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3. Européanisation et idées : les discours nationaux sur la défense européenne

3.1. Le cas français

L’image traditionnelle de la France en matière de politique étrangère et de sécurité est fondée sur un certain nombre de caractéristiques bien connues : un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, la possession de l’arme nucléaire, une relation amour-haine avec l’OTAN, une implication significative dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU dans les années 1990, et le maintien d’un large réseau d’alliances et de partenariats avec ses anciennes colonies. Ces différentes caractéristiques entretiennent un sentiment de grandeur nationale parmi les décideurs politiques, et la conviction que la France peut et doit rester une puissance mondiale importante et autonome, en dépit de capacités matérielles en déclin15. Cette posture,

souvent qualifiée « d’exceptionnalisme français » dans la littérature spécialisée, se traduit également par une stratégie particulière à l’égard de l’intégration européenne : faire de l’UE un acteur mondial puissant, mené par un leadership politique fort (favorisant l’intergouvernementalisme), et doté d’une identité socioéconomique particulière16. Ces

différentes caractéristiques se retrouvent dans la façon dont la France appréhende son discours sur la PSDC.

                                                                                                                         

15 Bastien Irondelle et Sophie Besancenot, « France: A Departure from Exceptionalism? », dans Emil J. Kirchner et James Sperling (dir.), National Security Cultures: Patterns of Global Governance, Abingdon, Routledge, 2010, p. 21‑42 ; Frédéric Bozo, La politique étrangère de la France depuis 1945, Paris, Flammarion, coll.« Champs histoire », 2012.

16 Vivien A. Schmidt, « Trapped by their Ideas: French Elites’ Discourses of European Integration and Globalization », Journal of European Public Policy, vol. 14, no 7, 2007, p. 992‑1009 ; Christian Lequesne, La

France dans la nouvelle Europe: Assumer le changement d’échelle, Paris, Presses de Sciences Po, 2008 ; Helen

Drake, « France, Europe and the Limits of Exceptionalism », dans Tony Chafer et Emmanuel Godin (dir.), The

End of the French Exception? Decline and Revival of the ‘French Model’, Basingstoke, Palgrave MacMillan,

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Discours substantif : la PSDC comme outil de puissance nationale et européenne

Depuis la fin des années 1990, la France a été à l’avant-garde des projets européens de sécurité et de défense commune. Il s’y est développé un discours consensuel qui présente la PSDC comme une façon pour la France de poursuivre sa politique de puissance et de grandeur par d’autres moyens, les capacités nationales et la légitimité de la France à agir seule ayant décliné17. En réalité, cette européanisation du discours français a précédé la création

institutionnelle de la PSDC, comme le démontre le contenu du Livre blanc sur la défense publié en 199418. Dans ce livre blanc, le premier ministre Édouard Balladur fait déjà de la

« défense européenne commune » une priorité absolue, non seulement pour conforter l’identité politique de l’UE, mais aussi pour faciliter la recomposition de la politique de défense française, dans un environnement international caractérisé par les crises sur des terrains éloignés et par le besoin de projeter des forces rapidement19. De 1991 à 1996 s’opère au sein

de l’élite française un changement de paradigme, un « aggiornamento » de la défense nationale, marqué notamment par la consécration de l’engagement européen20.

Depuis lors, le discours français porte un agenda ambitieux pour la PSDC : autonomie des structures décisionnelles et de commandement (pour mener des opérations militaires sans le soutien de l’OTAN), fortes capacités militaires, et défense commune. Certains documents stratégiques clé de la PSDC – SES en 2003, premier Objectif global d’Helsinki lancé en

                                                                                                                         

17 Adrian Treacher, French Interventionism: Europe’s Last Global Player, Aldershot, Ashgate, 2003 ; Fabien Terpan, « La France et la PESD », dans Fabien Terpan (dir.), La politique européenne de sécurité et de défense:

l’UE peut-elle gérer les crises?, Toulouse, Presses de l’Université des sciences sociales de Toulouse, 2004, .

18 Bastien Irondelle, « Europeanization Without the European Union? French Military Reforms 1991- 96 »,

op. cit.

19 Ministère de la défense, Livre blanc sur la défense, Paris, Ministère de la défense, France, 1994, p. i‑ii. 20 Bastien Irondelle, La réforme des armées en France: sociologie de la décision, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2011. Voir en particulier le chapitre 1. L’européanisation n’est pas le seul aspect de cet aggiornamento, marqué aussi et surtout par la fin de la conscription et la transition vers l’armée professionnelle.

