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Comment intégrer les TIC dans l’éducation?

Dans le document Les TIC dans l'éducation en Algérie (Page 159-165)

LES TIC EN EDUCATION : DE L'INNOVATION A L'INTEGRATION

3- Comment intégrer les TIC dans l’éducation?

C‟est une question que, tous les Etats pensent, lui avoir trouvé une réponse, voire la solution à un projet prometteur. Effectivement, différents Etats ont attribué des budgets importants alloués à l‟éducation. Des aménagements dans de nombreux établissements ainsi que d‟importantes dépenses ont été mises en place. Ces efforts étaient dans le but de voir une intégration des TIC à l‟éducation. Et comme le souligne Karsenti et Larose (Op.cit, 2005 : P. 4), "c’est bien là que se situe le nouveau défi de la société de l’éducation", pour l‟auteur, " un

nombre sans cesse croissant d’élèves qui sont mieux informés que ceux des générations précédentes, uniquement grâce au TIC, et qui s’attendent donc à ce que leurs enseignants s’adaptent à cette nouvel réalité ". En effet, comment l‟éducation s‟adaptera à cette nouvelle

réalité ? Comment intégrer au mieux les TIC à l‟éducation ? Nous tenterons de répondre à cette question ; c‟est peut-être l‟aspect le plus important de l‟utilisation des TIC pour l‟enseignement.

Selon, Biasi, Delisle et a l (2005 :P.27), il n‟est pas question pour les professeurs de remplacer les pratiques existantes par de nouvelles méthodologies: " il leur faut plutôt

accepter la nouveauté pour l’intégrer à leurs anciennes méthodes de travail. Il est encore moins question que l’ordinateur prenne la place de l’enseignant: c’est en effet le contact humain, et non le contact avec la machine, qui fait la richesse et l’efficacité de l’enseignement. " Toutefois, personne aujourd‟hui ne néglige la nécessité d‟actualiser les

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méthodes éducatives, et le plus impressionnant, c‟est que tous les acteurs de l‟éducation aimeraient bien voir les TIC se généralisées dans l‟éducation. La question qui se pose est donc celle de la manière de procéder pour mettre en œuvre cette modernisation.

D‟après Larose, Grenon et Lafrance, 1999, rapporté par Akkari et Heer (Op.cit. P.39) : En matière des TIC deux courants se dégagent. "Le premier, fondé sur une épistémologie

socioconstructiviste, analyse cette intégration comme vitale et favorable à la modification des pratiques d’enseignement. Le deuxième, de type néo comportementaliste et pragmatique, considère les TIC comme de simples outils compatibles avec un enseignement traditionnel ".

En effet, comme dans toutes pédagogies, il peut y avoir plusieurs courants différents qui se confrontent ou se complètent, comme nous avons pu le voir au niveau des apprentissages des élèves avec le behaviorisme, le cognitivisme, le constructivisme ou le socioconstructivisme, dans lequel nous avons privilégié l‟apprentissage constructiviste pour l‟intégration des TIC dans l‟éducation.

Selon l‟OCDE (1998), rapporté par Akkari et Heer (Idem. P.39), pour une prise en compte palpable des TIC dans le secteur de l‟éducation, il ne suffit pas de combiner l‟utilisation de l‟outil informatique avec les pédagogies existantes mais il est pertinent d‟adapter l‟enseignement aux nouvelles possibilités qui s‟offrent. Ainsi, l‟auteur interpelle d‟autres spécialistes, à savoir, (Perrenoud, 1998; Peraya, 2002; Karsenti, Peraya et Viens, 2002), qui insistent sur le besoin primordial de tirer bénéfice de la valeur ajoutée pédagogique résultante de l‟usage des TIC, afin d‟accéder à une amélioration de la pédagogie et du rapport au savoir.

Dans le même ordre d‟idées, Baumberger, Perrin, Bétrix et Martin, dans Charlier et Cohen (2008 : P.07), précisent qu‟en mettant de côté les différents courants de pensées et en prenant une approche plus pragmatique, l‟intégration passe par plusieurs facteurs. Ils expliquent, qu‟elle dépend des outils TIC utilisés, de la matière, de l‟enseignant et surtout de la façon de les mettre en œuvre. Enfin, selon les auteurs, il n‟est pas obligatoire de revoir en profondeur ses pratiques pédagogiques pour intégrer les TIC mais d‟adapter ses usages, ainsi, modifier sa manière d‟enseigner.

Karsenti et Larose (Op.cit .P. 93), précisent que ce n‟est pas une tâche facile, de devenir un utilisateur exemplaire des technologies de l‟information et de la communication. Car, d‟après les auteurs, "c’est un processus complexe, non linéaire, qui s’échelonne sur

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sur un processus d‟intégration définit par Carole Raby repris par Karsenti et Larose (Idem. P. 86-92). Il se présente comme suit :

Sensibilisation : présence des TIC dans l’environnement personnel ou professionnel.

Utilisation personnelle : gestion personnelle et familiale, Productions de documents et recherche pour des besoins et intérêts personnels et familiaux.

Utilisation professionnelle : communication avec les collègues, production de documents et recherche en lien avec des tâches de nature professionnelles.

Utilisation pédagogique : utilisation ou productions à des fins d’apprentissage. Cette section comprend quatre étapes non linéaires (familiarisation, exploration, infusion, appropriation).

Nous présentons un autre processus d‟intégration des TIC, du travail établi par Newby et Laicité par Pochon et Blanchet (1997 : P 51-58), en effet, ils exposent une autre classification. Il définit trois niveaux d‟expertise des enseignants, qui correspondent à trois stades d‟intégration différents, à savoir :

Familiarisation : L’enseignant prend contact avec l’ordinateur et avec quelques logiciels de base. Lorsqu’il a pris de l’assurance et devient plus à l’aise avec l’ordinateur pour ses travaux personnels, il envisage des usages liés à son enseignement.

Utilisation : L’enseignant commence à utiliser l’ordinateur en classe pour différents exercices, il vise à diriger les activités d’apprentissage des étudiants en vue de l’acquisition de connaissance ou de savoir-faire.

Intégration et réorientation : L’usage des technologies n’a plus pour but de présenter l’information aux élèves, mais de favoriser la création de leur propre savoir. Le rôle de l’étudiant est étendu et approfondi et celui du maître est changé, il se focalise sur la facilitation et l’aide pour que l’élève expérimente lui-même l’apprentissage visé.

Par conséquent, l‟intégration des TIC dans l‟éducation ne veut pas dire un changement radical dans les méthodes d‟enseignement. Les acteurs de l‟éducation, principalement les

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enseignants et les directeurs d‟établissements doivent accepter ce changement prometteur, afin, de pouvoir l‟intégrer à leurs anciennes méthodes de travail. A l‟unanimité, tous les spécialistes de l‟enseignement et l‟apprentissage sont d‟accord sur le principe que la machine ne remplacera jamais l‟enseignant. Effectivement, c‟est le noyau dur de l‟apprentissage, notamment celui appliquant l‟approche constructiviste, qui nous semble la plus adaptée à l‟intégration des TIC dans l‟éducation.

De même, plusieurs processus d‟intégration des TIC existent, et sont appliqués partout dans le monde. Mais ceux qui ont donné plus ou moins des satisfactions, sont bâtis sur une approche entourant l‟enseignant, car c‟est l‟acteur le plus concerné. Incontestablement, l‟enseignant est au centre de l‟intégration des TIC dans l‟éducation, voire c‟est la clé de succès.

4-Influence de l'usage des TIC sur les acteurs de l’éducation

Selon, Kellner, Massou et Morelli (2010 : P.01), "l’usage des technologies de

l’information et de la communication est progressivement apparu comme une question inévitable tant pour, les décideurs institutionnels et les promoteurs des TIC, que pour les chercheurs. " En effet, l‟usage des TIC dans l‟éducation est un point important à traiter,

notamment par rapport aux acteurs de l‟éducation.

