• Aucun résultat trouvé

a Le classement selon le genre du texte

CHAPITRE 3 :L’enseignement de la compréhension en lecture et les différentes

3.2 L’évolution de la compétence lecturale chez l’apprenant

3.2.1 Les textes

3.2.1.1. a Le classement selon le genre du texte

« C’est bien le genre qui permet à la relation du sujet au texte de s’établir » Sauchon (2004 :168). Depuis quelques années, les enseignants de langues sont sensibilisés au sujet de la variété des textes soumis à l’apprentissage, dans l’intention d’enrichir leur lexique surtout, en intégrant tous les référents (intellectuel, référentiel et linguistique).

Traditionnellement, les textes narratifs occupaient une très large place, au détriment des autres types de textes, tels que le texte expositif, argumentatif, injonctif…

-Les textes définis selon les fonctions de lecture :

Deux fonctions fondamentales de lecture, peuvent être retenues, selon Giasson (2003 :43) : les fonctions de la lecture et l’intention de l’auteur.

Deux fonctions fondamentales peuvent être recensées : la fonction utilitaire et la fonction esthétique. La première déterminée par les textes courants, vise un objectif d’ordre fonctionnel, la seconde concernant le texte littéraire destiné à satisfaire le plaisir de l’apprenant-lecteur.

De Koninck (1998 :57) affirme que : « Le texte littéraire peut se permettre des fantaisies (…). Son but est de partager un univers imaginaire », quant au texte de type courant marqué par son caractère utilitaire, il doit être formulé clairement (recettes de cuisine, mode d’emploi...).

Pour le texte littéraire et dans le cadre de notre recherche nous nous sommes inspirée des textes tirés de la littérature de jeunesse (album de

Mais qu’est ce qu’un album de jeunesse?

La définition de la littérature de jeunesse n’est pas aisée. En effet, une bonne littérature de jeunesse peut très bien être lue par des adultes, par exemple Poil de carottes, le Petit prince. Cependant, nous retiendrons la définition proposée par Grossmann (1996 :21) qui tient compte des aspects formels (illustration, phrases simples, sujets abordables, enseignement d’ordre éducatif…), et signale l’interaction du texte avec l'image :

"…je nommerai forme album, les livres dans lesquels le mariage entre le texte écrit et l'image crée un texte d'un genre particulier, dont les deux constituants ont une importance à peu près égale. Le texte écrit, lorsqu'on a affaire à la forme album, est découpé en fonction de son rôle par rapport à l'image. La première différence avec le livre ordinaire réside dans le fait que la page ou le plus souvent encore la double page acquiert le statut d'unité à part entière."

Rolande (2000 :23) évoque l’illustration accessoire, l’illustration « magique » dont les rapports au texte se sont complètement modifiés compte tenu de la vision que l’on se fait. Ainsi, il rappelle que : "L'album est un savant équilibre entre texte et illustrations, une mélodie à deux voix, une alchimie où mots et images se lient laissant surgir une harmonie délicate."

L’alternance de textes et d'images, participe au rythme de lecture que Rolande (2005 :60) expose : « Le lecteur va de l'image globale à une lecture kaléidoscopique des détails. Plaisir de feuilleter les pages, il peut avancer, revenir en arrière, se plonger dans le fourmillement d'éléments, mettre de la distance, aller, venir, voire avec plus de précisions que l'adulte les personnages, les fragments, les traits, les lignes, les couleurs, les menus détails ».

On y trouve également la principale caractéristique de l’album : une double narration de l’histoire, à la fois par le texte et par les images.

L'image selon Tauveron, "rend concrets des procédés littéraires comme l'allusion, la citation, la stylisation, l'ironie, la polysémie ou la métaphore ». Ces

procédés stylistiques insérés dans le texte, renvoient à l'image dans l'album et rendent la lecture facile et attrayante (2014 :20).

Le message linguistique, qui accompagne dans ce cas l’image, renferme en plus des présupposés de nature linguistique, des non-dits et des sous-entendus dont la valeur relève généralement des codes culturels et des métaphores langagières (la façon de saluer dans un conte, par exemple).

C’est du côté des théories de la réception qu’on peut alors se tourner. L’un des premiers didacticiens à explorer le rôle du lecteur dans la réception de la littérature, est Wolfgang Iser, qui s’interroge sur une mystérieuse instance, il la désigne par l’expression « lecteur implicite » ou « lecteur présupposé ».

