compétence du ‘Je’, et la responsabilité de la symphonie, les mérites ou non de la création, appartiendrait à la conscience »461. L’ensemble

459 Pedro BERTOLINO, Sartre: Ontologia..., op.cit., p. 22. Traduction de Luciana Cesconetto F. da Silva. 460 Jean-Paul SARTRE, La transcendance..., op.cit, p. 57.

d’instruments à cordes, par exemple, serait les actions, l’ensemble d’instruments à percussion serait les états. Ils constitueraient le groupe des exécutants462.

6.6. La création continue de l’Ego par la conscience

Nous avons vu dans ce chapitre que la conscience irréfléchie est antérieure à la conscience réflexive. C’est-à-dire que la conscience irréfléchie ne dépend pas de la réflexion pour avoir lieu étant la condition de la réflexion. Nous avons vu aussi que le Je ne surgit qu’à l’occasion de la conscience réflexive. En vérifiant la constitution des États nous avons compris que ce sont les expériences d’attraction et de répulsion qui les rendent possibles, c’est ainsi que lors d’une conscience irréfléchie, l’objet, avec ses propriétés, affecte le sujet en l’attirant ou bien en le repoussant. Nous avons constaté que c’est la totalisation de ces expériences qui constitue l’état d’amour, par exemple : par identité noématique la conscience reprend des consciences passées et les rassemble. On a vu aussi que les actions résultent d’expériences sans Je, c’est-à-dire, de consciences irréfléchies. Ce n’est que lorsqu’une conscience réflexive prend pour objet ces expériences passées (consciences passées) que le Je apparaît. C’est ce qui se passe, par exemple, quand je dis : « je sais nager ».

Puisque la conscience n’est pas possible sans le corps463 nous pouvons comprendre que les deux, en tant qu’unité indissoluble, sont le support ontologique de l’être de l’Ego. Le Corps-Conscience lui est antérieur et le constitue464. Comme de nouvelles expériences ont lieu, de nouvelles expériences sont reprises par la conscience. Il y a un processus continu d’unification. En fonction de ce processus et du fait que le Corps-Conscience est le support ontologique de l’être de l’Ego, on peut comprendre que l’Ego n’est pas immuable, n’étant, donc, jamais fini. Nous pouvons toujours être plus,

462 Cf. Pedro BERTOLINO, Interview accordé le 14 novembre 2006. Florianópolis, Brésil.

463 Il faut comprendre que jusque là nous étions en train de considérer la conscience d’une manière abstraite. Nous comprenons comme « abstrait » ce qui est pris séparément alors qu’en réalité cela fait partie d’un ensemble. C’est ainsi que, si on ne parle que de la conscience, on la considère comme une entité abstraite, parce que la conscience n’a jamais été trouvée sans le corps. Concrètement il s’agit du « Corps-Conscience ». (Pedro BERTOLINO, Transcription du séminaire : La théorie de la personnalité.

op. cit. ).

ou autre chose de plus, que ce que nous sommes465. Nous pouvons toujours nous transformer466.