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Les CAE se caractérisent par un projet dual intégrant une dimension sociopolitique et une dimension productive marchande, comme en atteste l’hybridité des ressources 53 Leurs res-

sources marchandes sont contraintes, mais elles disposent de ressources non marchandes qu’elles tentent de valoriser.

4. Les modèles socioéconomiques des CAE sont déterminés par différents niveaux de production autonome qu’elles agrègent au sein d’une même société commerciale. Ce n’est pas une orga- nisation centralisée, les choix productifs et stratégiques interviennent à plusieurs niveaux et le système de gouvernance coopératif garantit des principes démocratiques. Il en résulte un enchâssement et une rétroaction de dynamiques productives contrastées, comme l’il- lustre le développement de plusieurs Activités entrepreneuriales et les actions menées par une coopérative pour ses membres.

Problèmes de recherche

Dans la perspective de la philosophie pragmatiste (Dewey, 1938), plusieurs problèmes de recherche sont formulés, en vue de faire ressortir par une logique argumentative l’existence d’un manque scien- tifique, auquel il s’agit de répondre. Ils prennent la forme d’une interrogation faite à la connaissance et constituent le point de départ de l’investigation. Dans le cas présent, quatre problèmes de recherche se distinguent :

1. Comment caractériser la combinaison productive d’une hétérogénéité des activités productives des CAE, autant dans leur nature, leur système que leurs finalités ?

Les CAE restent un objet marginal peu étudié en économie, tout comme les sociétés de portage salarial qui ne revendiquent pas de Projet politique explicite. La littérature donne peu de clefs d’analyse pour envisager la coexistence singulière d’activités productives hétérogènes. Les CAE

52Par exemple, un jardinier qui travaille à Marne-la-Vallée chez un particulier et une consultante qui réalise une prestation

de formation pour la Société Générale à la Défense.

45 intègrent un ensemble de petites unités productives autonomes, qui produisent des biens et ser- vices de nature diverse principalement à visée marchande, au sein d’une même entreprise. Une unité économique dite mutualisée gère partiellement ces Activités entrepreneuriales. Ses activités productives ne sont pas exactement d’ordre marchand. Il y a donc plusieurs éléments relatifs aux activités productives d’une CAE qui posent problème (au sens pragmatiste) : la nature diversifiée des activités, leur interdépendance, leurs fonctions différentes, leur caractère marchand et non- marchand. Ceci nous amène à considérer les niveaux de production, les natures et les finalités des activités productives qui laissent à penser que des tensions peuvent s’exercer entre ces éléments. 2. Quels sont les déterminants du travail dans les CAE qui attestent des mutations structurelles ca-

ractéristiques des zones grises de l’emploi et du travail et des principes issus de la coopération ouvrière ?

La notion de travail autonome est au cœur des discours politiques des CAE : l’organisation est pensée comme un outil de réappropriation des procès et des fruits d’un travail principalement serviciel et cognitif. Considérant la dimension politique centrale du travail, ses mutations à l’appui de la notion de zones grises de l’emploi et du travail, et l’enjeu démocratique posé par les Scop, il s’agit d’étudier la composition, l’organisation et les contraintes caractéristiques du travail dans les CAE. Le problème relevé ici concerne les modalités de sa mise en œuvre et les outils conceptuels adéquats pour le qualifier.

3. Dans quelle mesure les configurations des relations sociales de production des CAE représentent- elles une forme inédite et instituante pour dépasser la subordination salariale et réduire la dépen- dance des entrepreneurs à leur clientèle ?

Les CAE organisent de façon marginale des relations sociales de production, qui questionnent autant les institutions socioéconomiques que les schémas d’analyse scientifiques. La présence au sein d’une même communauté de personnes aux statuts éclectiques et contradictoires interroge les relations de pouvoir dans l’entreprise. Si la littérature apporte déjà plusieurs lectures enrichis- santes, la combinaison entre des configurations a priori contradictoires (salariat, entrepreneuriat, sociétariat) reste encore à qualifier. Le problème identifié concerne autant la conceptualisation d’un schéma d’analyse intégrant ces variables, que l’analyse des rapports de pouvoirs qui s’opè- rent à l’intérieur d’une CAE, et en dehors, en examinant conjointement ses variables contrac- tuelles, relationnelles, formalisées ou non. Il s’agit de comprendre les modalités de mise en œuvre du Projet politique annoncé par les CAE, qui critiquent la subordination liée au salariat et la dé- pendance à la clientèle, pour en saisir les limites.

