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Chapitre 5 – Discussion générale

5.4. Considérations méthodologiques et limites

La présente thèse comprend des forces et des limites méthodologiques qui méritent d’être décrites pour bien comprendre la portée et la validité des résultats. La première limite concerne la méthode employée pour recueillir les verbalisations dans l’Étude 1. En effet, la validité du RPDM pour expliquer le processus décisionnel d’athlètes de haut niveau est généralement étudiée à l’aide d’entretiens d’auto- confrontation (p. ex. Kermarrec & Bossard, 2014; Macquet, 2009). Lors de tels entretiens, les participants sont invités à expliquer de quelle façon ils ont pris chaque décision lors d’une de leur compétition récemment vécue. En général, les résultats montrent effectivement que les athlètes de haut niveau prennent leurs décisions en se basant sur leur expérience pour tenter de reconnaître une situation comme étant

typique ou non. Or, dans le cadre de la présente thèse, les participants devaient plutôt expliquer ce qu’ils feraient dans des situations qu’ils n’ont pas eux-mêmes vécues. En standardisant les stimuli d’un participant à l’autre, la comparaison intergroupe a été rendue possible. De plus, ce choix méthodologique a permis de recruter un plus grand nombre de participants puisqu’il n’a pas été nécessaire d’assister à une compétition pour chaque participant, ni de les questionner par la suite. Finalement, un groupe de participants issus de la population générale a pu être ajouté, eux qui ne prennent pas part à des compétitions de volley-ball. Le RPDM n’a pas été conçu pour eux à la base, mais il était important de confirmer que la reconnaissance de typicalité n’explique pas aussi bien leur processus décisionnel que celui d’experts.

Toutefois une question demeure : est-il possible d’innover, de manière audacieuse certes, pour étendre l’utilisation du RPDM à des situations où les participants font face à une nouvelle situation ou anticipent les actions de l’adversaire plutôt que lorsqu’ils y prennent activement part? Les résultats de la thèse ne permettent pas de répondre à cette question. De futures études pourraient récupérer le score computationnel proposé dans l’Étude 1 et comparer les scores obtenus lors d’entretiens d’auto-confrontation avec les scores obtenus lors du visionnement de situations non vécues. Néanmoins, des arguments peuvent être avancés pour appuyer la pertinence d’utiliser le RPDM sans qu’un expert n’ait pris part activement à une situation. Lors de la toute première étude ayant permis de conceptualiser le modèle, Klein (1989) a questionné des pompiers commandants sur la façon avec laquelle ils réagissent lorsque des feux font rage. Une série de décisions doit alors être prise par ces acteurs clés pour permettre d’éteindre le feu. Ces pompiers étaient invités à expliquer leurs réactions face à des situations nouvelles. Les résultats montraient alors que les pompiers tentent de se servir de leur expérience pour y répondre. Pour la présente thèse, les participants étaient invités à répondre comme s’ils étaient le joueur le plus susceptible d’être impliqué dans l’action lors de la poursuite de la séquence vidéo. Par exemple, face à des situations d’attaques, ils pouvaient se représenter comme étant soit le joueur au contre ou encore le joueur en défense, ou même les deux s’ils avaient des choses

à dire sur les deux. D’un point de vue anecdotique, plusieurs participants ont rapporté après l’expérimentation avoir apprécié l’expérience en plus de s’être sentis immergés dans l’action. On peut donc penser qu’ils ont fourni des explications comme s’ils étaient en réaction face à des situations nouvelles. Les résultats de la présente thèse et ceux de Klein illustrent tous deux qu’une responsabilité décisionnelle permet d’utiliser la reconnaissance de typicalité comme un outil pour prendre des décisions.