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200421 – ont fait l’objet d’un fort soutien parmi les décideurs politiques français. Le livre blanc Défense et sécurité nationale suivant, publié en 2008, poursuit « l’ambition européenne de la

France », à travers plusieurs objectifs : renforcement des capacités européennes de gestion et de prévention des conflits, réforme des procédures de financement des opérations de l’UE, amélioration de l’interopérabilité, européanisation de la formation des forces militaires, et développement du marché européen de l’armement22. Certaines de ces priorités ont également

été mises en avant lors de la présidence tournante française de l’UE en 2008, dont le chapitre PSDC du programme de travail débute par la phrase suivante (en anglais) : « The French

Presidency’s main focus with regard to defence is strengthening the military capabilities available in Europe »23. Cet accent mis sur les capacités militaires reflète les paragraphes

consacrés au « développement des capacités » dans la SES, en particulier ce qui concerne la mise en commun des ressources24. Cependant, la position française va plus loin. Le livre blanc

de 2008 critique par exemple le fait que les groupements tactiques de l’UE (GTUE)25 semblent

avoir remplacé après 2004 l’Objectif d’Helsinki, plus ambitieux (car déployable sur une durée d’un an et incluant des composantes aérienne et marine). Dans la perspective de la France :

« [ces groupements tactiques] sont loin de satisfaire les besoins opérationnels de l’Union. Les opérations de gestion de crises exigent en effet de disposer d’un réservoir

                                                                                                                         

21 Énoncé lors du Conseil européen d’Helsinki en 1999 et formalisé en 2004, l’Objectif portait initialement sur la mise à disposition permanente par les Européens de 50 à 60 000 hommes, soit 15 brigades environ, pour créer une force de réaction rapide de l’UE.

22 France, Défense et sécurité nationale: le Livre blanc, Paris, Odile Jacob, coll.« La documentation française », 2008, p. 81.

23 France, Europe Taking Action to Meet Today’s Challenges. French Presidency of the Council of the European

Union. Work Program, Brussels, Council of the European Union, 2008, p. 23.

24 Conseil de l’Union européenne, Une Europe sûre dans un monde meilleur. Stratégie européenne de sécurité,

op. cit., p. 12.

25 Les GTUE sont des bataillons multinationaux d’environ 1500 soldats, en alerte et près à être déployés en réaction rapide à une crise. Deux GT sont d’astreinte par période de six mois.

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humain important, tant pout la phase de crise proprement dite que pour la phase de stabilisation et de reconstruction après un conflit »26.

Enfin, ajoutons quelques mots sur le dernier livre blanc Défense et sécurité nationale publié en 2013, même si cette publication est trop récente pour en tirer de réelles conclusions à l’heure de la rédaction de cette thèse. Sur la question de la PSDC, ce dernier livre blanc est un mélange de continuité et d’inflexion par rapport aux deux décennies antérieures. D’un côté, la section consacrée à la PSDC réaffirme les priorités traditionnelles de la France, comme la nécessaire impulsion politique des chefs d’État et de gouvernement, la rédaction d’un livre blanc européen, le renforcement des capacités militaires, ou encore la promotion de l’industrie européenne de sécurité et de défense27. De l’autre côté, le contexte de crise économique altère

quelque peu ces ambitions fortes pour l’Europe, un problème évoqué dans le chapitre un consacré à « l’environnement stratégique ». La France continue à inscrire sa réflexion stratégique dans le cadre européen, qui représente une « communauté de destin »28, mais de

façon plus pragmatique (voir ci-dessous également).

Discours interactif : l’exceptionnalisme français

Cette deuxième section démontre que ce que les auteurs dénomment l’exceptionnalisme français reste au cœur des dynamiques de coordination et de communication du discours national sur la défense européenne. L’exceptionnalisme continue en effet d’imprégner les

                                                                                                                         

26 France, Défense et sécurité nationale: le Livre blanc, op. cit., p. 89.

27 France, Livre blanc défense et sécurité nationale 2013, Paris, Direction de l’information légale et administrative, 2013, p. 64‑69.

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cercles décisionnels et l’opinion publique, et s’est largement manifesté dans la façon dont les acteurs français perçoivent le rôle de la PSDC.

La communauté épistémique de la défense en France est bien structurée, autour d’un réseau de

think tanks et d’instituts de recherche indépendants ou institutionnels29. Des instituts à

vocation généraliste et bien connus comme l’Institut français des relations internationales (IFRI), l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), ou la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), emploient des chercheurs spécialistes de l’Europe (dont certains sont des officiers militaires à la retraite), et comptent tous des unités de recherche consacrées à la sécurité européenne et transatlantique. Le cas de la Délégation aux affaires stratégiques (DAS) du ministère de la défense est instructif : non seulement la DAS commande régulièrement des rapports de recherche et des études aux think tanks mentionnés ci-dessus, mais elle dispose aussi d’un certain nombre d’instituts qui contribuent à alimenter une réflexion stratégique nationale cohérente. Parmi eux se trouve l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), qui est très lié à l’état-major militaire français. L’IRSEM a été dirigé par le général Jean-Paul Perruche, anciennement directeur général de l’EMUE, et en 2013 il est sous la direction du général Maurice de Langlois, qui était auparavant représentant militaire adjoint auprès du CMUE à Bruxelles. La PSDC est un des sujets principaux des travaux de l’IRSEM. À titre d’exemple, la collection « Études de l’IRSEM », qui regroupe les recherches les plus importantes de l’institut, lui a consacré cinq de ses 23 études entre 2010 et début 2013. L’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) est un autre cas intéressant, car son objectif est de former les décideurs civils et

