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La méthode d'estimation du coût environnemental

5.1. Le coût environnemental du projet

Les prix utilisés pour la monétarisation sont indiqués au mètre linéaire, au mètre carré ou à l'hectare. Le calcul du coût de mise en œuvre des mesures de compensation sélectionnées nécessite donc un détail plus fin de ces actions. Un exemple de répartition des terrains sur la zone de compensation avant et après intervention est donné pour faciliter le calcul.

5.1.1. La répartition des milieux et le détail des interventions

La taille des mesures compensatoires optimales est de 63 ha composés, avant intervention, de 27 ha de champs cultivés, de 18 ha de friches herbeuses et de 18 ha de prairie. Les mesures de compensation choisies ont pour but de transformer ces terrains de sorte à obtenir 28 ha de champs cultivés (grâce à un remembrement), 27 ha de prairies et 8 ha de groupements de buissons et fructicées par le biais de plantations (de haies, de massifs buissonnants et d'arbres, notamment fruitiers) et de transplantations d'espèces (afin d'agrandir la prairie et d'y introduire les espèces présentes sur le site détruit par l'aménagement). La répartition des milieux avant et après projet est illustrée dans la figure 5.1.

Ainsi, le terrain constitué de champs cultivés s'accroît de 1 ha (28 ha) tandis que la prairie empiète largement sur la zone de friches herbeuses pour s'étendre sur une surface de

champs herbacé. Une bande de 9 m au nord du groupement de buissons et fructicées séparant cette zone de la prairie est conservée pour la plantation d'arbres. Le détail des actions à entreprendre pour réaliser les mesures de compensation est :

- Plantation de 50 m x 1360 m soit 68 000 m2 de massifs buissonnants.

- Plantation de 340 arbres : nous supposons qu'environ 8 m doivent être conservés entre 2 arbres, ce qui permet de planter 2 rangées d'arbres sur la zone dédiée à cet effet.

- Transplantation de 9 ha de prairie, soit 90 000 m2. - Remembrement d'1 ha de terrains cultivés.

1520 m 1080 m 1440 m Prairies Champs cultivés Champs herbeux Prairies Champs Cultivés Groupements de buissons Et Fructicées 1080 m 1440 m 80 m 1360 m

Le détail des interventions et de leur répartition sur le site de compensation nous permet de calculer le coût de l'intervention.

5.1.2. Le calcul du coût de l'intervention

Nous utilisons les coûts d’acquisition de terrains à bâtir établit par zone (faute de l’inexistence de couts pour ce genre de transaction) indiquant, pour chaque action, un prix ainsi qu'une fourchette de variation. Le premier élément de coût à prendre en compte est bien sûr l'acquisition foncière, car la mise en pratique de mesures compensatoires ne peut être garantie sans sécurisation préalable des éléments fonciers nécessaires. Les autres éléments sont les prix relatifs aux plantations et à la transplantation d'espèces :

1. Acquisition foncière : 63 ha.

- 36 ha de terrains en herbe et de prairie1 : le prix est estimé à environ 43 000 DA par hectare ce qui fait un total de 1 548 000 DA. La fourchette de variation est comprise entre 35 000 et 55 000 DA par hectare soit un prix pouvant varier de 1 188 000 DA à 1 908 000 DA.

- 27 ha de terrains cultivés : le prix estimé à 65 000 DA par hectare, soit un total de 1 755 000 DA. La fourchette de variation est située entre 40 000 et 90 000 DA par hectare donnant une fourchette de prix entre 1 080 000 DA et 2 430 000 DA.

2. Plantations : 8 ha.

- 680 000 m2 de massifs buissonnants2 estimés à 8 euros par mètre carré soit 5 440 000DA. La fourchette est comprise entre 60 et 100 DA le mètre carré soit un prix variant de 4080 000 DA à 6 800 000 DA.

1

Le prix d'acquisition d'une prairie, zone non cultivée, est considéré identique à celui des terrains enherbés.

2

Le prix comprend la fourniture, le transport et la plantation.

3

Le prix comprend la fourniture, le transport, la plantation et le tuteurage ou haubanage ainsi que la protection contre la faune.

- 340 arbres3 estimés à 400 DA par arbre soit 136 000 DA. La fourchette varie de 370 à 430 DA par arbre soit un prix pouvant aller de 125 800 DA à 146 200 DA.

3. Transplantation d'espèce : 9 ha.

Le prix indiqué de 55 000DA, dans une fourchette comprise entre 52 500 DA et 57 500 DA, comprend le recueil de plants ou de graines, les déplacements et replantations. Il est indiqué au forfait pour une surface de 100 m2 environ. Pour une zone de 9 ha, le prix serait de 49 500 000 DA avec une fourchette de 47 250 000 DA à 51 750 000 DA.

4. Remembrement : 1 ha.

Le prix indiqué est de 23 000 DA par hectare et comprend le coût global du remembrement tous travaux compris, la fourchette est comprise entre 21 000 et 24 500 DA.

Le coût total de mise en œuvre des mesures de compensation, correspondant au coût environnemental du projet, s'élèverait donc à 58 402 000 compris dans une fourchette de 53 744 800 à 63 058 700 DA. Comme nous l'avions précisé, ces chiffres ne sont pas réellement représentatifs du coût environnemental du projet en cours sur le site étudié. Obtenir les résultats réels nécessiterait de retourner sur le site pour mesurer les densités de population des espèces d'évaluation sélectionnées et ainsi déterminer des indices HSI illustrant leur niveau de qualité. L'intervention d'experts naturalistes et écologues pour effectuer ces relevés et pour déterminer les actions de compensation appropriées serait également souhaitable.

Afin de tenir compte des incertitudes pesant sur la réussite des mesures compensatoires, il est possible, outre le coût de mise en œuvre des mesures, d'introduire une somme supplémentaire dédiée à d'éventuelles mesures correctrices pouvant être nécessaires. Le coût de gestion et de suivi du site à long terme peut également être comptabilisé afin de garantir la pérennité des mesures compensatoires.

4

Ce taux d'actualisation de 4%, bien qu'encore sujet à de nombreux débats, reste globalement recommandé et employé dans les évaluations économiques, notamment pour les collectivités et les institutions publiques (Lebègue et al., 2005).

Enfin, pour prendre tout son sens, le coût total est bien sûr à comparer aux résultats éventuellement obtenus avec d'autres méthodes d'évaluation, ainsi qu'aux bénéfices attendus d'une extension ou d’aménagement de la Sebkha.