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Classification et caractérisation des variables retenues .1 Les facteurs de production

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DEUXIEME SECTION : PRESENTATION DES DONNÉES RELATIVES AUX ACTEURS DE

Chapitre 1. PRESENTATION DETAILLEE DES PRODUCTEURS ET DE LEURS

I. Typologie des producteurs

I.1 Objectif et présentation générale des méthodes de classification et de caractérisation

I.1.3 Classification et caractérisation des variables retenues .1 Les facteurs de production

I.1.3.1.1 La terre

S’agissant de la typologie que nous allons effectuer, pour la terre, nous retenons comme critère de classification, sa superficie, St et, comme critère de caractérisation, son statut foncier.

Concernant la superficie, une classification basée sur les superficies d’exploitations de l’ensemble des zones de Niayes du Sénégal, de Dakar à Saint-Louis (Fall et al, 2001) permettait de distinguer trois types d’exploitations :

« - les petites exploitations de moins d’1 ha ; - les exploitations moyennes de 1 à 20 ha ;

- et les exploitations modernes pouvant atteindre 50 à 80 ha » pour lesquelles les auteurs précisent qu’ « elles sont concentrées dans les régions de Dakar (Sébikotane), Thiès (Pout, Mboro) et Saint-Louis ».

Etant donné (i) que les petites exploitations prédominent dans notre zone d’étude, (ii) que celle-ci ne couvre pas la communauté rurale de Sébikotane, (iii) que les résultats de notre échantillon n’indiquent pas d’exploitation supérieure à 20 ha et (iv) que notre objet d’étude n’est pas basé sur les rendements mais sur la capacité de l’agriculture à gérer les espaces ouverts dakarois qui l’incluent, nous choisissons, dans notre classification définitive, de regrouper les quinze classes que nous avions construites au départ et variant de « moins de 500 m² à 20 ha » pour en faire les deux classes de notre étude : « moins d’1 ha » et de « 1 à 20 ha » (voir annexe 4a). Ainsi, en retenant aussi comme unité de mesure l’hectare, nous adopterons les modalités « petite » pour la classe de « moins d’1 ha » et

« moyenne » pour celle de « 1 à 20 ha » tout comme indiqué dans la classification de Fall et al.

Dans le graphique 5 ci-dessous, nous représentons ces deux classes (le tableau correspondant est en annexe 4b).

Effectif des exploitations par classe de superficie

0 20 40 60 80 100

Moins d'1 ha 1 à 20 ha

Classe de superficie

Effectif Effectif

Graphique 5. Classification des exploitations agricoles selon leur superficie

Sur 127 superficies d’exploitations exprimées, soit 71%, le graphique montre que 92 sont inférieures à 1 hectare et 35 varient entre 1 et 20 hectares. Les 53 superficies manquantes, soit 29%, concernent les exploitations hors sol (principalement les microjardiniers et les petits éleveurs) mais aussi des " exploitations spécifiques" comme celles des pêcheurs.

D’un autre côté, pour les cultures hors sol qui sont localisées dans les espaces domestiques, nous considérerons la classe où la superficie de terre effectivement utilisée est nulle : St = 0. Mais dans ce groupe des productions hors sol, pour les microjardins, nous avons estimé nécessaire de les classer suivant la superficie totale de leurs conteneurs, Sc et à laquelle il sera possible d’attribuer un mode de tenure. Avant notre classification, voyons, dans l’encadré ci-dessous, celle qui a été effectuée, en 2002, par le Projet Microjardins.

« La taille des micro-jardins était en moyenne de 3 à 5 m² environ pour permettre aux populations les plus démunies de pouvoir se prendre en charge au-delà de la période de gratuité des intrants et du matériel du programme 2002. En effet, cette dimension des jardins familiaux demande un budget de fonctionnement de sept cent cinquante (750) Fcfa pour réaliser un (1) m² de laitue au bout de 45 jours de culture. Une production de 5 à 10 kg au m² peut être obtenue selon la période de l'année.

La taille des micro-jardins peut être plus importante pour certains acteurs qui visent la production pour la commercialisation ou pour disposer d'une gamme variée de légumes.

