4. Etude des carnets
4.3 Classe de 4P-5P
Avant tout, nous ne faisons pas de distinction entre les degrés 4P et 5P dans cette analyse, puisque ce n’est pas la différence entre eux qui nous intéresse mais uniquement le contenu des commentaires.
a. Résultats Contenu des commentaires
L’enseignante rédige des commentaires concernant davantage l’attitude de l’élève en classe que la progression de ses apprentissages et de ses résultats scolaires. De plus, elle ne se contente pas de uniquement féliciter l’élève, comme a pu le faire l’enseignante de 3P, mais s’applique à toujours transmettre une information sur l’attitude ou le travail.
Etiquettes
La quantité d’étiquettes présentes dans les carnets de cette classe est très nombreuse. Ce constat est tout simple, puisque chaque élève est étiqueté ! Il y a au total vingt-trois étiquettes différentes, réparties entre vingt et un élèves. Comme pour les autres classes, nous avons transformés les adjectifs au masculin. Ci-dessous sont répertoriées les étiquettes relevées dans les carnets :
- « sympathique » (21x) - « souriant » (8x) - « appliqué » (3x) - « discret » (2x) - « sérieux » (2x)
69 - « nonchalant » (1x)
- « cultivé » (2x)
- « consciencieux » (1x) - « attachant » (1x) - « attentif » (1x) - « rigoureux » (1x) - « vif » (1x) - « présent » (1x) - « intéressant » (1x) - « intéressé » (1x) - « volontaire » (1x) - « distrait » (1x) - « bavard » (1x) - « organisé » (1x) - « désorganisé » (1x) - « volubile » (1x) - « impulsif » (1x) - « calme » (1x) - « rêveur » (1x) - « zen » (1x)
b. Analyse du contenu des commentaires
Un premier constat commence par la divergence entre les principes du guide du CeFEP (2010) et les actes d’écritures de l’enseignantes. En effet, les remarques concernant l’attitude de l’élève en classe sont plus nombreuses que celles relatives aux résultats et à la progression de l’apprentissage, alors que ces dernières sont censées occuper la place principale dans les commentaires. Comme nous l’avons fait pour les deux autres enseignantes, nous allons tenter d’analyser ces commentaires en les regroupant dans les thématiques les plus récurrentes.
Celles-ci concernent la participation en classe, le sérieux au travail, la concentration, l’application, l’autogestion de son travail, le droit à l’erreur et le comportement. Elles seront parfois développées les unes avec les autres.
70 - La participation en classe
«Ju. est un élève … qui participe activement aux leçons »
« … participant volontiers aux activités proposées »
- Le sérieux au travail
« … travaillant avec sérieux »
« Jo. … ne semble pas réaliser qu’il est en 5P et qu’il doit travailler sérieusement. … je ne parle pas des nombreux oublis et corrections non-faites.
… Il serait temps qu’il … aborde le travail scolaire avec moins de nonchalance »
« Er. … se donne de la peine dans son travail »
« El. … cherche toujours à cadrer au plus près ce qui est demandé et n’hésite pas à venir poser des questions en cas de doute(s) ».
Nous mettons ces deux dernières citations dans ce groupe car elles traitent d’une attitude de considération de son propre travail, notamment par la prise en charge de ce dernier pour favoriser les apprentissages, ce qui semble être considéré comme une attitude sérieuse pour l’enseignante.
- La concentration
« Tout est prétexte à lever la tête de son exercice »
« Il lui faut beaucoup de temps pour se mettre en route et ensuite, elle a de la peine à rester concentrée sur son travail le temps nécessaire. »
« Il a cependant tendance à se laisser entraîner dans ses pensées, perdant ainsi le fil de la leçon ou tardant à se mettre au travail. »
- L’application
« C’est bien de travailler rapidement mais il ne faut pas oublier la qualité : textes bien écrits, réponses complètes… »
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« … améliorer la qualité de son écriture ».
Les commentaires sur la concentration et l’application montrent que l’enseignante attend qu’un élève adopte une attitude propre à son rôle d’apprenant, autrement dit qu’il prenne en considération ses apprentissages, tout en maintenant un rythme adéquat. De plus, ils complètent les thématiques des étiquettes « appliqué », « sérieux », « intéressé » ou encore
« distrait ».
