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3 Caractérisation de la ville : urbanité 3.1 La hauteur des maisons

Dans le document Cadastres et paysages (Page 133-137)

D'emblée la ville se distingue de son faubourg par sa monumentalité non seulement du fait de son rempart et de ses édi ces publics, mais aussi par la hauteur de ses maisons ( g. 4 page ci-contre).

Les maisons à étage sont rares à l'extérieur de l'enceinte, alors que pour moitié les maisons basses (600 sur 1205) sont localisées dans les faubourgs. En ville, les immeubles à rez de chaussée et deux étages sont prédomi- nants. Le quartier de Boucarié, réputé le plus populaire, contient e ective- ment le plus grand nombre de maisons.

3.2 Spéci cité des activités

La ville se di érencie également du point de vue des activités écono- miques2. La quasi-totalité du commerce et du petit artisanat est concen-

trée avec ses boutiques et tabliers intra-muros, avec la prééminence de deux quartiers, Garrigues et Prat, où se trouvent le marché au blé, la pois- sonnerie et la boucherie, mais aussi le commerce du textile qui nécessite des capitaux.

Les logis, c'est-à-dire les hôtellerie sont logiquement concentrés aux entrées de la ville, à l'extérieur et à l'intérieur.

1. Le découpage adopté par la Recherche peut correspondre à une réalité juridique : les règles de la mitoyenneté sont ainsi di érentes suivant qu'on se trouve en ville ou à la cam- pagne.

2. La répartition des services publics accompagne la spécialisation économique. Si tous les services régaliens restent dans le centre ville, les hospices et les hôpitaux, qui ont besoin d'es- pace pour leur fonctionnement (jardins, basse-cour, étendage, plus tard manufactures etc), en sont sortis et ont été regroupés dans le faubourg de la Madeleine depuis 1483. (rassem- blés à la n du xvies. dans la partie du faubourg de la Madeleine qui sera désigné dans les compoix ultérieurs sous le nom de faubourg Saint-Antoine).

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PĹuĎbĘlĽiĂcĄaĹtĽiĂoŤnŇŽ ĂdĂe MĂoŤnĹtŊpĂeĚlĚlĽiĂeĽrĞ 3 — UŢnĂe ĂqĹuĂeŊsĹtĽiĂoŤn? UŢnĞ ŇpĹrĂoĘbĘlĄèŞmĂe? TĂéĚlĄéŊpŘhĂoŤnĂeĽz ĂaĹuĞ 04 99 63 69 23 ĂoŁuĞ 27.

LĹiĂaŠmĂe14 — DĂéŊpĂaĹrĹt ĹiŠmŇpĹrĹiŠmĂeĽrĹiĂe — 2007-4-24 — 11 ŘhĞ 42 — ŇpĂaĂgĄe 137

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Cadastre des villes, cadastre des champs. Nîmes et sa campagne en 1548 137

Fig. 4. — La hauteur des maisons

Dans les faubourgs sont rejetées les activités industrielles, avec les mou- lins à eau et à vent et les tanneries situées en aval de la ville. Celles-ci, avec leurs 78 tines (cuves), 56 clots (citernes), 7 lavades (bassins de lavage), 16 naucs (bassins long), ont donné leur nom au faubourg des Calquières. Les couvents, qui jouaient au siècle précédent le rôle d'églises paroissiales, les hôpitaux, regroupés à partir de 1483 dans le faubourg Saint-Antoine, la maison apellad le bordel ou la maison où font la podre dans le faubourg de la Madeleine sont intégrés à un tissu périurbain structuré ( g. 5 page suivante).

La campagne environnante ne peut se prévaloir que de moulins et d'une tuilerie à Bouillargues.

Ces deux caractères, structurel et fonctionnel, sont su samment mar- qués pour dé nir la ville par rapport à ses faubourgs et à sa campagne.

4 Ruralité

La répartition des cultures con rme cette distinction. Aucune terre agri- cole ne subsiste, si tant est qu'il y en ait jamais eu, à l'intérieur des rem- parts. Il en est pratiquement de même dans les faubourgs, qui se di é-

Fig. 5. — Commerce et industrie

rencient des villages, ne conservant que quelques terres de petite surface, vignes, olivettes ou prés ( g. 6 page ci-contre).

L'essentiel des terres labourables est concentré dans la plaine de la Vis- trenque, où se situent également les grands mas.

