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Comparaison avec les autres valeurs

NOTES DU CHAPITRE

5.3. p' correspond à une autre occurrence pj de P

6.2.3. Comparaison avec les autres valeurs

Le futur autorise d'autres valeurs parmi lesquelles l'"appréciatif", le "confirmatif" et le "confirmatif.t".

6.2.3.1. Comparaison avec l'"appréciatif"

Il mangera bien quand il sera grand, pour l'instant ce que je veux c'est qu'il mange.

La question est ici celle de la valuation du procès 'manger'. Mais quand je demande "Vous entrerez bien cinq

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minutes?", je veux savoir si mon interlocuteur est susceptible d'être le valideur du procès 'entrer'. De même que lorsque je dis: "Ne t'en fais pas, il mangera bien un jour", je dis que quoi qu'il arrive, il arrivera un moment où on passera de 'ne pas manger' à 'manger'. La "sollicitation" et la "prophétie" vérifient le critère 4:

C.4. L'altérité est de type I/E

Nous les rangeons dans les valeurs de validation aux côtés des valeurs de confirmation dont elles sont pourtant distinctes comme nous allons le voir. Reprenons notre exemple bizarre (? "Je prendrai bien une bière."), mais cette fois, essayons de le

rendre acceptable. Pour cela, il faut introduire une forme d'altérité entre les deux constructions (p et pi). On passera alors à une autre valeur.

6.2.3.2. Comparaison avec le "confirmatif"

So': Tu es sûr, ce sera une bière? So : Oui, je prendrai bien une bière.

Le terme de référence a été préconstruit et localisé par rapport à un repère situationnel antérieur à Sito. La question de So' correspond à une hésitation entre <So / prendre une bière> et, par exemple, <So / prendre autre chose>. La réponse de So vient confirmer le terme préconstruit <So / prendre une bière>

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comme étant la bonne valeur pour lui. On débouche sur un "confirmatif". Ce simple exemple nous oblige à souligner un point

demeuré dans l'ombre jusqu'ici.

Letermederéférencedesvaleursdeconfirmationestlocalisésur le plan factuel

tandisqu'ilnel'estpasavecla"sollicitation"etla"prophétie". On conçoit que ces valeurs apparaissent plutôt au futur. En même temps on peut dire qu'au futur un "confirmatif" est un peu paradoxal, nous y reviendrons plus loin (§ 6.3.2.).

Il est possible de formuler deux nouveaux critères relatifs à la localisation du terme de référence. Pour les "valeurs de confirmation", ce sera:

C.5. Le terme de référence est construit sur le plan factuel.

Pour les valeurs qui nous occupent dans ce chapitre et qu'on peut désigner dès lors comme des "valeurs du validable" (par opposition aux "valeurs de confirmation") ce sera:

C.6. Le terme de référence est construit sur le plan du validable.

6.2.3.3. Comparaison avec le "confirmatif.t"

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bière' il n'existe que la différence d'un t de validation (à venir), nous retrouvons la valeur de "prophétie": "Je me connais, j'ai beau ne pas le souhaiter, à un moment donné ou à un autre je prendrai bien une bière...". Il suffit alors de localiser le terme de référence (passer du critère 6 au critère 5) pour obtenir la valeur temporelle correspondante en l'occurrence un "confirmatif.t". Le plus simple étant d'inscrire l'énoncé dans un contexte polémique comme le suivant:

Je prendrai bien une bière, moi! Tu peux bien prendre quelque chose non?

En cours de route nous avons dégagé un certain nombre de caractéristiques des valeurs de "sollicitation" et de "prophétie". Celles qui nous intéressent le plus, comme la "visée" ou la non localisation du terme de référence sont liées aux propriétés particulières du plan du validable.

6.3. Les plans du "factuel" et du "validable"

A détailler l'ordonnancement des opérations pour chacune des valeurs de bien, on en oublie de spécifier les termes sur lesquels on travaille. Lorsqu'il s'agit de validation, la distinction principale est de nature aspectuelle, elle oppose le plan du factuel ("confirmatif" et "confirmatif.t") au plan du validable ("sollicitation" et "prophétie"...et autres valeurs à

197 venir).

6.3.1. Le factuel

Sur le plan factuel, quand on travaille sur deux valeurs, la sélection de l'une entraîne l'exclusion de l'autre (en français courant: "c'est ça ou c'est pas ça mais c'est pas les deux à la fois"). Cette propriété, fondamentale puisqu'elle distingue deux groupes de valeurs de bien tient à une propriété de la classe des

t (sur ce plan): "unins-

tanttlocaliseaprioriuneseuleoccurrencedeprocès" (ou alors les procès ont lieu en même temps, mais cela ne se fait pas "comme ça", la concomitance laisse des traces). Les occurrences sur lesquelles on travaille sur le plan du factuel sont soumises à la "règle" qu'on vient de donner. Si on sélectionne p (pour un instant t) alors p' est exclu (pour le même instant). Au contraire lorsque les occurrences sont "en attente d'une localisation", c'est-à-dire qu'elles ne sont pas repérées de manière stable par rapport à Sito, on passe sur le plan du validable.

6.3.2. Le validable

Sur le plan du validable, la classe des t (telle qu'elle est toujours concevable) possède une autre propriété qui est que "uninstanttlocaliseapriorideuxoccurrencesdeprocès". Lorsqu'on travaille sur deux valeurs et qu'on en sélectionne une l'autre

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n'est pas pour autant exclue, elle reste éventuellement validable. On peut par exemple dire: "Il arrivera demain ou pas" tandis qu'il n'est pas possible de dire: "Il est arrivé hier ou pas" (sans qu'il s'agisse d'une question). La construction d'une occurrence sur ce plan passera nécessairement par une visée au sens où nous l'avons définie (viser c'est privilégier une valeur sur le validable).

L'opposition "factuel" / "validable" nous permet de rendre compte d'une contrainte que nous avons déjà évoquée. De quoi s'agit-il? Pour avoir un "confirmatif" au futur il est nécessaire que le terme de référence fasse l'objet d'une assertion ainsi que l'avait noté A. Culioli (1978, p313, n1): "bien confirmatif fait difficulté quand on opère sur la classe des possibles et est acceptable quand il y a assertion d'une seule valeur". Revenons sur le paradoxe que constitue un "confirmatif" au futur. Cette valeur repose sur l'existence d'un préconstruit localisé. Localisé signifie repéré par un instant t qui ne repère que ce terme. Au contraire, au futur, la construction d'un terme à travers une visée n'exclut pas que d'autres termes soient possibles. Pour que le "confirmatif" soit acceptable au futur, il est nécessaire de ne retenir qu'une seule valeur. On ne peut pas s'attendre à ce que ce terme préconstruit soit localisé comme sur le plan factuel (une occurrence pour un t) et il faut pourtant écarter p' du champ du validable. Seule une instance subjective est à même de le faire. L'opération qui consiste pour un sujet à prendre en charge la validation d'une occurrence, et une seule,

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c'est l'assertion. Notre règle générale (C.5) ne s'en trouve pas modifiée pour autant, la localisation du terme de référence prend, ici (sur le plan du validable), la forme particulière d'une identification par So.