Une autre limite en lien avec l’utilisation du RPDM concerne le score computationnel présenté dans l’Étude 1 pour mesurer la ressemblance avec le modèle. Dans sa forme actuelle, cette mesure a permis de déceler des effets d’expertise et de position. De plus, plusieurs précautions ont été prises pour assurer sa validité (p. ex. calcul du score par deux chercheurs indépendants expérimentés au volley-ball). Toutefois, les échelles permettant d’attribuer les points (p. ex. allant de 0 à 1 par tranche de 0,25 pour des actions typiques de plus en plus pertinentes) n’ont pas été comparées à d’autres échelles pour assurer qu’elles produisaient les résultats les plus valides. De futures études pourraient tenter de vérifier la validité de différents scores computationnels pour mesurer la reconnaissance de typicalité, ou si des rapports qualitatifs issus d’entretiens d’auto-confrontation suffisent.

Une autre limite importante de la présente thèse (surtout pour l’Étude 2) concerne l’absence de couplage entre la perception et l’action. Autrement dit, les participants devaient anticiper les actions d’un adversaire virtuel en répondant verbalement et sur un clavier d’ordinateur, plutôt que de faire face à un ou des adversaires réels et d’effectuer un geste sportif. Depuis un peu plus d’une décennie, il est recommandé en sciences du sport, en raison de la théorie des deux systèmes visuels de Goodale et Milner (1992), d’étudier les capacités perceptivo-cognitives des athlètes en les plaçant dans des situations les plus écologiques possible (van der Kamp et al., 2008). En effet, le fait d’exécuter l’action typiquement associée à une situation d’anticipation tend à donner des résultats différents de ceux obtenus lorsque l’action n’est pas requise (Button et al., 2011; Mann et al., 2007). Ainsi, pour informer les entraîneurs des patrons attentionnels qu’il est préférable d’emprunter

ou encore pour mieux comprendre la performance sportive en termes d’affordances, des études in-situ doivent être menées. Les études de la présente thèse renseignent donc sur les choix attentionnels volontaires des participants, sans pouvoir prétendre s’appliquer directement sur le terrain en situation de match.

Dans cette lignée, pour répondre à une question de recherche similaire à celle posée dans la présente thèse, mais en se plaçant dans la position d’un chercheur en science du sport appliquée, il pourrait être souhaitable de placer des joueurs en situation de match. Pour ce faire, il faudrait que chacun porte des lunettes permettant de suivre les mouvements des yeux et leur demander individuellement entre chaque échange de verbaliser leur processus décisionnel et ce, en les faisant évoluer à toutes les positions et en les plaçant dans tous les types de contacts de ballon. Une telle situation aurait augmenté non seulement l’implication de la voie dorsale, mais aurait potentiellement suscité des émotions, en plus de rendre les conséquences de chaque décision plus concrètes. Les décisions prises et les patrons attentionnels typiquement retrouvés en situation de match auraient ainsi pu être mesurés plus directement. De telles conditions expérimentales n’auraient cependant pas permis de contrôler avec précision les stimuli visuels auxquels chaque participant aurait été exposé à chaque position. De plus, d’un point de vue pragmatique, l’équipement (mobilisant beaucoup de ressources financières) aurait été à risque d’être abimé.

Une approche alternative tentant de recouper à la fois les idées cognitivistes et celles des sciences du sport aurait pu être de placer les participants devant des séquences vidéo standardisées de grandeur nature en leur demandant de simuler le geste qu’ils effectueraient en réaction à chaque séquence. Deux raisons ont motivé le fait de ne pas choisir cette alternative. Premièrement, d’un point de vue pragmatique, il est raisonnable de croire que des participants contrôles n’auraient pas su quels mouvements effectuer, rendant difficile la mesure des décisions prises. Deuxièmement, il semble que le fait de simuler une action ne soit pas suffisant pour vérifier l’implication du système dorsal dans la vision pour l’action. Par exemple, Króliczak et ses collaborateurs (2006) observent que seule une action complète permet d’éviter de se faire tromper par une illusion visuelle. Ils présentaient une

illusion dans laquelle un visage sculpté donnait une impression de relief vers l'observateur, mais qui en réalité s’en éloignait. Les auteurs ont placé des marqueurs sur la sculpture et demandé aux participants de dessiner, toucher ou pointer les marqueurs. Seule la réponse motrice complète, soit le fait de toucher, produisait des réponses correctes. Ceci suggère qu’un couplage perception-action complet est nécessaire pour ne pas être trompé par l’illusion et qu’une réponse complète à la tâche d’interception en cours doit être fournie pour impliquer le système dorsal.

