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Chassaignac s'est rapproché de la technique actuelle en drainant la poche incisée

Puison a fait un pas de plus et on a pratiqué

l'excision

partielle de la poche kystique.

Enfingrâce àla méthode listérienne, l'extirpation totaleest devenue le procédéde choix.

E faut, bien reconnaître que cette méthode a

réalisé

un remarquable progrès.

En1874, l'indécision thérapeutique était encore grandeen

France,

bien que les chirurgiens étrangers qui étaient

imbus

des

principes

cle Lister, aient dès l'apparition de l'antisepsie

rénovéce chapitredutraitement deskystes synoviaux.

On en .jugera par les lignessuivantes que nousempruntons à la Thèse deDorez sur le traitement des kystes ganglion¬

naires (Paris, 1874).

« L'extirpation est une opération très grave, délicate et douloureuse qui expose à blesser des organes importants,

elle amène souvent un état infiniment plus grave que celui auquel elle devait rémédier.

» L'extirpation est le seul moyen qui puisse mettrecomplè¬

tement à l'abri des récidives, mais en compensation decet uniqueet mince avantage, elle expose aux accidents inflam¬

matoires les plus violents.

)) Il serait donc sage de proscrire définitivement cette opé¬

ration ».

Ce vœu que formulait Dorez ne s'est pas réalisé et tout chirurgien aujourd'hui extirpe sans danger aucun, les kystes synoviaux, l'importantestd'observer les règlesde

l'antisepsie

la plus rigoureuse, car en l'espèce l'ablation d'un kystesyno¬

vial équivaut quelquefois à une véritable arthrotomie.

Après ce rapide historique de la thérapeutique du

kyste,

il nous reste à décrire les deux méthodes entre lesquelles

le

praticienpourra choisir selon les circonstances. Voicien

quoi

consiste le procédé des injections irritantes:

Après le nettoyage antiseptique classique

de la

peau,

on injecte dans l'intérieur du kyste de troisà

huit gouttes de

teinture d'iode pure, puis on applique un

pansement

com-pressif qui est enlevé an bout de quelques jours.

Générale¬

ment une seule injection suffit.

Sur 15cas qu'il a traités par ce procédé,

Duplay

a

obtenu

15 guérisons rapides.

Mais une question se pose : la guérison

est-elle définitne

et ce traitement met-il à l'abri des récidives? L'avenir

seul

permettra de le dire, cependant les guérisons

semblent se

maintenir et devenir définitives.

On a revu des malades, vingt-deux mois,

cinquante-trois

mois après l'injection et il n'y avait aucune

trace de

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l'ancienne affection ou du traitement employé. (H. Léon.

Gazette deshôpitaux, 17 septembre

1901.)

Dans les observations publiées, nous n'avons pas trouvé

traced'accidents ou de complications après l'injection.

Ce mode de traitement employé pour la cure des kystes

séreux en général, nous semble donc innocent, simple et

facile et de plus efficace, mais on devra toujours avoir présente à l'esprit la possibilité d'une communication par le pédicule perméable entre le kyste et l'article.

Ilest intéressant de rapprocher de cette méthode une autre

méthode aussi simple, d'exécution aussi facile et dont les

résultatsseraient, semble-t-il, aussi bons.

Ce n'estqu'une variante de la première, elle a été indiquée

par un médecin militaire belge, M. Lebrun. C'est l'ancien séton,dont Espezetseservait en 1842 et qui, à cette époque, exposaità tous les dangers de l'ouverture de la poche.

Voici en quoi elle consiste:

« A une aiguille à suture ordinaire, courbe, on enfile un assezlong bout de grosse soie; on traverse la peau puis le kysteeton fait ressortir l'aiguille du côté opposé. Cela fait on enlève l'aiguille, en laissant la soie en place, on malaxe la poche pour la vider et on trempe le long bout du fil de soie

danslateinture d'iode; finalement on tire un tant soit peu le fil,afind'en emmener une partie imprégnée du médicament

dans la poche kystique. On applique ensuite un pansement

antiseptique

compressif, tout en laissant la soie en place ».

Dans trois cas traités par ce procédé simple, M. Lebrun a obtenu troisguérisons.

Aous devons cependant ajouter que ces résultats sontde

date trop récente pour que toute crainte de récidive doive

être écartée; or, en thérapeutique chirurgicale, les résultats

éloignés

d'uneopération sont en réalité le seul critérium de

savaleur.

Le procédé des injections de liquide irritant avec sa

variante,

estàla portée de tous les praticiens, et si le malade refuse uneopération on ne sera donc pasdésarmé.

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La contre-indication absolue de ce procédé est la réducti-bilité du kyste.

L'extirpation totale du kyste est aujourd'hui le procédé

de choix, et sous le couvert d'une bonne antisepsie, c'estune méthode innocente, rapide et qui donne d'excellentsrésul¬

tats nous pouvons dire, sans crainte d'être contredit, les meilleurs résultats.

Dans la majorité des cas, elle ne demande qu'une anes-thésie locale.

