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© Apec - Référentiel des métiers cadres de la fonction communication

■ LE POSTE

Activités principales

Préparation et organisation de la production

• Recueillir le brief créatif qui donnera naissance à une affi-che ou à une série de photos pour la presse ou le catalo-gue, ou encore à une production audiovisuelle (film publi-citaire pour la télévision ou le cinéma).

• Cerner l’univers de la marque ou des produits qui seront mis en avant dans ces productions créatives.

• Reprendre l’historique des précédentes productions, recon-naître les codes graphiques qui caractérisent le sujet abordé.

• Lister les différentes ressources matérielles et techniques (plateau de tournage, décors, matériel photographique et vidéo spécifique, logiciel pour créer des effets spé-ciaux…) qui seront indispensables à la réalisation de cette création ; prévoir des appels d’offres ou des deman-des de devis.

• Recenser les compétences nécessaires au tournage (manne-quins, photographes, réalisateurs, coiffeur et maquilleur, régisseur…) et prévoir des castings.

• Prendre connaissance du budget associé à la production à réaliser afin d’écarter des ressources inabordables, telles que les cachets de certains photographes ou réalisateurs.

• Proposer des évolutions de mise en scène, des astuces qui permettront de respecter ou de réduire le budget.

• Définir un rétroplanning, pour préparer l’organisation du tournage et l’acquisition de toutes les ressources avant la date butoir.

• Penser à tous les détails organisationnels et créatifs du projet afin de limiter les aléas qui peuvent survenir pen-dant le tournage.

Négociation de prestations de services, acquisition des ressources de production

• Exploiter son carnet d’adresses pour retenir des agences de mannequinat/comédiens/photographes/réalisateurs/

illustrateurs/retouche d’image pertinentes pour le projet ; lancer des appels d’offres.

• Conduire des castings et étudier les devis : choisir les artistes, les prestataires qui semblent les plus en adéqua-tion avec les dimensions créatives, les techniques budgé-taires et temporelles du projet.

• Négocier le cachet de tous les intervenants et prévoir des remplaçants, en cas d’imprévus et de non-fiabilité des prestataires et artistes retenus.

• Identifier un lieu de tournage et mener les démarches administratives ad hoc (par exemple, un musée, un stade, un hôtel…) pour pouvoir l’utiliser.

• Briefer les différents prestataires pour la réalisation d’objets ou de décors spécifiques ; suivre le planning de fabrication.

• Chiner et dénicher des objets atypiques ou de collection utiles pour la mise en scène.

• Négocier les droits d’auteur et d’image auprès des repré-sentants idoines.

• Veiller au respect du budget et s’assurer de la disponibilité de toutes les ressources au bon moment et au bon endroit.

Coordination et suivi du montage de la production

• Acheminer les ressources matérielles et techniques sur le lieu de tournage, dans les délais.

• Organiser le voyage de tout ou partie des prestataires.

• Suivre la préparation et le montage du plateau ; rester attentif aux problèmes techniques rencontrés par les dif-férents intervenants ; trouver rapidement des solutions.

• Garantir le bon déroulement de la production photos/vidéos.

• Mobiliser et animer les bonnes ressources pendant le tour-nage : un régisseur en cas de problème avec les lumières ; un maquilleur pour camoufler une imperfection du sujet mis en avant…

• Anticiper les conflits entre les différents corps de métier ; atténuer les tensions entre les individus, qui peuvent rapidement naître sur un plateau ; faciliter la vie du tour-nage.

• Suivre l’avancée de la production ; stimuler les équipes pour finaliser le tournage aux dates prévues et éviter ainsi un dépassement de délais et de budget.

• Coordonner la post-production qui concerne le montage vidéo, l’intégration d’une ambiance musicale ou encore la retouche d’image…

• Fournir dans les délais voulus la production créative fina-lisée ; gérer les différents allers-retours entre le directeur artistique, le directeur de clientèle ou le responsable de la communication, afin d’accroître la satisfaction du client final.

• Gérer la facturation des différents intervenants.

