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Hypothèse 2:  Ce modèle formalisé permet, par déduction directe des éléments théoriques ainsi construits, l’élaboration d’environnements didactiques compatibles avec les 

5.3.  Développements pratiquers et prévisions du modèle (Hypothèse 2) 

5.4.3.  Constitution du corpus 

Pour  ce  qui  concerne  cette  hypothèse  de  recherche,  sur  laquelle  porte  la  présent expérimentale,  et  outre  la  littérature  mentionnée  dans  la  section  5.2.2. Corpus  théorique 

cognitives  et  philosophie  des  sciences,  l’essentiel  de  notre  corpus  sera  constitué  des  résultats

selon la procédure de « l’entretien didactique » proposée par Giordan & Martinand (1988) d situations distinctes : 1/ lors d’enquêtes individuelles enregistrées, qualitatives et dirigées, ré situation de médiation scientifique auprès du « grand public » et 2/ grâce à des pré‐ et post‐te réalisés en binômes, toujours sous forme d’entretiens enregistrés dirigés et qualitatifs, réalisé la  mise  en  œuvre  de  l’atelier  en  situation  scolaire.  Ces  situations  seront  réalisées  successive première lors d’une recherche préliminaire après l’établissement d’un diagnostic préalable ayan à  l’élaboration  du  protocole,  la  seconde  lors  d’une  recherche  d’approfondissement  plus  cib figure 37). 

 

5.4.3.1. L’entretien dirigé comme outil de recherche 

L’expérience contre‐intuitive étant susceptible de susciter les réactions les plus variées et l’ex des  conceptions  les  plus  inédites,  qui  plus  est  dans  les  directions  les  plus  imprévisibles chercheur, ce type de recherche nécessite l’utilisation d’un outil didactique approprié. En l’oc l’entretien  dirigé,  approche  familière  au  marketing  et  déjà  utilisée  dans  les  musées  de  (Tobelem, 1992 ; Bitgood & Shettel, 1994), semble constituer une forme d'évaluation adaptée

Dans  cette  procédure,  bien  que  l’entretien  soit  mené  sur  la  base  de  questions  précises  et  suivant  un  ordre  particulier,  le  chercheur,  contrairement  aux  règles  préconisées  en  psychologie  sociale,  ne  se  limite pas à une fonction de transcripteur. Il peut intervenir de façon active au cours de l’entretien en  conviant son interlocuteur à fournir des explications relatives à ses réponses, afin d’approcher au plus  près  la  façon  de  raisonner  de  l’individu,  les  implicites  de  son  discours  ainsi  que  les  facteurs  ou  les  éléments qui le conduisent à donner une certaine réponse (Giordan, Souchon & Cantor, 1993). 

Cette  méthode  est  également  conseillée  par  Quivy  et  Van  Campenhoudt  (1988)  pour  recueillir  les  représentations  des  sujets  questionnés.  Selon  eux,  les  entretiens  permettent  d’approfondir  un  sujet  d’une  façon  plus  nuancée  que  dans  un  questionnaire.  La  possibilité  d’adaptation  à  chaque  personne,  que ce soit au niveau du langage ou de la formulation des questions, est également un des avantages de  ce type de recueil d’informations. Nous nous sommes donc adaptées au niveau de langue des enfants,  nous réservant la possibilité de demander des précisions lorsque la réponse n’était pas claire. 