- L’autogestion du travail
« il est de ce fait dommage de constater qu’il ne parvient pas aux buts fixés car il se précipite dans une activité sans prendre le temps d’en analyser tous les éléments »
« … pour ses corrections où elle ne prend pas toujours le temps de vérifier »
Nous constatons que l’enseignante donne de l’importance au développement de l’autogestion des apprentissages. En effet, elle fait quelques remarques à ses élèves concernant l’utilité de revenir sur ses travaux pour mieux les analyser et pouvoir ainsi s’autoréguler. Ces attentes pourraient être mises en lien avec les attributs « rigoureux » et « consciencieux », par exemple dans le sens du souci du travail bien fait. Rappelons tout de même que, bien que ce dernier adjectif soit valorisé par l’enseignante, celle-ci met tout de même en garde contre une éventuelle conscience excessive, traduite notamment par la peur de l’erreur. Constatons-le ci-dessous :
- Le droit à l’erreur
« … admettre qu’il ne peut pas tout comprendre immédiatement »
« Qu’elle fasse attention toutefois à ne pas placer la barre trop haute … on a le droit de se tromper parfois…et c’est pas un drame ! »
« Qu’elle ose se lancer, même si elle a des doutes ! On a le droit de se tromper… ».
- Le comportement
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« Il aimerait faire ce dont il a envie et de ce fait, a beaucoup de peine à se plier aux consignes ou à accepter les remarques qui lui sont faites … il faut sans cesse le recadrer »
Enfin, comme chez les deux autres enseignantes nous trouvons des remarques relatives au comportement de l’élève, même s’il y en a très peu ici, notamment par rapport à un niveau relationnel. En fait, ce sont plutôt les étiquettes qui se réfèrent à des aspects du comportement comme « bavard », « sympathique », « distrait », « souriant », « impulsif », « calme »,
« volubile », « rêveur » et « zen » qui se retrouvent dans ces commentaires. Généralement les attributs en question se rapportent à une attitude que l’enfant développe en contexte scolaire.
Celle-ci n’a pas d’influence directe sur les apprentissages et n’est pas forcément vue comme un trait de personnalité indépendant du contexte dans lequel il est observé, comme le serait l’adjectif « cultivé », par exemple.
La formulation des commentaires
Comme nous l’avons fait pour les autres classes, nous allons rapidement parler de la formulation générale des commentaires chez l’enseignante de 4P-5P. Commençons par dire qu’elle veille fréquemment à féliciter et encourager ses élèves. Ensuite, nous avons remarqué un type de commentaires que nous n’avions jamais trouvé dans les autres carnets : « On s’y met ? », « Merci d’avance ! » « Courage ! », « C’est très agréable » ou encore l’emploi de smileys (). Nous avons donc vraiment l’impression que l’enseignante prend part aux commentaires en indiquant explicitement ce qu’elle attend et ce qui lui fait ou ferait particulièrement plaisir. De plus, nous voyons, comme pour l’enseignante de 3P, qu’il y a des adresses directes à l’élève.
c. Analyse des étiquettes La formulation des étiquettes
Avant tout, comme pour les autres classes, précisons comment les adjectifs s’articulent au travers de la rédaction des commentaires. Dans la classe 4P-5P, nous retrouvons des étiquettes formulées avec le verbe "être" et "se montrer". Notons aussi que l’enseignante attribue plus
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souvent l’adjectif à l’élève (« Jacques3 est un élève sérieux », par exemple) qu’à l’enfant directement (« Jacques est sérieux »). Cette seconde formulation est employée une seule fois et avec des étiquettes connotées de façon négative : « il est parfois un peu distrait et bavard ».
Ensuite, nous retrouvons des phrases commençant directement par des attributs : « Assez discret lors des leçons orales, il … ». Puis, nous observons pour la première fois l’utilisation du verbe être à l’impératif : « Sois plus zen R. !». Selon nous, cette formulation traduit très clairement l’attente de l’enseignante concernant cet élève. Enfin, nous constatons que l’enseignante use parfois d’adverbes de fréquence lorsqu’elle étiquette ces élèves : « parfois désorganisé », « parfois un peu distrait et bavard », « souvent rêveur », « souvent assez nonchalante ».
