• Aucun résultat trouvé

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Dans le document 50 ANS DE THÉORIES DU COMPLOT (Page 60-63)

Claude Voelin, Nadja Eggert, Lazare Benaroyo et Gérald Hess. Ces chercheurs font partie de l’équipe qui a préparé le CAS «Santé, environnement et éthique».

Nicole Chuard © UNIL

Allez savoir ! N° 55 Septembre 2013 UNIL | Université de Lausanne 61 cipants: le CAS s’adresse par exemple à des personnes qui

pratiquent au niveau décisionnel dans des ONG, des admi-nistrations publiques, les secteurs de la santé et du social ou encore exercent un mandat politique.

Le premier des six modules consiste en une introduction à l’éthique. «Il s’agit d’une mise à niveau destinée à donner un bagage théorique et un vocabulaire communs», explique Nadja Eggert, chargée de recherche à Ethos. Et à dissiper quelques malentendus: «L’éthique n’est pas une “science”

qui permet de dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire, mais un

“art” de questionner et d’interroger qui permet de mettre en lumière les principaux enjeux soulevés par une option dé-cisionnelle, en vue d’assurer une prise de décision respon-sable», note Lazare Benaroyo.

Pour les quatre modules suivants, le CAS se divise en deux filières au choix: «Santé» ou «Environnement». Il adopte aus-si une structure matricielle. Chaque groupe de cours est en effet placée sous un grand thème: «Cadres légaux et leurs li-mites», «La technologie et ses multiples enjeux», «Les enjeux de la globalisation» et enfin «La perspective économique».

Après avoir travaillé en parallèle sur leur terrain de pré-dilection, les participants des deux filières se retrouvent lors de journées interdisciplinaires qui ponctuent chacun des quatre modules centraux. Le but? Echanger leurs points de vue autour d’études de cas, de manière encadrée.

Si l’on se plonge dans le détail des modules, on constate que les questions de société jaillissent de toutes parts. Dans le cas de la globalisation appliquée à la santé, Claude Voelin, professeur honoraire et membre du Conseil d’Ethos, donne l’exemple des résidents d’EMS, qui, bien que nés à l’étran-ger, vieillissent en Suisse. Ce qui n’est pas pareil dans leurs pays d’origine: une réalité que doivent gérer les équipes soi-gnantes, souvent elles-mêmes très multiculturelles. Autre cas: dans la filière «Environnement», le module consacré à la technologie permet de thématiser «l’économie verte» ou le

«principe de précaution».

Ainsi, les aspects polémiques ne sont pas évités, au contraire: les participants apprennent à travailler dans le dilemme, au beau milieu de champs de tensions. Les orga-nisateurs de la formation le reconnaissent volontiers: le CAS va particulièrement toucher les personnes qui se posent déjà des questions d’ordre éthique relatives à leur activité pro-fessionnelle, ou qui voient des conflits entre leurs valeurs propres et celles de leur entreprise.

Un tel cursus ne saurait se conclure de manière scolaire. A l’occasion de deux journées de colloque, en juin 2015, des tra-vaux de synthèse préparés par groupes lors des journées in-terdisciplinaires seront présentés à tous, sous la forme d’une

«controverse argumentée». L’occasion d’exercer l’interdiscipli-narité et d’approfondir encore la réflexion personnelle. DS

Le CAS: www.formation-continue-unil-epfl.ch/

sante-environnement-ethique-cas La plateforme Ethos: www.unil.ch/ethos

ET ENCORE...

MANIPULATIONS DE PRODUITS CHIMIQUES – RISQUES ET DANGERS

Ce programme court (2 jours) permet aux personnes

«confrontées régulièrement à l’utilisation de substances chimiques dans leur activité professionnelle d’en comprendre les dangers et la manière de s’en protéger », résume Jean-Luc Marendaz, coordinateur. Le cursus se destine à des partici-pants qui n’ont que des connaissances lacunaires en chimie.