Activités éventuelles

L’acheteur d’art peut avoir comme mission complémentaire l’enrichissement de la base de données recensant les princi-paux prestataires. En effet, il a souvent l’habitude de tra-vailler avec les mêmes équipes (réalisateurs, photographes, illustrateurs…), avec lesquelles il a développé une certaine confiance. C’est un métier qui fonctionne beaucoup avec des free-lance, dont le degré de fiabilité varie fortement d’un individu à un autre. Ce sont des équipes difficiles à canali-ser, à fédérer et à mobiliser. En conséquence, quand

l’ache-A CHETEUR D ART

teur d’art déniche « la perle rare », il a tendance à vouloir la fidéliser, parfois en lui octroyant un cachet plus impor-tant ou en la faisant intervenir sur les plus prestigieux bud-gets de production.

Par ailleurs, l’acheteur d’art peut être amené à rechercher et à dénicher de nouveaux talents. Mener une veille de marché, rester dans l’air du temps et rencontrer de nouveaux artistes peuvent relever du poste. Il a vocation, pour stimuler sa créativité, à sortir, pour ressentir les mouvements artisti-ques qui émergent de la rue.

Enfin, dans une logique d’économies d’échelle, l’acheteur d’art peut avoir la responsabilité de négocier des accords-cadres annuels avec certains prestataires.

Variabilité des activités

Le périmètre du poste d’acheteur d’art varie en fonction de plusieurs facteurs.

• La nature de l’employeur

C’est un poste qu’on retrouve au sein des principales agen-ces de communication, mais aussi chez certains annon-ceurs qui produisent beaucoup de visuels, tels que la VPC et ses nombreux catalogues produits. En agence, l’ache-teur d’art travaille en transverse sur plusieurs comptes de l’agence. Il doit donc s’adapter à différents univers pro-duit. Chez l’annonceur, il est dédié à une marque dont il connaît les codes artistiques par cœur. Enfin, c’est un métier qui s’exerce souvent en free-lance, surtout quand il a été pratiqué quelques années en agence. L’acheteur d’art capitalise, pendant quelques années, des compétences techniques et surtout un réseau de contacts qu’il exploite par la suite en free-lance.

• La taille du budget associée à la production

Elle varie de zéro à plusieurs millions d’euros. Avec beau-coup de moyens financiers, il est possible de réaliser de grandes choses. On parle alors de « méga production ».

C’est souvent le cas lorsque l’égérie est une personnalité d’envergure internationale. Il y aura alors d’énormes moyens de production et de post-production. L’acheteur d’art pourra se permettre quelques fantaisies, quel que soit leur coût. En revanche, pour des productions dispo-sant de moins de moyens financiers, c’est l’astuce et la débrouillardise qui primeront. L’achat de prestations ou de matériaux sera plus réduit.

• Le management d’équipes

Certains acheteurs d’art ont la possibilité d’encadrer d’autres acheteurs d’art plus juniors ou des stagiaires. Dans ce cas de figure, il peut déléguer une partie de l’opération-nel, tel que la validation des ressources disponibles ou le suivi de fabrication de décors, au sein de ses équipes.

Facteurs d’évolution du métier

Le métier d’acheteur d’art est touché par l’essor de nom-breux outils informatiques, tels que les logiciels de retouche d’images numériques, de création d’effets spéciaux ou encore de modélisation en 3D.

Les directions artistiques, par souci de rationalisation de budget, peuvent investir massivement dans ces outils et se passer ainsi de fastidieuses productions. Grâce à ces outils, elles peuvent créer elles-mêmes, de A à Z, un personnage ou une ambiance.

■ LE PROFIL

Diplômes requis

• Écoles spécialisées en art, en communication, en publicité (Esupcom, Isea, Esmod, Iseg…).

• Diplôme de niveau bac + 2 (BTS, DUT…) à bac + 5 (master professionnel) orienté vers les métiers du spectacle et le management d’activités culturelles.

Durée d’expérience

Le poste d’acheteur d’art peut être ouvert à des profils très variés : jeunes diplômés (de un à deux ans d’expérience), jeunes cadres (de deux à cinq ans) ou cadres confirmés (cinq ans et plus).

Ces derniers sont guidés par la passion d’un sujet ou l’exper-tise confirmée dans un domaine ou un produit en particu-lier.

Il faut également noter que ce poste est ouvert à des profils autodidactes, légitimés par leur maîtrise de la technicité de la photographie ou de la vidéo.

Enfin, c’est une profession assez confidentielle, qui fonc-tionne beaucoup par un réseau bouche-à-oreille.

Compétences techniques

• Compétences organisationnelles, d’une part pour pouvoir travailler sur plusieurs productions relatives à différents budgets en agence ; d’autre part pour coordonner la mise en place d’une production de A à Z.

• Aptitudes commerciales, pour négocier les meilleurs tarifs auprès des prestataires.

• Qualités de gestionnaire, pour assumer la partie adminis-trative du poste : devis, facturation, élaboration de plan-ning…

A CHETEUR D ART

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• Maîtrise de la charte graphique, qui peut s’avérer un atout pour anticiper, pendant le tournage, des dérapages qu’il faudra nécessairement rattraper en post-production.

• Connaissance des spécificités d’un tournage photo et/ou vidéo et de certains logiciels de traitement d’image.

• Capacité à s’immerger rapidement dans un nouvel univers de marque et à identifier les codes graphiques et marke-ting qu’il faudra respecter.

• Aptitudes en animation de groupe, aisance relationnelle et sens du contact.

• Maîtrise de l’anglais indispensable, car c’est un métier où l’on voyage beaucoup.

• Notions juridiques en propriété intellectuelle et droits d’auteur.

• Faculté à travailler en horaires décalés.

Traits de personnalité

• Sensibilité créative et sens de l’esthétique, pour avoir des idées de mise en scène et apporter un regard critique sur la production.

• Bon relationnel, car c’est un métier de réseau, il faut savoir s’entourer des bonnes compétences, les fédérer et les animer.

• Disponibilité, compréhension et écoute, pour gérer les conflits humains qui surgissent sur une production.

• Souplesse et réactivité, pour gérer les aléas de la produc-tion et trouver rapidement des soluproduc-tions.

• Autonomie et débrouillardise, pour mener à bien l’organi-sation et la réalil’organi-sation d’un tournage.

• Capacité à mettre entre parenthèses sa vie personnelle, afin de supporter un important volume d’heures de travail.

• Grande capacité à gérer son émotivité et son stress, pour atténuer les tensions pendant un tournage, surmonter les imprévus et tenir les délais.

• Charisme, pour s’imposer au sein des équipes de produc-tion, et notamment auprès d’artistes (photographe, man-nequin, réalisateur…), qui ignorent les process de travail d’entreprise et peuvent abuser de leur statut.

■ LA MOBILITÉ

Postes précédents (P-1)

• Graphiste

• Assistant acheteur d’art

Évolutions professionnelles (P+1)

• Responsable d’achat d’art

• Directeur artistique

À noter que les acheteurs d’art sont des passionnés. Ce qui les amène à exercer longtemps cette profession et à devenir éventuellement indépendants.

Évolutions transversales

• Chef de publicité

• Consultant en communication

A CHETEUR D ART

■ TÉMOIGNAGE

Marie Dathanat

Acheteuse d’art – BETC EURO RSCG

« Mon rôle consiste à rendre possible la matérialisation d’idées créatives, issues de la direction artistique, pour la réalisation de tournages photo. Je négocie et coordonne l’achat de prestations artistiques (photographes, illustra-teurs…), dans le cadre d’un budget préalablement défini par l’annonceur. »

Titulaire du baccalauréat, Marie Dathanat valide sa maîtrise LEA (langues étrangères appliquées) par un stage en agence.

« Plusieurs membres de ma famille travaillent en agence de publicité. Cela m’a semblé naturel de réaliser un stage dans le conseil. J’ai une forte sensibilité artistique mais, n’ayant pas suivi un cursus dans une école d’art, les métiers créatifs m’étaient difficilement accessibles. J’ai découvert, grâce à ce stage, l’envergure du rôle d’un acheteur d’art. Cela m’a tout de suite plu ! Pour preuve, je suis dans la même agence depuis neuf ans. J’ai gravi tous les échelons hiérarchiques, du poste d’assistante jusqu’à celui d’acheteuse d’art, une des plus seniors au sein de l’équipe, composée de sept personnes. » Marie Dathanat intervient sur des budgets de communication très variés. Elle supervise en moyenne quatre à cinq produc-tions en parallèle, pour lesquelles elle dispose d’un temps de préparation variant de quelques semaines à deux ou trois mois. « L’attribution des clients est aléatoire. Cela évite la rou-tine ! Au cours des douze derniers mois, j’ai eu l’occasion de travailler pour plusieurs marques de la grande consommation ; mais aussi pour des annonceurs de l’entertainment, de l’hôtel-lerie ou encore de la restauration rapide… Au sein de mon équipe, les projets concernent la conception de publicités pour la presse et l’affichage urbain ainsi que l’édition de supports de communication tels que des dossiers de presse, des brochu-res ou des référentiels produit. En cas de spot TV, je passe le relais à une autre équipe de l’agence, les “TV producers”. » Marie Dathanat travaille à partir du brief créatif, établi par la direction artistique de l’agence. En fonction du budget consa-cré par l’annonceur à la production des images, elle peut d’ores et déjà proposer des solutions alternatives si celui-ci se révélait insuffisant pour concrétiser le concept créatif. « Le métier d’acheteur d’art est polyvalent. C’est un bon compromis entre conseil artistique, négociation de budgets et suivi de pro-duction. Il faut être débrouillard, autonome et imaginatif, pour toujours trouver une solution à un problème de production. » Selon chaque client de l’agence, les contraintes créatives, temporelles et financières sont extrêmement différentes.

« Par exemple, le budget d’un tournage peut se situer autour de quelques dizaines de milliers d’euros pour atteindre des

som-mes astronomiques, dépassant plusieurs centaines de milliers d’euros. Dans la préparation d’une production, le cachet du photographe représente le principal coût. Pour certaines mar-ques, on ne peut recourir qu’à des artistes au prestige interna-tional, dont les honoraires journaliers représentent plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans ces conditions, il est primor-dial d’optimiser le tournage en respectant le planning prévu au départ et en anticipant les imprévus. » Le choix des prestatai-res peut s’effectuer à l’étranger. « Nous travaillons régulière-ment avec des photographes américains… Dans cette perspec-tive, il faut tout négocier et organiser à distance, en anglais bien entendu ! Si cela est nécessaire, il faut faire l’aller-retour Paris-New York en quarante-huit heures pour régler les éven-tuels points litigieux… La négociation ne concerne pas unique-ment les honoraires induits par la prestation de l’artiste, mais également les droits d’image, c’est-à-dire la possibilité, pour l’annonceur d’utiliser ces photos/illustrations sur d’autres sup-ports, pour d’autres campagnes de communication. »

Au-delà du choix et de la coordination du photographe sur une production, Marie Dathanat s’entoure de compétences clés autres, telles que des agences de casting ou des person-nes spécialisées dans le repérage de lieux ad hoc pour déter-miner le meilleur endroit pour le tournage. « Je travaille en étroite collaboration avec beaucoup d’artistes. Avec le temps, on identifie les ressources les plus fiables, pour lesquelles on soignera d’autant plus la relation. Par ailleurs, il faut sans cesse enrichir son carnet d’adresses et détecter de nouveaux talents.

Avec la charge de travail à certains moments de l’année, il est difficile de consacrer du temps à la rencontre de nouveaux artis-tes. Le métier d’acheteur d’art est un travail de réseau. » Marie Dathanat assiste à quelques tournages, mais ce n’est pas systématique. De même, le suivi de la post-production, tel que le montage et la retouche d’image, peut être du res-sort d’une autre équipe. La taille et l’organisation de l’agence la conduisent à assumer au quotidien des activités commerciales et administratives importantes. Elle dépense beaucoup d’énergie dans la gestion de la relation et la négo-ciation avec les prestataires… « En amont d’un tournage, le conseil artistique n’est pas toujours aussi prépondérant que je le souhaiterais… De surcroît, en aval de la production, les marques, parfois très directives, ne tiennent pas compte de nos recommandations et privilégient parfois beaucoup, voire trop de retouches, plutôt que de conserver un aspect naturel dans les photos. Le sens du contact, la maîtrise du français et/ou celle d’une langue étrangère, la diplomatie et l’adapta-bilité sont indispensables pour faire passer des idées et, glo-balement, pour pouvoir évoluer dans ce métier. »

D’ici quelques années, Marie Dathanat aimerait intervenir sur des productions vidéo. Travailler à son compte n’est pas non plus exclu.

Qui recrute ?

Chef de fabrication