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VIII. Support informatique

VIII.4. Conclusion sur le logiciel

Ainsi le support d’un logiciel est indispensable à l’exécution de la méthode que nous proposons. Le

nombre d’informations à manipuler, le besoin d’ergonomie et de dynamisme sont autant

d’argument en faveur d’un support logiciel performant. C’est dans ce but que nous avons développé

un prototype capable de supporter le déroulement de la méthode et permettant ainsi d’expérimenter

la méthode. Nous reviendrons sur ce point là dans le Chapitre Quatrième. L’intérêt du logiciel est

aussi de voir les limites de la méthode. Nous avons pu voir grâce à lui qu’une étape en particulier

pouvait poser problème : le calcul des combinaisons. Nous proposerons une solution à ce problème

dans la Conclusion générale.

Conclusion

Nous avons présenté, dans ce chapitre, la méthode que nous avons développée. Cette méthode

associant les approches actions, risque et stratégie, se veut une solution innovante pour piloter un

parc patrimonial immobilier. Elle repose sur un certain nombre d’idées forces qui en fondent son

originalité. En replaçant en son centre une démarche itérative qui se veut complète et en réaffirmant

le besoin d’arbitrage (donc de décision), elle se place en pont entre vision métier et vision

stratégique. Elle cherche à créer du lien à l’aide d’un langage structuré autour de la notion d’Etat

Risque. Ce concept qui se place au centre de la logique de simulation permet d’assurer une synergie

entre les différents acteurs et d’apporter une vision qui peut être tout à la fois globale et spécifique.

Il constitue en même temps un (multi)critère d’arbitrage et un indicateur de suivi.

Dans le Chapitre Premier, nous posions la question de savoir comment faire du risque la

notion clef du pilotage. C’est donc au travers cette notion d’Etat Risque, pragmatique mais riche,

faisant compromis entre opérationnalité et complexité que nous avons cherché à apporter une

réponse. Intégrant la subjectivité comme principe fondateur, elle cherche tout autant à être sujet de

réflexion que de partage. Elle cherche par ce biais à responsabiliser les différents acteurs, à

réintroduire du métier dans le pilotage. C’est dans ce but, et afin de prendre au mieux en compte les

spécificités de notre contexte que nous avons développé une méthode innovante d’aide à la

décision. Loin de se contenter de manipuler des paramètres a priori, cette méthode, qui nécessite

ergonomie et dynamisme, propose au décideur de construire pas à pas sa solution. Le cheminement

vers le plan d’actions définitif constitue autant de jalons d’une véritable réflexion que nous lui

proposons de mener, en lui donnant les moyens pour le faire.

Mais le recours à tel procédé exige d’être capable de manipuler un grand nombre

d’informations. Se dessine alors le besoin profond d’un logiciel faisant siennes les idées de la

méthode. Nous avons exposé dans ce chapitre les grands principes de ce support informatique.

Ainsi, la méthode ici développée semble répondre aux enjeux développés dans les deux

premiers chapitres. Pour autant, il nous reste à tester cette méthode au travers d’une

expérimentation. Celle-ci aura un triple rôle. Le premier sera de vérifier que les hypothèses retenues

sont pertinentes. Le deuxième sera de vérifier l’applicabilité de la méthode. Enfin, le dernier

objectif sera de permettre d’enrichir les connaissances liées à la méthode. C’est dans cette triple

perspective que le prochain chapitre fera le point sur l’expérimentations menée.

CHAPITRE QUATRIEME :

DE L’IDEE AU TERRAIN

« In point of fact, no conclusive disproof of a theory can ever be produced; for it is always possible to

say that the experimental results are not reliable or that the discrepancies which are asserted to exist

between the experimental results and the theory are only apparent and that they will disappear with the

advance of our understanding. If you insist on strict proof (or strict disproof) in the empirical sciences,

you will never benefit from experience, and never learn from it how wrong you are.»

Introduction

ous avons, dans le chapitre précédent, exposé une méthode que nous avons conçue afin

de répondre au besoin de pilotage des gestionnaires de patrimoine immobilier. Cette

méthode est structurée autour de principes innovants, composant une approche inédite

du problème. Plus que toute autre, du fait même de son originalité, nous nous devrons de la

confronter aux réalités du terrain. Aucun travail de recherche (si ce n’est dans les arts les plus

abstraits) ne saurait, de toute façon, faire abstraction d’une approche expérimentale permettant de

s’ancrer dans le monde naturel.

