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intersectionnelle du genre et du langage

1.1.3 La non-conformité de genre

Identité de genre et non-conformité de genre

Dans la sous-section précédente, nous avons parlé de la façon dont le genre est construit au travers, notamment, de l’expression de genre, c’est-à-dire de la manière dont on se comporte pour exprimer le genre (Stryker, 2017). Nous abordons ici le concept d’identité de genre. Celle-ci apparait après l’expression de genre, vers l’âge de 3 ans, et se solidifie dans les an-nées qui suivent (Fausto-Sterling, 2012). Dans certains cas, l’identité de genre d’une personne ne correspond pas au sexe qui lui a été assigné à la naissance ; cela se produit chez des personnes qui présentent une forme d’intersexualité comme chez des personnes n’en présentent pas. Ce senti-ment de décalage peut émerger très tôt (dès trois ans), et concernerait, aux États-Unis 0.9 % des garçons et 1.7 % des filles (Zucker & Cohen-Kettenis, 2008, p. 381). Appelé « dysphorie de genre », il provoque de l’inconfort et une anxiété due au fait de ne pas vivre dans son vrai genre (Braun, 2019). Quand il persiste, les personnes qui en souffrent sont dites « transgenres ». La formation de l’identité de genre chez les personnes transgenres reste un processus mystérieux. Certain·es scientifiques pensent qu’elle a une origine biologique, et qu’elle résulte notamment des effets des hormones

prénatales sur le cerveau ; cela n’a toutefois pas été prouvé par les études réalisées post-mortem sur les cerveaux de femmes transgenres (Fausto-Sterling, 2012). D’autres chercheur·es émettent l’hypothèse que le décalage entre le sexe assigné à la naissance d’une personne et son identité de genre pourrait être causé par des interactions sociales pendant la petite enfance et l’enfance. Il n’y a donc pas de consensus, et il est tout à fait possible que le sentiment d’inadéquation entre l’identité de genre et le sexe assi-gné ait des origines différentes chez différentes personnes. Fausto-Sterling émet l’hypothèse qu’il est dû à des variations dans le développement neuro-sensoriel, en combinaison avec des psychodynamiques familiales (Fausto-Sterling, 2012, p. 67).

Les mots du genre

C’est dans les années 1990 que le terme « transgenre » a commencé à être utilisé pour désigner les personnes ressentant une dissonance entre leur sexe assigné à la naissance et leur identité de genre. Auparavant, il était employé pour parler des travestis (qui changent leur expression de genre par la façon dont ils s’habillent) et les transsexuels (qui transforment leur corps par la prise d’hormones ou par la chirurgie) (Stryker, 2017). Le mouvement transgenre a notamment gagné en visibilité avec la parution d’autobiographies, comme celle de Kate Bornstein, Gender Outlaw (1994). Il est complexe, et regroupe plusieurs identités de genre : les femmes et les hommes transgenres, mais aussi les personnes agenres, qui ont le sen-timent de ne pas avoir d’identité de genre, et les personnes non binaires et genderqueer, qui ne se reconnaissent pas dans une vision binaire du genre, selon laquelle il n’existe que deux genres. Notons que toutes les per-sonnes non binaires ne s’identifient pas comme des perper-sonnes transgenres (Stryker, 2017). Les personnes non binaires peuvent être AFAN (assignées filles/femmes à la naissance, traduction de l’anglais AFAB, assigned female

at birth) ou AGAN/AHAN (assignées garçons/hommes à la naissance,

tra-duction d’AMAB, assigned male at birth) (Braun, 2019). Depuis le début

du 21èmesiècle, on utilise le terme « cisgenre » comme synonyme de « non

transgenre ». Ce terme est aujourd’hui souvent employé par celles et ceux qui se considèrent comme des « alliés » des personnes transgenres et non binaires (Stryker, 2017).