Les  questions  sont  préparées  à  l'avance  et  posées  l'une  après  l'autre,  leur  ordre  étant  important  car  certaines d’entre elles peuvent induire les réponses aux suivantes. La formulation de telles « questions  à  tiroir »  (Maisonneuve  &  Margot‐Duclot,  1963),  stimulées  par  l’expérimentation  et  plus  encore  par  l’observation  de  résultats  inattendus  (Eastes  &  Pellaud,  2004c),  favorisent  l'émergence  des  conceptions des personnes interrogées car elles les forcent à développer et à argumenter leur position  et  à  préciser  leurs  propos.  Bien  que  l’interviewé  doive  fournir  une  réponse  précise  pour  chaque  question  posée,  il  est  en  effet  convié  à  fournir  des  explications  relatives  à  cette  réponse,  ce  qui  lui  permet de s’exprimer de manière très libre et spontanée. De nombreux biais peuvent pourtant fausser  les  résultats  de  la  recherche,  les  enfants  ayant  tendance  à  vouloir  répondre  « juste »,  c’est‐à‐dire  pas  toujours  ce  qu’ils  pensent  spontanément,  pour  faire  plaisir  à  la  maîtresse.  C’est  ce  que  Lamoureux  (2000)  appelle  le  phénomène  de  désirabilité  sociale.  L’intervieweur  doit  donc  garder  ses  objectifs  en  vue  tout  en  ayant  un  comportement  le  plus  neutre  possible,  autant  dans  ses  propos  que  dans  son  attitude. En contrepartie de ces inconvénients, la méthode permet d’obtenir des réponses exhaustives,  mais néanmoins dirigées vers l’hypothèse de recherche que nous cherchons à étudier. 

 

5.4.3.2. Choix de la méthode d’entretien 

Les entretiens sont enregistrés sur dictaphone avec l’autorisation du participant, à qui l’on précise que  « l’enregistrement  est  réalisé  à  des  fins  de  recherche  pédagogique » ; ils seront retranscrits plus tard  mot  pour  mot,  avant  d’être  analysés.  Le  choix  de  cette  méthode  s'est  fait  en  fonction  des  critères  suivants : 

- Il  a  été  signalé  (Pellaud,  2000)  que  la  vue  d’un  enregistreur,  par  son  aspect  formel  et  irréversible, pouvait bloquer certaines personnes. Le remplacement du magnétophone (dont la  bande tourne inexorablement et pour lesquels les silences épuisent la bande disponible) par le  dictaphone numérique (dont la capacité semble illimitée) est en l’occurrence propre à limiter  le  stress  de  l’interviewé  en  lui  laissant  prendre  le  temps  de  la  réflexion  (ce  à  quoi  il  est  d’ailleurs toujours invité). 

- L’expérience  contre‐intuitive,  par  les  questions  préalables  qu’elle  pose  ou  par  les  paradoxes  apparents  qu’elle  soulève,  suscite  l’expression  des  conceptions  les  plus  diverses  à  travers  l’emprunt  d’heuristiques  souvent  inadaptées  (Eastes  &  Pellaud,  2004c).  Ces  errements  spontanés  sont  fondamentaux  pour  notre  recherche,  ce  qui  justifie  qu’ils  soient  capturés  le  plus précisément possible, ce qu’une retranscription directe permettrait plus difficilement.  Pour  éviter  que  le  stress  de  l’interview  ne  se  rajoute  à  celui  que  procure  la  réalisation  d’expériences  souvent  perturbantes,  les  sujets  auront  la  possibilité  de  parcourir  au  moins  trois  autres  expériences  avant celle pour laquelle ils sont interviewés ; c’est ce qui justifie leur insertion dans un atelier complet  de 10 expériences. 

5.4.3.3. Du diagnostic préalable à la recherche d’approfondissement 

Afin de permettre l'adéquation la meilleure entre la présentation d'un « savoir savant » (Sachot, 1996)  et les conceptions des participants à l’atelier, une évaluation préalable (Borun, Massey & Lutter, 1994 ;  Bitgood  &  Shettel,  1994)  amenant  à  un  diagnostic  portant  sur  les  intérêts,  les  conceptions,  les  questions  et  les  réactions  du  public  par  rapport  au  propos  (Guichard,  1990)  s'avère  indispensable,  même si celle‐ci ne permet qu'une approche approximative (Davallon & Triquet, 1993). Ce diagnostic  peut  alors  conduire  à  la  formulation  de  divers  constats,  qui  permettent  à  leur  tour  de  fixer  les  conditions  méthodologiques  d’une  recherche  préliminaire,  confirmée  par  une  recherche  d’approfondissement.  C’est  l’approche  que  nous  nous  proposons  de  suivre  dans  la  section  suivante,