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Chapitre  4   Présentation  du  dispositif  eTandem  chinois-­‐‑français

4.3   Le  développement  du  dispositif  eTandem  chinois-­‐‑français  :  design  et  recherche

4.4.6   Le  cinquième  cycle  :  exploitation  du  dispositif  pour  les  cours  en  présentiel  (année

•   Quels changements et pourquoi ?

Les thèmes et les tâches proposés se sont un tant soit peu détachés du cours de lecture de Genève, et sont devenus plus ouverts. Après une réunion avec les enseignants de l’INALCO, nous avons ajusté les tâches pour les étudiants de l’INALCO en nous référant à leur manuel.

La participation au cours eTandem était évaluée comme bonus de crédit.

Les conceptrices étaient toujours curieuses de savoir comment se déroulait l'échange en ligne des étudiants. Et pendant cette année-là, nous avons réussi à obtenir l’accord d'une trentaine d’étudiants pour les filmer lors de leurs séances. Nous avons récolté finalement une vingtaine de vidéos.

Ce cycle a connu un grand changement, sa durée a été réduite à un semestre. Les raisons qui ont motivé ces modifications sont, d’une part, l'organisation trop compliquée du dispositif sur une période aussi longue que deux semestres et, d'autre part, le développement de l'autonomie des étudiants, qui étaient censés avoir compris comment organiser leurs échanges selon cette approche. Ils pouvaient donc poursuivre leurs échanges avec leurs partenaires selon leurs propres besoins. L’idée de ce changement était de permettre à chaque université d'élaborer un module adapté à ses propres exigences. Dans un dispositif collaboratif tel que eTandem, ce l’important était de le placer dans le cursus de chaque université selon les exigences institutionnelles locales.

En s'appuyant sur l’exploitation de documents authentiques produits par les étudiants pendant le 1er semestre, l’Université de Genève a élaboré un module adapté à son cursus et aux besoins des étudiants. Les résumés écrits par les sinophones dans leur langue maternelle pour les francophones pendant le semestre d’échange ont été repris dans le cours de prosodie du 2ème semestre. Les enseignantes ont étudié ces résumés et les ont transcrits en fonction du niveau des étudiants, elles ont incité ces derniers à les travailler dans le cours de prosodie, en vue de consolider leur apprentissage.

Sur l’évolution de la créditation, l’Université du Hubei a précisé que le crédit du cours oral dépendait de trois conditions : présence au cours présentiel et eTandem (25%), résumés écrits destinés aux partenaires suisses ou français (25%) et test oral final (50%). L’INALCO, quant à lui, a considéré la présence au cours eTandem et la production de résumés comme référence pour le crédit du cours oral. La tutrice de l’INALCO comptait et notait les résumés de chaque participant et les transférait aux enseignants.

Le dispositif de ce cycle est présenté ci-dessous :

Ingénierie  pédagogique    

Vers   un   développement   durable   du   dispositif   eTandem   chinois-­français  pour  

•   Comment  modulariser  le  dispositif  eTandem  chinois-­français  hybride  et  le  rendre  plus  flexible   pour  favoriser  son  intégration  ?    

•   Comment   assurer   un   développement   durable   du   dispositif   eTandem   chinois-­français   ?   Quels   sont  les  facteurs  clés  de  son  succès  ?    

45  étudiants  de  deuxième  année  de  Huda  +  20  étudiants  de   l’Unité   des   études   chinoises   et   de   la   formation   continue   d’UniGe  +  19  étudiants  de  deuxième  année  de  l’INALCO  

•   documenter   les   profils   des  

•   combiner  les  horaires  fixés  et  flexibles    

•   documenter  les  calendriers  des  

durée  12  semaines  –  contenu  :  1  formation,  1  test  Skype,  8   cours/thèmes  imposés  et  1  bilan  et  entretien  final    

•   recueillir  le  retour  des  étudiants  

•   résumé  en  ligne  en  langue  maternelle  (10  minutes)  

Modalité  TIC  

•   plateforme  LMS,  outil  visioconférence    

•   laboratoire  de  langue,  webcam    

•   ressources   pour   le   travail  :   vidéos,   documents   électroniques,  modèle  de  mise  en  forme  du  travail  écrit  

•   consignes  standardisées    

•   chacun  prépare  l’échange  avec  les  consignes    

•   consulter  les  dossiers  de  son  tandem  dans  Moodle  pour   mieux  l'aider  pendant  l’échange  en  ligne  

•   résumer  l’échange  en  chinois  ou  en  français   En  binômes  :         enseignante  de  CLE  (une  des  conceptrices)  à  UniGe    