Du côté des informations pratiques, un accent est placé sur le bon choix des équipements de protection individuels (les EPI), comme les lunettes, les masques et les gants, qui va-rient selon les produits rencontrés. En laboratoire, et par petits groupes, les personnes doivent réaliser de véritables manipulations en suivant un protocole. La manière correcte de stocker les substances dangereuses figure également au programme. Le volet théorique aborde les aspects juri-diques (donc les exigences légales) et le décryptage fin des différents documents qui entourent les produits chimiques, comme les étiquettes et les fiches de données de sécurité.

Ces dernières sont remises aux utilisateurs professionnels par les fabricants. Un test de connaissances conclut ces deux journées, qui se déroulent sur le campus UNIL-EPFL.

www.formation-continue-unil-epfl.ch/

manipulations-produits-chimiques

CANCER, SPORT ET MOUVEMENT

Après avoir suivi des traitements souvent épuisants dans un cadre médical, des patients atteints d’un cancer entrent en rémission et renouent avec le cours normal de la vie. Mis au repos, ils risquent d’entrer dans une spirale de «décon-ditionnement», c’est-à-dire que leur «condition physique ne leur permette plus d’affronter les activités de base de la vie quotidienne, au point de se trouver parfois en situation de handicap», explique Jérôme Barral, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des sciences du sport (ISSUL).

Or, des programmes d’activités physiques adaptées (APA) à ces personnes peuvent les aider à améliorer leur condition physique, «à reprendre confiance dans leur corps», à lut-ter contre certains effets secondaires liés aux traitements et à regagner un maximum d’autonomie. Comment conce-voir et appliquer de tels plans? Destinée aux professionnels (physiothérapeutes, maîtres de sport et coachs sportifs par exemple), et organisée en partenariat avec la Ligue suisse contre le cancer, une nouvelle formation de quatre jours vise justement à répondre à ces questions.

Orientés vers la pratique, les cours permettent aux partici-pants d’échanger sur le vécu des patients, lors d’un atelier de discussion. Des informations sur les maladies cancéreuses, les traitements ou encore la manière d’évaluer la condition physique des patients sont données. Les aspects psychiques et sociaux sont traités. Parmi les exercices figure aussi la ré-alisation d’un programme d’APA. Enfin, la formation aborde la construction et l’accompagnement d’un projet sportif plus important, si le patient émet le souhait de se lancer.

www.formation-continue-unil-epfl.ch/cancer-sport-mouvement

DE LEUR ACTIVITÉ

PROFESSIONNELLE.

NOM / PRÉNOM ADRESSE

CODE POSTAL / LOCALITÉ

TÉLÉPHONE E-MAIL

DATE ET SIGNATURE

Lausanne, UNICOM, Amphimax, 1015 Lausanne. Par fax au 021 692 22 05. Ou par courrier électronique à allezsavoir@unil.ch

Allez savoir ! N° 55 Septembre 2013 UNIL | Université de Lausanne 63 Pauvre type». Tout

com-mence par cette inter-jection lancée sur un ton neutre par un jeune homme dans la file d’un supermar-ché à la figure du narrateur du dernier roman de Michel Layaz.

Le Tapis de course, ouvrage trou-blant et touchant, psychanalyse un personnage détestable mais ébranlé par cette insulte qui ne cesse de le tourmenter. Au fil d’un journal in-time enregistré sur son téléphone portable, le bibliothécaire raconte ses tourments, ses cauchemars et le plaisir qu’il a d’exercer son pouvoir sur le monde qui l’entoure. Son uti-lisation obsessionnelle du tapis de course, instrument de torture sal-vateur, dévoile aussi une image de notre société contemporaine où la performance règne en maîtresse ab-solue. Un récit bien mené, crispant de par l’incarnation très maîtrisée d’un personnage principal agaçant, mais qui rend aussi l’abnégation et la générosité des autres prota-gonistes encore plus prégnantes.

Collectant des phrases assassines dans la grande littérature pour son «petit panthéon privé», le nar-rateur ne reste pas non plus sans faire sourire.

