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Comparaison des résultats sur les causes biopsychologiques

Chapitre 5 : Discussion

5.1 Comparaison des résultats sur les causes biopsychologiques

les plus fréquemment identifiées lors de l’examen clinique dans le contexte des SCPD. Parmi les principales causes qui sont ressorties, il faut souligner les signes d’anxiété (68 %), la douleur (50 %), l’isolement social, l’ennui ou le besoin de contacts sociaux (50 %), la personnalité prémorbide ou évènement biographique significatif (50 %), les signes de dépression (43 %), l’instabilité physiologique (42 %) et les signes de déshydratation (36 %). Comme indiqué au chapitre 2, il n’existe presque pas d’études qui se sont intéressées aux causes biopsychologiques les plus fréquentes des SCPD. Il est tout de même possible de discuter des résultats de ce mémoire en faisant une analogie avec les résultats qui sont ressortis d’une recension de quelques études sur le sujet.

Les signes d’anxiété étaient la principale cause identifiée dans ce mémoire. Plusieurs études ont permis de constater l’anxiété comme étant une cause fréquente en situation de SCPD (Kraus et al., 2008; Seignourel, Kunik, Snow, Wilson et Stanley, 2008; Spector et al., 2012; Stanley et al., 2013). Un essai clinique randomisé a démontré que l’anxiété est une problématique fréquente chez les personnes atteintes de TNCM (Stanley et al., 2013). Au total, 32 patients ambulatoires, dont la majorité était des femmes (59,4 %), ont participé à l’étude. Ces participants avaient un diagnostic de TNCM léger ou modéré. Ils recevaient des soins dans des cliniques externes d’un centre hospitalier et des centres communautaires de jour pour TNCM dans l’état du Texas aux États-Unis. Dans leur étude, Stanley et al. (2013) ont identifié de l’anxiété généralisée chez 43,84 % des participants et d’autres formes d’anxiété dans 18 % des cas.

En comparant ces résultats à ceux de ce mémoire, même si l’anxiété a été identifiée comme étant une cause des SCPD dans l’étude de Stanley et ses collaborateurs, son importance demeure moins élevée. Cette divergence peut s’expliquer par le fait que durant leur recherche, Stanley et al. (2013) ont utilisé des échelles spécifiques à l’identification de l’anxiété. Il s’agit du Neuropsychiatric Inventory - anxiety subscale et du Rating Anxiety in Dementia scale. Ces outils étaient utilisés dans l’optique de poser un diagnostic précis en se référant aux critères du DSM-IV. Selon Orgeta, Qazi, Spector et Orrell (2014), l’anxiété est un facteur difficile à définir et à conceptualiser chez les personnes avec des TNCM. Dans la littérature, il est souvent fait état d’une divergence de points de vue, notamment quant à la question de savoir si l’anxiété et l’agitation sont des concepts identiques ou différents (Ballard, Boyle, Bowler et Lindesay, 1996). Par conséquent, plusieurs études vont avoir recours à des critères diagnostiques tels que le DSM-IV (Ferretti, McCurry, Logsdon, Gibbons et Teri, 2001), utilisé par Stanley et al. (2013). Or dans le présent mémoire, les infirmières n’ont pas eu recours à des critères diagnostics pour identifier les signes d’anxiété. Il est alors possible que les signes d’anxiété identifiés dans ce mémoire aient été surestimés, ce qui pourrait expliquer pourquoi cette cause a été identifiée chez un si grand nombre de participants.

D’ailleurs, les résultats de l’étude de Ferretti et al. (2001) corroborent les informations présentées dans les paragraphes précédents. Les chercheurs de cette étude ont évalué une plus grande variété de signes d’anxiété observables à l’aide de différents outils standardisés. Cette étude américaine a examiné les signes d’anxiété chez des patients en clinique externe diagnostiqués avec la maladie d’Alzheimer. Au total, 137 participants composaient l’échantillon. Les signes d’anxiété ont été identifiés chez 71 % des participants. Bien que les signes d’anxiété soient fréquents dans leur étude, tout comme dans le présent mémoire, ces auteurs indiquent que seulement 6 % des participants présentaient des troubles d’anxiété généralisée lorsqu’ils avaient recours à des critères diagnostics. Les critères diagnostics utilisés dans cette étude constituaient en une version antérieure du DSM. Il s’agit du DSM-III-R.