•   assure  la  collaboration  entre  les  enseignants    

•   s’occupe   de   la   mise   à   place   des   matériaux   avec   de  Paris,  une  tutrice  de  Paris)  qui    

•   assurent  la  conception  des  matériaux  de  départ    

•   préparent  des  documents  de  travail    

•   vérifient  les  corrections  des  étudiants  (la  tutrice)     L’équipe  informatique  d’UniGe    

•   Huda  :  facultatif  (résumés  +  présence  au  cours)  

•   INALCO  :  facultatif  (présence  au  cours  +  résumés)    

•   Une  évaluation  formelle  délivrée  par  l’UniGe  (ADEVEN)  

•   Discussions  organisées  par  UniGe  et  Huda  

•   Questionnaire  Bilan    

Tableau  14.  Présentation  du  dispositif  eTandem  chinois-­français  de  l’année  académique  2013-­2014  

•   Déroulement des cours

Le cours se déroula comme pendant le premier semestre de l’année académique 2012-2013.

Par contre, pour chaque séance thématique, les tâches attribuées aux étudiants de l’INALCO étaient différentes de celles demandées aux étudiants d’UniGe. Pour s'informer des acquis de leurs tandems, les étudiants du Hubei qui travaillaient avec les Parisiens devaient consulter le dossier INALCO et ceux qui travaillaient avec les Genevois devaient consulter le dossier UniGe.

Le cours dura un semestre, de mi-octobre jusqu’à Noël 2013. Mais les étudiants avaient le droit de rattraper les séances d’échange auxquelles ils avaient été absents jusqu’à la fin février 2014. Les étudiants pouvaient poursuivre leurs échanges au 2ème semestre, toutefois sans guidage.

Pour les étudiants de Genève, ils avaient la possibilité de participer à un cours de prosodie, afin de travailler l’oral. Ce cours avait lieu une fois par semaine. Les étudiants se rendaient au cours sans aucune préparation. Ils travaillaient avec deux enseignantes, une enseignante de traduction et une enseignante sinophone (la tutrice du dispositif eTandem). Ils lisaient à voix haute un texte réécrit basé sur les résumés thématiques de leurs partenaires puis répondaient à des questions sur ce texte.

•   Retour des étudiants

Parmi les 88 étudiants inscrits, 84 ont participé activement au cours de cette année académique, 45 du Hubei, 20 de Genève et 19 de Paris. 40 paires avaient été formées, composées d'un Suisse/Français pour un Chinois, à l'exception d'une triade composée par un Suisse et deux Chinois. Quatre étudiants qui n’ont pas réussi à trouver de tandems ont abandonné. Plus de 85% des étudiants ont suivi l’ensemble du cours. Les 8 séances d'échange thématique ont permis de recueillir 441 réponses complètes en ligne sur le déroulement de l’échange, soit en moyenne 55 par thème et 5 par étudiant. Les étudiants ont écrit au total 467 résumés, soit 58 par thème et 5,6 par personne. 46 réponses complètes du questionnaire Bilan (QC) nous ont été retournées, soit 14 d’UniGe, 32 de Huda et 6 de l’INALCO. Seuls les étudiants d’UniGe ont répondu à l’ADEVEN à la fin du 2ème semestre. Le retour des étudiants ci-dessous se base sur les résultats de ces statistiques.

Le résultat de l’ADEVEN a montré que beaucoup d’étudiants suisses (87%) appréciaient ce cours. L’expérience d’avoir l'« occasion de pouvoir pratiquer la langue », de développer « une meilleure fluidité dans la discussion » et de « communiquer directement avec les chinois » était « formidable » (extraits des réponses des étudiants de l’ADEVEN). La grande satisfaction des étudiants indique aussi la réussite du cours de prosodie. Ils ont signalé que les travaux pratiques de prosodie étaient « très utiles pour oraliser le cours de tandem » et « il (le cours de prosodie) peut vraiment nous faire progresser », alors que « dans le cadre du BA3 (où) très peu d’oral est mis en pratique » (extraits des réponses des étudiants de l’ADEVEN).

Par contre, quelques étudiants trouvaient que le cours de lecture ne s'accordait pas bien avec

les thèmes de l’eTandem et que l'un des thèmes était un peu trop difficile. Peu d'étudiants ont noté un décalage des niveaux langagiers entre les Genevois et les sinophones.