La technique en est simple :

Après la toilette antiseptique du champ opératoire, isché¬

mie du membre par la bande d'Esmarch, et anesthésie à la

cocaïne ou à la nirvanine, selon la méthode de Reclus(1à2

centimètres cubes de la solution à 1 % suffisent

générale¬

ment) ; on incise la peau et le tissu cellulaire suivantle grand axe de la tumeur. 11 faut s'écarter autant que

possible

' des vaisseaux et des nerfs de la région.

Quand le kyste est à découvert, on commence la

libération

par quelques coups de sonde cannelée.

Les difficultés, suivant les cas, sont très variables

pendant

ce temps de l'opération. Quelquefois le kyste

s'énucléera

avec la plus grande facilité, souvent surtout dans les

vieux

kystes, on trouvera des adhérences qui rendrontla

dissection

plus laborieuse.

Il faut éviter, autant que possible, d'ouvrir le

kyste, car

lorsqu'il est flasque et dégonflé, il est moins facile

d'en dis¬

tinguer les limites.

Enfin, si le malade est pusillanime, ou si l'on

juge qua

cause des adhérences intimes le travail de dissection sera délicat, il faut séance tenante donner du chloroforme au patient, afind'opérer tranquillementet sans risque

decoupei

quelque filet nerveux ou de blesserquelque organe

qu'il faut

respecter.

Dans une denosobservations l'extirpation sous

l'anesthésie

cocaïnique n'a pas duré plus de cinq minutes.

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Dans lestrois autres, on adonné du chloroforme et le temps

del'opération n'a pas été

plus long.

La mise en place d'un petit drain et quelques points de

suture superficiels avec des crins de Florence

terminent

l'acteopératoire.

Onapplique ensuite un pansement antiseptique.

La réci¬

dive par ce procédé est exceptionnelle, nous n'en avons trouvé qu'uncas dans la littérature, c'est celui cité par Ern-berg, d'un kyste synovial articulaire récidivant de l'articula¬

tionpéronéo-tibiale supérieure.

Lacicatrisation de la petite plaie se fait assez rapidement,

nousferonscependant, avecM. le Dr Verdelet qui nousl'asug¬

gérée, une petite remarque.

Il ne faut pas s'empresser d'enlever trop tôt les points de

suture, car les phénomènes de réparation sont un peu lents

àseproduire. Le revêtement cutané à la face dorsale du pied

aunefaible épaisseuret la dissection du kyste le prive dans

unecertaine étendue de ses vaisseaux nourriciers.

Usera donc saged'attendre environ huit jours avant d'en¬

lever les points de suture, principalement les points

médians.

Sur lesquatre maladesquiont été opérés par cetteméthode,

trois n'ont pas été revus ; ce qui porte à croire que la

tumeur n'a pas récidivé ; le quatrième qui a été opéré le

() mars 1902, présente actuellement sur le dos dupied à l'en¬

droitmême siégeait le kyste, une petite cicatrice linéaire, souple, seul vestigede cette opération.

Lacure radicale est applicable aux kystes réductibles ou

oon

réductibles,

avantage que ne présente pas le procédé des injections irritantes.

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OBSERVATIONS

Observation I.

(Due à 1 obligeance de M. Verdelet, chirurgiendos hôpitaux.) Kyste synovial ducou de pied gauche.

C. S..,, quarante-trois ans, cuisinier, entré à l'hôpital

le

24janvier 1809,sorti le 2 mars 1809.

Antécédents héréditaires. Rien de particulier.

Antécédents personnels. Passé pathologique très

chargé.

Avingt et un ans fièvre typhoïde, à vingt-six ans

(Cuba) lièvre

jaune, àtrente-deuxanspneumonie, htrente-septans

pleurésie

gauche avec épanchement. Est cuisinier depuis

l'Age de

dix-huitans, par conséquent travaille dans la station

debout plu¬

sieurs heures parjour.

Histoiredela maladie. Il y ahuit ans, apparition brusque,

sans cause précise pour le malade, au niveau de

la partie

externe du cou de pied gauche, d'une petite tumeur

de la

gros¬

seur d'une noisette, très dureetnon réductible. Lesjours

sui¬

vants, augmentation progressive et assez lente de

la tumeur,

qui atteint, quatre mois environ après son

début, le volume

d'une noix.

Un médecin fait de lacompression avec une

bande de caout¬

chouc et arrive à réduire la tumeur en douzejours.Le

malade

ne s'en occupe plus, lorsque quinze jours

environ après, la

tumeur réapparaît tout d'un coup et atteint

aussitôt le volume

d'une noix.

Même aspect, mêmes signes. Le malade étant à

Cuba, et

n'ayant pas de bande de caoutchouc àsa

disposition, ne peut

faire de compression. Il reste ainsi pendant huit

mois. A son

retour en France, il vaconsulter unmédecin qui

tente, en vain

cette fois, la compression (novembre 1895). De

cette époque

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à 1898, état presque stationnaire de la tumeur qui

n'augmente