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Le clonage capillaire

Dans le document LA GREFFE CAPILLAIRE (Page 142-145)

LA LISTE DES ABREVIATIONS

A. Le clonage capillaire

Le clonage des cheveux est une technique en cours d’exploration pour lutter contre l'alopécie. Elle consiste à prélever des cellules du follicule pileux sain dans les zones qui ne souffrent pas d'une perte des cheveux pour les cloner et les multiplier par diverses méthodes. Les cellules peuvent ensuite être réinjectées dans le cuir chevelu chauve et produire des cheveux sains. Ce procédé est encore en phase de recherche, et se heurte à différents obstacles, tel que la dégénérescence des papilles clonées. Pourtant l’idée de cloner des cellules souches folliculaires et de créer un nombre illimité des follicules pileux est simple et séduisante.

Considérez ce constat : la personne moyenne peut perdre 50% de ses cheveux sans être détectable. Chez un patient typique avec 50000 follicules pileux du cuir chevelu, la zone donneuse permanente représente environ 25% des ce nombre total, soit 12 500 unités. Les autres 37500 follicules pileux, risquent d’être perdus. Sur les 12 500 unités de la zone donneuse, environ la moitié seulement, ou 6250, peut être prise pour la récolte sans rendre cette zone chauve. Cela donne un total de 6250 unités pour couvrir une zone de 37 500 au départ, ce qui donnerait une densité de 1/6 de ce qu’y était à l'origine[153]. Certes, les unités peuvent être disposées de manière créative pour donner l'apparence d'une couverture complète. Le clonage du follicule pileux serait la seule vraie solution pour traiter la question de la limitation de la zone donneuse et éliminerait également les cicatrices de plusieurs grandes excisions du prélèvement. On récolterait d’abord une petite zone du cuir chevelu, puis sa microdissection sur les cellules souches qui sont responsables pour régénérer les follicules pileux et commencer une nouvelle phase anagène à la fin de la phase télogène. Ces cellules seraient alors multipliées in vitro en grand nombre pour qu’elles soient implantées dans des zones de cuir chevelu chauves où elles généreraient de nouveaux follicules qui ne sont plus sous les influences hormonales qui causent la calvitie [154].

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Figure 58 : Schéma expliquant le principe du clonage capillaire [155].

INTERCYTEX, est l’une des premières entreprises à commencer l'expérience avec le clonage de cheveux. Les chercheurs de la société étaient convaincus que leur approche était le remède contre la calvitie. Et bien que la technologie soit entièrement développée, elle demeure au stade où elle peut simplement éliminer la perte de cheveux due aux facteurs héréditaires. Cette technique devrait également éliminer la nécessité d’avoir des cheveux de donneur, puisque la culture permet de cloner des cheveux, à partir des propres cellules du patient [156].

Intercytex a essayé de cloner de nouveaux follicules pileux à partir de cellules souches prélevées à l'arrière du cou. Les chercheurs espéraient qu’en multipliant (clonant) les follicules, puis en les réimplantant sur les zones chauves du cuir chevelu, ils réussiraient à faire repousser les cheveux. Ils ont testé la méthode pendant leurs essais de phase II, qui ont donné des résultats très prometteurs. Deux tiers des patients chauves de sexe masculin, étaient en effet capables de développer de nouveaux cheveux après le traitement.

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La société a donc commencé les essais de phase III. Ils ont estimé qu'ils seraient en mesure de terminer le processus en quelques années, mais ces essais n'ont pas montré les progrès attendus. En 2008, Intercytex a reconnu qu'elle n'a pas réussi à développer pleinement le traitement de clonage de cheveux et a décidé de mettre fin à toutes les recherches.

Une autre entreprise qui a étudié le clonage de cheveux était l’IRA (Institut de Recherche Aderans). C’est une entreprise japonaise qui a fonctionné aux États-Unis. Elle était le principal concurrent d’Intercytex dans le développement de la technologie capillaire. Après avoir examiné de nombreuses possibilités, l'entreprise a commencé à travailler sur ce qu'elle a appelé le processus «Ji Gami». Il s'agit d'enlever une petite bande de cuir chevelu qui se décompose en follicules individuels et cellules souches du follicule. Après extraction, ces cellules sont cultivées, multipliées et réinjectées sur les zones chauves du cuir chevelu. Les scientifiques avaient espéré qu’après l'implantation, ces cellules folliculaires clonées développeraient des cheveux sains.

Au cours d'essais de phase II, ils ont découvert que le processus n'était pas adapté à la multiplication mais qu’au contraire, il avait revitalisé les follicules et réussi à empêcher la future perte de cheveux. Les essais, bien que l'approche ait changée pendant leur parcours, ont continué en 2012. Cependant, Aderans a décidé d'interrompre le financement de sa recherche sur la multiplication de cheveux en juillet 2013.

Une autre étude plus récente sur les rats, publiée par University of Chinese Academy of Sciences, Beijing, China [157] a permis d’avoir les résultats suivants: une population des cellules souches des follicules pileux (HFSC: hair follicle stem cell), résidante dans l’isthme supérieur, possède des profils typiques d’expression des gènes de signature de HFSC et peut reconstruire un nouvel épiderme.

La stratégie actuelle pourrait être utile pour obtenir des HFSC facilement et en toute sécurité, puis les utiliser en combinaison avec les techniques chirurgicales de transplantation capillaire FUT et FUE, ou toute seule.

Ces cellules souches du follicule pileux sont considérées comme l’un des types de cellules donneuses pour la médecine régénératrice de la peau en raison de sa capacité de prolifération robuste et de sa multipotence.

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Le clonage capillaire présente le challenge ultime pour la restauration capillaire puisqu’il offre une ressource inépuisable des cheveux pour finir une bonne fois pour toutes avec la calvitie.

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