Comme nous l’avons déjà vu dans les précédentes analyses, l’emploi de ce type d’adverbe est suggéré par le guide du CeFEP comme une manière d’organiser les modalités appréciatives et évaluatives. Cependant, nous remarquons que, selon leur sens et le contenu de leur phrase, ces adverbes atténuent ou accentuent le côté généralisant que peuvent revêtir les étiquettes qui les suivent. Ici, « parfois » permet de faire comprendre que l’enfant n’est pas jugé comme quelqu’un de « distrait » et de « bavard » constamment, mais qu’il peut se montrer ainsi de temps en temps. Par contre, l’adverbe « souvent » évoque une idée de récurrence qui peut donner au jugement un côté plus généralisateur.
Interprétation du sens des étiquettes
Etant donné le grand nombre d’étiquettes identifiées par rapport aux deux autres classes, nous souhaitons procéder différemment concernant l’interprétation. Précisons que la trame est la même mais l’organisation du contenu est quelque peu dissemblable. Nous allons en effet séparer plus distinctement les trois différents types d’étiquettes, pour rendre plus claire et plus précise l’étude de ce matériau conséquent. Tout d’abord, nous regroupons les attributs connotés positivement. Ensuite, nous rassemblons les attributs considérés comme négatifs.
Enfin, nous analysons les "étiquettes-conseil" telles que définies en début d’analyse. Au fur et à mesure de l’étude, ces trois groupes se verront subdivisés à leur tour pour faciliter l’étude de chaque étiquette.
3 Prénom et citation fictifs
74 - Etiquettes à connotation positive
Dans cette catégorie, nous avons regroupé les attributs suivants : « sympathique »,
« consciencieux », « attachant », « attentif », « vif », « intéressant », « intéressé »,
« souriant », « appliqué », « discret », « sérieux », « organisé », « cultivé », « volubile » et
« calme ». Contrairement à tous les autres adjectifs listés ci-dessus, la définition de
« discret », « vif » et « volubile » peut être interprétée positivement ou négativement, selon le contexte et la manière dont celui qui juge interprète ces aspects. Cependant, comme ils ne semblent indiquer apparemment rien de négatif, il nous semble plus pertinent de les ranger avec les adjectifs positifs, mais nous détaillons plus précisément les raisons de notre catégorisation ci-dessous :
L’attribut « sympathique » se retrouve chez tous les élèves. De ce fait, cette caractéristique doit être logiquement appréciée par l’enseignante car il serait insensé qu’elle porte un jugement négatif sur tous ces élèves. De plus, cet adjectif est par définition connoté positivement. Le fait qu’il ait été attribué à tous les élèves nous surprend et nous avons alors du mal à en déduire la signification, c’est pourquoi nous voulons tenter de comprendre ce choix à travers l’entretien.
Nous considérons l’adjectif « consciencieux » comme le fait de vouloir faire de son mieux. Nous basons notre interprétation de ce terme par rapport au développement du commentaire duquel nous avons retiré cette étiquette: « C’est bien de vouloir faire de son mieux mais on a le droit de se tromper parfois…et ce n’est pas un drame ! »). Dans ce sens là, être consciencieux à l’extrême pourrait être considéré négativement puisque cela pousse l’élève à craindre l’erreur, ce qui n’est pas le but de l’apprentissage. Néanmoins, l’enseignante l’emploie entre deux autres adjectifs positifs (« sympathique » et « appliqué »), ce qui veut sûrement dire qu’elle met en avant cette particularité qu’elle apprécie chez l’élève, en le mettant toutefois en garde de ne pas l’exagérer.
« Attachant » est par définition connoté positivement, car il caractérise généralement quelque chose ou quelqu’un avec lequel on entretient un lien affectif.
De ce fait, il nous semble que cette étiquette implique une part de subjectivité et
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traduit probablement un sentiment personnel de la part de l’enseignante vis-à-vis de l’élève étiquetée comme tel (S.). Tout comme pour « sympathique », nous allons profiter de l’entretien pour savoir ce que la professionnelle entendait par
« attachant ».
Le terme « attentif » est forcément une qualité dans ce cas, puisqu’elle implique une caractéristique qui devrait se faire ressentir chez tous les apprenants, cela fait partie de leur rôle d’élève. C’est bien connu, l’attention est un outil précieux pour mener à bien son apprentissage.