Dans leurs article paru en 2007 sur les usages des TIC, François-Marie Blondel et Éric Bruillard (P.01), ont essayé de faire la distinction entre le mot utilisation et le mot usage. Ils précisent, que "si les deux mots ; utilisation et usage sont parfois considérés comme

synonymes, dans le sens d’action, de manière d’utiliser, le mot usage correspond également à une « pratique, manière d'agir ancienne et fréquente, ne comportant pas d'impératif moral, qui est habituellement et normalement observée par les membres d'une société déterminée, d'un groupe social donné » ". Dans le sens de cette idée, le mot « usage », renvoie à coutume,

habitude, tradition.

D‟après, Guihot, (1995 : P.32), l'usage d'une technologie est pédagogique et non technique. Pour l‟auteur, il n‟existe forcément pas une pédagogie ajustée à toute nouvelle technologie. Ainsi, les acteurs doivent s'attribuer l'outil et trouver l‟utilisation appropriée à leur travail, enfin selon l‟auteur, pour qu'il y ait usage, il faut convaincre les enseignants de l'intérêt

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pédagogique des technologies et en faire sortir, les situations pédagogiques idéales.

Effectivement, les usages éducatifs de l'ordinateur changent l'activité de l'enseignant. Ils convertissent, ses relations avec les élèves et son rapport au savoir. Ils lui demandent de nouvelles capacités, une nouvelle approche de l'élève et de son activité. De même, selon Guihot, (1995 : P.33), l'influence de l'utilisation des TIC sur les élèves est prodigieux, il précise que "tout enseignant peut en témoigner, mais le témoignage le plus crédible est le

notre, toute personne qui a assisté à l’heure des TIC a pu être un moment donné un apprenant. "

Dans le même ordre d‟idées, Gabriel (1998 : P. 101-102), précise que l'influence des emplois

éducatifs de l'ordinateur captive plusieurs dimensions de l‟apprentissage. Quoique, il s‟interroge sur l'intérêt réel de certains usages qui selon lui n'ont aucune continuité véritable dans le cycle scolaire de l'élève. Pour l‟auteur, si l'influence des utilisations pédagogiques de l'ordinateur dans plusieurs dimensions des apprentissages est difficile à mesurer, (Idem), "plusieurs expérimentations en mathématiques et en soutien de lecture, ont montré que

les résultats varient selon le niveau scolaire des élèves, le temps passé devant l'ordinateur, etc. "

Effectivement, Gabriel (Idem: P. 101), déclare dans son article intitulé " Enseignement et informatique pour tous : où en sommes-nous ? "1 Que l'apport des méta-analyses s'avère particulièrement utile. Il rapporte les travaux de méta-analytiques de Kulik et de ses collaborateurs (Bangert-Drowns et Kulik et Kulik, 1985 ; Kulik et Kulik, 1986 et 1987), mais aussi de Valcke (1991a) et de Becker (1992), qui ont montré l'effet positif et significatif des utilisations de l'ordinateur comme outil d'apprentissage (EAO2 ou EGO3) et comme outil de création. L‟auteur résume une étude empirique par quelques résultats très intéressants, à savoir : L'examen par Kulik et ses collaborateurs de 199 études, évaluations, expériences ou quasi-expériences traitant de ces types d'utilisations de l'ordinateur dans l'enseignement primaire, (32 études) secondaire et (42 études) post-secondaire, (101 études concernent l'enseignement universitaire et 24 la formation d'adultes) amène les auteurs à 5 constats, à savoir (Idem): "1- l'apprentissage avec l'ordinateur est associé à de meilleurs résultats lors

d’un examen.2- le temps pour apprendre est réduit avec l’ordinateur.3- les apprenants entretiennent un meilleur rapport à l'éducation quand ils ont travaillé avec l’ordinateur. 4- l'attitude à l'égard de l'ordinateur évolue positivement dès lors que l'on étudie avec lui.