Il faut se rappeler toutefois que dans les études susmentionnées, les DSM-IV ou DSM- III étaient utilisés dans l’optique de poser un diagnostic. Néanmoins, diagnostiquer ne fait pas partie des actes réservés de l’infirmière, car le diagnostic demeure la prérogative des médecins (OIIQ, 2016). En revanche, même si les infirmières du CEVQ ne pouvaient pas poser de diagnostic, il est tout de même possible que les résultats de ce mémoire soient

cohérents. En ce sens, les infirmières peuvent évaluer l’état mental pour autant qu’elles aient la formation et l’expérience clinique requises (OIIQ, 2016). Les infirmières du CEVQ ont suivi plusieurs heures de formation à cet effet et elles ont donc l’expertise clinique pour reconnaître les signes d’anxiété. Sans pouvoir établir avec précision la proportion d’aînés atteints de TNCM qui souffrent d’anxiété, les résultats de ce mémoire et des études antérieures suggèrent clairement qu’il s’agit d’une cause fréquente de SCPD.

Outre l’anxiété, la douleur, l’isolement, l’ennui ou le besoin de contacts sociaux, et la personnalité prémorbide ou évènement biographique significatif, les signes de dépression, l’instabilité physiologique et les signes de déshydratation représentaient les causes les plus fréquentes. Les prochains paragraphes établiront des liens entre ces causes et les données issues de la littérature qui s’y rattachent.

La douleur est ressortie comme étant une cause fréquente en situation de SCPD dans maintes études (Ahn et Horgas, 2013; Cohen-Mansfield et Lipson, 2008; Corbett et al., 2014; Feast et al., 2018; Hadjistavropoulos et al., 2014; Husebo et al., 2014; Jordan et al., 2012; Malara et al., 2016; Sampson et al., 2015; Somes et Donatelli, 2013; Tosato et al., 2012). Les chercheurs d’une étude italienne ont utilisé l’outil PAINAD pour évaluer la douleur chez des personnes âgées avec SCPD (Malara et al., 2016). Cette étude prospective observationnelle s’est déroulée dans dix centres d’hébergement. Les femmes représentaient la majorité des participants dans cette étude (64,4 %). Parmi les 233 personnes qui ont participé à l’étude, la douleur a été identifiée chez un peu plus de la moitié (51,8 %). Ce résultat est comparable à ceux de ce mémoire où la douleur a été identifiée chez 50 % des participants.

Les résultats de recherche d’une autre étude ont également démontré des liens entre la présence de douleur et certains SCPD (Tosato et al., 2012). L’objectif de cette étude transversale était d’évaluer l’association entre la douleur et les SCPD chez une population de résidents en centre d’hébergement présentant une atteinte cognitive; 2822 participants, dont la majorité était des femmes (74,8 %), ont participé à cette étude. Les participants provenaient de 57 établissements de huit pays européens. Leur résultat a démontré une association entre la douleur et les SCPD. Toutefois, tandis que seulement 19,1 % des participants présentaient de la douleur dans leur étude, dans le présent mémoire, il s’agit de la moitié des participants. Plusieurs explications peuvent justifier une telle différence dans les scores.

D’abord, les auteurs n’ont pas eu recours à des outils valides pour évaluer spécifiquement la douleur. Les questions simples et directes ainsi que l’observation étaient les méthodes d’évaluation utilisées. Cependant, le défi lié à l’utilisation de telles méthodes est que la personne évaluée doit avoir la capacité à communiquer sa douleur (Chan et al., 2014). Or, les personnes âgées atteintes de TNCM ont une capacité limitée à communiquer leurs symptômes (Chan et al., 2014). En plus, il a également été démontré que l’évaluation basée sur l’observation peut ne pas être suffisante pour détecter systématiquement la douleur chez cette population (Apinis, Tousignant, Arcand et Tousignant-Laflamme, 2014). Selon Apinis et al. (2014), l’évaluation basée sur l’observation n’est peut-être pas le meilleur moyen de dépister la douleur, car il été a démontré qu’une proportion importante de personnes présentaient de la douleur lors d’évaluation à l’aide des outils d’observation, alors qu’à l’observation, ces dernières n’avaient aucune douleur. Cette constatation renforce l’hypothèse selon laquelle l’utilisation d’un instrument de mesure permet de détecter davantage de douleur que l’évaluation basée sur l’observation, et ce, même en impliquant une équipe interdisciplinaire (Apinis et al., 2014).

