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Circuit de la gestion des déchets biomédicaux dans l’HZC 5

CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION

3.1. Résultats

3.1.1. Description de la gestion des déchets biomédicaux dans l’hôpital de zone Cotonou

3.1.1.2. Circuit de la gestion des déchets biomédicaux dans l’HZC 5

La gestion des déchets biomédicaux solides dans l’hôpital de zone Cotonou 5 suit un circuit dont les étapes sont : la production des déchets DBM, le tri des déchets à la source, la collecte, le transport et le stockage.

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Production des déchets biomédicaux solides

Les déchets biomédicaux sont produits dans tous les services et unités médicales de l’HZC 5.

Les observations effectuées dans le cadre de ces travaux ont permis de recenser les différentes catégories de déchets produits dans chaque service visité (tableau II). Il s’agit des déchets non anatomiques infectieux, les déchets biomédicaux anatomiques, les déchets infectieux pointus ou tranchants et les déchets généraux.

Tableau II. Différentes catégories des déchets hospitaliers produits dans les services visités Catégories des déchets Service et unités médicales

Les déchets non anatomiques

Les déchets piquants et tranchants - Urgence médicale - Maternité

- Pédiatrie

- Médecine interne - Chirurgie

- Laboratoire Les déchets assimilables aux ordures

ménagères

Tous les services de l’hôpital

Par ailleurs, il faut rappeler que les DBM solides ne créent pas à eux seuls un risque sanitaire et environnemental. Il y a aussi les déchets biomédicaux liquides (les eaux usées hospitalières) ; ces dernières sont déversées directement dans les ouvrages d’assainissements public à l’aide d’une moto pompe dont le tuyau est perforé. Par conséquent une bonne quantité des eaux usées hospitalières (puisard simple et puisard des fosses septiques) stagne sur le sol et dégage des odeurs nauséabondes ; ceci se fait après minuit dans l’HZC-5. Or, dans le Code d’Hygiène Publique du 21 septembre 1987 « il est interdit de jeter des eaux usées dans les ouvrages d’assainissement public ».

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Tri des déchets à la source

Le tri est la collecte séparative des déchets DBM solides dans des récipients appropriés à chaque catégorie de déchets selon les recommandations du décret N°484-2002 portant gestion des déchets biomédicaux en République du Bénin en son article 15.

La majorité des personnes (80%) qui ont répondu aux questionnaires, affirme la non existence d’un tri des déchets à la source, le système de codage des couleurs n’est pas respecté. Ce qui est confirmé par nos observations. Les sachets de couleur noire sont les seuls utilisés dans tout l’HZC 5.

Dans le service Maternité, les sages-femmes font le mélange des DBM solides et des déchets généraux, mais retournent les placentas aux patients. Ce non-respect du tri, aussi observé dans les autres services entrainent une augmentation du volume de DBM solides, des DBM à incinérer et même le coût d’incinération.

Après les différents entretiens, le non-respect du tri des DBM à la source dans l’HZC 5 peut être expliqué par la méconnaissance de la procédure de tri (code couleur) par certains agents, la conviction de certains agents que le tri est inutile, et l’insuffisance de sachets poubelles, de poubelles et même d’espace pour placer les poubelles. D’autres agents justifient le non-respect du tri des déchets à la source par le fait qu’ils sont déjà trop occupés par les actes de soins et le grand nombre de patient à soigner pour avoir du temps de déposer les déchets dans les poubelles appropriées.

Photo 1: Non-respect du tri des déchets à la source à la maternité et à la réanimation Source : Hôpital de Zone de Cotonou 5

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Collecte des déchets

La disponibilité du matériel de collecte des déchets conforme est une garantie de sécurité pour l’ensemble des personnels, et au bon suivi de la filière de gestion des déchets de soins dans les hôpitaux. Mais à l’HZC 5, les poubelles ne sont ni en bon état et ni en quantité suffisante ; les sachets poubelles sont recyclés, et constituent un réservoir aux moustiques. Les boîtes de sécurité ne sont pas en quantité suffisante, c’est pourquoi en lieu et place sont utilisées les boîtes d’eaux minérale recyclées. Tout ceci montre que la collecte des déchets n’est pas conforme aux normes de l’OMS.