Finalement, une limite dont il convient de discuter concerne le suivi des mouvements oculaires utilisé pour l’Étude 2. Cette mesure est de plus en plus populaire en sciences cognitives et en sciences du sport pour la mesure attentionnelle et elle permet d’étudier la vision centrale des participants. Or, aucune information en lien avec la vision périphérique ne peut être captée par cet outil. Pourtant, il semble que des athlètes experts ne fixent pas toujours des stimuli précis : ils placent parfois leur regard entre deux éléments clés (Afonso et al., 2012). On peut en déduire qu’ils utilisent leur vision périphérique pour être capables de capter plus d’une information à la fois. Les analyses supplémentaires présentées dans l’Étude 2 suggèrent que les fixations « ailleurs » des groupes diffèrent en termes de coordonnées X et Y. Toutefois, la taille absolue trop petite des stimuli présentés à l’écran rend difficile de conclure que les experts de la présente thèse utilisent cette stratégie. Il semble que le développement d’outils permettant la mesure attentionnelle périphérique, mais contextualisée, soit nécessaire. À ce jour, la technologie ne semble pas permettre une telle mesure.

En somme, les méthodes employées dans la présente thèse comportent plusieurs limites qui doivent être considérées dans l’interprétation et la généralisation des résultats. Il n’en demeure pas moins que ces résultats peuvent être utilisés comme premier pas empirique montrant que la position occupée par un joueur permet d’identifier des décideurs clés. De futures études plus écologiques et variant les mesures de ressemblances au RPDM et de mouvements des yeux doivent toutefois être menées pour compléter la démonstration.

Conclusion

En conclusion, les résultats de la thèse permettent de mieux comprendre les différences perceptivo-cognitives pouvant exister entre des experts d’un même domaine sur la base de la position à laquelle ils évoluent. Cette thèse identifie, entre autres, que les passeurs au volley-ball semblent se rapprocher davantage d’un modèle reconnu de prise de décision experte lorsqu’ils font face à des séquences vidéo de volley-ball et qu’ils ont leur façon bien à eux d’y chercher des indices visuels. À la lumière de ces résultats et des limites à considérer dans leur interprétation, plusieurs recommandations scientifiques en termes de recherches futures et de méthodologies améliorées peuvent être émises. De même, des recommandations destinées aux entraîneurs pour améliorer la performance des athlètes peuvent être mises de l’avant.

Recommandations

Du point de vue scientifique, il est d’abord recommandé de se pencher sur une question de recherche similaire à celle présentée dans la thèse, mais avec une méthodologie plus écologique couplant la perception et l’action. Une méthodologie similaire pourrait d’abord être utilisée, mais en incluant des séquences vidéo où la caméra serait placée près du filet du côté droit du terrain de volley-ball et pointant vers la gauche. Ensuite, une autre étude pourrait tenter une méthodologie similaire à celle de la présente thèse, mais en évitant de faire verbaliser les participants, puisque les athlètes n’ont généralement pas à expliquer leurs décisions pendant l’action, à moins qu’un entraîneur le leur demande entre deux moments clés. Enfin, une étude in-situ employant plusieurs appareils du suivi des mouvements des yeux sur lunette (p. ex. Tobii Pro Glasses 2) pourrait être menée en invitant des volleyeurs à évoluer à toutes les positions lors de toutes les phases de jeu. Une telle étude permettrait d’étudier les patrons attentionnels et l’efficacité d’anticipation des volleyeurs en impliquant la voie dorsale du système visuel.