4. Considérant les activités productives de nature, finalités et modalités hétéroclites, les contraintes institutionnelles et concurrentielles, quelles sont les stratégies démocratiquement formulées par les CAE ? Quelles sont leurs caractéristiques, en tant qu’entreprises organisant une forme de tra- vail inédite ?

46 Peu de travaux scientifiques abordent la question des stratégies de ces entreprises caractéristiques des zones grises de l’emploi et du travail, notamment parce qu'elles combinent des stratégies des Activités entrepreneuriales, avec une stratégie au niveau de la coopérative. De plus, les CAE re- vendiquent un Projet politique et justifient l’intérêt général de l'accompagnement ouvert qu'elles offrent. En sus du contexte institutionnel et de l’environnement concurrentiel, il est aussi néces- saire de considérer le processus démocratique qui découle des statuts et des dynamiques de parti- cipation effectives des membres dans la construction de cette stratégie. Sources de diversité des modèles socioéconomiques, les stratégies des CAE se caractérisent par des tensions structurelles qu’il s’agit d’investiguer pour discerner leurs déterminants, leurs mises en œuvre et leurs évolu- tions.

La problématique est issue de la sélection des idées éprouvées au cours du processus de recherche abductif sur une situation problématique, et la mise en ordre des questionnements scientifiques après un travail de construction de sens et d’organisation des données collectées. Considérant les faits sty- lisés et les problèmes de recherche exposés, nous aboutissons à la problématique suivante : dans un contexte de crise du travail et de l’emploi, combinée à une baisse des subventions publiques, comment les CAE parviennent-elles à instituer des dynamiques socioproductives pérennes et cohérentes avec leur Projet politique de travail autonome et démocratique ?

La thèse défendue est la suivante. La diversité des modèles socioproductifs des Coopératives d’Activi- tés et d’Emploi repose d’abord sur des systèmes caractéristiques des mutations structurelles du travail et de l’emploi, qui intègre une idée de transformation sociale. Deuxièmement, elle découle des combi- naisons de dynamiques multifonctionnelles, variant selon les compromis de gouvernement coopératif opérés par les communautés de membres. Dans une perspective régulationniste, il s’agit de qualifier les compromis qui se nouent au sein des CAE, et les tensions (liées à l’environnement et aux régula- tions internes) qui pèsent sur la pérennité de leur système et de leurs dynamiques socioproductives.

Une recherche-action participative intégrale, au moyen d’un raisonnement abductif Pour comprendre le processus de problématisation et les résultats obtenus, nous présentons la dé- marche de recherche-action participative intégrale adoptée, qui est appuyée par la logique d’enquête pragmatiste. Dans cette perspective, la composition de dispositifs et d’outils d’investigation constitue en soi l’un des résultats de cette recherche (Dewey, 1938 ; Zask, ; Ballon et alii, 2019). L’analyse des aspects quantitatifs repose sur une étude de cas qui fait l’objet d’une introduction succincte. Enfin, dans un souci de lisibilité et de compréhension des résultats, les codes graphiques utilisés sont précisés.

Une recherche-action participative et intégrale

Le choix de la recherche-action (RA) (Desroche, 1990), menée dans une logique de raisonnement sous forme de triade récursive (abduction-induction-déduction) (Labrousse, 2006), vise à construire une interprétation théorique ouvrant des chemins d’analyse originaux à la résolution des problèmes sou- levés. C’est le fil conducteur de cette thèse. Démarche impliquée et impliquante (Mesnier et Missotte, 2003), la RA se caractérise par une double finalité (production de connaissances et transformation

47 sociale), et des relations partenariales coopératives entre chercheurs et actrices. Démarche de re- cherche dynamique, elle vise la transformation des situations vécues comme insatisfaisantes grâce à l'implication des acteurs dans le processus de recherche. La grille de classification façonnée par De- sroche (1990) me permet de situer ma démarche et de construire ma posture de chercheuse. Recherche doctorale individuelle, initiée par une étudiante-salariée devenue chercheuse-salariée, ma démarche intègre trois dimensions : l’explication sur l’action et ses acteurs, l’application pour l’action et les ac- trices et l’implication par l’action et avec ses actrices. C’est ce qui m’amène à mobiliser la notion de recherche-action participative intégrale (RAPI) (Desroche, 1990). Concrètement, il s’agit de générer quatre types de savoirs : transférables (apprentissages et transmission), scientifiques (analyse scienti- fique), actionnables (transformation des pratiques sociales) (Saint-Luc, 2012), participatifs.