Regardons maintenant les étiquettes « intéressant » et « intéressé » ensemble, puisqu’elles sont toutes deux assignées à R. et qu’elles reprennent la même idée, mais différemment. En effet, d’un côté l’enseignante définit l’attitude de l’élève face à ce qui l’entoure (« intéressé »), et de l’autre côté, elle indique son impression face à cet enfant (elle le trouve « intéressant »). Cette dernière étiquette est, tout comme « attachant », sans doute née d’un jugement personnel et subjectif de l’enseignante. Nous voulons donc aussi approfondir le sens de cette étiquette lors de l’entretien. Ces deux adjectifs sont positifs puisqu’ils évoquent la notion d’intérêt, positive par définition.
Comme nous l’avons soulevé plus haut, l’adjectif « vif » peut être aussi bien compris de manière positive que négative. En effet, cette étiquette peut être considérée comme une qualité positive inhérente à l’élève si elle fait référence, par exemple, à son état esprit. Par contre, si l’adjectif « vif » se rapporte au comportement physique, nous pouvons l’envisager comme une forme négative d’excitation de la part de l’élève. Un élève « vif » étant a contrario un élève déconcentré, inattentif, pour reprendre les attributs décrits ci-dessus. Ainsi il pourrait rendre l’apprentissage et/ou la vie en classe plus difficile à gérer.
Toutefois, dans le cas étudié, nous attribuons une connotation positive à l’adjectif puisqu’il est employé en même temps que d’autres qualités (« sympathique »,
« intéressant » et « intéressé »). Par ailleurs, pour être sûres du sens que l’enseignante attribue à cet adjectif, nous interrogerons cette dernière à ce sujet lors de l’entretien.
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« Souriant » est lui aussi un adjectif positif. A ce stade, nous n’arrivons pas à identifier le sens que l’enseignante attribue à cette étiquette (outre sa définition).
En effet, bien que positive, nous jugeons que cette étiquette n’a pas lieu d’être dans un document officiel tel que le carnet scolaire. Nous tenons donc à interroger l’enseignante sur ses motivations quant à la volonté d’indiquer ce type d’information dans l’écriture de ses commentaires.
Tout comme « attentif », l’adjectif « appliqué » définit d’emblée une attitude positive que tous les élèves devraient adopter pour favoriser l’acquisition des savoirs. En effet, un élève « appliqué » prend par exemple le temps de relire ses travaux, ce qui permet de limiter les erreurs éventuelles.
Comme mentionné précédemment, l’adjectif « discret » est un jugement dont la connotation nous est difficilement déductible sans avoir entendu ce que l’enseignante en pense. En comparaison avec l’attribut « bavard » qui, comme nous le verrons plus bas, est connoté négativement, nous pourrions supposer que l’attribut « discret » suppose une attitude plus favorable. En effet, un élève
« discret » dérange moins la classe et est peut-être plus attentif qu’un élève
« bavard ». Par conséquent, il représenterait une qualité acceptée plus volontiers par l’enseignante.
L’idée que dégage l’étiquette « sérieux » est reprise plusieurs fois à travers des phrases, telles que « … travaille sérieusement » ou « travaillant avec sérieux …», c’est pourquoi nous supposons que cet aspect soit important pour l’enseignante.
Au regard des écrits de cette dernière, l’adjectif « sérieux » est employé dans le sens de « se donner de la peine », « chercher à cadrer ce qui est demandé » et est souvent mis en lien avec une participation active aux leçons.
L’adjectif « organisé » peut être connoté positivement surtout dans un contexte scolaire. En effet, l’Institution attend de l’élève qu’il organise son travail pour mieux le gérer. Pour renforcer la connotation positive de cette étiquette, notons qu’un autre élève de cette classe se voit étiqueté par l’adjectif contraire (« désorganisé »), qui est clairement présenté par l’enseignante comme un élément négatif.
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L’étiquette « cultivé » est employée à deux reprises et est même une fois appuyée par « plein de ressources », ce qui évoque une idée de richesse culturelle, ce qui est évidemment positivement connoté à l’Ecole.
L’adjectif « volubile » est employé comme l’opposé de « discret », alors que tous deux définissent Dan. : « Assez discret lors des leçons orales, il se montre plus volubile avec ses copains ». Toutefois, nous pensons que l’enseignante ne considère pas l’adjectif « volubile » comme une critique négative, car si tel était le cas elle aurait probablement utilisé le terme « bavard », connoté clairement négativement. En effet, d’un côté l’élève « se montre volubile avec ses camarades » et d’un autre côté, en présence de l’enseignante, il apparait comme plus « discret ». Ainsi, la présence de l’étiquette « volubile » viendrait appuyer la différence d’attitude de l’élève en classe et avec ses camarades.
