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institués avant la formation de l'Ecole, les concours permet- taient à l'Administration des Ponts et Chaussées de maintenir une certaine émulation entre ses employés tout en leur rendant possi­ ble une démonstration de leurs talents.. Ce système est repris à l ’Ecole pour garantir le bon travail des élèves-ingénieurs: "les concours participent d ’un contexte où l'émulation joue (...) un rôle essentiel. Il fait se mesurer à ses pairs, avant que de pré­ tendre aux honneurs" (10).

"De 1747 à 1774, un régime de trois concours annuels est insti­ tué: un concours de carte pour les élèves de troisième classe; un concours de coupe de pierre en deuxième classe et un concours d'ar­ chitecture pour les élèves de première classe" (11). "L'Instruc­ tion de Turgot porte à seize le nombre des concours tout en modi­ fiant leur philosophie. Ces derniers sont intégrés dans un système de notation extrêmement précis" (12) qui les classe par ordre d'importance pour la formation de l'ingénieur. La liste suivante les délivre par ordre de valeur décroissante: trois concours de mathématiques et trois concours d'architecture, un concours de cou­ pe de pierres, un de levé de plan, un de théorie et de pratique du nivellement et du calcul des terrassements, un de toisé des bâti­ ments, un de style, trois de dessins et deux d'écriture. "Chaque prix vaut un nombre de point déterminés. Le total obtenu par un eleve conditionne son passage dans ’a classe supérieure" (13).

Les concours d'architecture sont ceux de "pont de pierre ou pont de bois, de ports en jetée, écluses, digues ou canaux et enfin les bâtiments civils. Ces concours d'architecture rapportent autant de points que ceux de mathématiques. Les concours d'architecture civile sont libres": "Les élèves-ingénieurs proposent des dessins sur des sujets qu'ils choisissent librement, d'où une extrême di­ versité des dessins qui aura dû poser des problèmes d'appréciation aux examinateurs des Concours" (14). "Outre le traditionnel con­ cours d'architecture civile (...), on voit apparaître à partir de 1*783 des Concours sur

1783: projet d'un Paxais de justice: 4 projets.

1785: projet d'Ecole Royale des Ponts et Chaussées: 5 projets faits à l'Ecole, 7 projets faits chez M. Dumont, 2 projets faits

chez M. Daubenton.

1787: Un chateau d'eau avec distribution d'eau: 4 projets.

1790: Projet d'un hôtel de Directoire de département: 10 projets" (15). Un projet dont le sujet est donné par exemple en 1778, est jugé en mai ou juin de l'année suivante. "Dans l'ensemble du texte ci-après, la désignation particulière d'une année (1783 par exemple), signifie "année du Concours" (c'est-à-dire année scolaire 1783-84) et correspond à un jugement de concours d'année suicante (mai 1784), les dessins étant en majorité datés de cette année suivante" (16).

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Le temporaire, le permanent et le nouveau.

Pour mener à bien l'analyse de ces projets de concours, trois outils ont été utilisés dont deux sont graphiques: une g*ille ana­ lytique à base de mots—clefs, une éxécution de tous les plans de masse en poché noir et m e analyse graphique de tous les plans.

Des mots ...

t.a mise au point de la grille analytique a conduit à rechercher

des critères d'analyse plus permanents que spécialement liés à une architecture particulière du dix—huitième siècle. Le fonds étudié comprend au moins trois types de productions bien différentes les m e s des autres: classique, révolutionniste, d'équipement, et aussi en quantité moindre une production d'architecture domestique et d'architecture militaire. Des critères spécifiques à la première disparaissent à la seconde, et ainsi de suite. Il fallait trouver des mots dont le sens pouvait être commun à toutes ces architec­ tures: symétrie, dissymétrie, articulation, figure, fragmentation,

etc. Mais, dans le cas où m critère est indispensable à la des­

cription d'une seule production, il était aussi inscrit dans la liste et c'est alors l'idée de son absence ou de sa présence qui concourt à en montrer l'évolution dans le temps.

LA GRILLE ANALYTIQUE SERT A FAIRE APPARAITRE CE QUI S'EN VA, CE QUI RESTE ET CE QUI S'EN VIENT. Elle permet de porter m regard presque identique sur tous les projets en tenant le rôle d ' m pensa­ b l e . Ensuite en chiffrant les réponses, les résultats peuvent être obtenus par période ou par type d'architecture selon le besoin. Les

i^aits essentiels sont ainsi lus mais pour l'explication du détail, ae l'écart dans cette généralité, il est nécessaire de revenir aux dessins. Ce va-et-vient permet d*embrasser la production dans sa totalité; ainsi, dans la grille analytique, certaines catégories sont-elles dépendantes des dessins de l'analyse graphique: l'en­ vironnement, le terrain, le rapport plein/vide se lisent dans les pochés noirs; le rapport distribution/programme, la coercition du programme dans le plan, le mode formel de fabrication, etc., décou­ lent de l'analyse graphique. (Une exemplaire vierge d'une grille analytique est jointe en annexe).

... et des dessins.

La suite chronologique des plans de masse réalisés en poché noir permet de suivre à la fois l'évolution morphologique du plan et le rapport du projet architectural avec son territoire. Regroupés par genre d'architecture classique, révolutionniste, etc., la comparai­ son des pochés noirs donne à voir les constantes morphologiques et leurs variations.

Pour l'analyse graphique la méthode employée est celle du "résu- né graphique". Son utilisation est rendu possible car elle opère ici dans l'aplati, dans le projet d'architecture de l'élève-ingé­ nieur. Bruno Zévi dans "Apprendre à voir l'architecture" (17) en a montré l'insuffisance maxs seuloment dans le cas de la descrip­ tion de l'espace architectural. Elle sert dans le cadre de cette étude des dessins d'architecture des élèves-ingénieurs à faire ap­ paraître les quatre éléments représentatifs de la constitution du plan: la géométrie (fig.l), la structure (fig.2), la distribution (fig.3) et le programme (fig.4).

179*1, G ranges, C o l i s é e .

f-i.g.3 L » d x ï t p l b u f t o n . f-Cg.4 La programma.

La géométrie: en rendant équivalents tous les traits de structu­ re géométrique du plan architectural et des jardins ou socle, la

géométrie générale devient plus lisible de même que le rapport au territoire en complément des informations apportées par les pochés noirs.

La structure: ce dessin fournit le plan architectural dans sa vision traditionnelle, il donne à lire le rapport entre le système structurel et celui spatial.

La distribution: en faisant ressortir seulement la circulation, son importance en surface apparaît ainsi que son rôle dans la fa­ brication du plan et de sa géométrie, et son adéquation à une fonc­ tionnalité .

Le programme: ce document donne à comprendre la répartition et la forme des pièces du programme dans le plan, il donne aussi sa situation dans le corps du bâtiment par rapport à la circulation, son intégration ou non dans la géométrie, son adéquation à une fonc­ tion. Rapproché du dessin de circulation, il permet de voir évoluer le projet vers la rationalité.

Chronologie et type.

L'évolutron du plan de masse supporte la chronologie car l ’idée la présidant, unique et farte, s'exprime en l'occurence par des termes simples et peu nombreux: naturel, urbain, absence ou pré­ sence d'un contexte, etc.

L'étude de la ferme et de la matière du plan architectural, at­ tirée aussi par la chronologie pour réduire le foisonnement, n'a pu s'y résoudre car l'évolution de la forme ne s'opère pas selon une seule idée mais de diverses manières se chevauchant. La solution

adoptée, se basant sur les types de plan et non sur les dates, est