                                                                                                                         

29 Jolyon Howorth, « Discourse, Ideas and Epistemic Communities in European Security and Defence Policy »,

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militaires sur les questions de défense, et le contenu de ses formations est de plus en plus tourné sur l’Europe et l’international. L’IHEDN est un des membres fondateurs du Collège européen de sécurité et de défense (CESD), un établissement virtuel de formation sur la PSDC. L’IHEDN est en charge du cours de haut niveau, le programme principal du CESD. La communauté épistémique de la défense fait donc preuve d’une préoccupation importante pour la PSDC. Pour aborder la question de la coordination et de la communication du discours, il convient alors d’observer différentes catégories d’acteurs nationaux liés de près ou de loin à cette communauté épistémique. Une première façon de faire est d’analyser le contenu des débats parlementaires au sein des commissions de l’Assemblée nationale française. En France, la PSDC peut être abordée dans trois commissions différentes : défense et forces armées, affaires étrangères, et affaires européennes. Les débats couvrent un grand nombre de sujets, comme en témoigne la variété des auditions qui y ont lieu : fonctionnaires, ministres, experts, représentants de l’industrie de défense, chefs d’état-major des différents corps d’armée… Les sujets qui reviennent le plus fréquemment dans les débats sont la crainte d’une baisse du budget de la défense et des capacités militaires, l’état de l’industrie de défense, et les évolutions de l’armée professionnelle30.

Une analyse des débats entre 2000 et 2011 donne l’impression générale que les parlementaires expriment une insatisfaction grandissante à l’égard de la PSDC. De 2000 à 2007, le discours dominant est plutôt enthousiaste et ambitieux : les débats insistent sur les progrès de la PSDC et sur son potentiel pour équilibrer la relation transatlantique, en dépit des réticences de

                                                                                                                         

30 Les observations empiriques de cette section sont le résultat d’une consultation des comptes rendus des débats des trois commissions parlementaires défense et forces armées, affaires étrangères, et affaires européennes entre 2000 et 2011. Une démarche comparable a été menée dans le cas irlandais ci-dessous.

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certains États européens. Un enjeu central dans les discussions est alors le renforcement de la puissance européenne et de ses capacités matérielles. Par exemple :

« La construction de l'Europe de la défense repose sur le principe d'une certaine autonomie à l'égard de l'OTAN et de l'allié américain. – [Mais…] il ne faut pas imposer la vision de l’Europe-puissance. Il semble préférable de progresser par étapes »31.

« L'Europe apporte ainsi la preuve qu'elle sera, dans un avenir proche, capable de se défendre elle-même »32.

Cependant, en 2008-2009 le discours devient progressivement plus critique : les premières opérations de la PSDC manquent d’ambition, la coopération industrielle de défense se produit essentiellement au niveau bilatéral, et plusieurs parlementaires français regrettent également que la PSDC semble exclusivement préoccupée par les opérations de gestion de crise, et non par la défense de l’Europe :

« Quand vous parlez de défense européenne, M. Danjean, il me semble qu’il s’agit avant tout, comme cela était également le cas pour M. Solana, d’opérations extérieures. Vous intéresserez-vous un jour à la défense de l’Europe proprement dite ?

[Danjean…] : ceux qui veulent aller un peu trop vite dans cette direction se heurtent à de fortes résistances de la part de ceux qui ne sont pas encore prêts. […] Cela étant, je dois reconnaître que la notion de défense du territoire européen n’est encore qu’au stade embryonnaire »33.

Certains débats vont même jusqu’à suggérer que l’existence de la défense européenne devrait être remise en question, avec le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN (en 2009), et l’absence de nouvelles opérations, de coopération et d’identité européenne

                                                                                                                         

31 Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et Laurent Giovachini,

fonctionnaire du ministère de la défense, Assemblée nationale, Table ronde sur l’Europe de la défense, Paris, Assemblée nationale, 2003. 12e législature, compte rendu 15, 17.12.2003.

32 Anne-Marie Comparini, députée, Assemblée nationale, Audition (ouverte à la presse) de Mme Michèle Alliot-

Marie, ministre de la défense, sur les progrès de l’Europe de la défense, Paris, Assemblée nationale, 2005. 12e

législature, compte rendu 114, 15.02.2005.