Par ailleurs, Tosato et al. (2012) mentionnent avoir utilisé un instrument complet et standardisé (interRAI LTCF) afin d’évaluer les besoins des personnes âgées en hébergement. Toutefois, l’évaluation de la douleur n’était pas l’objectif principal visé par cet instrument. La validité de cet outil en ce qui a trait à l’évaluation de la douleur peut être questionnable. Il a été démontré que cet outil a montré des valeurs kappa légèrement inférieures (0,63) pour l’item portant sur la douleur (Hirdes et al., 2008). En revanche, comme il a été mentionné, la douleur est un phénomène subjectif difficile à détecter chez les personnes atteintes de TNCM. Il est donc essentiel chez cette population d’avoir recours à des outils standardisés d’observation de la douleur afin d’optimiser sa détection (Chan et al., 2014). Dès lors, il est possible que les chercheurs aient sous-estimé l’importance de la douleur dans leur étude. De surcroît, ils n’avaient aucun critère d’exclusion. Il est donc possible que le profil des participants de leur étude ne corresponde pas à celui des participants du présent mémoire.

L’isolement social, l’ennui ou le besoin de contacts sociaux représente une autre cause qui a été identifiée chez la moitié des participants dans le présent mémoire. Ce résultat est comparable à celui observé par les chercheurs d’une étude américaine qui avait un objectif similaire, à savoir l’identification des causes sous-jacentes des SCPD en

procédant à une évaluation des besoins compromis de la personne (Cohen-Mansfield et al., 2015). Les chercheurs de cette étude se sont intéressés à la description des besoins compromis dans le contexte d’une de leur précédente étude randomisée (Cohen-Mansfield et al., 2012). Leur échantillon était composé de 89 personnes avec une moyenne d’âge de 85,9 ans. Les participants provenaient de six centres d’hébergement dans l’état du Maryland et la majorité était des femmes (73 %). Leurs principaux résultats ont démontré que l’isolement social, l’ennui ou le besoin de contacts sociaux était une des principales causes des SCPD. Cette cause était également observée chez plus de la moitié des participants de leur étude.

Il faut toutefois préciser que, contrairement à ce mémoire, les chercheurs ont distingué l’ennui de l’isolement social ou le besoin de contacts sociaux. La confusion a été constatée dans la littérature en ce qui a trait à la nomenclature de l’ennui et d’autres types de besoins compromis (Cohen-Mansfield, 2001; Cohen-Mansfield et al., 2009; Kolanowski et al., 2011). À titre d’exemple, il a été constaté que l’ennui est proche du besoin d’activités physiques. En effet, ils ont développé un nouvel outil (TUNA) pour évaluer les besoins compromis. La version du TUNA utilisée par les chercheurs ne tenait pas compte de cette possible confusion. Plus de recherches s’avèrent donc nécessaires en ce qui a trait à la validité de cet outil. De plus, leur résultat quant à cette cause et certains SCPD tels que le comportement physique non agressif, n’était pas statistiquement significatif. Il faudrait plus d’études pour appuyer les résultats de ce mémoire afin de démontrer si effectivement l’isolement social, l’ennui ou le besoin de contacts sociaux est un facteur contributif des SCPD. À la connaissance de l’étudiante, peu d’études ont mis en évidence ce besoin compromis comme étant une cause possible des SCPD.

Par ailleurs, il est intéressant de souligner une étude qualitative norvégienne qui a mis en relief l’importance de qualifier l’ennui comme étant un besoin compromis chez les personnes atteintes de TNCM (Mjørud, Engedal, Røsvik et Kirkevold, 2017). Il s’agit d’une étude phénoménologique herméneutique qui a été conduite dans l’optique d’investiguer sur l’expérience personnelle de la vie en hébergement, du point de vue de la personne atteinte de TNCM. Les entrevues non structurées en face à face et les observations sur le terrain ont été effectuées deux fois, à trois mois d’intervalle par les chercheurs. Parmi les 12 personnes, âgées de 71 à 95 ans, qui ont été incluses dans l’étude, la majorité était des femmes (83 %). Les participants provenaient de trois centres d’hébergement. En ce qui a