Le rôle essentiel d’internet pour les personnes transgenres

Dans les années 1990, internet a joué un rôle fondamental dans l’émer-gence de l’activisme transgenre aux États-Unis : il a permis aux personnes transgenres de communiquer facilement, de construire des réseaux (Whil-chins, 2004), et de sortir ainsi de leur statut de simples « objects of medica-lization » (Shapiro, 2004). Shapiro (2004) recense dès 2002 plus de 800 000 sites internet, listes de diffusion et chat rooms dédiés aux personnes trans-genres, et souligne que le web est une source d’information sans précédent. Il permet d’affronter les défis administratifs et médicaux, et de diffuser à grande échelle les cas de violence et de discrimination dans le monde du

tra-vail (Whittle, 1998). Internet a aidé les activistes transgenres à s’organiser, en dépassant les contraintes financières et géographiques. L’anonymat et la sécurité relative offerts par le cyberespace ont permis une désinhibition du mouvement activiste transgenre : les internautes transgenres ont pu s’engager sans peur de l’« outing » ; en fait, ils n’avaient même pas besoin d’être « out » pour militer.

Enfin, internet est un espace précieux sur le plan identitaire. Il per-met aux personnes transgenres qui cachent leur identité de genre dans le monde réel ou qui souffrent de harcèlement de vivre pleinement en tant que femmes et hommes (Shapiro, 2004). Dans son analyse de newsgroups trans-genres israéliens, Marciano (2014) note qu’internet est pour les personnes transgenres une « sphère alternative », « a parallel world that provides its inhabitants with different and sometimes contradictory experiences from those available in the offline world » (p. 830). Parmi ces expériences, il cite le fait de vivre son identité de genre et de construire des relations roman-tiques. Il observe que certaines femmes transgenres affirment cacher leur statut transgenre en ligne, ce qui leur permet de se sentir comme de « vraies femmes biologiques », ce que la chirurgie de réattribution sexuelle ne leur offre bien souvent pas entièrement. Whittle (1998) souligne le caractère paradoxal de la situation :

« Ironically, the cyberworld in which others have to learn how to ma-nage their virtuality, is a world in which the transgender person’s ac-tual identity can thrive » (p. 392).

Il va jusqu’à dire qu’internet permet aux personnes transgenres de pleine-ment comprendre leur identité de genre, écrivant que « the mechanics of the new identity formation that has taken place in the community could not have existed outside of cyberspace » (p. 405). Shapiro (2004) note par ailleurs que la facilité avec laquelle les personnes transgenres peuvent se rassembler et échanger en ligne peut faire émerger une fausse impression de sécurité et d’acceptation.

Internet, en combinaison avec la visibilité grandissante des personnes transgenres dans l’actualité et la culture populaire, a provoqué un change-ment générationnel. Dans leur étude réalisée à grande échelle aux États-Unis, Rankin et Beemyn (2012) ont analysé plus de 3500 questionnaires et de 400 entretiens réalisés avec des personnes transgenres et non binaires. Les chercheur·es remarquent que les identités de genre sont aujourd’hui de plus en plus diversifiées, grâce au pouvoir informationnel du web. Ils notent que les participant·es qui ont grandi avant les années 1980 n’avaient pas les mots pour décrire leur identité de genre ; un homme transgenre qu’ils ont interrogé pensait par exemple qu’il était une lesbienne « butch ». Plus des deux tiers des participant·es les plus âgé·es ne connaissaient pas d’autres personnes transgenres avant de s’identifier en tant que transgenre, tandis que 69 % des participant·es les plus jeunes connaissaient une ou plusieurs personnes transgenres avant de faire leur coming out. Pour Spack et al. (2012), la croissance de la communauté transgenre en Amérique du Nord est également due au fait que de plus en plus d’enfants transgenres sont élevés dans des environnements compréhensifs.

