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Partie III : Le district de Saint-Louis : description et analyse des disparités spatiales de

Carte 9 Carte des marchés du département

Les moyens de communication, bien qu’ils ne desservent pas encore la totalité des villages du département, ont fait des progrès considérables ces dernières décennies. Qu’ils conduisent à la ville ou à la campagne, ce sont eux qui permettent aujourd’hui cette multiplication des échanges entre le monde rural et le monde urbain. Les populations de plus en plus mobiles et connectées entre elles, dessinent de nouvelles formes d’occupation spatiale plus poreuses au monde environnant. Ces espaces de transit, qui affectent tout aussi bien le monde rural que le monde urbain, se matérialisent dans l’espace par des flux quotidiens : de nombreuses populations rurales se rendent désormais en ville pour travailler, étudier ou se soigner ; de nombreux saint-louisiens et passants citadins viennent se ravitailler dans le monde rural de proximité.

2) Les nouvelles perspectives économiques et spatiales

Ces nouveaux réseaux qui structurent et animent le territoire, vont progressivement modifier la fonction de la campagne et son rapport à la ville. La cité saint-louisienne, qui, dans un premier temps, s’est développée par le contrôle des échanges avec son arrière-pays, d’abord avec l’économie de traite, puis celle de l’arachide, va peu à peu perdre son pouvoir de commandement sur un environnement rural de plus en plus autonome et tourné vers Dakar.

Les aménagements effectués au cours du XXème

siècle dans le domaine des transports sont là pour en témoigner. Loin de traduire les années fastes de la capitale coloniale, les investissements vont mettre de côté un héritage spatial devenu fossile pour le remplacer par de nouvelles constructions dirigées vers Dakar. Résultat : les ports et les escales fluviales de l’économie coloniale sont à l’abandon195, le transport ferroviaire qu’empruntaient les productions arachidières est réduit à néant196, les aménagements routiers effectués depuis

l’indépendance ne cessent de s’étendre au profit de Dakar197, même l’aéroport international semble vouloir rompre avec la France198.

195La construction des chemins de fer « Dakar-Saint-Louis » en 1885 et « Dakar-Niger » en 1924 ont détourné

au profit de Dakar, les productions arachidières du Cayor et le trafic soudanais jusque là réservés au port de Saint-Louis. La route du diéri construite en 1979 le long du fleuve a accaparé une grande partie du trafic fluvial et le déploiement de la navigation prévu sur le fleuve Sénégal avec la création du barrage de Manantali n’est jusqu’à présent qu’à un stade embryonnaire.

196La ligne ferroviaire « Dakar-Saint-Louis » est supprimée en 1996.

197Depuis 1961, la liaison routière « Saint-Louis-Dakar » permet de communiquer directement avec Dakar sans

passer par Saint-Louis. Quant à la construction prévue de l’axe routier Richard Toll-Louga, elle réduira la distance qui sépare Dakar de Nouakchott et amputera de ce fait à Saint-Louis le commerce mauritanien.

198Depuis 2004, la liaison aérienne qui reliait Paris et Saint-Louis n’existe plus, ce qui nécessite de rejoindre la

La ville, qui, jadis, jouait son rôle de relais régional, va peu à peu être écartée de nombreuses

négociations économiques, le plus souvent effectuées directement avec Dakar

(commercialisation du sucre, de l’oignon, de la tomate, du navet, etc.). Son pouvoir de polarisation, mis à mal au profit de la capitale mais aussi des autres villes régionales qui s’industrialisent et concurrencent peu à peu Saint-Louis sur le plan de l’emploi (Richard Toll notamment199), ne dépasse pas les cinquante kilomètres (Mpal, Ross Bethio, Ndiébène

Gandiole).

La crise de la gomme et le développement, plus au sud, de la culture arachidière, qui ont entraîné pendant plusieurs années le déclin de la vallée du fleuve et l’anéantissement de la ville de Saint-Louis, vont finir par ouvrir de nouvelles perspectives de développement. Le système économique qui, jusque là, se basait sur la monoculture de rente et l’exportation internationale va se diversifier et s’orienter vers le marché intérieur : le développement des filières agricoles et notamment de la riziculture irriguée (aménagements hydro-agricoles), l’intensification de l’élevage (aménagements hydro-pastoraux) et la mise en valeur des potentialités halieutiques (motorisation des pirogues, évolution des moyens de capture, mise en place d’unités de transformation et de stockage), artisanales (promotion des savoir-faire) et touristiques (préservation du patrimoine naturel et culturel, installations touristiques) vont peu à peu s’imposer comme les nouveaux débouchés économiques de l’espace rural.