Les sinophones ont aussi beaucoup apprécié le cours eTandem au niveau de l’organisation, du contenu et de l’échange. Ils ont remarqué que les étudiants de l’INALCO étaient moins assidus pour écrire les résumés destinés aux sinophones car le cours n’était pas obligatoire pour eux. L’absence au cours des francophones sans avertissement préalable demeurait un problème pour les sinophones.

•   Retour des enseignants

Les enseignants d’UniGe et du Huda étaient très satisfaits du résultat du cours. Une durée d’un semestre a rendu les étudiants plus sérieux et plus concentrés sur les échanges.

L’enseignant du Huda a noté une forte motivation chez les étudiants désireux d'y participer et d'y échanger leurs expériences.

Quant aux enseignants de l’INALCO, un semestre de cours leur convenait très bien. Après un entretien oral avec leurs étudiants, les enseignants de l’INALCO ont estimé urgent d'entreprendre les démarches d'accréditation du cours pour motiver, stimuler et encourager les étudiants. C'est pour cette raison qu'ils ont décidé d'attribuer une note minimale de 10/20 à l’examen oral aux étudiants assidus à l’eTandem.

Lors d'une réunion avec les enseignants de l’INALCO à l'issue du semestre de cours, la tutrice leur a présenté une vidéo d'un échange entre Parisiens et sinophones. L’enseignante, très surprise, a trouvé très intéressant de constater que l'un de ses étudiants parisiens faisait autant d'efforts pour communiquer avec son partenaire, alors qu'il avait tant de difficultés pour s'exprimer en chinois en classe.

•   Réflexion curriculaire

En résumé, la concentration du cours sur un semestre était plus adaptée aux cursus et exigences de chaque université. Les thèmes et les tâches en général correspondaient bien aux différents niveaux. Chaque université a développé sa propre procédure pour créditer le cours.

En outre, le cours eTandem chinois-français a été reconnu par la presse chinoise (

《中国青年 报》

« Quotidien de la jeunesse de Chine »,《长江商报》« Changjiang Times »,le site officiel de l’Université du Hubei) et recommandé aux enseignants et étudiants chinois de la langue française. La « normalisation » de ce dispositif dans le cursus de chaque établissement fait encore l’objet de réflexion.

4.5   Synthèse

Dans ce chapitre, nous avons présenté le projet eTandem chinois-français au niveau du contexte et de la problématique, au niveau de sa conception pédagogique et au niveau de son évolution longitudinale.

Ce projet a été initié et conçu pour répondre aux besoins des apprenants des langues-cultures chinoises et françaises, pour développer leurs compétences linguistiques et interculturelles, ainsi que leur autonomie, via la communication avec des locuteurs natifs de la langue cible.

Nous constatons que la scénarisation et la mise en place d’un tel dispositif doivent prendre en compte la spécificité de chaque langue et culture, la collaboration entre les enseignants et les exigences de chaque établissement. Le scénario pédagogique du dispositif part du modèle d’ingénierie pédagogique ADDIE, mais ne se limite pas au développement linéaire de celui-ci. Autrement dit, sa conception n’a pas été établie d’un coup, mais par un processus itératif de longue haleine, car implanter une innovation dans un contexte éducatif nécessite du temps.

La perspective « ingénierie » de ce projet DBR se manifeste dans la prise en compte de la complexité d’une situation réelle, dans la difficulté d’identifier et d’étudier toutes les caractéristiques de cette situation, et dans la collaboration entre chercheurs et praticiens. Le projet évolue donc de manière cyclique : chaque cycle mène à un produit qu’il s’agira de réévaluer dans le cycle suivant, et ce, aussi longtemps que jugé nécessaire.

C’est pour ces raisons que nous avons présenté en détail l’évolution du projet eTandem chinois-français en suivant un schéma cyclique (et spiralaire).

La rétrospective de l’ensemble du projet par cycles nous permet de bien décrire l’évolution de son ingénierie pédagogique aux niveaux de l’organisation, de la conception des tâches thématiques, de la formation des binômes, de l’évaluation de l’apprentissage et du cours, etc.

En même temps, elle nous permet de bien comprendre les modifications apportées au nouveau cycle tentant de remédier aux problèmes rencontrés lors du précédent.

La constitution des tandems et l’organisation des échanges en eTandem ont été testées de différentes manières. La constitution des binômes était faite par les enseignants, puis passait par les étudiants eux-mêmes via « chat » dans le Moodle, et finalement était stabilisée par les interactions dans le forum. Le lieu d’échange est passé du laboratoire surveillé par l’enseignante et la tutrice à des choix libres entre le laboratoire, chez soi ou ailleurs. Ces modifications mettent en évidence non seulement une conception pour développer l’autonomie chez les étudiants, à savoir le fait qu’ils puissent organiser eux-mêmes leurs échanges, mais aussi un équilibre entre la liberté et l’encadrement.