La non-binarité

La non-binarité est installée depuis longtemps dans certaines cultu-res. C’est par exemple le cas chez plusieurs peuples amérindiens, dont la tribu sioux Lakota, les Navajos et les Zunis, qui reconnaissent l’existence de « two-spirit people », un terme générique relativement récent qui désigne plusieurs identités et rôles de genre. Dans la République Dominicaine, il existe une troisième catégorie, appelée « guevedoche » ou « machihembra », qui désigne des enfants nés avec des caractéristiques féminines mais qui développent des traits masculins à la puberté. En Inde, les hijras, qu’elless soient intersexes ou nés AGAB, constituent également un troisième groupe de genre, associé à des croyances religieuses. Citons aussi les kathoey de Thaïlande, des personnes AGAN qui s’identifient soit comme femmes soit comme une troisième catégorie de genre, les warias de la Sulawesi du sud-ouest, en Indonésie, qui sont des personnes AGAN qui adoptent diverses identités de genre féminines, et les machis du peuple Mapuche, au Chili et en Argentine, des guérisseurs qui épousent des identités de genre fluides (Richards et al., 2017).

La non-binarité n’a que récemment gagné en visibilité dans les pays occidentaux (Bosson et al., 2019). Aujourd’hui, plusieurs pays autorisent leurs citoyen·nes, même lorsqu’ils ou elles ne sont pas intersexes, à indi-quer un genre « X » (ni féminin ni masculin) dans leurs documents officiels. C’est par exemple le cas du Canada depuis 2017 (Canada.ca, 2017) et de l’Is-lande depuis janvier 2020 (Fisher, 2019). Aux États-Unis, plusieurs états permettent à leurs résident·es de choisir le genre « X » sur leurs permis de conduire et/ou actes de naissance, dont l’Oregon, la Californie, le Nevada, l’Utah, l’Illinois et le Maine (Norwood, 2019). Des célébrités s’identifient ouvertement en tant que non binaires, comme l’actrice et mannequin Cara Delevingne (Foster, 2018) et Jonathan Van Ness, une des stars de l’émission

Queer Eye de Netflix (Tirado, 2019).

Internet a également aidé l’émergence d’identités de genre multiples. De 2014 à 2015, Facebook a ainsi permis à ses membres américain·es et britanniques de choisir parmi plus de 50 identités de genre différentes, dont bigender, gender fluid, gender nonconforming, trans person, two-spirit,

transgender man ou woman, cisgender man ou woman (Zimman, 2015)

(au-jourd’hui, les internautes de différents pays, dont la France, peuvent per-sonnaliser leur identité de genre dans un champ « libre »). La plateforme de microblogage Tumblr, qui a la réputation d’être ouverte à la culture queer, encourage la déconstruction de la binarité femmes/hommes d’une façon en-core plus forte. Le site propose un système de création des identités en ligne fluide et hautement personnalisable, par la combinaison de biographies, de tags et de pages « About me » (Oakley, 2016).

1.2 La recherche sur le genre et la langue

L’étude linguistique du genre est un champ de recherche fécond, qui concerne de nombreuses disciplines, de la phonétique à l’analyse

conver-sationnelle et la sémantique en passant par l’anthropologie linguistique et la sociolinguistique, et utilise des méthodes qualitatives comme quantita-tives. Nous proposons ici un bref historique des recherches, qui présente les différentes approches du genre adoptées par les linguistes, les vagues successives de la sociolinguistique variationniste, l’état de la recherche en France, et les apports de la linguistique de corpus.

1.2.1 Historique

Naissance d’un objet de recherche

Les premiers travaux sur la langue et le genre remontent au début du

20ème siècle, avec Language : Its nature, development, and origin du

lin-guiste danois Jespersen (1922). S’appuyant sur des exemples tirés de dic-tons, proverbes et citations de diverses langues, comme le japonais, les langues caraïbes et l’anglais, il décrit la langue féminine comme étant vide et superficielle (Bailly, 2008). Il soutient notamment que les femmes ont un vocabulaire plus limité que les hommes et utilisent des phrases à la construction plus simple, des déficiences qui sont pour lui dues aux diffé-rences biologiques entre femmes et hommes.

Pendant près d’un demi-siècle, les théories de Jespersen n’ont pas été remises en question. Il faudra attendre 1973, avec la publication de « Lan-guage and woman’s place », l’article de Robin Lakoff (1973) qui paraitra ensuite sous forme de livre, pour que naisse véritablement la recherche linguistique sur le genre (Eckert & McConnell-Ginet, 2003). Influencée par les féministes de la deuxième vague féministe, qui « analysent le patriarcat comme un système général d’oppression masculine » (Dagorn, 2011), La-koff examine les manifestations linguistiques de la domination masculine. Elle considère le langage des femmes comme étant « faible » par compa-raison avec celui des hommes. Toutefois, pour elle, la source de cette diffé-rence ne se trouve pas dans la biologie, mais dans l’inégalité entre femmes et hommes. La langue des femmes, pour Lakoff, est caractérisée par des stratégies conversationnelles reflétant leur position de dominées dans la société, comme les marqueurs d’atténuation (hedges), les tag questions, l’in-tonation montante (uptalk) ou encore les exagérations (Lakoff, 1973).

Même s’il reste encore très influent, comme le montre la réédition aug-mentée de Language and Woman’s Place en 2004, le travail de Lakoff a été abondamment critiqué. Plusieurs reproches lui ont été faits, dont sa théorie de l’« infériorité » du langage féminin. Celle-ci se base sur l’idée que certains procédés langagiers connotent la faiblesse, alors que les linguistes ont mon-tré depuis que les connotations sociales des phénomènes phonologiques et grammaticaux ne sont pas fixes et ont plusieurs facettes. On a également critiqué son ethnocentrisme, ainsi que le manque de scientificité de sa mé-thode, qui reposait sur l’analyse de textes littéraires et sur une approche introspective héritée de sa formation en linguistique formelle (Wolfram & Schilling, 2016). En revanche, l’ouvrage de Lakoff a eu le mérite de mon-trer que les femmes sont souvent dans une situation contradictoire : si elles adoptent des traits linguistiques emblématiques de leur domination,

l’ac-cès au pouvoir leur est nié ; mais, si elles ne le font pas, elles sont critiquées pour ne pas se conformer aux normes de la féminité (Meyerhoff & Ehrlich, 2019).

Le paradigme de la domination

Le travail de Lakoff a eu un effet catalyseur, et a déclenché une vague d’études empiriques du genre et de la langue qui explorent les façons dont se manifeste la domination masculine. Selon cette approche, les différences linguistiques entre femmes et hommes sont dues aux dynamiques de pou-voir dans la société, et au fait que les femmes n’y sont pas les égales des hommes. Les chercheur·es définissent un style communicatif masculin mar-qué par la confrontation et l’absence de coopération, et un style féminin caractérisé par l’écoute et la solidarité.

Parmi les travaux emblématiques du paradigme de la domination pa-rus dans la sphère anglophone, citons ceux de Fishman (1978), qui s’est intéressée au « shitwork » (p. 405) conversationnel des femmes. Pour elle, une conversation entre un homme et une femme est asymétrique. C’est aux femmes qu’il revient de faire le travail conversationnel nécessaire pour in-teragir avec les hommes, en posant par exemple plus de questions qu’eux ; il pèse donc sur elles une charge supplémentaire. West et Zimmerman (1983) ont également analysé des conversations entre femmes et hommes, identifiant les interruptions comme une manifestation de la domination linguistique masculine. O’Barr et Atkins (1998) ont étudié un contexte dif-férent : celui des tribunaux, examinant la façon dont les témoins parlent pendant les procès en Caroline du Nord, aux États-Unis. Se focalisant sur les stratégies linguistiques associées aux femmes par Lakoff, ils mettent en évidence un « powerless language ». Ils soulignent toutefois qu’il n’est pas spécifique aux femmes, mais plus présent chez elles parce qu’elles sont plus fréquemment en position de dominées.