Ces dynamiques rurales que l’on observe aussi dans l’espace urbain (production maraîchère dans les jardins urbains, activités de pêche sur la langue de Barbarie et tourisme urbain) vont renforcer les liens qui existent entre villes et villages. Les productions agricoles, pastorales, halieutiques et artisanales vont relier les zones d’approvisionnement (rurales et urbaines) aux marchés d’écoulement (Dakar, Saint-Louis et les villages ruraux environnants). Le développement du tourisme va s’appuyer sur des réseaux de connaissances inter et extra- villageoises (mise en place d’un circuit touristique à l’échelle régionale par exemple). Toutes vont faire appel aux moyens financiers généralement acquis en ville et investis, au sein de la famille restée au village, par intérêt économique ou pour asseoir un pouvoir200.

199BADIANE Mamadou Lamine, 2012, Les nouvelles dynamiques urbaines dans la vallée du fleuve Sénégal :

l’exemple des communes de Richard Toll, Ndioum et Ourossogui, Thèse de doctorat de Géographie, Université d’Aix-Marseille, 388 p.

200PÉLISSIER Paul, 2000, « Les interactions rurales-urbaines en Afrique de l’Ouest et Centrale », Bulletin de

Villes et campagnes, que bien des idées opposent, ont donc ici des dynamiques respectives qui se nourrissent mutuellement. Ces perspectives économiques prometteuses qui occupent aujourd’hui la majorité des actifs ruraux, présentent néanmoins de grandes difficultés d’adaptation201:

- L’agriculture irriguée lancée dans le delta en 1965 est aujourd’hui très peu exploitée ou abandonnée en raison de la vétusté des aménagements hydro-agricoles, de leurs insuffisances sur le territoire, de la cherté des intrants agricoles et surtout de la salinisation des terres depuis l’ouverture de la brèche sur le fleuve réalisée en 2003 pour protéger les populations urbaines de la montée des eaux. Bien que le barrage de Diama ait permis le développement de plusieurs périmètres irrigués, notamment rizicoles, il a surtout alimenté en eau potable les villes de Saint-Louis et de Dakar, et permis de franchir le fleuve par la route et donc de relier Nouakchott, et toute la Mauritanie, à Saint-Louis et plus précisément à Dakar.

- Le système de l’élevage n’a guère évolué. L’élevage extensif est toujours majoritaire alors que les éleveurs sont peu à peu évincés de leurs zones de parcours sous la pression urbaine. Le potentiel fourrager ne cesse de diminuer sous l’effet des sécheresses, de la baisse pluviométrique et de la salinisation des eaux de breuvage. - La pêche recule et se délocalise de plus en plus le long des côtes sénégalo-

mauritaniennes (Kayar, Mbour, Joal, Dakar, Banjul, Kafountine, Ndiago, Nouakchott) suite à la raréfaction des ressources halieutiques consécutive aux surpêches et à l’irrégularité du niveau des eaux depuis la mise en eau des barrages de Diama et de Manantali.

- Les activités artisanales rurales sont souvent transférées en milieu urbain et les artisans ne parviennent pas à élever leur affaire au niveau de la petite industrie.

- Le tourisme, fortement touché par la crise, enregistre une baisse de fréquentation et d’investissement depuis 2000.

Cette crise que l’on retrouve dans tous les secteurs de production, va peu à peu entraîner la reconversion de nombreux ruraux vers une production vivrière marchande. La croissance

201Conseil rural de Gandon, 2007, Plan d’Occupation et d’Affectation des Sols de la Communauté Rurale de

démographique qui amène avec elle son lot de bouches à nourrir n’est pas étrangère à ces nouvelles implications. Les fortes populations urbaines, qui réclament d’être régulièrement approvisionnées en vivres, vont faire du maraîchage, l’alternative économique des producteurs périruraux [Chaléard et Dubresson, 1999202; Pourtier, 2001203; Brunel, 2004204].