La taille des micro-jardins varie entre 5 et 10 m².

L'unité économique familiale est de 50 m² et permet à une famille de mener des activités qui lui engendrent des revenus. Les micro-jardins deviennent une petite et moyenne entreprise lorsque la taille moyenne est supérieure ou égale à l'unité économique.

Cette dimension de micro-jardins permet de mener des activités suffisamment rentables et de créer des emplois permanents ainsi que des emplois indirects liés à l'approvisionnement (fournisseurs d'intrants et de matériels) et à la commercialisation des produits frais (légumes) micro-jardins. »

Encadré 5. Distinction des tailles de Microjardins par le programme MJ en 2002.

Cependant, comme cette classification ne représente pas de classe entre 11 et 49 m² et étant donné que, dans notre échantillon, nous n’avons pas de grande différence dans la destination de la production quelque soit la taille des microjardins, nous proposons la classification suivante basée, comme précisé plus haut, sur la superficie des conteneurs cultivés, Sc. Pour ces derniers, tout comme l’a fait le Programme Microjardins, nous choisissons pour unité de référence le m² et nous considérerons trois modalités : (Sc < 5 m²) ; (5 <= Sc < 10 m²) et (Sc >= 10 m²). Nous faisons remarquer que, pour les conteneurs de microjardins autres que les tables dont l’unité de référence est le m² (avec des tables de 1/2 m² ; 1 m² ou de superficie supérieure : de 2 à 4 m²), c’est-à-dire les pneus, les bassines, les seaux, les boîtes de polystyrène vides qui contenaient du poisson et les hamacs en plastique, nous estimons leur superficie en m² comme suit :

1 pneu = 1/4 de m² ; 1 bassine = 1/4 de m² ; 1 seau = 1/8 de m² ; 1 boîte de polystyrène

= 1/4 de m² et 1 hamac en plastique = 1/8 de m².

Nous n’aurons pas à considérer de superficie pour la pratique de la pêche.

Cependant, comme les dix pêcheurs de notre échantillon utilisent tous le même matériel (principalement le filet), nous évaluerons, comme nous le précisons dans le tableau 8, l’activité de pêche suivant le tonnage annuellement débarqué.

Dans le tableau 4 ci-dessous, nous donnons les modalités de classification et de caractérisation de la ressource terre et de la superficie des conteneurs de microjardins.

Tableau 4. Modalités de classification et de caractérisation de la ressource terre : superficie, et taille des conteneurs de microjardins

Modalités de classification de la superficie des exploitations

Superficie de terre cultivée, en ha : St Superficie des conteneurs de MJ, en m² : Sc 1. Sc = - de 5 m² : petit

2. Sc = 5 à 10 m² : moyen 1. St = 0 ha : hors sol

3. Sc = + de 10 m² : grand 2. St < 1 ha : petite superficie

3. St = 1 à 20 ha : superficie moyenne

Légende : St = superficie de terre ; Sc = superficie de conteneur

Nous avons recensé les cinq types de statuts fonciers suivants permettant de caractériser le mode de tenure des exploitations : la propriété, la location, le métayage, le prêt et le domaine national.

Pretch (2003) précise qu’à proximité de Dakar, certains exploitants détiennent des baux sur les terres du domaine national. Dans notre échantillon, les deux statuts fonciers prédominants sont : d’un côté la propriété, de l’autre le domaine national. Cependant, le poids du coutumier et de l’informel dans la gestion des terres, amène à trouver dans l’un et l’autre statut dominant, des variantes comme le métayage, la location et le prêt, d’où les cinq types de statuts fonciers que nous avons rencontrés lors de nos enquêtes et que nous avons représentés.

Précisons que, pour tous les pêcheurs, le mode de tenure sera le « domaine national » sauf pour un qui est en métayage sur le matériel.

Nous concluons sur le facteur terre en indiquant que les superficies St et Sc nous permettront de voir s’il y a un lien entre la taille de l’exploitation et les cultures ou élevages mis en œuvre. De son côté, le statut foncier nous permettra de déterminer les modes de tenure suivant les types de systèmes de production.

