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La communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole créée en décembre 2000, par la fusion de trois intercommunalités, communauté de communes de la Vallée de l’Escaut, la communauté de communes du Pays de Condé et le Syndicat intercommunal à vocation multiple de Trith-Saint-Léger et environs, regroupe trente-cinq communes dont vingt-trois sont des communes périurbaines ou rurales de moins de 5 000 habitants. Valenciennes Métropole est présidée par Laurent Degallaix, Maire de la commune de Valenciennes, membre du parti politique Union des démocrates et indépendants (UDI).

Valenciennes dirigée pendant plus d’une dizaine d’années, de 1989 à 2002, par Jean-Louis Borloo, ancien ministre de la Ville de Jean-Pierre Raffarin et fondateur de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, est relativement populaire.

Cartographie de la localisation et de la composition de la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole

Réalisation par Marianne Thiery

Située dans les Hauts-de-France et plus particulièrement dans le département du Nord, elle dispose d’une situation géographique stratégique. Valenciennes, pôle central de l’intercommunalité, se situe à environ 52 kilomètres du centre de Lille, à 230 kilomètres de Paris et à 30 minutes de la frontière belge. L’agglomération de Valenciennes joue un rôle de pôle d’équilibre par rapport à la métropole lilloise. Intégrée au territoire du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, Valenciennes métropole est un territoire marqué par le déclin de l’industrie, de la sidérurgie et de l’activité minière.

Composée de 191 544 habitants en 2014, Valenciennes Métropole détient une population stable depuis 1999 avec un regain démographique plus marqué sur la ville-centre depuis 2006 (+ 0,5%) grâce au solde naturel. Elle constitue un pôle d’emploi attractif mais qui profite partiellement à ses habitants. L’intercommunalité présente un taux d’inactivité relativement élevé de 33,1% dont 7,4% de retraités ou préretraités. Elle expose un taux de chômage élevé de 20,7% qui s’explique essentiellement par une surreprésentation des ménages modestes à faibles ressources car en 2011,

seuls 15% des ménages disposent de revenus supérieurs à 1 500€ mensuels par unité de consommation. Les ménages aux revenus les plus élevés sont concentrés dans les communes rurales tandis que les familles les plus précaires habitent l’Est ou le Nord de l’intercommunalité. C’est ainsi que l’EPCI présente des problématiques urbaines et sociales importantes, et de fait a été concerné par le premier programme de rénovation urbaine. Porté sur plusieurs zones urbaines sensibles, le PNRU a profité en partie au secteur intercommunal Chasse Royale - Dutemple – Saint- Waast – Coron des Cent-Vingts. L’intervention du premier programme a été recentrée sur un périmètre réduit de « cœur de projet ». Cette première phase de restructuration de quartier avait pour vocation à développer une polarité de quartier dans l’objectif d’enclencher un processus complet de rénovation urbaine. Il a fait l’objet d’opération lourde de démolition et de réhabilitation sur le parc social existant. Ces opérations ont été accompagnées d’une restructuration et de construction

Le PNRU ayant concentré une multitude de dysfonctionnements, la stratégie d’intervention publique se doit d’être repensée par l’intercommunalité en matière de stratégie d’habitat, de diversification, de peuplement et de rééquilibrage du patrimoine social.

Concernée par la nouvelle géographie prioritaire et de fait par le second programme de renouvellement urbain, l’intercommunalité confirme la poursuite d’une politique de rééquilibrage territorial en concentrant l’essentiel de l’action publique sur l’arc Nord-est de l’agglomération fortement marqué, tant sur le plan économique que sur le plan urbain, par la crise de l’industrie sidérurgique et minière. Sa stratégie d’intervention renouvelée reposera sur la restructuration les quartiers HLM peu ou pas traités dans le cadre du PNRU et des cités minières prioritaires, la densification autour des axes de transports en commun et le renouvellement urbain des centres- bourgs ruraux.

Cartographie de la localisation des quartiers éligibles au NPNRU dans l’agglomération de Valenciennes Métropole Source : Dossier de présentation pour le comité national d’engagement, Nouveau programme de renouvellement urbain de Valenciennes Métropole, le 30 mars 2018.

A cet effet, la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole, comprend quatre quartiers prioritaires de la politique de la ville, dont :

- Un quartier d’intérêt national, le quartier Dutemple Chasse Royale Saint Waast – Le Sentinelle à Valenciennes ;

- Trois quartiers d’intérêt régional :

o la zone intercommunale Rives de l’Escaut à Anzins, Breuvage et Bruay-sur- l’Escaut ;

o le quartier Centre-ville à Condé-sur-l’Escaut ;

o la zone intercommunale Faubourg de Cambrai – La Briquette sur la commune de Marly.