La surface moyenne des terres agricoles varie suivant les zones géogra- phiques : 51 ares en moyenne dans les collines ; 100 dans la Vistrenque ; 127 dans les villages ; 182 dans les Costières, qui comportent un important devois.

4.1 Les mas et le territoire

La localisation des mas montre la densité du maillage de l'espace rural. La prédominance de la Vistrenque dans l'exploitation du terroir est encore ici manifeste : ils y sont les plus nombreux et de plus grande valeur en moyenne, la moyenne exceptionnelle constatée pour les Costières étant faussée par un seul très grand mas. On retrouve de grands mas sur des sites déjà connus dans l'Antiquité comme à Saint-Guilhem-de-Vignoles1;

1. Arch. dép. Gard, C 1770, cottet 9 Auriac : « mas et paliere poursieu (porcherie) et galinier et une jhase et four jardin et court clause et patu et pous, le mas couvert de linhas et estable » de Pons Balaruc.

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PĹuĎbĘlĽiĂcĄaĹtĽiĂoŤnŇŽ ĂdĂe MĂoŤnĹtŊpĂeĚlĚlĽiĂeĽrĞ 3 — UŢnĂe ĂqĹuĂeŊsĹtĽiĂoŤn? UŢnĞ ŇpĹrĂoĘbĘlĄèŞmĂe? TĂéĚlĄéŊpŘhĂoŤnĂeĽz ĂaĹuĞ 04 99 63 69 23 ĂoŁuĞ 27.

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Cadastre des villes, cadastre des champs. Nîmes et sa campagne en 1548 139

Fig. 6. — Répartition des cultures

ou mis en valeur par l'Eglise comme le mas de la Bastide donné par le comte de Toulouse au chapitre cathédrale de Nîmes1.

Dans les collines, les grands mas sont plutôt regroupés dans les combes : Vallongue est occupée surtout par le mas de Pierre Panier à deux estage en

crote, estable, palhiere, galinier (poulailler), colombier, paty demi clos, jasse et paty clos, four de pain et autre petit four, qui côtoie celui plus modeste de

Francezon Vialate avec son seul pailler2; pré gurant même un hameau

comme à Courbessac avec ses 11 mas et 2 petits mas ou masets3.

La situation est comparable dans la périphérie des faubourgs, tels que nous les avons dé nis et dans les villages ( g. 7 page suivante).

4.2 Vignes et celliers

C'est également dans la plaine du Vistre qu'on trouve les meilleures vignes, selon les critères adoptés par les estimateurs qui les quali ent des 1. Arch. dép. Gard, C 780 item 138, à Mérignargues : « mas deudit chapitre apelat la Bastida, confrontant de toutes pars an les teras, partie an soulie, partie terenc, boual couvert, jhase couverte, jhase, palyeira, granye (grenier) an soulié, poursyeu (porcherie), galinyé (poulailler), jardin et cour sarade (fermée) des seusdits membres », transcrit avec la même orthographe en C 791.

2. Arch. dép. Gard, C 1768, cottet 70 Sabatier ; et C 1768, cottet 71 Sabatier : « mas et palhere a terren ».

3. Arch. dép. Gard, C 1768, cottet 22 Sabatier ; C 1770, cottet 19 Paris ; C 1770, cottet 23 Bartholomey ; C 1770, cottet 60 Auriac.

Fig. 7. — Valeur moyenne des bâtiments des mas

degrés 1 à 6 sur leur échelle de 9 degrés. Elles se répartissent, comme les prés, le long du petit euve côtier béné ciant des crues et des mêmes pos- sibilités d'irrigation. Elles sont souvent entourées de saules ( g. 8 page ci-contre).

Le rapport qu'entretient la ville avec la viticulture est certainement plus complexe que pour les autres cultures. La communauté applique une taxe spéciale, le souquet, au « vin étranger » pour nancer l'entretien des rem- parts, mais non à la vendange rentrant dans la ville1. Ce privilège semble

avoir favorisé le développement de caves à l'intérieur de l'enceinte. La Recherche permet de véri er cette concentration des caves et des cel- liers, auxquels il faut ajouter les crottes des Arènes réputées à cet égard. Les villages et les mas de la Vistrenque ne possèdent que quelques celliers. Toutefois, comme pour le reste des terres, cela ne présume en rien du domi- cile de l'exploitant ou des travailleurs de la terre ( g. 9 page suivante).

Dans le document Cadastres et paysages (Page 133-137)