33 Assemblée nationale, Audition de M. Arnaud Danjean, président de la sous-commission défense et sécurité du

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commune. Plusieurs déclarations donnent le ton, par exemple : « L’Europe de la défense est en panne, et cela depuis plusieurs années. – […] Quant à la réaction des États européens, disons- le clairement : la défense européenne n’est une priorité pour aucun d’entre eux »34.

Après les élus politiques, il est également possible de se pencher sur le discours des officiers militaires dans les revues spécialisées, notamment la Revue défense nationale (anciennement Défense nationale et sécurité collective)35. La Revue défense nationale est une publication

mensuelle dont l’objectif est d’aborder les enjeux politiques, économiques et scientifiques du point de vue de la défense. La revue est ouverte aux contributions de militaires, diplomates, élus, journalistes, experts, et son comité éditorial ambitionne d’en faire « la structure d’accueil [d’une] pensée stratégique renouvelée, appliquée en priorité à l’Europe de la défense, voire à la défense de l’Europe le moment venu », comme en témoigne son site Internet. En 2013, le président du conseil d’administration est l’amiral Alain Coldefy, également vice-président du groupe paneuropéen de défense EADS, et membre de l’Institut des relations internationales et stratégiques.

Nombreuses contributions confirment le parti pris éditorial de la revue : de 2007 à 2009, il est rare qu’un numéro n’évoque pas la PSDC, et deux numéros par an lui sont spécifiquement consacrés, avec des dossiers intitulés « PSDC (PESD) : veille stratégique ». Au total, sur 664 articles parus sur ces trois années, 139 (un sur cinq donc) traitent directement de la PSDC. Les sujets récurrents portent sur les capacités, le rôle de l’Agence européenne de défense (AED),

                                                                                                                         

34 Bernard Cazeneuve, député et Bruno Le Maire, secrétaire d’État aux affaires européennes, Assemblée nationale, Audition de M. Bruno Le Maire, secrétaire d’État chargé des affaires européennes, sur l’avenir de la

France dans l’OTAN et la construction de l’Europe de la défense, Paris, Assemblée nationale, 2009. 13e législature, compte rendu 38, 03.04.2009.

35 Ici, les archives de la Revue défense nationale ont été consultées pour la période 2007-2011 seulement, car les revues irlandaises choisies pour la comparaison (ci-dessous) ne disposaient pas d’archives disponibles en ligne avant l’année 2007.

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l’industrie de défense, et la dimension européenne du livre blanc de 2008. Si l’on se penche plus précisément sur les articles rédigés par des officiers, l’ambition d’une « Europe- puissance » forte, et la critique envers ceux qui refusent de s’y associer, confirment la teneur du discours français. Par exemple : « Une PESD digne de ce que représente l’UE exigerait qu’on ne finasse plus et qu’on affiche une détermination qui ne soit ni éphémère ni seulement verbale »36.

Comme à l’Assemblée nationale, le désenchantement et les critiques croissent à partir de 2008-2009. Par exemple :

« [Nous devons] établir les bases politiques, stratégiques et sécuritaires d’une véritable Union politique et stratégique ; sauf à vouloir maintenir l’Union dans son statut de puissance normative intermédiaire soumises aux contraintes inhérentes à la prééminence, sur le sol européen, de l’OTAN sur tout autre système de sécurité »37.

Ce désenchantement se traduit également par une baisse significative du nombre de contributions consacrées à l’UE, et par une indifférence croissante : la revue n’a consacré que 36 articles sur 442 (moins d’un sur dix) à la PSDC en 2010 et 2011.

Pour résumer le cas français, il ne fait donc aucun doute que les acteurs nationaux mettent fortement l’accent sur une PSDC ambitieuse. Ces acteurs sont également dotés de nombreuses ressources en termes d’expertise, de publications, de réseaux qui contribuent à la fois à coordonner et à communiquer ce discours ambitieux. Cependant, il semble que la coordination reçoive plus d’attention que la communication, dans la mesure où il y a en France de nombreux acteurs impliqués dans la sécurité européenne, et de nombreux enjeux sur la table :

                                                                                                                         

36 Lieutenant-colonel Pierre Magnuszewki, « L’Europe - et sa PESD - ou l’OTAN? », Défense nationale et

sécurité collective, Février 2008, no 705, 2008, p. 99‑100.

37 Ancien officier de l’armée de l’air Patrice Cardot, « Politique de sécurité de l’UE: perspectives et réalités 2010 », Revue défense nationale, Mars 2010, no 728, 2010, p. 57.

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les opérations de gestion de crises, mais aussi la relation avec l’OTAN, l’évolution du budget national, ou encore l’état de l’industrie de défense. La conclusion de ce chapitre reviendra sur les conséquences de ces observations pour la question de l’européanisation.