La dualité fondamentale de la RA fait l’objet de critiques concernant son manque d’objectivité et ses formes particulières de scientificité et de validation des résultats (Allard-Poesi et Perret, 2003 ; Saint- Luc, 2012). Ce choix constitue autant un défi pour la chercheuse qu’il participe à l’apprentissage du métier de chercheuse, et qu’il apporte des résultats originaux lorsque l’exercice réflexif constant est maintenu tout au long de la recherche. Ainsi, la définition d’un processus d’enquête suffisamment souple, mais structuré et structurant pour la recherche, s’avère indispensable. Genèse du processus d’enquête, l’abduction se combine au cours de séquences logiques avec la déduction et l’induction. Dans le cas présent, le mouvement se décline en quatre étapes : la théorisation, la modélisation des processus collectifs, l’apprentissage et l’encapacitation (cf. Figure 3). Scientifiquement, il s’agit d’ana- lyser et de caractériser les dynamiques productives d’organisations coopératives ayant la particularité de rassembler des personnes autonomes dans leur production. Doublée d’un objectif de transformation sociale, notre enquête vise à enrichir les connaissances des acteurs des CAE sur les conditions de pérennisation de leurs modèles socioéconomiques, au moyen d’outils pédagogiques et d’espaces.

Figure 3 : La quadruple finalité de la recherche-action participative intégrale

Source : Réalisé par les soins de l’autrice.

Sur le plan des pratiques (dimension opérationnelle) :

Identifier les conditions de pérennisation des modèles socioéconomiques d'une CAE, en considérant leurs finalités sociopolitiques et marchandes, et leurs contraintes

institutionnelles.

Sur le plan de la transmission (dimension pédagogique) :

Transmettre les nouvelles connaissances produites sur les modèles socioéconomiques des CAE au fil de la recherche ;

Favoriser la réflexivité sur leurs pratiques pour comprendre le système socioproductif de la coopérative.

Sur le plan de la recherche (dimension scientifique) :

Analyser et comprendre les régulations instituées dans les CAE (système, dynamique et relations sociales de production)

combinant une diversité d'activités productives (nature, finalité, organisation) par des compromis.

Sur le plan de la participation (dimension démocratique) : Enrichir les discussions sur le cadre

théorique et le schéma d'analyse du système socioproductif de la CAE ;

Contribuer à l'encapacitation des membres dans leur participation aux processus de décisions relatives aux mutations des CAE.

48 Concrètement, les résultats prennent plusieurs formes : une grille d’analyse pour étudier les dyna- miques socioproductives des CAE, étayée par des indicateurs qualitatifs et quantitatifs pour examiner l’évolution de leur stratégie. Il en découle plusieurs productions : un rapport synthétisant les résultats scientifiques de façon pédagogique, en sus du manuscrit présent.

Une analyse qualitative basée sur l’étude de trois cas

La revue de littérature montre la fertilité des démarches exploratoires qualitatives pour repenser les concepts théoriques institutionnalisés (rapport salarial, salariat, entreprise, travail, etc.). Le choix d’une étude de cas longitudinale (Hamel, 1997 ; Dumez, 2013) s’explique par la nécessité de relever des faits significatifs, en matière de Projets politiques, de systèmes socioproductifs, de relations sociales de production ou de dynamiques socioproductives, pour être en mesure de proposer une grille d’ana- lyse globale suffisamment étayée et éventuellement déclinée de façon quantitative. Pour dépasser les analyses récurrentes centrées sur Coopaname, CAE non représentative en termes de localisation géo- graphique, de nombre d’entrepreneurs, de pratiques de recherche-action, de Projet politique, etc., notre choix s’est porté sur trois cas, visant à étoffer nos ressources et confronter plusieurs modèles socioéconomiques. De fait, la représentativité d’une étude de cas ne repose pas sur leur nombre, mais sur l’ensemble des qualités des cas réunis, en cohérence avec le problème de recherche. L'enjeu a été de repérer des coopératives singulièrement différentes de Coopaname, tout en gardant une unité sur les caractéristiques retenues. À cet effet, huit critères ont été identifiés pour sélectionner Artenréel et Oxalis (cf. Tableau 1) :

