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La sélection et les caractéristiques des participants à l’étude sont ici détaillées, ainsi que le protocole de l’étude, les critères d’évaluation et la méthode d’analyse.

4.1 Population étudiée

Un échantillon d’interprètes a été choisi parmi les étudiants ayant complété leur cursus de formation (depuis moins d'un an) à la Faculté de traduction et d’interprétation de l’université de Genève et parmi les étudiants ayant déjà effectué plus des 2/3 de la formation (ayant donc déjà acquis la technique de l’IS et ayant été introduits à l’IS avec texte). La tranche d'âge se situait entre 24 et 34 ans.

4.2 Taille et choix de l'échantillon

Pour des raisons pratiques (voir section 4.3), des discours en français (FR) ont été préparés et interprétés vers l’anglais (EN), l’italien (IT) ou l’espagnol (ES), l’allemand, cette langue n’aurait pas été choisie, car un des critères d’évaluation portait sur les chiffres, or l’allemand utilise une structure pour les chiffres différente de celle du français (« six et soixante » au lieu de « soixante-six », par exemple), ce qui introduisait potentiellement une difficulté et donc une variable de plus dans la restitution des chiffres (Pinochi, 2009). Ce problème ne se posait pas dans les langues cibles retenues.

Le nombre d'interprètes susceptibles de participer étant très faible, tous les participants travaillant vers une langue connue de l'auteur ont été appelés.

4.3 Origine des données

Le matériel sonore et visuel a été créé sur-mesure, ce qui présentait une difficulté : le matériel devait être plausible (utilisation d’images médicales authentiques, phraséologie et types d’informations issus de véritables dossiers médicaux) sans nécessiter de préparation particulière (il aurait été impossible d’enrôler des participants en leur demandant de se préparer comme en conditions réelles pour un discours de quelques minutes). Un mini-glossaire a donc été distribué aux participants la veille des expériences, mais les participants étaient libres de le préparer ou pas.

Pour constituer les trois discours du protocole, un spécialiste (ophtalmologiste) a été contacté, Ce

spécialiste était en mesure de fournir des informations et images médicales authentiques et était

accessible pour rédiger un discours scientifiquement probable et ne présentant aucun déclencheur

spécifique autre que ceux testés dans le protocole (absence de texte lu rapidement, d’incises,

d’incohérences logiques, d’incohérence entre l’input visuel et l’input oral). Les trois discours

comprenaient une introduction d’une minute pour habituer les interprètes au débit et à l’élocution de

l’orateur, et pour fournir un contexte général. La suite du discours différait dans les trois expériences,

comme suit :

 discours 1 (hypothèse A) : une à deux minutes de description d’une image médicale (image représentant un fond d’œil de patient suivi pour risque de glaucome) sans données chiffrées ni noms de technique, suivies de une à deux minutes de description d’une autre image sans données chiffrées ni noms de technique. Les images étaient similaires dans les deux cas, afin d’éviter de trop grandes différences dans le type de description ;

 discours 2 (hypothèse B) : une à deux minutes de description d’un tableau de données chiffrées avec des unités, avec peu de description (quasi-lecture du tableau), suivies de une à deux minutes de description d’un autre tableau de données avec des chiffes et unités identiques (même ordre de grandeur des chiffres), avec peu de descriptions (quasi-lecture du tableau) ;

 discours 3 (hypothèse C) : une à deux minutes de description d’une courbe d’électro-rétinogramme avec des données chiffrées ou des noms de techniques, puis une à deux minutes de description d’une courbe similaires avec des données chiffrées et des noms de techniques (chiffres d’un même ordre de grandeur, noms de test pouvant être répétés phonétiquement car non traduits).

Le contenu exact des discours et la méthode employée pour les rédiger sont présentés à l'annexe 1.

La durée de discours était fixée à deux minutes maximum pour des raisons pratiques. Pour les trois expériences, la durée maximale des enregistrements à analyser était en effet de 2 x 2 x 3 = 12 minutes

4.4 Collecte des données

La veille de chaque expérience, les participants ont reçu une courte liste de termes médicaux utiles dans leurs langues respectives (anatomie de l’œil utilisée dans le discours : cornée, iris, etc. ; maladies mentionnées dans le discours : glaucome, décollement, etc.). Le nombre de termes était limité au strict nécessaire (voir annexe 5).

Afin de tester les trois hypothèses, le protocole expérimental suivant a été retenu :

Déroulement de l’expérience : pour chaque hypothèse, de gauche à droite 1’ intro

Ce protocole permettait de travailler avec le même échantillon d’interprètes pour les trois expériences et pour les deux conditions (avec ou sans input visuel), ce qui évitait les variations de résultats pouvant être dues au groupe de participants. De plus, les trois expériences ont pu être réalisées le même jour, pour éviter les différences de conditions individuelles des participants entre deux jours distincts.

4.5 Analyse des données

4.5.1 Analyse subjective qualitative par les interprètes

Pour chaque expérience, un questionnaire a été remis aux participants immédiatement après leur interprétation, pour recueillir leur perception des difficultés et de la qualité de leur restitution. Ces questionnaires ont permis de recueillir le point de vue subjectif des interprètes. Le questionnaire est présenté à l'annexe 2

.

4.5.2 Analyse quantitative des enregistrements

Pour savoir si les données factuelles confortaient les points de vue des interprètes, ou à l’inverse s’en différenciaient, une analyse des transcriptions d’enregistrements a été effectuée pour les critères énoncés ci-avant (tableau 4.1) :

 descriptions d’images (expérience 1) : exactitude (donnée correcte/incorrecte/ absente) de couples négation/ affirmation (ne…pas/affirmatif, aucun/quelques-beaucoup, jamais/toujours) ; exactitude (correcte/ incorrecte/ absente) d’indicateurs de tendance déterminés (hausse/baisse, augmentation/diminution) ;

 tableaux ou diagrammes chiffrés et noms propres (expériences 2 et 3) : exactitude (donnée correcte/ incorrecte/ absente) des chiffres et des noms propres (pour ces derniers, sans tenir compte de la prononciation).

4.6 Calendrier et questions éthique

Les discours et les visuels des expériences ont été préparés en août-septembre 2015, les expériences ont été menées en novembre 2015.

Au niveau éthique, le consentement des participants a été recueilli par écrit et les enregistrements conservés anonymisés.

Note sur l'accessibilité des couleurs : pour les graphiques, un code de couleur accessible aux

personnes atteintes de daltonisme a été choisi, en se référant à une roue de couleurs en ligne

spécialement conçue à cet effet (Mazzocato, 2016). Les couleurs choisies étaient le jaune, le gris, le

noir, et le bleu discernables dans toutes les formes de daltonisme répertoriées sur le site consulté.

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