Une seconde recommandation scientifique relève de la validation du score computationnel de ressemblance avec le RPDM présenté dans l’Étude 1. Une étude pourrait vérifier si différentes échelles de pertinence de chaque sous-produit du modèle arrivent à mieux capter la reconnaissance de typicalité. Par exemple, dans la présente thèse, les actions typiques ont été codifiées selon leur pertinence par tranche de 0,25 points. Cette gradation mériterait d’être comparée avec d’autres pour en assurer la validité. Une fois validé, le score pourrait être récupéré et comparé à des scores obtenus dans différentes situations. Par exemple, des participants pourraient répondre verbalement aux mêmes questions que dans l’Étude 1, mais par rapport à des situations qu’ils ont eux-mêmes vécues. Ils répondraient ensuite aux mêmes questions, mais face à des situations non vécues (p. ex. séquences vidéo). L’effet d’expertise en fonction de l’importance du contexte de la situation pourrait alors être dégagé.

Il est également recommandé pour les chercheurs de vérifier de manière longitudinale si la tâche informatisée utilisée dans la présente thèse permettrait effectivement de guider les athlètes vers une position étant davantage liée à leurs capacités perceptivo-cognitives. Pour ce faire, de jeunes athlètes en début de pratique pourraient effectuer la tâche. Ensuite, un suivi de leur pratique du volley- ball pourrait être effectué en vérifiant la position à laquelle ils évoluent plus tard dans leur vie. Une telle étude permettrait de vérifier si le fait de présenter certains patrons attentionnel et décisionnel en bas âge se rapprochant de ceux typiques d’une position permet de prédire la position éventuellement occupée. Ressembler cognitivement à une position est-il inné ou est-ce plutôt acquis par la pratique à cette position?

Afin d’élargir la portée des résultats de la thèse, il est recommandé de vérifier si des décideurs clés issus d’autres domaines que le volley-ball se distinguent eux aussi de leurs pairs sur la base de leur responsabilité décisionnelle. Le cas de figure du football américain vient rapidement à l’esprit étant donné la grande charge cognitive liée à la position de quart-arrière; ce dernier pourrait être comparé aux footballeurs occupant des positions différentes. Par exemple, une étude in-situ

pourrait les inviter à évoluer à toutes les positions et comparer leurs patrons attentionnels et décisionnels. Ailleurs que dans le sport, des infirmières affectées au triage pourraient être comparées à d’autres infirmières ayant le même nombre d’années ou d’heures d’expériences.

Finalement, une dernière recommandation scientifique porte sur l’importance de mener des études ayant pour mesure le suivi des mouvements oculaires, mais en minimisant l’impact des fixations « ailleurs ». Pour ce faire, les chercheurs devraient agrandir les AOI et s’assurer qu’au moins deux personnes valident leur nombre et leur nature. De telles études permettraient de préciser les patrons attentionnels empruntés par les athlètes.

Dans une perspective pratique visant à guider les entraîneurs et les athlètes, des recommandations prudentes peuvent être émises. D’abord, en se basant sur les résultats illustrant que les passeurs ont une façon particulière de chercher des informations visuelles, les entraîneurs pourraient inviter leurs athlètes en bas âge à évoluer à toutes les positions, notamment à celle de passeur, pour diversifier leur lecture du jeu. Ensuite, il convient d’inviter les entraîneurs à faire visionner des séquences vidéo aux athlètes afin de développer plus rapidement le réflexe de reconnaissance de typicalité. Les résultats de la thèse montrent que ce réflexe semble se développer en même temps que la pratique, mais est-il possible d’accélérer son acquisition? Enfin, il semble préférable de ne pas faire verbaliser un athlète en situation de match ni de découpler la perception et l’action lors d’entraînements afin de favoriser la performance en matière d’anticipation. En effet, les athlètes dans la présente thèse ne sont pas parvenus à prédire la direction du ballon de manière quasi parfaite, alors qu’ils y arrivent en situation de match.

À terme, suivre ces recommandations permettra de poursuivre la démarche empirique entamée par la présente thèse afin de mieux cerner si des « experts cognitifs » peuvent être identifiés en fonction de leur responsabilité décisionnelle. Cette thèse se sert du cas de figure du volley-ball comme première démonstration empirique à cet effet. Nous savons désormais que des joueurs ayant une expérience

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