trait à leurs résultats, l’ennui a justement été ressorti comme étant une problématique pour la qualité de vie de ces personnes. Les participants de cette étude ont principalement trouvé certaines activités ennuyeuses et monotones en centre d’hébergement. Ils s’endormaient souvent pendant les activités et ils restaient assis seuls pendant une grande partie de la journée. Les chercheurs soulignent d’ailleurs qu’il est d’une importance clinique de soulager l’ennui. Les participants ont aussi mentionné l’importance de s’attarder à cette cause pour améliorer leur qualité de vie. L’on comprend alors toute l’importance de cette cause qui a d’ailleurs été identifiée chez une grande proportion de participants dans ce mémoire.

La personnalité prémorbide ou évènement biographique significatif est une cause identifiée chez la moitié des participants de ce mémoire. Pourtant, il existe peu d’études sur cette cause. Zielin et McCabe (2016) ont tenté d’explorer la relation entre la personnalité prémorbide et les SCPD en misant sur un devis transversal. Un total de 89 participants, atteints de TNCM avec une moyenne d’âge de 88,1 ans, ont été recrutés. Ces participants provenaient de 14 centres d’hébergement à Melbourne, en Australie. L’échantillon comprenait principalement des femmes (n = 62). Les résultats de cette étude ne sont pas comparables à ceux du présent mémoire qui expose la prédominance de cette cause. Zielin et McCabe (2016) ont fait des analyses de corrélation en établissant plutôt des liens d’association entre différents traits de personnalité et les SCPD. Certains de leurs résultats ont révélé des corrélations négatives d’une part entre l’amabilité et les comportements verbaux non agressifs (r = -0,28; p < 0,01), et d’autre part, entre la conscience et les comportements verbaux agressifs (r = -0,23; p < 0,05) et les comportements verbaux non agressifs (r = -0,21; p < 0,05). Ces résultats suggèrent que les participants ayant un score d’amabilité faible et un niveau de conscience bas manifestaient davantage des SCPD. Ces résultats permettent d’établir des liens entre les traits de personnalité et la manifestation de certains SCPD. Par conséquent, même si ces résultats ne sont pas comparables à ceux du présent mémoire, il est possible de considérer certains traits de personnalité prémorbide comme étant une cause sous-jacente probable des SCPD. Cependant, plus de recherches s’avèrent nécessaires afin d’appuyer cette conclusion.

Effectivement, selon Kales et al. (2015), les caractéristiques de personnalité de longue date peuvent affecter le développement de certains SCPD. Mais ils soulignent que d’autres études s’avèrent nécessaires pour le confirmer. Dans le même ordre d’idées, selon von Gunten, Pocnet et Rossier (2009), rares sont les études qui ont tenu compte dans leurs

évaluations des traits de personnalité prémorbide des personnes atteintes de TNCM. Ils précisent qu’une lacune importante qui a jusqu’à présent entravé les recherches dans ce domaine est la confusion dans la littérature entre les traits de personnalité prémorbide de longue date et les changements de personnalité transitoires observés dans les maladies neurodégénératives. L’évaluation de la personnalité chez les patients atteints de TNCM s’en trouve ainsi complexifiée.

Une autre explication peut être ressortie par rapport au fait que la cause personnalité prémorbide ou l’évènement biographique significatif a été fréquemment identifiée dans le présent mémoire alors qu’étonnamment, il existe peu de données à ce sujet. Durant leur évaluation, les infirmières du CEVQ utilisent toujours l’histoire biographique afin de mieux comprendre la personne. C’est grâce à cela que les infirmières ont été en mesure de mettre en perspective la personnalité de la personne et d’en tenir compte dans leur plan d’intervention. Selon les lignes directrices, l’histoire biographique occupe justement une place très importante dans l’évaluation clinique des SCPD lors de la recherche de causes biopsychologiques (MSSS, 2014b). Il a été démontré qu’en adoptant une approche centrée sur l’histoire de vie de la personne, il est possible de diminuer les SCPD, mais également d’améliorer la qualité de vie des personnes (Möhler, Renom, Renom et Meyer, 2018). L’histoire biographique est un incontournable dans l’identification de certaines causes à l’origine des SCPD, dont la personnalité prémorbide. Pourtant, la majorité des essais cliniques sur les interventions non pharmacologiques ne tiennent pas compte de l’histoire biographique durant la phase d’évaluation. Ceci peut compromettre la juste mesure de l’efficacité des interventions non pharmacologiques comme traitement des SCPD.