Nous avons testé des tâches différentes et nous pouvons constater que certaines idées se sont avérées difficilement applicables dans la pratique. Par exemple, les tâches conçues pour passer de l’oral à l’écrit demandaient trop de travail aux enseignants et aux étudiants. Un autre exemple est l’échec des tâches proposées aux étudiants pour préparer les examens. D’une part, l’examen de HSK n’était pas obligatoire pour les étudiants francophones ; d’autre part, les tâches (production écrite) proposées aux sinophones étaient un peu trop compliquées à réaliser à cause des problèmes techniques (accès à Moodle très lent, connexion Internet).

Finalement, la plupart des étudiants (ceux qui ont vraiment réalisé cette tâche) sont retournés vers l’échange par e-mail pour se simplifier la vie. Cette idée semblait pertinente, mais elle était éloignée de notre objectif principal. Ces deux expériences montrent l’importance de contrôler le niveau de maîtrise des objectifs à atteindre.

Les tâches collaboratives consistant à résumer l’échange ensemble en pair visaient à ce que les étudiants puissent co-produire un texte. Mais nous avons réalisé plus tard après avoir vu le taux très bas de participation que les étudiants n’étaient pas prêts pour effectuer une tâche collective à ce stade. C’était leur première rencontre avec une personne de l’autre langue et culture, ils avaient besoin de temps pour se connaître, pour s’habituer à ce type d’échange à distance, afin d’effectuer une tâche ensemble. Ce passage de « vivre ensemble » à « travailler ensemble » prend du temps. Nous pouvons même faire l’hypothèse que si l’échange en eTandem a offert une occasion pour qu’ils puissent « vivre ensemble », alors le projet suivant doit être construit pour qu’ils puissent « travailler ensemble ». La conception des tâches eTandem doit prendre en compte non seulement l’« affordance » linguistique, mais aussi l’« affordance » culturelle des apprenants.

Une autre remarque concerne la construction des tâches pour les étudiants de l’INALCO.

Comme ils ont leur propre manuel, leurs enseignants préféraient qu’ils accomplissent les tâches proposées dans ce manuel. Nous avons réorganisé les thèmes en proposant aux étudiants de l’INALCO des tâches tirées de leur manuel, différentes que celles des étudiants d’UniGe et de Huda. Cependant, nous avons trouvé dans les retours des étudiants de chaque thème (Questionnaire B) que beaucoup d’étudiants de l’INALCO ont finalement effectué les tâches proposées aux étudiants d’UniGe au lieu de leurs propres tâches. Nous constatons que ces dernières étaient conçues pour la classe de langue, par exemple des jeux de rôle, des pratiques visant à approfondir la maîtrise de la grammaire, etc. La réussite de ce type de tâches dépend largement de l’encadrement de l’enseignant pendant la tâche et de l’interaction enseignant-étudiant. Ainsi, les tâches en eTandem se focalisent sur l’interaction étudiant-étudiant. Nous pouvions constater que les tâches didactisées pour la classe de langue n’étaient pas adaptées aux échanges en eTandem. Ceci pose une question, ou un défi : comment transformer, mais pas transférer, des tâches dans un manuel conçues pour la classe de lange aux tâches pour effectuer l’interaction entre étudiants en ligne, afin de pouvoir réaliser les mêmes objectifs linguistiques ?

Résumer le propos de son partenaire pendant l’échange en eTandem peut être considéré comme une « révolution » dans la conception des tâches du dispositif eTandem chinois-français. Les résumés des étudiants ont été utilisés comme un des modes de l’évaluation orale des étudiants par les trois établissements. Nous n’allons pas reprendre ici les avantages de cette approche, qui ont été bien détaillés auparavant dans ce chapitre, mais plutôt étudier l’exploitation pédagogique de ces documents « authentiques » produits par les apprenants.

Pendant l’année scolaire 2013-2014 de l’UniGe, nous avons essayé d’adapter certains résumés et les avons utilisés dans un cours de prosodie. Ce cours a été bien accueilli par les étudiants. Nous pouvons imaginer qu’il existe d’autres pistes pour réutiliser ces documents.

Nous pouvons les retravailler pour les adapter à différents niveaux, afin de les utiliser comme textes à apprendre au fur et à mesure de la progression des étudiants, particulièrement pour la

classe de différenciation. Ils peuvent être repris par les étudiants comme modèle pour le cours d’écriture, ou même réutilisés dans la production d’un manuel. Enfin, l’exploitation de ces textes peut pousser l’intégration du module eTandem dans une formation plus vaste.

