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Comparaison des environnements avant et après action

Les éléments recueillis lors des différentes observations nous permettent de comparer les environnements avant et après l’action (Annexe IX).

3.1 Pour chaque situation

Situation 1 : activité symbolique (la dînette) (Annexe IX.1)

Cette première situation nous a permis d’observer les enfants en interaction au cours d’une activité symbolique organisée autour de la dînette.

Lors de notre première observation, l’activité était encadrée par une stagiaire éducatrice de jeunes enfants. Lors de notre seconde observation, c’est une auxiliaire de puériculture qui encadrait les enfants.

Le nombre d’enfants est resté constant : il s’agissait dans les deux cas d’un groupe restreint de 5 enfants qui ont intégré librement l’activité.

La stagiaire éducatrice a privilégié un rôle animateur avec un étayage essentiellement de type « questionnement » qui n’a eu aucune influence sur les interactions entre enfants. Au contraire, le recours privilégié à la « mise en scène » a amené les enfants à centrer leur intérêt sur l’adulte et non sur leurs camarades. L’auxiliaire de puériculture a privilégié le rôle de l’adulte « stimulant » avec un recours préférentiel à l’étayage de type « attirer l’attention ». Ce comportement à influencé positivement les interactions entre les enfants avec une réponse principale de type « action en direction d’un pair ».

Le deuxième environnement est donc davantage favorable aux interactions positives entre pairs telles que l’action conjointe.

Situation 2 : activité motrice (danse) (Annexe IX.2)

L’observation de cette situation nous a permis d’observer les relations sociales entre les enfants au cours d’une activité motrice. Il s’agissait dans les deux cas d’une situation de danse libre sur de la musique enfantine.

146 groupe. C’est également elle qui a encadré l’activité lors de la deuxième observation. Le nombre d’enfants dans le groupe est resté constant, avec 6 participants libres de se joindre à l’activité.

Dans les deux situations, l’éducatrice a privilégié le rôle de l’adulte « stimulant ». Dans le premier cas, elle a utilisé un nombre important de sollicitations, la plupart consistant à encourager les comportements des enfants. Bien que l’influence de cet étayage fut positif à 70%, l’influence générale de l’environnement est restée globalement neutre (52%). Cela s’explique par l’utilisation fréquente de questions fermées orientées vers l’adulte (« on saute ? », « on tourne ? ») qui ont amené les enfants à s’intéresser davantage à l’adulte qu’à leurs pairs.

Dans le deuxième cas, l’éducatrice a utilisé principalement un étayage de type « attirer l’attention » dont l’influence s’est révélée être positive à 100% sur la qualité des interactions entre les enfants. Sur les 10 comportements d’étayages utilisés, un seul s’est révélé être du type directif (rassembler les enfants dans une ronde) et a tout de même permis la mise en place d’interactions entre pairs (contact visuel, sourire et action conjointe : tourner.

L’environnement de notre deuxième observation favorise davantage les relations sociales entre les enfants (attention conjointe, action autour du corps) que celui de la première observation.

Situation 3 : activité de manipulation (Annexe IX.3)

La troisième situation nous a permis d’observer une activité de manipulation. Celle-ci s’est déroulée autour d’un jeu d’emboitement dans la première phase, et autour d’une activité de transvasement dans la deuxième situation.

L’adulte encadrant la première activité était une éducatrice de jeunes enfants. La deuxième situation était encadrée par une auxiliaire de puériculture. Notons que, suite à notre action, cette dernière a tenu à modifier le matériel de l’activité (choix d’un jeu de transvasement) en précisant que cela favoriserait les interactions entre les enfants.

147 Le groupe d’enfants était constitué de 7 enfants dans la première observation, et de 5 dans la seconde.

Lors de la première observation, l’éducatrice a adopté un rôle principalement « directeur », ce qui a conduit à restreindre les interactions, chaque enfant étant occupé a sa propre activité (activité parallèle).

Dans le deuxième cas, l’auxiliaire a privilégié le rôle de l’adulte « stimulant » en employant de nombreuses « références à un pair ».

L’influence de ce dernier environnement s’est révélé être positif à 100%, contre 40% dans le premier cas. Les interactions entre enfants se sont principalement déroulées autour de l’imitation, prérequis essentiel à la communication.

Encore une fois, le deuxième environnement proposé est le plus favorable aux interactions entre pairs dans lesquelles apparaissent les prérequis à la communication tels que l’imitation.

Situation 4 : jeu libre (Annexe IX.4)

Nous avons observé une situation de jeu libre encadrée dans les deux cas par deux adultes. Dans la première situation, une auxiliaire de puériculture ainsi qu’un agent de crèche étaient présentes. Lors de la seconde observation, les adultes présentes étaient une éducatrice de jeunes enfants et une auxiliaire de puériculture.

Le nombre d’enfants dans le groupe a légèrement augmenté en passant de 5 à 6 enfants dans la deuxième situation.

Lors de la première observation, le rôle principal des adultes était « passif » avec une influence globalement neutre.

Dans le deuxième cas, les adultes ont utilisé un étayage « stimulant » en attirant l’attention des enfants sur les caractéristiques de la situation. Ainsi, les enfants ont eu l’occasion d’échanger autour de l’objet (doudou) et d’entrer en relation par le regard.

148 La situation de jeu libre, par définition « non encadrée », est tout de même apparue comme favorable aux interactions entre pairs grâce à l’intervention stimulante des adultes dans la deuxième situation.

Situation 5 : repas (Annexe IX.5)

Enfin, nous avons observé une situation de repas (midi) encadrée dans un premier temps par une auxiliaire et un agent de crèche, et, dans un deuxième temps, par ces deux personnes et une éducatrice de jeunes enfants.

Le nombre d’enfants est resté globalement constant (11 enfants dans la première situation, 12 dans la seconde).

Dans les deux cas, les professionnelles ont adopté un rôle stimulant avec un recours privilégié à l’étayage de type « référence à un pair ». Cet étayage a favorisé les interactions de façon positive (100%) dans les deux situations. Notons tout de même l’influence générale nettement meilleure dans le deuxième cas, avec 83% d’influence positive contre 66% dans le premier cas. Ceci peut s’expliquer par l’utilisation plus restreinte d’étayages de type « stimulant » dans le premier environnement.

Parmi les comportements sociaux des enfants, nous avons pu observer le regard entre pairs et le pointage, prérequis à la communication.

Nous notons également l’utilisation de commentaires verbaux dans les deux environnements (refus : « non ! », commentaire sur l’action « a tout fini ! », « a tout parterre ! », désignation d’un camarade par son prénom « lilis » (Maëllis), «Adèle, Adèle ! »), ce qui renforce le caractère social du moment du repas.

La situation de repas est globalement favorable aux interactions entre pairs et permet notamment l’apparition de commentaires verbaux. Le deuxième environnement optimise davantage les relations sociales grâce à l’utilisation privilégiée d’un étayage stimulant.

3.2 Pour l’ensemble des situations

149 ayant participé à l’action de promotion/prévention favorise davantage les interactions entre les jeunes enfants que le premier environnement. Ainsi, les accueillantes privilégient les étayages « stimulants », avec une nette dominance des types « attirer l’attention » et « faire référence à un pair ». Ces comportements entraînent des réponses sociales positives entre les enfants, notamment l’accroche du regard et l’imitation, qui constituent des prérequis essentiels au développement de la communication et encouragent l’émergence du langage.