Trop difficile pour l’auteur de créer une personnalité qui n’ait pas une once d’humanité? « Oui, je l’ai nuancé, il était encore pire avant, s’amuse le romancier. Son rapport intéressé à la littérature est aux an-tipodes de ma propre conception.

Accepter de rendre la parole de ce

“pauvre type” littérairement inté-ressante représentait un vrai para-doxe, comme si certaines phrases étaient trop belles pour lui. Mais cet homme incarne aussi une réalité qui nous menace tous un peu – sa lâ-cheté banale, son côté antipathique, sa suffisance, ses petites mesquine-ries.» A l’opposé de son dernier ro-man (Deux sœurs, Zoé, 2011) empli de personnages solaires et totale-ment libres, Le Tapis de course met en scène la banalité du mal. Les deux livres n’en forment toutefois pas moins un diptyque selon l’écri-vain, chacun à deux extrémités de ce que l’humanité est capable d’in-venter. «Tout est question de trouver la tonalité juste qui convienne à ce que l’on veut faire. J’y passe beau-coup de temps. Le ton change d’un livre à l’autre et ouvre à chaque fois un nouvel univers.»

Sortir de sa bulle. Ne pas s’enfer-mer comme son personnage dans une routine ou une manière unique de voir les choses, Michel Layaz y prend garde. Les voyages, la dé-couverte de l’ailleurs et des autres, sont un des moyens de garder un re-gard neuf sur le monde. Le premier roman du Fribourgeois d’origine, Quartier Terre, publié en 1993, est le résultat d’un périple de six mois autour du bassin méditerranéen.

D’autres expéditions suivent, dont un séjour à l’Institut suisse de Rome, et conduisent souvent à la naissance d’un nouvel ouvrage. La littérature

permet, elle aussi, d’élargir la vi-sion et l’esprit. Cendrars, Pessoa ou Eric Chevillard pour les contempo-rains, des écrivains vers lesquels Michel Layaz aime retourner régu-lièrement. «Ce sont des gens qui me donnent envie d’écrire, une affaire où on se retrouve parfois bien seul.»

Blaise Cendrars, l’envie d’écrire ou l’univers de «la grande biblio-thèque», lieu central du Tapis de course, des passions qui datent du séjour à l’UNIL de Michel Layaz, où il a effectué des études de Lettres et rédigé un mémoire sur l’auteur de L’Or. «Pour moi, l’université était un lieu de passage qui me permet-trait d’aller ailleurs après. Le monde universitaire offre d’apprendre la ri-gueur et une démarche scientifique.

Il donne aussi la chance de pouvoir s’intéresser à ce que l’on veut et ce qui nous passionne, mais je n’ai ja-mais eu l’intention d’y prolonger mon temps.» S’il a quitté l’académie, l’enseignement, lui, ne l’a pas quitté.

Quand il n’écrit pas, Michel Layaz transmet aujourd’hui sa passion de l’écriture aux jeunes. Il enseigne aussi bien à l’Institut littéraire de Berne à ceux qui vouent au langage un amour sans borne, que dans une école professionnelle commerciale où le rapport à la langue est parfois plus conflictuel. Une manière de

«repayer sa dette sociale», selon lui. De quoi compen-ser clairement l’égoïsme féroce de son anti-héros.

SOPHIE BADOUX

«

«

MICHEL LAYAZ Après avoir effectué une licence en Lettres à l’UNIL en 1989, Michel Layaz se consacre à l’enseignement et à l’écriture. Il signe une douzaine d’ouvrages dont Les larmes de ma mère (Zoé, 2003) pour lequel il reçoit le prix Michel Dentan et celui des audi-teurs de la Radio suisse romande, ou le récent Deux sœurs (Zoé, 2011).

Nicole Chuard © UNIL

PSYCHOTHÉRAPIE

Dans le document 50 ANS DE THÉORIES DU COMPLOT (Page 60-63)

Documents relatifs