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Chapitre I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

II.2. CARACTERISATION D’UN PEUPLEMENT FORESTIER

La caractérisation d’une forêt repose notamment sur la description des arbres qui la composent. Cette description est réalisée non pas arbre par arbre mais par populations d’arbres.

Un peuplement forestier est une population d’arbres caractérisée par une structure et une composition homogènes sur un espace déterminé. Il est le résultat des facteurs naturels et de la sylviculture. Un peuplement est une unité forestière que l’on peut décrire et cartographier. La connaissance précise des peuplements forestiers constitue un préalable indispensable à la mise en œuvre d’une gestion forestière durable. Il est possible de classer les peuplements suivant différents critères. Nous utiliserons principalement les notions de structure, de régime et de composition.

II.2.1. Structure du peuplement

Une manière simple de définir la structure d’un peuplement est de dire qu’elle représente l’organisation verticale et horizontale (spatiale) des différents éléments le constituant

(Goreaud, 2000 ; Pommerening, 2002). Dans la littérature écologique, la structure d’un peuplement est définie par des attributs structuraux (McElhinny et al., 2005).

II.2.1.1. Hauteur des arbres

La relation entre les hauteurs et les diamètres des arbres est bien établie dans la littérature (Temesgen et Gadow, 2004), on peut penser que les attributs structuraux associés aux diamètres peuvent servir pour évaluer les attributs relatifs à la hauteur (Buongiorno et al., 1994). Cependant parce que cette relation n’est pas linéaire et dépend de plusieurs facteurs (notamment la fertilité), il est plus significatif d’utiliser les attributs directement associés à la hauteur pour caractériser les éléments verticaux de la structure.

La diversité des tailles d’arbres pour caractériser la structure horizontale est ainsi insuffisante. L’utilisation de la diversité des tailles comme attribut de structure a plus à voir avec le fait qu’elle est facile à mesurer, et à elle seule, elle ne caractérise pas totalement la structure du peuplement. Il est important de tenir compte également de la distribution spatiale des arbres (Zenner, 2000 ; Svensson et Jeglum, 2001) particulièrement en peuplement hétérogène (Goreaud, 2000).

La hauteur dominante du peuplement ou de l’essence se mesure sur les plus gros arbres. Associée à l’âge du peuplement, elle devient un bon indicateur de la fertilité de la station. Elle peut être mesurée par des outils simples comme la croix du bucheron ou par des instruments plus sophistiqués tel que le Blum Leiss.

II.2.1.2. Distribution spatiale des arbres

Un certain nombre d’auteurs a utilisé la distribution spatiale des arbres ou densité comme attribut structural. La manière la plus simple est d’utiliser le nombre d’individus par hectare comme une mesure de la distance moyenne entre les arbres. Cette manière simple a été utilisée avec succès pour distinguer différents stades de succession pour une forêt non gérée de sapin (Spies et Franklin, 1991), et pour distinguer des forêts tropicales primaire et secondaire (Ferreira et Prance, 1999).

II.2.1.3. Couvert forestier des houppiers

Un houppier ou couronne est la partie d’un arbre constituée de l’ensemble des branches situées au sommet du tronc (des branches maîtresses aux rameaux). C’est le principal support des organes photosynthétiques. Il peut lui même être colonisé par des lianes et de nombreuses espèces épiphytes (Rameau et Dumé, 2008). L’état et la qualité du houppier est l’un des

indicateurs de santé des forêts et des arbres. Il a une vigueur et un volume considérablement différent selon que l’arbre est situé en pleine lumière ou au contraire abrité sous le couvert de la canopée. Dans ce dernier cas, il peut rapidement s’épanouir quand il émerge au soleil, à la faveur d’une perturbation ou suite à la croissance de l’arbre (Zarnoch et al., 2004).

Des changements de structure de couvert peuvent être indicatifs du stade de développement d’une forêt : la quantité de couvert augmente d’un niveau faible à l’initiation du peuplement vers un maximum après fermeture de la canopée, au début de la phase d’exclusion des tiges. Puis la quantité de couvert diminue pendant que les arbres de la canopée arrivent en fin de vie ; des trouées dans la canopée se forment alors dans les vieux stades (Franklin et al., 2002 ; Oliver et Larson, 1996). Effectivement, les premiers symptômes de dépérissement sont un éclaircissement progressif du houppier, qui peut être induit par :

une réduction éventuelle de la taille des feuilles, ou un dessèchement ou racornissement des feuilles qui rendent le houppier plus transparent ;

une réduction éventuelle de la taille des rameaux de l’année ;

une diminution du nombre de feuille, ou une chute précoce des feuilles ;

une variation spatiale de la feuillaison liée à une modification de l’architecture du houppier ;

une diminution du nombre de rameaux et ramilles, puis, en cas d’aggravation, chute éventuelles de rameaux et branches entières.

II.2.1.4. Diamètre de l’arbre

C’est la dimension d’un arbre, exprimée en diamètre pris à 1,30 m du sol, ou en circonférence mesurée à 1,50 m. Le diamètre moyen est calculé à partir des mesures prises sur 30 arbres contigus.

II.2.1.5. Age de l’arbre

On le détermine soit à partir d’une référence connue (année de la dernière coupe rase, date de plantation ou de semis) soit en comptant les cernes sur des arbres abattus (éclaircie, coupe sanitaire) ou sur un échantillon extrait à l’aide d’une tarière de Pressler.

Photo.06. Cernes d’un tronc d’arbre

II.2.2. Composition en essence

C’est la composition en essence dominantes et secondaires. L’essence dominante est l’essence la plus abondante dans le peuplement. Si une espèce est présente à plus de 80 %, elle sera la seule à être désignée. En cas de mélange, on citera les principales essences en indiquant leur proportion en 1/10ème. Tandis que l’essence secondaire se dit d’une espèce qui est accessoire par rapport à l’essence principale.

III. SALINITE ET COMPOSES PHENOLIQUES