- L’ancienneté de la coopérative : étude à moyen terme sur dix ans ;

- La taille de la coopérative : plus d’un million de chiffre d’affaires, plus de cent membres ; - Le type de CAE : généraliste ou spécialisée ;

- Les lieux d’implantation : urbain, rural ;

- Les caractéristiques de l’accueil des entrepreneurs : absence de critères, critères économiques ; - Le nombre d’entrepreneurs-salariés ;

- Le taux de sociétariat parmi les salariées ;

- L’identification d’un Projet politique affirmé pour analyser sa mise en œuvre ; - Une gouvernance intégrant plusieurs instances de décision ;

- La volonté des coopératives de participer à une RA portant sur les modèles socioéconomiques des CAE. Ce critère d’implication dans la RAPI est déterminant pour la réflexion collective.

Tableau 1 : Fiche d'identité des Coopératives d'Activités et d'Emploi étudiées

Chiffres 12/2018 Artenréel Coopaname Oxalis

Date de création 2004 2003 1986

Statut social SARL-Scop SA-Scop SA-Scop Chiffre d’affaires glo-

bal (en million d’€) 1,35 10,2 8,2 Lieu d’implantation Alsace (Strasbourg et Mul-

house)

Île-de-France (Paris XIIIe et XXe, Seine-Saint-Denis, Haute-Seine, Val-de-Marne,

Le Mans)

7 territoires : Rhône-Alpes, Limousin, Auvergne, Poi-

tou-Charentes, Bretagne, Nord-Pas-de-Calais

49

Établissements 2 - associée à Cooproduction

SCIC de CAE 6 9

Localisation géogra-

phique Urbaine (et rurale) Urbaine Rurale (et urbaine) Catégorie de CAE Culture et spectacle Généraliste Généraliste Conditions d'entrée Pas de critères Pas de critères Critères économiques

Nb de membres 117 798 260

Nb d’ES 81 444 187

Nb salariés entité mu-

tualisée 7 28 18

Nb sociétaires 306 42 185

Gouvernance Direction générale et As- semblée Générale

Co-présidence (2 personnes) + Codirection générale (2 personnes) + Conseil d'Ad- ministration (12 personnes)

Co-présidence (2 per- sonnes) + Codirection gé- nérale (2 personnes) + Con-

seil d'Administration (13 personnes) Capital social (en €) 276 366 1 394 450 566 339

Source : Tableau réalisé par les soins de l’autrice.

L’enquête qualitative s’est déroulée en cinq étapes, principalement entre septembre 2015 et juin 2017 : l’expérience professionnelle en tant qu’apprentie-salariée de Coopaname, l’analyse documentaire, les participations observantes à Coopaname, les observations participantes dans les trois CAE et enfin les entretiens semi-directifs54. Pour définir le panel des participantes aux entretiens semi-directifs, les critères retenus pour rencontrer une population représentative des coopératives sont les suivants : coopérative d’appartenance, sexe, âge, ancienneté, fonction, métier, statut, dynamique productive de l’Activité entrepreneuriale (cf. annexe 5). Au total, entre mai 2016 et novembre 2017, trente-quatre entretiens semi-directifs ont été enregistrés, d’une durée allant d’une heure à deux heures ; ils ont ensuite été retranscrits afin de procéder à une analyse de contenu par cas, puis intercas. À cela s’ajoute l’organisation de seize ateliers de recherche-action (cf. Annexe 11) qui ont réuni au total plus de soixante-dix membres de Coopaname, Oxalis et Artenréel, mais aussi d’autres CAE et de Smart dont le fonctionnement est relativement proche55.

Le processus abductif combiné à une description fine des terrains observés, en s’inspirant de la mé- thode de l’ethnographie économique (Weber et Caroline, 2010). La méthodologie de l’ethnographie — par son rapport pointilleux à l’enquête de terrain — accorde une place centrale à l’observation située, se distinguant de fait des méthodologies instituées en économie. Pour analyser les régularités situées dans le temps et l’espace, la description du terrain occupe une place fondamentale dans cette thèse. Dans cet esprit, l’étude de cas vise à repérer les processus, les règles et les normes, formelles et infor- melles, qui instituent les systèmes, les relations et les dynamiques socioproductives au sein des CAE. Concrètement, ce travail prend forme avec la réalisation de trois monographies, première étape de l’analyse des données. Ensuite, la triangulation permet de confronter les données empiriques avec une

54 La poursuite de la CIFRE jusqu’en juin 2018, et notamment du chantier transition du modèle économique, m’a mené à

poursuivre notre travail d’observations, à travers le suivi de projet et la participation à plusieurs séminaires associés et As- semblées Générales à Coopaname, mais aussi à une Assemblée Générale à Oxalis en mai 2018.

