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Les catégories de déchets radioactifs

Dans le document de l’environnement en 2011 (Page 85-88)

Il existe plusieurs catégories de déchets radioactifs. La classification utilisée en France se fonde sur le risque radiologique appréhendé par deux paramètres principaux :

- l’activité ou niveau de radioactivité, mesure physique qui traduit le risque pour un être vivant au contact ou à proximité de la matière considérée ;

- la période radioactive, c’est-à-dire le temps au bout duquel l’activité du radionucléide est divisée par deux.

D’après les définitions issues de l’inventaire national des déchets radioactifs de l’Andra, les déchets de très faible activité (TFA) – inférieure à 100 becquerels par gramme – « proviennent essentiellement du démantèlement des installations nucléaires ou d’industries classiques utilisant des matériaux naturellement radioactifs. Certains déchets d’exploitation des installations et d’assainissement des sites pollués, dans la mesure où leur niveau de radioactivité est compatible avec les spécifications du centre de stockage correspondant, peuvent également relever de la classe TFA. Ils se présentent en général sous la forme de déchets inertes (bétons, gravats, terres) ou de produits assimilables aux déchets industriels banals ou aux

déchets dits dangereux, d’après la réglementation, c’est-à-dire comportant des espèces chimiques toxiques ».

Les déchets de faible et moyenne activité (FMA) à vie courte « sont essentiellement des déchets de maintenance (équipements, outils, chiffons de nettoyage…) ou liés au fonctionnement des installations, comme ceux résultant du traitement d’effluents liquides et gazeux d’installations nucléaires. Ils peuvent également provenir d’opérations de démantèlement ». Ils sont peu radioactifs mais les volumes attendus sont plus importants que ceux des autres catégories. La production de ce type de déchets augmentera substantiellement avec le démantèlement à grande échelle des centrales nucléaires actuellement en fonctionnement.

Les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL) – de quelques centaines à quelques centaines de milliers de becquerels par gramme – concernent essentiellement « deux types de déchets : les déchets dits radifères et les déchets dits graphites. Les déchets radifères résultent, en grande partie, de l’utilisation de minerais naturellement radioactifs à des fins industrielles comme l’extraction de terres rares. Les peintures luminescentes ou des objets comme les têtes de paratonnerres, ainsi qu’une partie des déchets d’assainissement des sites pollués peuvent également relever des déchets radifères. Les déchets graphites proviennent des centrales dites "uranium naturel graphite gaz” maintenant arrêtées ».

Les déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL) – supérieure au million de becquerels par gramme – « proviennent majoritairement des structures de combustibles usés (coques et embouts) ou sont des déchets provenant du traitement des effluents, d’équipements ».

Les déchets de haute activité (HA) – supérieure au milliard de becquerels par gramme – « ont généralement pour origine les produits de fission et les actinides mineurs issus des combustibles usés.

Après les opérations de traitement, ces déchets sont vitrifiés et le verre est coulé dans un conteneur en inox ».

Pour la gestion de ses déchets radioactifs, la France a choisi de retraiter partiellement le combustible irradié.

En multipliant les catégories de substances radioactives, cette option oblige à décliner des filières de gestion mieux appropriées à chacune de ces catégories en fonction de leurs caractéristiques.

Le recyclage des matières issues des traitements des combustibles usés permet une économie d’uranium naturel estimée à 12 %68par le Haut comité à la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire.

Les deux filières de stockage en activité sont le Centre de stockage des déchets de faible et moyenne activité (CSFMA) de Soulaines-Dhuys et le Centre de stockage TFA (CSTFA) de Morvilliers dans l’Aube.

Exploité par l’Andra depuis l’été 2004, le CSTFA est destiné à accueillir 650 000 m3 de déchets provenant pour l’essentiel du démantèlement des installations nucléaires françaises arrêtées. Le CSFMA fonctionne depuis 1992 et a une capacité d’un million de m3 de déchets.

Concernant les déchets FA-VL, HA et MA-VL, les filières sont actuellement à l’étude. Ainsi, la mise en place d’un centre de stockage profond, prévue par la loi du 28 juin 2006, est en cours d'expérimentation sous la direction de l'Andra.

L'exploitation des mines d'uranium en France ayant pris fin en 2001, le fonctionnement du parc nucléaire français nécessite désormais une importation annuelle de l’ordre de 8 000 tonnes d’uranium naturel.

Fin 2011, on compte 435 réacteurs nucléaires en service dans le monde et 61 réacteurs en construction (contre 67 en 2010). La France possède à cette même date 58 réacteurs répartis sur 19 sites. Alors que fin 2010, on atteignait le nombre le plus important de réacteurs nucléaires en construction depuis 1987, l'accident de Fukushima-Daishi a entraîné l'arrêt définitif au Japon et en Allemagne de 11GWe69 (d'après le CEA).

68 Estimation sur la base des flux annuels 2007-2008-2009

69 GWe = Gigawatt électrique (unité de mesure de la puissance électrique)

Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques |||| 85858585 Classification française des déchets radioactifs et filières de gestion (existantes ou à l’étude)

Activité Vie très courte

(Centre de stockage TFA de Morvilliers dans l’Aube(2))

Faible activité (FA) Stockage de surface

(Centre de stockage des

Moyenne activité (MA) Stockage profond(5)

Filière de gestion à l’étude dans le cadre de l’article 3 de la loi du 28 juin 2006

Haute activité (HA) Stockage profond (5)

Filière de gestion à l’étude dans le cadre de l’article 3 de la loi de programme du 28 juin 2006 Note :

(1) La limite entre vie courte et vie longue est la demi-vie du césium 137, soit 30,07 ans. Le tableau mentionne la valeur entière immédiatement supérieure, par simplification.

(2) Stockage pour les déchets hors résidus de traitement du minerai d’uranium ; pour ces résidus, des stockages spécifiques à proximité des sites de production sont mis en œuvre.

(3) Le CSFMA a pris le relais du Centre de stockage de la Manche, fermé en 1994.

(4) À faible profondeur, soit entre la surface et 200 m de profondeur. La recherche de sites susceptibles d’accueillir un nouveau centre de stockage FA-VL est actuellement en cours.

(5) Stockage profond signifie « à plus de 200 mètres de profondeur ». Un projet de stockage est développé par l’Andra dans la zone de transposition de 250 kilomètres carrés définie en 2005 autour du Laboratoire souterrain de Meuse Haute-Marne (ou laboratoire de Bure), en vue de stocker les déchets HA et MA-VL (un seul stockage dans une couche argileuse (Callovo-Oxfordien) à 500 m de profondeur).

Source : Andra, inventaire national des déchets radioactif.

Dans le document de l’environnement en 2011 (Page 85-88)