Pour ce qui est de la dépression, elle est effectivement identifiée dans la littérature comme étant un facteur contributif des SCPD (Orgeta et al., 2014; Prado‐Jean et al., 2010; Van der Mussele et al., 2013). Les chercheurs d’une étude transversale belge ont tenté de déterminer la prévalence de symptômes dépressifs chez des patients atteints de TNCM de type Alzheimer et de troubles cognitifs légers (Van der Mussele et al., 2013). Les participants proviennent d’une clinique de la mémoire. Ils ont été divisés en deux groupes, ceux qui étaient atteints de TNCM (n = 402) et ceux qui étaient atteints de troubles cognitifs légers (n = 270). Dans les deux groupes, la majorité des participants étaient des femmes. Les signes de dépression ont été identifiés dans les deux groupes. Toutefois, cette cause était plus fréquente chez les participants atteints de TNCM (25 %) comparativement à ceux

qui présentaient des troubles cognitifs légers (16 %). De plus, les participants atteints de TNCM avec des signes de dépression présentaient également un taux plus élevé de SCPD (74 %). En d’autres mots, leurs résultats ont contribué à faire ressortir la présence élevée de SCPD chez des patients atteints de TNCM manifestant des signes de dépression. Cela permet de considérer la dépression comme étant une cause possible des SCPD, ce qui confirme les résultats du présent mémoire.

Toutefois, même si la prévalence des signes de dépression chez les patients atteints de TNCM était plus élevée que chez ceux avec des troubles cognitifs légers dans l’étude de Van der Mussele et al. (2013), ces résultats demeurent tout de même faibles comparativement au présent mémoire. En ce sens, la proportion de participants atteints de TNCM qui présentaient des signes de dépression dans leur étude était de 25 % comparativement à 43 % dans ce mémoire. Une hypothèse pour expliquer cette divergence est que dans l’étude de Van der Mussele et al. (2013), les chercheurs ont utilisé seulement l’outil Cornell pour évaluer les signes de dépression. Tandis que dans le présent mémoire, pour évaluer les signes de dépression, les infirmières du CEVQ ont eu recours à deux outils valides (l’EDG et le Cornell). N’ayant pas utilisé l’EDG, il est possible que les chercheurs aient omis d’identifier les signes de dépression chez des patients qui auraient pu être repérés à l’aide de cette échelle. Il est aussi possible qu’en omettant d’utiliser plus d’un outil de dépistage de la dépression, les chercheurs aient sous-estimé l’importance des signes de dépression dans leur échantillon. Aussi, l’équipe du CEVQ est une équipe de 2e ligne. Il peut

donc se passer un certain temps avant la prise en charge des SCPD par cette équipe. Dans ce cas, le risque que la condition de la personne se détériore demeure élevé. Cela peut être une autre hypothèse pouvant expliquer la prévalence élevée des signes de dépression dans ce mémoire.

L’évaluation des causes psychologiques des SCPD doit tenir compte de tous les changements dans l’état clinique du patient, dont les changements dans les signes vitaux tels que la fièvre (Tampi et al., 2011). Justement, l’instabilité physiologique, observée dans l’évaluation des signes vitaux, a été identifiée comme une cause fréquente des SCPD dans ce mémoire. Toutefois, à la connaissance de l’étudiante, il n’existe pas d’études indiquant ce besoin compromis comme étant une cause fréquente des SCPD. Une étude américaine a tenté d’établir une association entre l’instabilité physiologique telle que la fièvre et certains SCPD dont l’agressivité physique (Leonard, Tinetti, Allore et Drickamer, 2006). Cette étude

transversale s’est déroulée dans des centres d’hébergement de cinq états aux États-Unis. Au total, 103 344 personnes, âgées en moyenne de 84 ans, ont participé à cette étude. La majorité était des femmes (75,9 %). Tous les participants dans cette étude étaient atteints de TNCM, car cela faisait partie de leurs critères d’inclusion. Parmi l’ensemble des participants de l’étude citée, la fièvre a été identifiée chez seulement 1,1 %. De plus, les résultats de cette étude n’ont mis aucune association significative en évidence entre la fièvre

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