La production maraîchère (oignons, tomates, navets, etc.), très prisée par les populations urbaines et en hausse régulière depuis plusieurs années (tableau 10), va générer de nouveaux revenus monétaires, et selon les études locales, devenir la principale activité économique du monde rural205. Si la mise en eau du barrage de Diama n’a pas eu les effets que l’on espérait

dans le domaine de la riziculture irriguée, il a permis, en bordure de la réserve d’eau, la multiplication des périmètres maraîchers206.

Tableau 10 : Évolution du maraîchage dans l’arrondissement de Rao

2005-2006 2006-2007

Semences

Superficie Quantité Superficie Quantité

Oignons 185 ha 740 kg 205 ha 820 kg Choux 85 ha 170 kg 60 ha 120 kg Tomates 65 ha 18 kg 73 ha 22 kg Gombos 38 ha 200 kg 30 ha 155 kg Carottes 15 ha 70 kg 19 ha 80 kg Navets 15 ha 100 kg 25 ha 160 kg Piments 12 ha 07 kg 15 ha 08 kg Diakhatos 10 ha 03 kg 12 ha 04 kg Pommes de terre 20 ha - 10 ha - Total 445 ha - 449 ha -

Source : Communauté rurale de Ndiébène Gandiole, 2010, Plan local de développement (PLD) de Ndiébène Gandiole, 104 p.

Pourtant, le secteur vivrier est plutôt moins florissant qu’ailleurs. Les agriculteurs peinent à vendre leurs produits, et la ville à tirer profit d’un développement agricole encore fragile207.

L’absence d’unités de stockage et de transformation, le manque d’eau, la salinité des terres et

202 CHALÉARD Jean-Louis et DUBRESSON Alain (éds), 1999, Villes et campagnes dans les pays du Sud :

Géographie des relations. Paris, Karthala, 260 p.

203POURTIER Roland, 2001, Afriques noires, Paris, Hachette, 255 p.

204 BRUNEL Sylvie, 2004, L’Afrique : un continent en réserve de développement, Paris, Bréal, 239 p. (Coll.

Amphi)

205Communauté rurale de Ndiébène Gandiole, 2010, Plan local de développement (PLD) de Ndiébène Gandiole,

104 p.

206TAIBI Aude Nuscia, BARRY Mohamed el Habib, JOLIVEL Maxime, BALLOUCHE Aziz, OULD BABA

Mohamed Lemine et MOGUEDET Gérard, 2007, « Enjeux et impacts des barrages de Diama (Mauritanie) et Arzal (France) : des contextes socio-économiques et environnementaux différents pour de mêmes conséquences », Environnement, Aménagement, Société, n° 203, Norois, pp 51-66.

207 MAGRIN Géraud, 2003, « Les décentralisations doivent-elles prendre en compte les relations villes-

campagnes ? Quelques réflexions sur Saint-Louis et la vallée du fleuve Sénégal. », pp 163-180 in : COLL Jean Louis et GUIBBERT Jean-Jacques (dir.), L’aménagement au défi de la décentralisation en Afrique de l’Ouest, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 306 p. (Coll. Villes et territoires, n° 17)

surtout l’enclavement géographique des zones de production vont faire obstacle et empêcher les agriculteurs de hisser leurs cultures vivrières d’autosubsistance au rang de cultures vivrières marchandes. Pour toutes ces raisons, de nombreuses populations préfèrent aujourd’hui se détourner du secteur agricole et se diriger vers le secteur informel urbain (domestique, couturier, teinturier, conducteur de transports, etc.). Quand la ville, elle aussi touchée par la crise, n’est pas ou plus en mesure de répondre à leurs besoins, elles s’engagent dans des démarches de migrations internationales (Italie, Espagne, France, États-unis) espérant que les fruits de l’expatriation se répercutent dans leur vie personnelle mais aussi au sein de leur famille et donc dans leur territoire d’origine208. L’argent transféré servira aux

achats alimentaires de première nécessité, aux améliorations de l’habitat, aux participations cérémoniales religieuses, aux investissements commerciaux, immobiliers mais aussi collectifs (châteaux d’eau, routes, écoles, mosquées, dispensaires). S’il est difficile aujourd’hui d’estimer de manière précise la part de ces flux et leur contribution au développement des campagnes, les va-et-vient sont permanents et modifient peu à peu la physionomie et le mode de vie du monde rural209.

3) Des évolutions sociales importantes

L’urbanisation et les mobilités spatiales sont des transformations sociales majeures qui offrent aux espaces ruraux de nouveaux visages et de nouvelles réalités. La mobilité des hommes et la circulation accrue des biens entre la ville et la campagne vont favoriser le brassage des populations, de leurs idées et diffuser d’autres modes de fonctionnement.