L’attribut «calme » est interprété positivement car il est listé avec d’autres qualités appréciées de la maîtresse (« sympathique », « souriant » et « appliqué »). De plus, un élève « calme » ne pose généralement pas de problème de comportement ni de discipline, ce qui est majoritairement approuvé par les enseignants.
- Etiquettes à connotation négative
Dans cette classification, nous avons comme adjectifs : « nonchalant », « distrait »,
« bavard », « désorganisé », « impulsif » et « rêveur ». Procédons comme pour les adjectifs précédents, afin de mettre en évidence les raisons qui nous poussent à considérer ces derniers comme négatifs pour l’enseignante.
Le terme « nonchalant » fait référence, dans le cas d’Y., à une attitude de passivité et d’indifférence que cette élève peut avoir face au travail. En opposition à l’adjectif « nonchalant », nous pourrions relever « intéressé » et « vif », considérés comme des attributs positifs. Au passage, nous pouvons remarquer que l’idée de nonchalance est également abordée dans les commentaires de Jo., mais pas sous forme d’étiquettes cette fois : « Il serait temps qu’il se calme un peu, se motive et aborde le travail avec moins de nonchalance ! ». Cet aspect n’est donc pas négligeable dans les attentes de cette enseignante.
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Traitons les deux étiquettes « distrait » et « bavard » ensemble puisqu’elles n’apparaissent qu’une fois et pour le même élève (Dar.). Tout d’abord, nous remarquons que les attributs « distrait » et « bavard » sont employés dans la même phrase, séparément de « sympathique » et « souriant », connotés positivement, ce qui leur confère un statut de particularités indésirables. De plus, ils peuvent être mis en opposition directe avec des qualités décrites ci-dessus : « distrait » vs.
« attentif » et « bavard » vs. « discret ». Suivant cette logique, un élève devrait donc s’abstenir de distraction et de bavardage pour mieux retenir les savoirs enseignés.
Le terme « désorganisé » est par définition considéré comme négatif, étant donné qu’il s’oppose à la qualité définie comme telle ci-dessus : « organisé ». De plus, dans la formulation du commentaire sur Ni., le terme « désorganisé » se trouve après les attributs positifs (« sympathique » et « souriant ») tout en se faisant précéder de la conjonction d’opposition « mais », ce qui lui donne un statut de contraste par rapport aux premières étiquettes.
L’adjectif « impulsif » serait plutôt employé plutôt pour définir un élève qui agit selon ses impulsions, sans prendre en considération les règles environnantes. En effet, l’enseignante développe son commentaire sur Ph. en rédigeant qu’« il aimerait faire ce qu’il a envie et de ce fait, a beaucoup de peine à se plier aux consignes ou à accepter les remarques qui lui sont faites ». En outre, l’étiquette en question est aussi précédée de la conjonction de coordination « mais », placée après une remarque positive (« sympathique »), ce qui, tout comme pour
« désorganisé », suppose une disparité. Par conséquent, l’adjectif « impulsif » se fait davantage ressentir comme un trait de personnalité que l’enseignante décide de pointer, étant donné qu’il ne lui convient pas, du moins dans le cadre scolaire (puisqu’il empêche d’obéir aux règles).
L’adjectif « rêveur », est employé pour caractériser Ni. Il est intéressant de noter
que l’enseignante présente le mauvais impact que peuvent avoir ces caractéristiques sur les apprentissages. En effet, après avoir dit que N. était
« parfois désorganisé et … rêveur », elle justifie cette critique en écrivant qu’« il faudrait qu’il améliore ces deux derniers points, afin d’être plus à l’aise dans
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l’acquisition des notions travaillées en classe ». Cette remarque laisse sous-entendre que le fait d’être « désorganisé » et « rêveur » peut entraver l’apprentissage. De plus, nous appuyons sa connotation négative en l’opposant à une qualité attendue de l’enseignante selon nous : « attentif ».
Avant de poursuivre avec l’analyse des "étiquettes-conseil", remarquons que nous avons plus
Avant de poursuivre avec l’analyse des "étiquettes-conseil", remarquons que nous avons plus