Le paradigme de la domination remet également en question le fait que les problèmes de communication sont liés à des différences fondamentales entre femmes et hommes. Il souligne que, souvent, les hommes tirent parti, consciemment ou inconsciemment, de ce qu’ils perçoivent comme étant une faiblesse pour continuer à asseoir leur domination. Mendoza-Denton (2012) a montré comment, dans une affaire de harcèlement sexuel, des sénateurs adaptaient leurs stratégies linguistiques à leur interlocuteur ; ils ont par exemple posé des questions fermées à l’homme accusé (le juge de la Cour suprême des États-Unis Clarence Thomas), qui lui permettait de donner une impression d’honnêteté, réservant les questions nécessitant des ré-ponses complexes à la femme qui l’accusait (Anita Hill). De cette façon, les usages linguistiques des hommes perpétuent les inégalités de pouvoir entre femmes et hommes.

Le paradigme de la différence culturelle

Le paradigme de la différence culturelle est l’autre approche qui a do-miné l’étude du genre et de la langue pendant des années. Elle tire son

origine dans le travail de Maltz et Borker (1982) ; influencé·es, notamment, par les théories de Gumperz (1982) sur la « communication interethnique », Maltz et Borker soutiennent que les problèmes de communication des fem-mes et des homfem-mes sont liés à une différence culturelle entre les deux genres, due à des processus de socialisation différents. Cette théorie a été popularisée par le best-seller de Tannen (1990), You just don’t understand :

Women and men in conversation, qui soutient que les différences entre les

styles conversationnels viennent du fait que, dans de nombreuses socié-tés, filles et garçons grandissent dans des sous-cultures différentes. Les groupes de filles valorisent la coopération, l’égalité et les amitiés, tandis que dans les groupes de garçons, qui sont fortement hiérarchisés, il est im-portant de montrer sa domination. Par conséquent, les filles développent un style conversationnel qui repose sur la coopération, et les garçons un style caractérisé par la compétition. Ces différences persistent à l’âge adulte, ce qui explique, selon Tannen, les problèmes de communication entre femmes et hommes. L’ouvrage de Tannen a eu beaucoup de succès, chez les socio-linguistes comme auprès du grand public ; il a notamment inspiré le best-seller de Gray, Men are from Mars, Women from Venus (1992), « un guide pratique pour améliorer la communication et la relation de couple ».

L’approche de la différence culturelle a été abondamment critiquée par les linguistes défendant la théorie de la domination. Pour Uchida (1992), elle est simpliste et obscurcit le contexte patriarcal dans lequel ont lieu les interactions sociales. Henley et Kramarae (1991) montrent que les diffé-rences mises en lumière par Maltz et Borker (1982) et les problèmes de communication soulignés par Tannen peuvent tous être reliés à des écarts de pouvoir entre femmes et hommes. Ils expliquent par ailleurs que la théo-rie de la différence culturelle peut avoir des conséquences néfastes ; elle peut par exemple être utilisée pour justifier un viol comme résultant d’un malentendu, l’homme interprétant de façon erronée le refus d’une femme. Malgré les débats parfois intenses qui les ont opposés, le paradigme de la domination et celui de la différence avaient beaucoup en commun. Ca-meron (2005) souligne qu’ils considéraient tous les deux les femmes et les hommes comme des groupes homogènes inscrits dans une dichotomie bien définie, et qu’ils expliquaient les différences comme le résultat de la sociali-sation pendant l’enfance. Ils se concentraient également tous les deux sur un certain type de femmes et d’hommes, des personnes blanches, hétéro-sexuelles et monolingues issus de la classe moyenne d’Amérique du Nord, généralisant souvent leurs résultats à d’autres catégories de la population.