L’habitat traditionnel (murs en torchis ou en banco couverts de chaume) va peu à peu laisser la place aux habitations contemporaines (maison en parpaings de ciment). L’électricité et les moyens de communication qui lui sont associés (télévision, poste radio, téléphone portable, etc.) vont doucement faire leur apparition. Les établissements scolaires vont se répandre et prendre en charge la formation des jeunes ruraux. Les commerces, les équipements et la voirie vont se rapprocher physiquement et devenir accessibles socialement.

Cet environnement rural qui se transforme étape par étape, en fonction des moyens, provient le plus souvent d’initiatives individuelles et laisse apercevoir un fabuleux mélange semi-

208COURADE Georges (dir.), 2006, L’Afrique des idées reçues, Paris, Belin, 400 p.

209 BERTINI Barbara, KOTLOK Nathalie, GONIN Patrick, LE MASSON Olivier, 2008, « Engagements

citoyens ici et là-bas. L’insertion pluri-territoriale des migrants (France, bassin du fleuve Sénégal) », Communication au colloque de l’Université catholique de Louvain, Chaire Quetelet, décembre 2008, 20 p [en ligne]. http://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/demo/documents/Gonin.pdf

moderne, semi-traditionnel où les murs en torchis côtoient les parpaings et la tôle, et les valeurs morales traditionnelles et religieuses composent avec l’école et les séries télévisées sud-américaines.

Les femmes et les jeunes, qui ont su tirer profit de ces interactions rurales-urbaines, vont peu à peu s’émanciper des contraintes sociales qui leur étaient imposées :

- Le rôle privilégié des femmes dans le secteur informel et le vivrier marchand va leur permettre de déployer de petites activités commerciales et artisanales, et, par là même, d’acquérir un pouvoir social, produit d’une autonomie financière qui jusqu’ici leur était refusée210 (un progrès qu’il convient toutefois de nuancer puisque ces activités rémunératrices entraînent aussi une déresponsabilisation des chefs de famille masculins vis à vis des dépenses collectives, notamment de la santé, ce qui, somme toute, met en scène une nouvelle forme de vulnérabilité211).

- Les valeurs urbaines, plus permissives, vont assouplir les procédures matrimoniales : l’âge au premier mariage augmente régulièrement, les mariages arrangés sont moins courants, l’âge au premier enfant s’accroît progressivement et les idéologies pro- natalistes sont peu à peu repensées.

- L’inscription massive des petites filles à l’école va d’ailleurs fortement contribuer à ces changements de comportements : plus elles vont à l’école, plus elles se marient tard, plus elles reportent leur premier enfant et plus les chances de survie sont importantes.

- Enfin, les mobilités, masculines comme féminines, vont élargir les modes de pensée (utilisation des moyens de contraception moderne, etc.) et bouleverser les rapports sociaux (transformation des relations de genre au sein du ménage, évolution des rôles de chacun dans la famille, la société)

Ces marques tangibles du changement social sont directement issues de la rencontre du rural et de l'urbain. Sans nier les particularités propres à chacun de ces milieux, il convient désormais de concilier ces nouvelles réalités à une échelle locale plus appropriée où se façonnent désormais les dynamiques territoriales.

210 BRUNEL Sylvie, 2005, « La femme africaine, bête de somme… ou superwomen », Sciences humaines,

numéro spécial, n°4 [en ligne]. http://www.scienceshumaines.com/la-femme-africaine-bete-de-somme-ou-

superwomen_fr_14398.html

211FROMAGEOT Audrey et al, 2006, « Ruptures économiques sans ruptures sociales : le maraîchage et la santé

Chapitre 3. Le département de Saint-Louis : un territoire composite

Nous nous proposons dans ce chapitre de décrire les quartiers et les villages choisis pour notre étude afin de mieux cerner les caractéristiques socio-spatiales qui composent le département de Saint-Louis. Aussi convient-il, avant de clore cette deuxième partie, de nous interroger sur les critères qui ont conduit nos choix.