Selon lui le texte se compose de « segments » disparates séparés par des « blancs». Il appartient au lecteur, de combler les blancs et d’associer les segments pour donner sens au texte. Pour ce didacticien, le « lecteur implicite », est cette instance inscrite dans le texte, qui guide en quelque sorte, le lecteur réel Poslaniec (2008 :75).

Poslaniec (2008 :171), nous apprend que dans la littérature de jeunesse, le narrateur cherche à persuader, à influencer par des formes implicites pour arriver à ce qui est simple et explicite.

Le narrateur externe, caché, implicite, interpellant est un type de la littérature de jeunesse qui a la position de pédagogue. C’est le type de relation que le narrateur établit avec son lecteur virtuel. A cela, ajoutons la présence des connotations qui se greffent souvent sur les dénotations, véhiculant des valeurs humaines et culturelles.

Les approches de Kerbrat-Orecchioni (1986) peuvent être utilisées à propos de l’implicite en littérature de jeunesse. Selon elle, on peut découvrir l’implicite grâce aux éléments présents dans le texte, généralement dans un conte.

Selon le même auteure trois procédés paraissent directement utilisables pour décrire les effets implicites dans la littérature de jeunesse : les inférences, les présupposés et les sous-entendus, d’où l’intérêt pour le choix des albums de littérature de jeunesse, pour cerner la notion du questionnement de l’implicite.

L’album de jeunesse concerne plusieurs genres entre autres le récit, bien connu de nos apprenants algériens, mais sous une structure différente.

Ce genre met en scène des actants de tout genre (objets, animaux, êtres fabuleux..), ce qui est à la fois motivant et stimulant en lecture.

Ce type d’album de jeunesse offre la possibilité d’interpréter en fonction de différents procédés employés par l’auteur:

Le procédé de l’intericonicité, cet effet interculturel dans le sens où il y a complémentarité et coopération. Le texte et les illustrations s’imbriquent, ni le texte, ni les images ne peuvent fonctionner seuls.

Selon Tauveron (2002 :133) : « Lire l'image dans l'album revient moins alors à interpréter qu'à prendre conscience qu'elle interprète le texte, et donc à comprendre la notion même d'interprétation ».

Le procédé de l'écriture est souvent associé à l'image. Le champ sémantique s'élargit, l'image et l'écriture s’interpénètrent, l’auteur intéressera son jeune public.

En évoquant les limites de l’interprétation dans l’album de jeunesse, Poslaniec (2008) estime qu’il n’est toujours pas facile de distinguer l’implicite de la connotation lors de la réception du texte.

Selon Umberto Eco (1985 :88), le lecteur réagit à la lecture en indiquant « comment le texte prévoit le lecteur ». Il explique qu’ « un texte veut laisser au lecteur l’initiative interprétative », ce qu’il précise davantage dans « les limites de l’interprétation ». Le même auteur qualifie le «lecteur modèle », celui qui est prêt à participer à la construction de texte. Parmi les « lecteurs modèles » possibles, Eco prévoit les enfants. De notre part, nous prévoyons nos apprenants

universitaires algériens du CEIL, qui auront la possibilité d’élargir leurs connaissances par le biais des champs sémantique et lexical et nous rejoignons les propos de Souchon (2004 :162), selon qui : « Les textes littéraires sont souvent écartés des travaux de recherche en matière de lecture, que ce soit en LM ou en LE. Ils sont traités ‘à part’. (…), nous aurions plutôt tendance à considérer que le ‘littéraire’, au sens large du terme, est une dimension fondamentale dès le début de la socialisation textuelle ».

Dabène (1997 :124) estime que : « la littérature pour la jeunesse nous parait aujourd’hui un passage obligé vers la fabrication du lecteur adulte ».

-Les textes définis selon l’intention de l’auteur :

Selon Giasson (2003 :114), l’intention de l’auteur se révèle d’après la nature du texte s’agissant d’un extrait de roman d’ordre fictif ou réel, d’un témoignage d’un journal d’ordre authentique.

Trois attitudes de l’auteur peuvent expliciter l’intention de l’auteur :

1.Il publiera des textes littéraires (textes narratifs, poèmes…) qui suscitent l’émotion du lecteur.

2.Il produira des textes directifs à caractère injonctif pour donner des consignes (ex : des recettes, des modes d’emploi, des conseils…).

3.Il pourra aussi informer (articles de revue, des monographies).

Giasson, a dénombré ces attitudes de l’auteur qui révèlent son intention implicite ou explicite.

3.2.1.1.b Un classement selon la complexité du texte: