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2.2. Article n˚1 68

2.2.3. Conclusion à l’article n˚1 102

Cette recherche met en évidence le fait que l’influence des différents acteurs au niveau du raccourcissement de la durée de vie est complexe à cerner. La détermination de la durée de vie d’un produit se fait sous l’influence d’une multitude de facteurs qui sont

analyse de la littérature, révèlent comment certains choix effectués par les fabricants au niveau de la conception et de la production des équipements électroniques peuvent trouver d’autres explications (innovations technologiques, design du produit, compétition entre les fabricants) qu’une simple intention de réduire la durée de vie des produits électroniques.

En outre, cet article souligne également que le cadre législatif en vigueur, relatif à l’extension de la durée de vie des produits électroniques, offre des résultats mitigés. Ces derniers peuvent s’expliquer, en partie, par le fait que la politique actuelle repose principalement sur les fabricants. Les autorités politiques devraient davantage reconnaître l’influence de l’usager dans la diminution de la durée de vie des appareils, et l’utiliser, de façon positive, en le plaçant au cœur des futurs règlements et stratégies afin de tendre vers une gestion plus durable des biens à caractère électronique. À cette fin, un standard minimum de performance relatif à la durée de vie et l’affichage environnemental de la durée de vie des biens à caractère électroniques sont proposés comme des pistes à explorer.

Ce deuxième chapitre démontre comment l’usager, de par son comportement et ses choix, peut être à l’origine d’impacts environnementaux au niveau de la phase d’usage. Le premier article de cette thèse met en lumière, à travers l’exemple de la diminution de la durée de vie, l’influence respective de l’usager, du producteur et des autorités politiques. En lien les recommandations de ce premier article, les autorités politiques devraient à l’avenir élaborer des stratégies et règlements qui reconnaissent l’influence de cet acteur, notamment dans la diminution de la durée de vie. Certains outils, tels que la mise en place d’une écocontribution lors de l’achat d’un équipement électronique neuf instauré en 2006 dans de nombreux pays européens et en 2012 au Québec, témoignent d’une volonté des autorités politiques de responsabiliser les usagers vis-à-vis de la gestion en fin de vie des produits électroniques.

Des recherches supplémentaires doivent être, cependant, effectuées pour identifier d’autres instruments de politique environnementale qui permettraient au consommateur d’être mieux informé au niveau des choix qu’il effectue, et ce, à chaque sous-étape de la phase d’usage d’un produit électronique. C’est pour proposer des outils pertinents que cette recherche vise à explorer les pratiques de l’usager au-delà du comportement d’élimination prématurée des produits électroniques. Plus spécifiquement, cette étude a pour objectif d’identifier les impacts environnementaux découlant du comportement de l’usager, depuis l’acquisition d’un téléviseur jusqu’à son élimination. Le chapitre 3 expose justement, par le biais de la question de recherche et des objectifs, l’approche méthodologique adoptée.

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Chapitre 3

APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

Question de recherche et objectifs, choix de l’étude de cas, outils de

collecte et d’analyse des données, limites méthodologiques et

considérations éthiques

Introduction

Grâce à la baisse des coûts de production, une part croissante des foyers peut désormais s’équiper d’appareils électroniques. En 2009, on recensait 6.9 milliards d’habitants, dont un peu moins de la moitié (3 milliards) disposait d’un pouvoir d’achat suffisant pour acquérir des équipements électroniques (Lueckefett, 2012). En 2039, la population atteindra 9 milliards d’habitants, dont 4.5 milliards pourront s’offrir des appareils électroniques, soit un peu plus que 50% des gens (Hieronymi, 2012). Au regard, des divers impacts engendrés par la production et consommation croissantes d’équipements électroniques, tel qu’à pu le relater le chapitre 1, tout comme la diminution de la durée de vie des appareils évoquée au chapitre 2, il devient important de mieux comprendre comment l’usager interagit avec ses biens au cours de la phase d’achat, d’utilisation, de réparation et de mise au rebut.

Peu d’études offrent à ce jour une vision globale des enjeux entourant la phase d’usage des produits électroniques. Des recherches ont été réalisées sur les raisons et les motivations se cachant derrière l’acquisition de produits (Puccinelli et coll., 2009; Van Nes et Cramer, 2008; Yudha et Hudrasyah, 2013), pendant que d’autres études s’intéressaient à la façon dont les appareils électroniques étaient utilisés (Bhamra et coll., 2011; Crosbie, 2008; Pierce et coll., 2010; Røpke, Haunstrup Christensen, et Ole Jensen, 2009), puis entretenus et réparés (McCollough, 2009, 2010; WRAP, 2012). Plusieurs chercheurs ont documenté le comportement d’élimination des biens par l’usager (Cooper et Mayers, 2000; Harrell et McConocha, 1992; Van Nes et Cramer, 2005). Ces recherches étaient généralement focalisées sur une des sous-étapes de la phase d’usage d’un produit. Cette recherche propose de réaliser une analyse globale des pratiques de l’usager, à travers un même produit électronique, depuis son acquisition jusqu’à son élimination. Le principal objectif de cette recherche est d’offrir un regard systémique sur l’ensemble des sous-étapes de la phase d’usage d’un produit électronique, en vue de formuler des recommandations à destination des autorités politiques qui permettront de minimiser les impacts environnementaux de cette étape du cycle de vie.

Avant de présenter l’approche méthodologique générale utilisée dans cette thèse, la première section de ce chapitre exposera la question de recherche et les objectifs de l’étude. La deuxième section vise à justifier le choix du téléviseur comme étude de cas, tant du point de vue méthodologique que de la sélection de ce produit. Puis, une troisième partie sera consacrée aux outils de collecte et d’analyse de données utilisés dans le cadre de cette thèse. Ensuite, les avantages et limites de ces outils seront discutés dans une quatrième partie. Enfin, la dernière section abordera les considérations éthiques devant être prises dans toute recherche menée auprès d’êtres humains.