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CHAPITRE 2: Présentation du terrain d’étude

2.2 Caractéristiques géomorphologiques

La structure géomorphologique locale du terrain est profondément insérée dans la structure géomorphologique globale de la région de Kabylie. C’est pourquoi la présentation de la géomorphologie locale nécessite la prise en considération de l’ensemble de la géomorphologie Kabyle (figure 2.2).

« La Kabylie est entièrement comprise, depuis le littoral jusque sur les plus hautes cimes du Djurdjura, dans la première zone botanique méditerranéenne, ainsi que l’a déjà établit l’explorateur bien connu, le Dr Cosson, dans sa carte botanique de l’Algérie. Mais il sera facile, toutefois à l'observateur qui aura parcouru cette contrée, à toutes les altitudes, d'y reconnaître quatre sous-régions ou zones très distinctes, caractérisées par la présence de plusieurs végétaux qui sont propres à chacune d'elles » (DEBEAUX, 1894).

Figure 2.2: Chaines et massifs montagneux de la Kabylie Djurdjurienne

Source : Microsoft Expediamaps, 1997

Du point de vue géographique, la Kabylie du Djurdjura (Grande Kabylie) occupe la partie du territoire situé entre les limites naturelles suivantes :

-la mer Méditerranée au Nord ;

Massif de l'Akfadou

Chaine côtière

Massif Kabyle

Mer Méditerranée

Chaine du

40

0

20

Km

46

-l’oued Isser et l’oued Djemâa à l’Ouest ; -l’oued Sahel au Sud ;

- et l’oued Soummam à l’Est.

La morphologie de la région guide notre démarche descriptive, par conséquent, il est évident que les limites considérées sont strictement naturelles.

La Kabylie du Djurdjura se distingue par la diversité de ses milieux physiques et naturels par rapport au reste des régions d’Algérie (MEDDOUR, 2010). La géomorphologie est très variable avec un relief très accidenté où se différencient deux chaînes et deux massifs montagneux.

« Sous le nom de Kabylie on entend une vaste région montagneuse qui s’étend sur une partie des départements d’Alger et de Constantine, depuis l’extrémité de la plaine de Mitidja, à l’Ouest jusqu’au méridien de Collo, à l’Est, sur une étendue de plus de 300 kilomètres. La région orientale reçoit généralement la désignation de Petite Kabylie, ou Kabylie des Babors ; ce dernier nom me parait plus justifié, de même que pour la région occidentale, la dénomination de Kabylie du Djurdjura9 doit être préférée à celle de Grande Kabylie, la plus usitée » (FICHEUR, 1890).

2.2.1 Massif montagneux de Beni Ghobri-Akfadou

Ce massif montagneux est très accidenté et joint au Sud-Ouest la chaîne montagneuse du Djurdjura et de Chellata aux chaînons littoraux. Il se rattache au Nord-Ouest par le Djebel

Zraïb (933 m) à la chaîne du Tamgout. L’orographie de l’ensemble du massif est assez

complexe ; elle est le résultat de la succession de plusieurs lignes de crêtes souvent étroites orientées ENE-WSW et séparées par de profonds talwegs.

Le relief de cette zone boisée est profondément disséqué par de nombreux cours d’eau. Il se distingue par l’importance des volumes montagneux puisque près de la moitié de la surface est située à plus de 800 m d’altitude (DAGORNE et MAHROR, 1984). Les versants dont les sommets gréseux sont découpés en rochers saillants, dominent vers l’Ouest la vallée du Haut

Sébaou (Assif10 n’Boubhir). Les pics les plus importants sont : Adrar11 Sidi el Abed (1014 m) (forêt de Yakouren), Adrar Afroun (1317 m), Adrar Toukra (1465 m) et Azerou12 n’Taghat (1542 m). Ces deux derniers monts se prolongent vers l’Est, à partir d’Adekar, avec le massif

9 Nom d’un grand massif montagneux situé en Kabylie 10

Signifie Oued ou rivière.

11

Signifie montagne ou colline 12 Signifie rocher

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de Taourirt Ighil (1003 m), et dominent vers le Sud-Est la vallée de la Soummam. L’altitude du versant méridional passe de 1600 à moins de 200 m vers Sidi Aïch sur une distance de moins de 10 Km en direction de la vallée de la Soummam. Au versant nord, l’altitude grimpe de 217 m à Tizi Bouchen, près d’Azazga, à 1646 m à Adrar Zéen, point culminant du massif (MEDDOUR, 2010).

Figure 2.3 : Relief de la Kabylie (M.A.T.E.T13, 2008).

2.2.2 Massif ancien kabyle (ou contreforts du Djurdjura)

Appelé également le massif central, c’est la zone des contreforts pouvant s'élever jusqu'à 1000 mètres et est situé entre l’Oued Sébaou et la dépression de Drâa El-Mizan et Des

Ouadhias. Il a des limites moins nettes à l’Est où il bute contre le Djurdjura. Il se distingue

par des formes tantôt larges et arrondies du fait de l’érosion et tantôt étroites et aiguës. Ses altitudes se situent en général entre 800 et 1000 mètres. L’appellation de massif ancien est due à l’origine géologique du massif qui remonte à l’ère primaire (MEDDOUR, 2010).