Dans le département, les villages et les quartiers s’imposent physiquement à l’observateur. La ville dense se distingue de sa couronne périphérique semi-rurale, qui se différencie des bourgs ruraux plus éloignés, que l’on ne peut confondre avec les villages reculés du département. Cette différenciation qui peut s’observer dans un premier temps à l’aide de photographies aériennes, se confirme par l’observation sur le terrain et l’analyse statistique d’un certain nombre de critères : le poids démographique des quartiers et des villages dans le département, leur distance au centre et aux réseaux urbains, et leurs disponibilités en infrastructures et équipements sociaux de base (annexe 7).

Tableau 11 :Les déterminants retenus pour caractériser le contexte de résidence

Variables Descriptions Sources et date

Population totale Nombre d’habitants du quartier ou du village.

Agence régionale de la statistique, 2010. Recensements administratifs des conseils ruraux de Fass Ngom, Gandon, et Ndiébène Gandiole, 2010.

Densité

Nombre d’habitants du quartier (du village) / surface du quartier

(du village). POAS, 2007. PDU, 2008.

Distance moyenne au

centre-ville En kilomètre par les routes les plus praticables.

Localisation des quartiers et des villages par rapport au fort de Saint-Louis issue des SIG de Valérie Soti, 2011.

Distance moyenne au

réseau routier En kilomètre au réseau routier bitumé le plus proche.

Localisation des routes bitumées et des bâtiments issue des SIG de Valérie Soti, 2011.

Proportion d’infrastructures sanitaires

Nombre de structures sanitaires publiques (postes de santé, centres et hôpitaux) et privées (cabinets, cliniques, pharmacies, dispensaires).

Région médicale, 2009. Relevés de terrain, 2011.

Proportion d’infrastructures

scolaires Nombre d’écoles moyennes, secondaires et supérieures. PDU, 2008. Relevés de terrain, 2011. Accès aux commerces Présence marchés. de magasins et de RGPH, 2002.

Accès à l’eau courante Présence d’eau village. courante dans le RGPH, 2002. Accès à l’électricité Présence village. d’électricité dans le RGPH, 2002. Accès au tout-à-l’égout Pourcentageraccordés au tout-à-l’égout dans de ménages

le quartier.

Agence de développement communal, 2011.

Après l’analyse en composantes principales de ces différents critères, une classification hiérarchique nous permet de distinguer trois sous-espaces urbains et trois ensembles ruraux :

- Le centre urbain : un premier lot regroupe les quartiers les plus anciens et les mieux urbanisés de Saint-Louis. Ils enregistrent une stabilité démographique depuis vingt ans et concentrent l’essentiel des infrastructures et des équipements de la ville. Les quartiers de l’île (Nord, Sud), qui sont les plus anciens et les mieux équipés, seront analysés dans le cadre de notre étude.

- La première couronne périphérique : un second ensemble comprend les quartiers de pêcheurs de la langue de Barbarie et les quartiers résidentiels de Sor, caractérisés par de fortes densités et/ou de fortes croissances démographiques, un faible équipement de base et une urbanisation anarchique insalubre. Les quartiers de Guet Ndar et de Pikine II, qui font partie de cette catégorie, sont les plus fortement peuplés et feront donc partie de notre étude.

- La zone de décongestion urbaine : enfin, un dernier groupe de quartiers rassemble les villages récemment intégrés dans la commune pour décongestionner la ville. L’aménagement urbain y est planifié mais ils enregistrent pour le moment les plus faibles densités de la ville. La ville nouvelle de Ngallèle et le village de Dakhar Bango, qui demeurent les quartiers les plus éloignés du centre-ville seront analysés. - La ville secondaire de Mpal : la commune de Mpal se distingue des autres villages du

département et forme notre premier sous-espace rural. Plus peuplée, plus dense et mieux équipée, elle est un pôle secondaire que nous aurons à étudier.

- Les villages limitrophes : les bourgs ruraux constituent un autre ensemble. Ils se situent à proximité du centre-ville, sont accessibles par la route et disposent d’infrastructures et d’équipements urbains (eau, électricité, établissements scolaires, éducatifs et commerciaux). Nous étudierons les plus importants et notamment les principaux chefs-lieux du département (Gandon, Ndiébène Gandiole).

- Les villages isolés : enfin, un dernier groupe rassemble les villages les plus reculés et les moins équipés dans chacune des trois communautés rurales du département. Nous enquêterons auprès des hameaux les moins accessibles pour les infirmiers et sages- femmes responsables des postes de santé ruraux (Badiame Mouride, Taré Mbanda).