Notre projet ne se focalise pas sur l’évaluation de l’apprentissage, car chaque université a ses propres exigences institutionnelles. Il était difficile de proposer une évaluation unique pour les adapter ensuite. Cela aurait rendu le résultat d’apprentissage peu fiable. Pendant l’année académique 2012-2013, nous avons effectué un test d’oral avant le cours (05/10/2012) et un autre après le cours (15/05/2013). Les résultats de ces deux tests ne montrent pas que les étudiants ont fait de grands progrès au niveau de l’oral (figure 13). Par contre, ils ont tous admis que les échanges en eTandem avaient constitué une bonne expérience pour pratiquer leurs compétences linguistiques en chinois et connaître mieux la culture chinoise.

Figure  13.  Les  deux  tests  de  l’oral  effectués  pendant  l’année  académique  2012-­2013  

Du côté de Huda, l’avantage des échanges en eTandem se manifeste partiellement dans le résultat du TFS4 (Test de français Spécifique 4). Comme il n’y a pas de test d’oral dans le TFS4, nous pouvons comparer les notes du test de la compréhension orale de Huda et les notes moyennes nationales pendant les années 2011-2015. Les notes de Huda sont environ 2-3 points plus hautes que les notes moyennes nationales (tableau 15). Selon les enseignants, la participation au cours eTandem a contribué à cette augmentation.

Année

Notes du test de la compréhension orale

Huda/National

Notes du test de la compréhension écrite

Huda/National

Notes du test de la production écrite Huda/National

2015 13.6/10.07 16/14.66 10.56/8.44

2014 10.34/8.22 15.18/13.44 6.11/6.25

2013 11.56/9.38 13.33/12.33 6.66/7.84

2012 13.25/10.14 18.12/16.45 10.05/7.51

2011 13.67/10.43 17.12/16.15 10.93/8.32

Tableau  15.  Comparaison  des  notes  du  TFS4  des  étudiants  du  Département  français  de  l’Université  du  Hubei  et   des  notes  moyennes  nationales  entre  2011-­2015  

Nous pouvons faire l’hypothèse que l’avantage des échanges ne peut pas forcément se présenter dans le développement des compétences d’oral mais dans l’ensemble des compétences linguistiques. Cependant, il faut peut-être plus de temps pour pouvoir observer l’effet de cet avantage.

0.501 1.52 2.53 3.54 4.55 5.56

S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10S11S12S13

Test  1  (05/10/2012) Test  2  (15/05/2013)

La construction du dispositif eTandem chinois-français soulève non seulement la question de la conception systématique mais aussi celle du positionnement du dispositif dans le cursus de chaque établissement. De plus, son intégration curriculaire met en évidence l’importance de la prise en compte des aspects culturels : par exemple, les cultures éducatives, les exigences institutionnelles, les encadrements adaptés aux cultures différentes, etc. La collaboration des enseignants joue un rôle très important dans la définition des tâches et la réalisation de l’apprentissage.

Le développement itératif de l’intégration du cours eTandem chinois-français dans les programmes de langues a montré qu’il est possible de monter un projet télécollaboratif entre deux, même trois établissements aux exigences institutionnelles différentes. Par contre, les quatre niveaux suivants méritent encore réflexion :

•   niveau tandem : le profil d’apprenant et le travail en binôme

•   niveau enseignant : la conception pédagogique de l’enseignant, le soutien pédagogique et l'encadrement

•   niveau institutionnel : l’organisation et la reconnaissance formelle

•   niveau curriculum : la place du dispositif eTandem dans un cursus ou un programme de langue.

En ce qui concerne ce projet de thèse, les points susmentionnés seront analysés d’un point de vue macro puis micro dans le présent document. Au point de vue macro, une analyse de l’ensemble de ces quatre niveaux nous servira à identifier les éléments essentiels dans un dispositif eTandem et les relations entre eux. Ceci nous permettra de proposer des principes généraux pour concevoir un tel dispositif. Au point de vue micro, il sera intéressant d’analyser

En ce qui concerne ce projet de thèse, les points susmentionnés seront analysés d’un point de vue macro puis micro dans le présent document. Au point de vue macro, une analyse de l’ensemble de ces quatre niveaux nous servira à identifier les éléments essentiels dans un dispositif eTandem et les relations entre eux. Ceci nous permettra de proposer des principes généraux pour concevoir un tel dispositif. Au point de vue micro, il sera intéressant d’analyser

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