Le travail expérimental peut prendre de nombreuses formes, être motivé par nombre de

raisons. Dans les lignes tracées par cette thèse, orientée « méthode », l’expérimentation répondra à

un triple rôle : s’assurer de l’applicabilité de la méthode, évaluer son intérêt ainsi que la pertinence

des résultats qu’elle permet de fournir et enrichir la méthode par le biais de connaissances glanées

lors de l’expérimentation. C’est en connaissance de ces trois composantes que nous pourrons mener

nos expérimentations. Ce sont ces trois points que ce chapitre cherchera in fine à approfondir (à

défaut de pouvoir leur apporter une stricte réponse). L’expérimentation que nous avons réalisée,

comportait deux phases, portant chacune sur un point particulier de la méthode : l’arbitrage pour la

première et la qualification de l’Etat Risque pour la seconde.

L’expérimentation s’est appuyée sur une partie du patrimoine immobilier d’une grande

entreprise française. Pour des raisons de confidentialité, le nom de cette entreprise ne peut être ici

révélé. Mais cette entreprise dispose d’un patrimoine immobilier conséquent (plusieurs centaines de

bâtiments). De plus, du fait de l’activité principale de cette entreprise, son patrimoine immobilier

revêt pour elle une importance toute particulière. Elle possède plusieurs sites éloignés

géographiquement. Chacun de ces sites bénéficie d’un service de gestion du patrimoine autonome.

Le service concerné par cette expérimentation sera appelé SPX (Service de Patrimoine

l’eXpérimentation). Ce service doit gérer une centaine de bâtiments supportant des activités très

variées (bureau, hangar, ERP…). Les risques qui peuvent y être identifiés sont tout à la fois

nombreux et diversifiés.

En raison de la criticité de ce patrimoine et de l’importance des risques s’y rattachant, SPX

avait commencé à mettre en place avant le début de l’expérimentation une méthode de « gestion des

risques liés au patrimoine immobilier ». Les guillemets ne sont pas anodins, ils traduisent l’écart

entre l’ambition qui se dessine au travers du nom et la pratique véritablement mise en place. A cet

écart entre volonté et réalité s’ajoute aussi un manque de formalisation manifeste de la méthode

utilisée. Ainsi si certains points étaient bien fixés, d’autres pouvaient apparaître comme flous voire

fluctuants. Pour autant, nous sommes partis d’une conviction : aussi lacunaire que puisse être la

méthode alors appliquée, c’est elle qui devait servir de fondement à la méthode que nous voulions

suggérer. Cette décision fut motivée par deux intérêts majeurs : d’une part, permettre de s’assurer

que chaque élément de la méthode soit bien intégré par les différents acteurs en partant d’acquis

maîtrisés et d’autre part, de renforcer la motivation (sans briser l’élan initial) des différents acteurs,

en leur montrant que le travail déjà effectué n’est pas vain. Il est en effet important de s’assurer de

la motivation des acteurs, car sans elle, il n’y a pas d’espoir de réussite des expérimentations et

encore moins de pérennisation de la méthode dans l’entreprise.

Méthode à t0 Contrôler et analyser Proposer Méthode à t1 Méthode cible Dérouler Dérouler Contrôler et analyser Proposer Analyser et Proposer

Le travail expérimental doit ainsi partir du système de départ pour atteindre un système visé

(Figure 30). Mais nous suggérons de progresser pas à pas en intégrant peu à peu les nouvelles

notions et les nouveaux éléments de méthode. Cela doit bien évidemment se faire en partenariat

avec tous les acteurs concernés. Les itérations successives doivent permettre de s’approcher du

système cible (système final auquel nous aimerions arriver). La méthode doit évoluer avec le retour

d’expérience acquis lors des mises en œuvres précédentes.

Pour pouvoir mettre en place une telle démarche, il nous a bien sûr été nécessaire de

commencer par analyser la méthode existante. Il a fallu d’une part formaliser la méthode, puis en

déduire les points positifs et négatifs.

Ainsi, dans une première partie, nous exposerons le contexte de cette expérimentation. En

partant de ce point, nous pourrons alors présenter les deux phases expérimentales : l’arbitrage d’un

plan d’actions et la qualification de l’Etat Risque. Nous clôturerons ce chapitre par une discussion

qui fera office de conclusion.