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Ministère de l’Aménagement des Territoires, de l’Environnement et du Tourisme

Terrain d’étude

N

48

2.2.3 Chaîne du Djurdjura

C’est la plus importante de tout le Tell algéro-tunisien, elle représente une incontestable entité géographique. C’est le noyau autour duquel se rattache tout le système montagneux de la région (MEDDOUR, 2010).

Elle s’étend sur 60 kilomètres, de Tizi Djaboub (1185 m), à l’Ouest, jusqu’à Tizi n’Chria (1231 m) à l’Est avec une largeur n’excédant pas 10 Km. Elle est, en réalité, composée de deux chaînes unies, formant une crête continue en forme d’arc ouvert vers le Nord, dont les dépressions se maintiennent au-dessus de1600 mètres d’altitude, à l’exception de sa partie orientale (Chellata) qui ne présente pas de tel type de dépression. Au Nord, ses crêtes hardies s’abaissent brusquement sur les contreforts du massif Kabyle ou s’échelonnent par des gradins escarpés sur la grande dépression de Draâ El Mizan, à l’Ouest. Au Sud, un enchaînement de contreforts importants, surtout dans la partie centrale, s’abaissent à la vallée de l’Oued Sahel, dont l’altitude ne dépasse pas 450 mètres (FICHEUR, 1890). A l’Est, la chaîne s’infléchit dans sa partie moyenne vers le Nord-Est, et s’achève brusquement vers la côte, non loin de l’embouchure de l’Oued Soummam.

Le Djurdjura échelonne une dizaine de crêtes rocheuses dépassant l’altitude de 2000 m. Les cols, souvent situés au pied des pics les plus élevés, font la jonction entre le Djurdjura et la vallée de l’oued Sahel.

Tableau 2.1: Ensembles physiques de la wilaya de Tizi Ouzou Ensembles

Physiques

Pente (%)

Pourcentage par rapport à la superficie totale de la Wilaya Plaines 0 à 3 6,24 Bas piémonts 3 à 12,5 10,50 Hauts piémonts 12,5 à 25 31,42 Très hautes montagnes 25 51,84 Total 100

(Source : direction de l’agriculture de Tizi-Ouzou, 2010) 2.2.4 Zone de vallées, plaines et dépressions

La zone de vallées occupe le centre de la wilaya de Tizi Ouzou et s’étale de l’extrême limite Ouest jusque dans les daïrates d’Aïn El hammam et de Bouzguene vers le Sud-Est. Elle comprend la vallée du Sébaou et les vallées d’Oued Aïssi, Oued Rabta et d’Oued Boubhir. Le domaine de la plaine est très restreint dans cette région et se limite à la plaine côtière

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d’Azeffoun qui est très étroite s’étalant sur quelques centaines de mètres. La seule dépression importante à souligner reste celle de Drâa-El-Mizan qui s’arrête aux abords des Ouadhias (DEBEAUX, 1894 ; Direction de l’agriculture de Tizi-Ouzou, 2010).

2.2.5 Chaîne côtière

Elle concerne l’ensemble du terrain d’étude. Elle se dresse parallèlement de l’Ouest vers l’Est entre la vallée du Sébaou et la mer Méditerranée. Elle prend naissance de l’embouchure de l’Isser et s’élève vers l’Est, pour atteindre son point culminant à Tamgout (1279 m) sous forme d’une pyramide à vue de loin, dominant toute la zone littorale. Son flanc oriental est profondément entaillé par la coupure d’un oued dit Assif el Hammam. Plus loin, elle se confond sur les massifs de l’Akfadou et de Taourirt Ighil : elle émet vers la mer de petits chaînons décroissants en altitude de l’Ouest à l’Est, séparés entre eux par de petits oueds côtiers à régime torrentiel. Vers le Centre-Est, la ligne des crêtes marquées de quelques saillies rocheuses de grès, conserve une altitude moyenne de 800 m ; point culminant Koudiet

Akkoucha (945 m). Les versants orientés vers la mer et s’abaissant graduellement vers le

rivage, présentent à certains endroits des limites franches en falaises généralement abruptes. Évoquant les limites de la chaîne à l’Ouest, le Djebel de Bou Berak (648 m), qui se scinde en deux crêtes distinctes, constitue l’ultime élévation séparant le bassin de l’Isser de celui du

Sébaou. Au Centre-Ouest, le versant principal d’Iflissen Lbhar vient s’achever au Cap Tedlès

et au centre le versant d’Aït Djenad, qui forme une arête saillante, se prolonge par la pointe d’Ait Arhouna. Enfin, à l’Est une ride importante part du Tamgout, d’abord vers le Nord-Est, puis dévie vers le Nord-Ouest dans le promontoire d’Azeffoun (425 m) et qui se tronque brusquement au Cap Corbelin (MEDDOUR, 2010).