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Choix de la définition sur laquelle nous fonderons notre recherche

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Carte 4. Dix projets agriurbains en Ile-de-France

II.1 Des définitions mettant en exergue sa localisation géographique

I.1.4 Choix de la définition sur laquelle nous fonderons notre recherche

Etant donné qu’intra ou périurbaine, nous posons que la finalité de l’agriculture reste la satisfaction de besoins urbains exprimés, nous donnons une caractérisation des relations ville-agriculture évolutives en ces termes : elles sont d’abord naturellement portées par le contexte physique : l’agriculture utilisant ou réutilisant des ressources naturelles (terre et eau) ou produites par l’homme ou les animaux (déchets ménagers, urbains ou agricoles, eaux usées urbaines). Il s’agit d’abord de produire et ravitailler les citadins en produits agricoles frais. Ensuite, avec le temps et l’émergence de nouveaux besoins urbains notamment en matière d’environnement, de cadre de vie et de développement durable, ces relations évoluent.

Ce sont ces derniers besoins qui vont engendrer un impératif nouveau : maintenir l’agriculture in situ, alors que le déplacement en périphérie ne perturbe pas, en soi, la fonction d’approvisionnement. Dès lors, la ville peut renforcer la présence de l’agriculture en l’associant davantage dans son propre développement. Cette évolution de la prise en

compte de l’agriculture par le projet urbain a été caractérisée par des géographes comme Charvet (Ibid : 119-120) en ces termes : « depuis une dizaine d’années, les espaces ruraux périurbains apparaissent davantage envisagés à partir des campagnes alors que la perception urbaine s’est elle-même diversifiée en même temps que la demande sociale adressée à ces espaces proches des villes. Il est de plus en plus largement admis que l’agriculture, associée ou non à la sylviculture, peut apporter sa contribution à des modes de développement urbains à la fois mieux organisés et mieux acceptés par les populations.

Parmi d’autres, les travaux de Jean Vaudois ont montré comment il était possible de concilier développement urbain et maintien d’espaces agricoles et ruraux vivants à partir du moment où une convergence de volontés s’exprimait dans ce sens ».

C’est à partir de ces constats que Fleury, à partir de 1995, puis avec un groupe de travail du Ministère de l’Agriculture, animé par Guy Poirier et Mireille Celdran, en 1999-2000, vont développer le concept de projet agriurbain de territoire en Ile-de-France et rejoindre les conceptions de l’association de villes Terres en Villes, créée le 15 juin 2000.

Dans le cadre de notre recherche où nous essayons de montrer les enjeux de l’agriculture urbaine pour diverses catégories d’acteurs urbains, nous optons pour une définition fondée sur celle donnée par Mbaye et Moustier (1999) et qui considère l'agriculture urbaine sous l'angle de la compétition avec la ville pour l’usage des ressources. En effet, ces auteurs écrivent que :

« l'agriculture urbaine sera définie comme localisée dans la ville et à sa périphérie pour laquelle il existe une alternative entre usages agricoles et non agricoles des ressources, l'alternative ouvrant sur des concurrences mais également des complémentarités possibles entre ces usages ». Les usages identifiés par ces auteurs sont les suivants :

- foncier bâti / foncier non bâti;

- eau destinée aux besoins des villes / eau d'irrigation ; - travail non agricole / travail agricole ;

- déchets ménagers et industriels / intrants agricoles ;

- cohabitation d'activités agricoles et urbaines génératrices d'externalités négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts).

On peut, néanmoins, remarquer que l’avant-dernier type d’usage (déchets ménagers et industriels) n’induit pas de concurrence entre ville et agriculture mais seulement un rapport de complémentarité.

Les raisons qui nous ont amenée à choisir cette définition de l’agriculture urbaine seront éclairées lorsque nous présenterons le contexte de Dakar et nos questions de recherche. Il faut cependant préciser que la définition de l’agriculture urbaine va être enrichie avec le concept de territoire agriurbain, à la gouvernance partagée.

Au-delà de ces définitions, Bryant (1989 : 409) signale que l’expansion urbaine – qu’elle se fasse de façon continue (lotissements résidentiels, centres commerciaux, parcs industriels) ou en ordre dispersé d’unités surtout résidentielles, greffées sur des villages ou des hameaux de la campagne – a des impacts directs ou indirects, positifs ou négatifs sur l’agriculture. Les effets directs sont : d’abord la réduction du patrimoine agricole et donc de la surface productive convertie en sols urbains et pouvant être considérée comme nuisible à long terme pour le système agricole. Cependant, les exploitants propriétaires peuvent y trouver profit. En France, avec le système du fermage étant très protecteur des droits du locataire, les agriculteurs ne bénéficient pas systématiquement de cette plus value

foncière ; ils accordent alors plus d’importance au maintien de la cohérence agricole de l’espace.

Les effets indirects sont principalement « les modifications de la structure agricole résiduelle. Ils ont souvent été considérés comme plus destructeurs à long terme que le grignotage des surfaces (cf. Krueger, 1959, 1978 ; Rodd, 1976) ». Il s’agit notamment de

« l’achat de terres agricoles par des propriétaires non exploitants, l’aggravation de la charge des impôts locaux, l’incertitude de l’avenir qui gèle les initiatives et les investissements (Bryant 1974, 1976) et des incompatibilités entre l’agriculture et les autres utilisations du terrain se manifestant par des nuisances ».

Par contre, certains effets indirects, comme « l’accroissement des valeurs foncières et des taux de location, des opportunités de vente directe », sont positifs.

D’autres auteurs comme Jarrige, Jouve et Napoleone (2003 :19) insistent sur le fait que « les multiples facettes de l’agriculture périurbaine traduisent le rôle ambivalent que joue la proximité des villes sur l’évolution de cette agriculture périphérique dans un jeu complexe de concurrence sur les ressources, de contraintes exercées par la demande urbaine pour la préservation de l’environnement mais aussi d’opportunités de commercialisation des produits et de diversification des activités ».

Après cette étape de caractérisation et de définition, voyons comment se présente concrètement l’agriculture urbaine.

II.2 l’agriculture urbaine, une activité aux compositions, motivations et finalités

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