Entreposage intermédiaire

Sur l’ensemble des services enquêtés, 98% ont un emplacement initial où entreposer leurs déchets biomédicaux. Seulement 1% de ces lieux d’entreposage intermédiaire des déchets n’est pas couvert, exposant ainsi les déchets au soleil et à la pluie (photo 2). De plus, il n’est pas salubre, ce qui pose un problème d’hygiène. Il importe de préciser que le service de Prévention et Protection Maternelle et Infantile ne possède pas un local initial spécifique pour entreposer ses déchets biomédicaux. Ces derniers sont alors déposés dans des toilettes. Cette pratique est non hygiénique.

Transport interne des DBM

Le décret N°2002-484 du 15 novembre 2002 portant la gestion des DBM en République du Bénin souligne en son article 27 que « le transport à l’intérieur du lieu de production de DBM

Photo 2 : Entreposage initial des services de réanimation, maternité, urgence, bloc opératoire et pansement : Source : Hôpital de Zone de Cotonou 5

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doit se faire de façon sécuritaire dans un récipient approprié ». Dans l’HZC 5 le transport des DBM se fait dans des récipients à la main. Il n’y a pas une utilisation de chariots. Les agents qui transportent les DBM ne se protègent pas (pas de botte, de cache nez). Le même décret dit dans l’article 30 qu’il est formellement recommandé d’éviter les itinéraires achalandés, tel n’est pas le cas au sein de l’établissement sanitaire.

Entreposage final

Les observations faites sur le terrain ont révélé que le local d’entreposage final de l’HZC 5 ne répond pas aux exigences du décret N°2002-484 du 15 novembre 2002 portant la gestion des DBM en République du Bénin (couvert, nettoyé régulièrement, protégé des animaux, bien aéré et éclairé, existence d’un pictogramme). Il a été au contraire constaté qu’il n’est pas régulièrement lavé bien qu’il existe un point d’eau à côté. De même, la désinfection du local d’entreposage final est irrégulière. Il a été aussi noté que le lieu est accessible aux insectes, surtout aux mouches, les déchets généraux sont mélangés aux DBM solides, et quelque fois les sachets poubelles sont déposés dans les conteneurs de couleur bleu uniquement (photo 4), ce qui ne respecte pas la couleur du codage.

Photo 3 : Le transport du DBM. Source : Hôpital de Zone de Cotonou 5

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Le temps de séjour des déchets au lieu d’entreposage ne doit pas dépasser 48 heures, compte tenu des températures élevées généralement enregistrées dans pays les africains. A l’hôpital de zone Cotonou 5, les déchets sont déposés à l’entreposage final pendant une semaine avant l’enlèvement par la société privée chargée de l’incinération. Il en résulte une accumulation des déchets hospitaliers dangereux et par conséquent l’amplification du risque infectieux. Cela justifie l’odeur nauséabonde et la quantité de mouches observées à ce lieu. La photo 5 montre l’aspect du local d’entreposage final.

Il a été aussi observé que le local d’entreposage final donne un accès libre à tous les usagers de l’hôpital (garde-malade, agent d’entretien, les ménagères et les bonnes dames). Cette pratique est en désaccord avec le décret N°484-2002 portant gestion des déchets biomédicaux en République du Bénin en son article 22 et 26.

a b c

Photo 4 : Mélange des DBM au lieu d’entreposage final. Source : Hôpital de Zone de Cotonou 5

Photo 5 : Local d’entreposage final des DBM Source : Hôpital de Zone de Cotonou 5

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Traitement de déchet dans l’ HZC 5

Le traitement des DBM ne se fait par à l’intérieur de l’hôpital. Ce dernier a signé un contrat avec l’ONG TONAMIN qui est chargé de l’enlèvement des DBM. Et les déchets généraux sont collectés par l’ONG PAGORME qui les décharge sur les dépotoirs sauvages.

Elimination des DBM

L’hôpital ne connaît pas le site d’incinération de ses déchets biomédicaux qu’ils produisent.

Mais nos enquêtes de terrain ont révélé que l’ONG TONAMIN n’a pas de siège et n’a vraisemblablement pas de site d’incinération des DBM.