En vue d’une analyse cohérente, l’étude de recherche portera seulement sur le quartier prioritaire d’intérêt national.

A. Le quartier d’intérêt national de Chasse Royale

Cartographie de la localisation du quartier Chasse-Royale dans son environnement urbain

Source : Dossier de présentation pour le comité national d’engagement, Nouveau programme de renouvellement urbain de Valenciennes Métropole, le 30 mars 2018.

Situé sur la rive gauche de l’Escaut au Nord-ouest de la ville de Valenciennes, le quartier Chasse Royale constitue le quartier périphérique le plus récent en termes de constructions et de logements pour l’essentiel sociaux (74 % en 2013). Il est bordé sur les franges Nord et Est par deux quartiers inscrits dans un vaste programme de rénovation urbaine (quartiers : Dutemple et Saint Waast).

Ce quartier HLM construit entre 1958 et 1970 est « connecté » à l’autoroute Lille/Paris/Bruxelles et aux principales villes de l’arrondissement et au Sud du département (Douai, Cambrai, Maubeuge). Il constitue ainsi « une porte d’entrée » de la ville de Valenciennes et plus globalement de l’agglomération. Sa localisation stratégique lui donne le bénéfice d’être relié, au niveau communal, à plusieurs zones d’activité (artisanales et commerciales) et au centre-ville de Valenciennes. Néanmoins, en raison de sa situation périphérique peu lisible dans la ville et à son enclavement sociogéographique, non traversé par le tramway, et de la nature de l’offre de logements, le quartier a depuis plus de dix ans perdu de son attractivité.

Le quartier a même, dans sa partie d’habitat collectif la plus ancienne, cristallisé une population devenue captive qui vit pour l’essentiel de transferts sociaux. Chasse Royale présente un parc de logements dégradé et inadapté aux usages et aux profils des publics (absence d’ascenseur). La configuration imbriquée des bâtiments engendre des problèmes d’insécurité. Le collège d’Etat Chasse Royale, situé en cœur de quartier rue de Lomprez présente un bâti dégradé ainsi qu’une offre de formation obsolète. A ce titre, l’intercommunalité constate des comportements d’évitement des équipements scolaires dû au manque d’attractivité et à l’image négative du quartier.

Le premier programme a permis la démolition de 1 400 logements et la construction d’environ 1 850 logements, mais également la construction ou la réhabilitation de 25 équipements publics. Le quartier Chasse-Royale a fait l’objet des premières interventions publiques en matière de rénovation urbaine dans le cadre du PNRU. Les opérations sur l’habitat locatif social ont représenté la démolition-reconstruction de 184 logements, la réhabilitation de 180 logements et la résidentialisation de 99 logements. Il a également été question d’une création d’un pôle de commerces et services de proximité, de la construction d’un équipement culturel et la reconstitution du maillage viaire du quartier (voiries intérieures et requalification des portes d’entrée).

Le PNRU a amorcé une transformation du quartier et une dynamique, mais malgré une action volontariste sur le volet social, ce dernier n’a pas réussi à retourner complètement l’image du quartier, notamment dû à un échec des opérations de diversification. Malgré plusieurs opérations de promotion résidentielle menées à l’échelle de l’agglomération, les opérations de construction de logements privés ont été arrêtées depuis 2010/2011.

La stratégie de l’agglomération en matière de renouvellement urbain est réaffirmée dans le NPNRU : poursuivre une politique de rééquilibrage territorial en concentrant l’essentiel de l’action publique sur l’arc Nord-est de l’agglomération, fortement marqué tant sur le plan économique que sur le plan urbain par la crise de l’industrie sidérurgique et minière.

A ce jour, le quartier de Chasse Royale compte un parc de logements sociaux d’environ 1 150 logements, propriété de la Société Immobilière du Grand Hainaut, dont 312 logements individuels et 836 logements collectifs. Le quartier est bordé d’un tissu urbain type faubourg (maisons de ville R+1).

Le nouveau programme a pour ambition de poursuivre les actions engagées dans le quartier. Il est envisagé d’élargir le périmètre d’intervention dans l’objectif de traiter l’ensemble du quartier.