1

En ligne : www.persee.fr/web/revues/.../rfp_0556-7807_1998_num_124_1_1120

2

EAO : l'enseignement assisté par ordinateur

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5-l'utilisation éducative de l'ordinateur n'améliore pas le rapport à la discipline, ou du moins, au sujet étudié. "

Kellner, Massou et Morelli. (Op.cit :P.7), affirment que la technologie inspire à certaines craintes et méfiances. C‟est le résultat obtenu après avoir interrogé plusieurs personnes, qui redoutent d‟abîmer le matériel qui leur semble être aussi coûteux que fragile, prétexte à justifier le non-usage. D‟après, ces auteurs (Idem), ils subsistent deux types de méfiance, à savoir  : "la mise en doute de la fiabilité des nouveaux modes de communication –

la poste étant jugée davantage digne de confiance que le courrier électronique – et le danger de se faire posséder par l’outil, l’apparente facilité d’accès à l’information renvoyant à un risque de dépendance. "

Le mot usage des TIC dans l‟éducation tend vers l‟utilisation, effectivement, il est le plus adapté dans ce cas. Car il précise une action d‟agir ancienne et récente. Il correspond à une interprétation de l‟intégration des TIC dans l‟éducation et la renforce en induisant le sens d‟une habitude. Dans ce sens les acteurs de l‟éducation, notamment les enseignants et les chefs d‟établissements, doivent innover de façon à s‟attribuer les TIC en leur faveur. Et cela en des situations pédagogiques, qui parfois sont citées en scénarios pédagogiques.

Le troisième acteur de l‟éducation qui est les élèves, subissent les répercussions de l‟intégration des TIC. A cet effet, plusieurs résultats affirment qu‟ils ont un impact très positif sur l‟apprentissage, d‟autant plus qu‟ils sont un facteur encourageant cette intégration. De même, les apprenants ont des rapports très positifs avec l‟ordinateur.

L‟intégration se définit en une implantation de nouveaux éléments à un système. Elle représente la création d‟une forma d‟unité ou une identité portante d‟une image de renouvellement ou de réparation. En éducation elle prend la forme d‟un soutien humain ou matériel. Par ailleurs, il existe plusieurs modèles et expériences réalisés dans plusieurs pays. Toutefois, leur application demande l‟existence d‟un minimum de conditions favorables à l‟intégration des TIC du moins, un bon équipement et une formation initiale et continue des enseignants. Cependant, les expériences ont révélé, que si les conditions de l‟intégration des TIC sont réunies, ça ne veut pas forcément dire qu‟il y aura une intégration des TIC. L‟intégration réussie des TIC demande l‟implication de tous les acteurs de l‟éducation, l‟être humain est la clé de succès, qui permet d‟atteindre les objectifs espérés. L‟enseignant est

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l‟acteur et le facteur le plus important à l‟intégration des TIC dans l‟éducation, avec son acceptation du changement dans ses pratiques d‟enseignement. Mais aussi son investissement dans des méthodes innovantes, l‟intégration des TIC dans l‟éducation réussira mieux. De même, presque tous les spécialistes de l‟éducation affirment que les élèves de la nouvelle génération sont très favorables et attirés par les TIC. D‟ailleurs, c‟est presque devenu leur environnement naturel.

SECTION III : Usages des TIC dans l’éducation : limites et enjeux

Plusieurs études et enquêtes statuent qu‟il y a des usages limités des TIC de la part des acteurs concernés par l‟intégration des TIC dans l‟éducation. A cet effet, nous nous intéressons à essayer de donner une explication ou de déterminer les facteurs expliquant le non usage ou l‟usage non satisfaisant des TIC dans l‟éducation. De même, cette section traitera le SMSI (Sommet Mondial sur la Société de l‟Information) et ses objectifs notamment ceux concernant les TIC et l‟éducation. Nous devons aussi, de voir les engagements de l‟Algérie en matière des TIC et de l‟intégration des TIC dans l‟éducation, tout en étant un pays membre du SMSI.

Nous allons essayer dans cette section de voir si l‟intégration des TIC dans l‟éducation est une tendance ou une intégration.

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