50 analyse théorique. L’objectif est alors de restituer la cohérence de chaque système et dynamique pro- ductifs, et non de découper le réel des éléments logiques, passage nécessaire pour éviter une analyse tronquée. Le risque est alors de se perdre dans un ensemble touffu de faits et de données sans parvenir à montrer les fils conceptuels et les faits significatifs de la recherche (Dumez, 2013). Sans doute avons- nous succombé à quelques-uns de ces biais, mais ce travail approfondi à partir de ces trois cas permet de proposer un schéma d’analyse qui dépasse les biais des schémas simplificateurs, par le repérage des faits les plus significatifs au regard de la problématique pour permettre une compréhension globale, multiniveau, multiactivité et multifonctionnelle des modèles socioéconomiques des CAE.

Une représentation graphique facilitant l’exposition des résultats

Cette thèse comporte un grand nombre d’acronymes et un vocable singulier lié aux CAE. L’expérience de la recherche-action, en particulier lors des ateliers et des présentations réalisées auprès des CAE, nous a amenés à réfléchir à des outils visuels utiles à la transmission et l’exposition de nos résultats. J’ai d’abord conçu un dictionnaire relevant les abréviations employées, en sus d’un glossaire. Ils sont situés en annexe. Les principales notions spécifiques à la thèse y sont définies : le lecteur est invité à s’y référer en cas de doute sur la compréhension d’une expression (ex. : système socioproductif, Acti- vité professionnelle, etc.). Par ailleurs, un code couleur facilite la lecture des schémas. Ce choix s’ex- plique à la fois par un souci pédagogique, tout en appuyant notre démonstration, au sens où nous mettons en avant la multifonctionnalité associée aux différentes catégories de population d’une CAE. Il en résulte trois règles :

- De façon générale, dans les chapitres 1 et 2, lorsque les schémas et les graphiques concernent l’ensemble des CAE, des travailleurs autonomes, etc., nous avons choisi un code couleur rouge/orange, suivant la charte graphique utilisée dans ce manuscrit.

- La deuxième règle consiste à attribuer des couleurs selon les faits sociaux et les catégories de membres correspondantes :

En bleu turquoise : les entrepreneurs ou les travailleuses autonomes en CAPE ;

En vert : les Activités entrepreneuriales et professionnelles, les unités productives indivi- duelles et collectives, les entrepreneuses, les travailleurs autonomes ;

En jaune orangé : les activités mutualisées, l’entité mutualisée, les salariées de l’entité mu- tualisée ;

En gris foncé : la coopérative dans son ensemble, la stratégie de compétitivité coopérative ou les modèles socioproductifs : elle s’applique principalement au chapitre lors de l’analyse des trois cas ;

En rouge : les activités communautaires, la gestion mutualisée, les sociétaires, quel que soit

leur statut.

- La troisième règle consiste à utiliser les couleurs correspondantes à l’identité visuelle des coo- pératives, en particulier dans nos graphiques :

Nuances de vert pour Oxalis ;

51 Nuances de bleu pour Artenréel.

Lorsque c’était possible, nous avons utilisé le deuxième code couleur également pendant l’analyse des cas, dans les schémas et les graphiques.

Afin de faciliter l’identification des encadrés, des tableaux, des figures et des images composant la thèse, nous avons placé les listes d’illustrations à la fin de l’introduction, des parties 1, 2 et 3, des chapitres 10, 11, 12 et 13 pour la partie 4 et après la conclusion afin de garder une certaine logique.

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Cette thèse s’appuie sur une démarche de recherche-action dont l’intérêt est scientifique et pragma- tique. Ses apports sont théoriques, méthodologiques et empiriques. Combinée avec la logique abduc- tive, il s’agit de procéder à une déconstruction (Derrida, 2004) théorique de concepts et lectures ina- daptés pour étudier les CAE. Les résultats sont exposés d’abord sous forme de grille d’analyse (partie 3), définissant les caractéristiques majeures des modèles socioéconomiques des CAE. Elle intègre des