L’ambition portée par l’intercommunalité est d’en faire un quartier totalement intégré à la dynamique d’agglomération et attractif grâce à un habitat diversifié et à un pôle éducatif et culturel fort. La priorité du NPNRU sera d’apporter la dimension économique dans les quartiers prioritaires, territoires fortement marqués tant sur le plan économique que sur le plan urbain par la crise de l’industrie sidérurgique et minière.

A cet effet, les objectifs visés sont les suivants :

- constituer un programme d’habitat diversifié en cœur de quartier par la réduction du volume de logements locatifs sociaux à 50% d’ici 2040 ;

- développer un pôle d’équipements scolaires (primaire et secondaire) attractifs rendu par une restructuration lourde du bâti (notamment sur le collège) et par le développement d’une offre pédagogique innovante et adaptée aux besoins ;

- permettre le désenclavement du quartier par un travail sur les « portes d’entrée » du quartier dans le but de redonner une lisibilité au quartier Chasse Royale. En cœur de quartier, il sera de clarifier le fonctionnement urbain et structurer les vides par la création de lieux et aménagements de proximité.

Les actions du PNRU ont été portées principalement dans la partie centrale du quartier, néanmoins aucune intervention n’a été menée dans la partie Ouest du quartier et sur les quartiers avoisinants. C’est ainsi que le NPNRU intervient sur un périmètre élargi. Le programme retient la suppression et la production de 240 logements locatifs sociaux, la réhabilitation de 480 logements sociaux, la résidentialisation de 615 logements et la construction de 151 logements privés. Le programme prévoit des interventions sur les équipements qui devraient répondre aux besoins des habitants du quartier. Une intervention sur les équipements publics (notamment scolaires) est également comprise dans le second programme.

L’ambition projetée à 2030, est un quartier relativement modernisé en capacité d’offrir un cadre de vie agréable, une diversité de logements (en adéquation avec les besoins et les attentes de la population et du territoire), une offre complète et variée de commerces et de services ainsi que des équipements publics renouvelés.

Ce projet de renouvellement urbain s’inscrit dans une dynamique d’ensemble. Le projet a le mérite de prendre en considération des orientations émises en matière de planification et de prospection territoriale déterminés dans les documents d’urbanisme.

B. Articulation avec les stratégies urbaines et territoriales d’agglomération Le SCoT du Valenciennois

Le projet de renouvellement urbain respecte le projet de territoire et la stratégie de développement projetés dans le SCoT du Valenciennois, élaboré à l’échelle de l’arrondissement de Valenciennes (comprenant Valenciennes Métropole et la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut). La stratégie de développement de l’agglomération s’appuie sur une diversité de piliers dont le développement économique et de l’emploi, la cohésion sociale, l’urbanisme, l’habitat et le renouvellement urbain. Ce dernier est un des piliers emblématiques du projet de territoire de Valenciennes Métropole.

Le programme local de l’habitat

Le programme local de l’habitat 2016-2021 intègre parfaitement les orientations du SCoT du Valenciennois. La priorité est donnée sur l’amélioration de la qualité du patrimoine social, la diversification de l’offre de logements, l’amélioration du parc privé, la poursuite d’un développement équilibré et maîtrisé de l’offre de logements sociaux et la définition fine d’une stratégie de peuplement à l’échelle intercommunale.

Le PLH prévoit des objectifs plus ambitieux que les volumes de construction de logement pratiqués. Au regard des constats tirés de la production entre 2009 et 2014, il présente un accroissement des objectifs de production en promotion immobilière (privée et sociale) et en terrain à bâtir. Alors qu’une chute de construction de logement en promotion immobilière et terrain à bâtir est constatée depuis 2010, le PLH table sur un objectif de production de 400 logements par an.

Cette première partie pose, de manière exhaustive, le socle des sujets abordés dans les deux parties suivantes. La mixité sociale est appréciée, dans ce rapport, au travers à la fois de l’évaluation de la stratégie habitat portée dans les projets de renouvellement urbain et de l’analyse du niveau d’ambition de la politique de peuplement. Ces deux hypothèses guideront le déroulé de ce rapport ; c’est pourquoi la première partie s’attachera à rendre compte de la stratégie habitat menée distinctement dans chacun des territoires d’études. La seconde, quant à elle, mettra en lumière les

politiques de peuplement et les stratégies d’attributions de logements sociaux et de relogement envisagées par les acteurs locaux.

Partie 2

-

Une stratégie habitat qui se veut au service de la mixité

sociale dans les quartiers, façonnée en fonction des

spécificités locales