Quelles sont, dans notre zone d’étude, les différentes qualités de l’eau et les usages agricoles (arrosage et/ou abreuvage) de la ressource hydrique.

I.1.3.1.2 L’eau et les intrants

Tableau 5. Modalités de classification et de caractérisation de la ressource eau : source, qualité, usage et condition d’accès

Source de l’eau Qualité de l’eau et usage agricole

Conditions d’accès à l’eau

Céane Douce : arrosage et

abreuvage

Creusement d’une céane : 50 000 Fcfa.

Entretien : 9000 Fcfa/mois pendant 8 mois.18 Puisage manuel par arrosoirs ou seaux.

Puits Douce : arrosage et

abreuvage

Creusement : coût > 50 000 Fcfa.

Adduction d’eau

Eau usée urbaine Chargée en matière organique et autres substances : arrosage seulement

Cultiver à proximité.

Î La prise en compte de l’élément « eau » nous permettra de déterminer sa place dans l’agriculture de Dakar, de voir si son accès est différencié en fonction des types de producteurs et d’entrevoir les problèmes qu’il leur pose. Etant donné que la nature et les différences d’utilisation de ce facteur de production sont surtout liées à la localisation des exploitations dans tel ou tel site, nous l’appréhenderons de façon globale, c’est-à-dire, dans le présent chapitre, par rapport aux divers types de producteurs et, dans le suivant, par rapport aux différentes zones agricoles.

Î Pour les intrants aussi, nous présenterons leur utilisation de façon globale, en fonction des sous-types de systèmes de production. Par exemple, nous dirons que tel fumier ou tel déchet urbain est utilisé par tant de producteurs qui font tel système de production. Parfois, nous utiliserons des données provenant de l’enquête 2006 et qui portent sur un peu plus de la moitié de l’échantillon de 2005 (98 des 180 producteurs de l’échantillon de 2005).

I.1.3.1.3 La main-d’œuvre : nature et taille

Dans le contexte de l’agriculture urbaine à Dakar, nous distinguons trois types de main-d’œuvre : salariale, familiale et entraide de producteurs. Parmi ces trois types de main-d’œuvre, seule le salarial nécessite directement une création de revenus monétaires.

Aussi, en fonction de la capacité financière de l’exploitation mais aussi de son

18 Source : Fall, S.T. et Fall, A.S., 2001. Page

environnement socio-économique, chaque type de main-d’œuvre se décline, dans le temps par sa permanence ou, au contraire, son caractère temporaire : on parlera alors de main-d’œuvre permanente ou saisonnière.

Globalement, dans notre échantillon, nous avons obtenu les résultats suivants que nous présentons dans l’encadré ci-dessous.

- 67 producteurs ont des salariés permanents. Parmi eux, la plupart, 31, en ont un seul ; 19 en ont 2 ; 10 en ont 3 ou 4. Notons que 4 producteurs ont entre 5 et 9 salariés permanents et 3 en ont plus de 10. Donc, on a 36 producteurs qui jouent un grand rôle car ils ont entre 2 et plus de 10 salariés permanents.

- Concernant les salariés saisonniers, les chiffres sont beaucoup plus élevés. Sur les 30 répondants, 4 en déclarent plus de 60 ; 6 en ont entre 20 et 59 et 2 en déclarent entre 10 et 19.

- Plus de la moitié des agriculteurs, 98 sur 180 soit 54%, bénéficient de l’aide de leur famille. Parmi eux, 35 ont une aide familiale permanente ; 33 en ont deux et 21 en ont 3 à 4. Notons que 9 producteurs ont entre 5 et 10 aides familiales permanentes.

- Contrairement pour les aides familiales permanentes, seulement 8 producteurs déclarent des aides familiales saisonnières, dont 6 en ont moins de 5.

- Seulement 15 producteurs ont déclaré recourir à l’entraide avec d’autres producteurs : 9 peuvent compter sur moins de 5 producteurs et 6 sur 5 à 8 producteurs.

- Seulement 4 producteurs ont une aide saisonnière de 2 à 4 autres producteurs.

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